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Tobi (go)

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Le tobi (du japonais トビ) est un terme technique du go qui désigne un saut en ligne droite par rapport à une pierre amie. Ainsi, deux pierres de même couleur seront séparées par une seule intersection sur une même ligne.

On parle de ikken tobi (一間トビ) lorsqu'il s'agit d'un saut d'une seule intersection et de niken tobi (二間トビ) lors d'un saut de deux intersections. On peut parler de sangen tobi (三間トビ) lors d'un saut de trois intersections, mais c'est une forme nettement plus rare. Le tobi sans précision désigne toujours un ikken tobi.

Les figures ci-dessous montrent des débuts de josekis courants sur le komoku. Noir a choisi de pincer la pierre blanche. Un coup naturel pour Blanc est alors de fuir vers le centre avec un tobi.

Blanc 3 = Ikken Tobi Blanc 3 = Niken Tobi

Coupe par warikomi

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Le principal avantage du (ikken) tobi est d'assurer la connexion des pierres (un proverbe classique étant  : « on ne coupe pas les tobis »), mais il reste toujours le point faible du warikomi[1]. Sur la figure ci-dessous, par exemple, les 3 pierres noires semblent en difficulté. Cependant, le warikomi Noir 1 permet de couper le tobi Blanc et de capturer au contraire les 2 pierres blanches du haut. Le warikomi devient souvent dangereux quand les pierres ennemies aux alentours du tobi se renforcent.

Développement vers le centre

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Le tobi est un coup très utilisé pour développer les pierres vers le centre, en particulier pour fuir d'une zone de combat.

La partie ci-dessous a été jouée le par Yamashita Keigo (Noir) contre Hane Naoki (Blanc) lors de la 3e partie de la finale pour le 65e titre Honinbo. Les coups qui nous intéressent ici sont Noir 23 (Niken Tobi) et Blanc 24 (Ikken Tobi). Après avoir développé les coins et les bords du goban pendant une vingtaine de coups, Noir 19 lance une première bataille plus sérieuse. Les pierres noires sont en situation de faiblesse, dans une zone d'influence blanche, et donc Noir s'enfuit dès que possible vers le centre. Il choisit un Niken Tobi car il possède les deux pierres 19 et 21 comme base. Un Ikken Tobi ici serait trop lent. Blanc doit maintenant faire attention aux deux pierres du coin, et il choisit là aussi de les développer vers le centre avec Blanc 24, tout en maintenant la pression vers les pierres noires 19-23. Le Ikken Tobi est ici nécessaire ; un Niken Tobi serait trop vulnérable à une contre-attaque.

  1. Le suffixe japonais komi désigne dans ce contexte des coups d'insertion, coupant ou menaçant une coupe ; on parle de même d’atekomi, menaçant la coupe d'un kosumi, d’horikomi, sacrifice de réduction de libertés, etc.