Trenitalia France
Trenitalia France | |
Logo de Trenitalia. | |
Rame Frecciarossa 1000, effectuant une marche à blanc sur la ligne de la Maurienne (). | |
Création | |
---|---|
Fondateurs | Ferrovie dello Stato et Veolia Transport |
Forme juridique | Société par actions simplifiée |
Siège social | Paris France |
Activité | Transport ferroviaire interurbain de voyageurs (d)[1] |
Société mère | Trenitalia (depuis ) |
Effectif | 156 () |
SIREN | 520287004 |
Site web | www.trenitalia.com/trenitalia-france.html |
Fonds propres | −32,7 M€ () |
Dette | 48 M€ () |
Chiffre d'affaires | 39,5 M€ () |
Résultat net | −34,5 M€ () |
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Trenitalia France est une entreprise ferroviaire qui exploite des trains de voyageurs en service librement organisé[note 1] entre la France et l'Italie depuis 2011.
Créée en 2010 sous le nom de Thello, il s'agit de la première entreprise se lançant dans le transport de voyageurs depuis l'ouverture à la concurrence du transport ferroviaire en France en 2009[2] après la fin du partenariat entre la SNCF et Trenitalia dans le cadre d'Artesia.
Fondée initialement par Trenitalia et Veolia Transport, elle appartient depuis 2016 à 100 % à l'entreprise publique italienne Trenitalia.
Depuis son lancement, Thello — puis Trenitalia France — n'a connu que des années déficitaires.
Histoire
[modifier | modifier le code]La société Thello est créée en [3], les deux sociétés Trenitalia et Veolia Transport se partageant 50 % du capital. Après la fusion de Transdev et Veolia, le nouveau groupe Veolia Transdev annonce vouloir réduire sa participation à un tiers[4]. L'opération est effective au 18 décembre 2012 et la société est alors renommée Thello S.A.S.. Le 6 septembre 2016, Veolia Transdev vend sa participation à Trenitalia qui devient le seul actionnaire et renomme la société Trenitalia France SAS.
Les premiers trains Thello circulent depuis le , chaque nuit, entre Paris-Gare de Lyon et Venise-Santa-Lucia avec des arrêts intermédiaires à Dijon, Milan, Brescia, Vérone, Vicence, Padoue et Venise-Mestre[5],[6]. Le cabotage, c'est-à-dire le transport de voyageurs nationaux sur une partie du trajet international, n'étant alors pas autorisé par l'Autorité de régulation des activités ferroviaires (ARAF), seuls des billets pour un parcours international peuvent être commercialisés par Thello[7].
Selon des chiffres communiqués en , la liaison entre Paris et Venise aurait connu un remplissage de l'ordre de 85 %, permettant à Thello de tabler sur un nombre de voyageurs sur cette ligne d'environ 300 000 pour l'année 2012[8].
Le , Thello met en place une seconde liaison entre la France et l'Italie entre Paris-Gare de Lyon et Rome-Gare Termini, avec arrêts à Dijon, Bologne et Florence[9]. Mais, en , Thello annonce la fin de ce train pour , un an après la mise en place de cette liaison, notamment en raison d'absence de sillon horaire permettant des temps de parcours attractifs[10]. En parallèle, elle confirme cependant sa volonté de créer, dès 2014, un service de jour entre les gares de Milan et Marseille, un projet déjà évoqué début 2013[10],[11]. Dans une décision en date du , l'ARAF avait considéré que ce projet de ligne répondait aux critères du décret sur les liaisons internationales ferroviaires ouvertes à la concurrence et ne pouvait être considéré comme une concurrence aux trains TER conventionnés par la région Provence-Alpes-Côte d'Azur[11].
Le , Thello annonce la mise en circulation d'un train de jour entre les gares de Marseille-Saint-Charles et Milan-Centrale ; le service démarre le [12]. Ce train circule avec du matériel roulant utilisé en Italie sous la gamme Frecciabianca.
Début 2013, l'entreprise obtient son certificat de sécurité pour circuler sur le réseau belge, et annonce vouloir s'implanter sur la ligne Paris – Bruxelles, en concurrence frontale avec Thalys, d'ici 2014[13], mais ne donne pas suite à cette annonce.
En , la compagnie annonce qu'elle ajoutera le suivant deux allers-retours entre Nice et Milan, en complément de celui en provenance de Marseille[14].
À la suite de la démission de son directeur général, Albert Alday, Thello nomme en pour président Roberto Rinaudo, directeur financier de la branche voyageurs de Trenitalia[15] et deux mois plus tard, le , au vu des résultats déficitaires cumulés et du manque de perspective pour atteindre l'équilibre, Transdev annonce son retrait total de Thello[16]. Ce retrait est réalisé le , lorsque Trenitalia annonce détenir désormais 100 % du capital de Thello[17].
En , Thello se dit intéressé pour créer une liaison Paris – Bordeaux, après l'ouverture à la concurrence des lignes TGV, prévue pour fin 2020 – début 2021[18], mais ne donne pas suite à cette annonce.
En , la société annonce une recapitalisation en fonds propre, le capital social passant de 1,5 M€ à 10,5 M€[19], et sa volonté de faire circuler des trains de voyageurs (ETR 1000 Frecciarossa) entre Paris et Milan utilisant les réseaux à grande vitesse français et italien[note 2],[20],[21],[22].
Le , en raison de la pandémie de Covid-19, Thello suspend les circulations[23]. En juin, les trains de jour entre Nice et Milan reprennent, mais Thello annonce que la liaison de nuit entre Paris et Venise ne reprend pas[24]. En , Thello annonce l'arrêt définitif, au , de ses liaisons entre Paris et Venise, déjà suspendue depuis , et entre Marseille, Nice, et Milan[25].
Le , Thello annonce son changement de nom et devient Trenitalia France, en raison du futur lancement de ses trains à grande vitesse entre Paris, Lyon et Milan[26].
Dessertes assurées
[modifier | modifier le code]Le tableau ci-dessous reprend de manière synthétique les dessertes assurées par Thello puis Trenitalia France.
date de début | date de fin | liaison | fréquence |
---|---|---|---|
train de nuit Thello Paris – Venise | 1 aller-retour quotidien | ||
train de nuit Thello Paris – Rome | 1 aller-retour quotidien | ||
train de jour Thello Marseille – Nice – Milan | 1 aller-retour quotidien | ||
train de jour Thello Nice – Milan | 2 allers-retours quotidiens jusqu’au 2 allers-retours quotidiens du [27] au 1 aller-retour quotidien du au [28] | ||
— | train à grande vitesse Frecciarossa Paris – Lyon – Milan | 2 allers-retours quotidiens[note 3] | |
— | train à grande vitesse Frecciarossa Paris – Lyon | 1 aller-retour quotidien jusqu'au 3 allers-retours quotidiens à partir du |
Matériel roulant
[modifier | modifier le code]Trains à grande vitesse
[modifier | modifier le code]Trenitalia France utilise des rames Frecciarossa 1000 de Trenitalia.
Trains de nuit
[modifier | modifier le code]Pour la desserte Paris-Venise, dans un premier temps, Thello a disposé de deux trains, composés de voitures louées à Trenitalia — voitures-lits de type Universel, construites par Fiat Ferroviaria, voitures-couchettes et voiture-restaurant (avec bar) — et de trois locomotives BB 36000 louées à Akiem, filiale de la SNCF[29]. LSG Sky Chefs assurait la restauration, le service à bord et la logistique support[30],[31].
Trains de jour
[modifier | modifier le code]Organisation
[modifier | modifier le code]Trenitalia France est une société par actions simplifiée, détenue depuis 2016 à 100 % par Trenitalia[31]. En 2021, elle compte 114 employés[32].
Résultats financiers
[modifier | modifier le code]Depuis sa création, en 2010, Thello — puis Trenitalia France — n'a eu que des exercices déficitaires et cumule près de 48 millions d'euros de dettes[32], après une recapitalisation de 11 millions d'euros par Trenitalia à la suite de sa reprise en 2016.
En 2020, Thello a réalisé un chiffre d'affaires d'environ 10 millions d'euros[32], en forte baisse en raison de l'arrêt de l'activité lors de la pandémie de Covid-19, et augmente ses pertes qui passent à environ 25 millions d'euros[32]. L'année suivante, l'entreprise n'a quasiment pas assuré d'activité (2,5 millions d'euros de chiffre d'affaires), alors que les charges continuaient à peser sur le bilan, occasionnant une perte annuelle d'environ 20 millions d'euros.
Année | Chiffre d'affaires |
Charges d'exploitation |
Résultat |
---|---|---|---|
2021 | 2 668 137 | 24 645 863 | −20 323 105 |
2020 | 10 019 700 | 35 953 401 | −24 697 077 |
2019 | 41 961 382 | 57 516 147 | −15 833 699 |
2018 | 40 474 300 | 53 192 000 | −9 557 100 |
2017 | 39 831 200 | 49 829 400 | −7 745 600 |
2016 | 37 538 700 | 52 340 700 | −15 950 000 |
2015 | 44 634 000 | 49 099 300 | −4 492 300 |
2014 | 29 304 400 | 30 765 600 | −1 366 300 |
2013 | 37 855 999 | 49 094 340 | −10 383 928 |
2012 | 28 321 827 | 31 051 934 | −2 564 901 |
2011 | 1 306 565 | 3 118 125 | −1 811 563 |
2010 | 0 | 2 649 | −2 649 |
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- en anglais : open access.
- LGV Sud-Est, Rhône-Alpes et Turin - Milan.
- Liaison suspendue depuis le , en raison de la fermeture de la ligne entre Chambéry et Modane consécutive à un éboulement.
Références
[modifier | modifier le code]- Sirene (registre national des sociétés).
- « Les premiers trains de voyageurs concurrents de la SNCF circuleront dès le 11 décembre », sur 20minutes.fr, (consulté le ).
- « THELLO à ISSY LES MOULINEAUX sur Manageo.fr (52028700400060) Siège social », sur manageo.fr (consulté le ).
- Marc Fressoz, « Veolia Transdev réduit sa participation dans la compagnie ferroviaire Thello », sur mobilicites.com, (consulté le )
- « Naissance de la première compagnie ferroviaire privée pour les voyageurs », sur ville-rail-transports.com, Ville, Rail & Transport, (consulté le ).
- « Thello premier concurrent de la SNCF vers Venise », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
- Marc Fressoz, « Cabotage international : le gendarme du rail fixe les règles », sur mobilicites.com, (consulté le ).
- Direct Matin, no 1198 du , p. 18.
- « Thello lance ses trains Paris-Rome le 9 décembre », sur mobilicites.com, (consulté le ).
- Marc Fressoz, « Thello stoppe sa marche sur Rome mais veut titiller la SNCF en Italie et en région PACA », sur mobilicites.com, (consulté le ).
- « Thello pourrait relier Marseille, Nice et Monaco à Gênes et Milan », sur tourmag.com, (consulté le ).
- « Nouvelle ligne ferroviaire Marseille-Milan : Thello défie la SNCF », sur Var Matin, (consulté le ).
- « Thello va concurrencer Thalys sur la ligne Bruxelles-Paris », sur lecho.be, (consulté le ).
- « Communiqué de presse », sur kelbillet.com (consulté le ).
- « Thello adopte une nouvelle stratégie commerciale en France », sur deplacementspros.com, (consulté le ).
- Lionel Steinmann, « Transdev se désengage des trains franco-italiens Thello », sur lesechos.fr, (consulté le )
- « Trenitalia devient l'unique propriétaire de Thello », sur zonebourse.com, (consulté le ).
- M.B., « TGV: La compagnie Thello s'intéresse à la liaison Paris-Bordeaux », (consulté le )
- « Modification de capital social », sur entreprises.lefigaro.fr, (consulté le ).
- « TRANSPORTS. TGV : un concurrent sur le Paris-Lyon dès l’été 2020 », sur www.ledauphine.com (consulté le ).
- « Concurrence - Thello veut lancer des trains à grande vitesse en France », sur Ville, Rail et Transports, (consulté le )
- « Notification d’un nouveau service international de transport ferroviaire de voyageurs entre Paris et Milan », sur Arafer (consulté le )
- « Suspension complète des trains Thello jusqu’au 3 avril 2020 », sur www.thello.com, site officiel de Thello, (consulté le ).
- (it) Daniela Ghio, « Addio Thello, il virus fa sopprimere il treno Venezia-Parigi », (consulté le ).
- « INFORMATIONS TRAFIC : Lignes Paris-Venise et Marseille-Nice-Milan • Thello », sur Thello.com (consulté le ).
- « Thello devient Trenitalia France », sur linkedin.com, (consulté le ).
- « Reprise progressive de la circulation des trains Thello vers l'Italie », sur Nice-Matin, (consulté le ).
- (it) « orario digitale » [PDF], sur www.trenitalia.com, trenitalia, (consulté le ), p. 1 tableau B1.
- L. Ma., « La construction ferroviaire préoccupée par le budget des régions », L'Humanité Dimanche, (ISSN 1771-1908).
- « Thello vient concurrencer la SNCF le 11 décembre », sur businesstravel.fr, (consulté le ).
- « Trenitalia devient l'unique propriétaire de Thello », sur romandie.com, (consulté le ).
- « TRENITALIA FRANCE Fiche entreprise : chiffres d'affaires, bilan et résultat », sur societe.com (consulté le ).