Soupe
Soupe | |
Une assiettée de soupe de mâchoiron. | |
Autre(s) nom(s) | Potage |
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Place dans le service | Entrée |
Température de service | Froide ou chaude |
Ingrédients | Légumes et légumineuses, viandes, poissons, lait, œufs, fromages), matières grasses (lard, beurre, huile, crème fraîche…), épaississant (farines et fécules) |
Mets similaires | Soupe aux fruits en dessert |
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Une soupe désigne originellement une tranche de pain trempée de bouillon, de potage, ou d'autres liquides. Par extension, l'usage a attribué le mot aux potages, qu'ils soient ou non complétés de pain.
Ainsi, couramment, la soupe est un aliment liquide ou onctueux (exceptionnellement sans part liquide), froid ou chaud, qui est généralement servi au début du repas ou en plat unique.
Le potage correspond, dans le repas occidental classique, au troisième plat (après le hors-d'œuvre).
La plupart des potages traditionnels sont composés de légumes et légumineuses cuits, auxquels on ajoute parfois divers compléments : protéines animales (viandes, poissons, lait, œufs, fromages), matières grasses (lard, beurre, huile, crème fraîche…), épaississant (farines ou fécules), exceptionnellement des fruits. Il existe une grande variété de soupes dans toutes les gastronomies mondiales, dont des soupes de nouilles.
Des desserts ayant l'apparence de soupe peuvent en prendre le nom dans leur dénomination, par exemple la soupe aux fruits rouges.
Chiens, chats et cochons peuvent aussi consommer leurs aliments en soupe.
Aspects historiques
[modifier | modifier le code]Les bouillons
[modifier | modifier le code]La soupe la plus répandue est celle des cuissons au bouillon. Plongés et cuits dans l'eau bouillante, légumes et autres denrées sont les seuls ingrédients (avant le XXe siècle, elle représente sûrement plus de 98 % des soupes consommées). Souvent l'eau de cuisson — le bouillon — était consommée séparément des denrées solides ou des légumes pilés.
Les bouillons de viande ou poisson clarifiés sont aussi appelés consommés. Ils peuvent être liés à l'œuf (velouté).
La prédominance de la cuisson au bouillon s'explique par la praticité de la cuisson, qui peut se faire sans surveillance. En effet, l'isotherme 100 °C de l'ébullition donne une température non-préjudiciable aux denrées.
Les sucres lents ajoutés
[modifier | modifier le code]Une bonne partie des autres soupes nécessitent, quant à elles, des techniques et des outils plus élaborés. C'est le cas des soupes mixées et aussi les soupes épaissies avec de la farine. Ces soupes épaissies nécessitent une surveillance active de la cuisson. On évitait d'introduire des farines dans le bouillon car la cuisson devenait compliquée même à partir d'une faible concentration de farine.
Une alternative à celles-ci fut l'apport de sucres lents : légumineuses, pâtes et pain sec furent des additifs très courants car plus pratiques. Au Moyen Âge, dans les campagnes, le pain était très souvent conservé sec : on ne chauffait pas le four banal tous les jours, mais plutôt une fois tous les quarante jours. Même lorsque les fournées sont plus fréquentes, il est d'usage d'utiliser du pain rassis. Le rajout de vermicelles est populaire depuis le début du XIXe siècle.
Exemples :
- dans le Poitou, le mijet, une soupe froide traditionnelle de pain sec arrosé de vin et d'eau ;
- le kig ha farz breton (littéralement : « viande et farce »). Il se cuit exactement comme un bouillon. Sa part liquide est consommée en même temps, servie dans un bol séparé. Il nécessite un sac de toile très solide que l'on remplit d'une bouillie sommaire, qui est cuite au bouillon, devenant ensuite « farz », un « pain » à base de farines (blé noir, etc.). Le farz est réutilisé sur plusieurs repas, mais émietté ou en tranches frites ou froides.
Ajouts post-cuisson
[modifier | modifier le code]Les techniques de rajout d'ingrédients après la cuisson sont communes et anciennes (par exemple : de la crème, fromages, croûtons, oignons frits, etc.).
L'ère industrielle
[modifier | modifier le code]Si les soupes sont très anciennes, l'ère moderne industrielle fait découvrir, connaître leurs diversité (par la production en grande quantité, les emballages, les moyens et additifs de conservation). De nouveaux condiments élaborés technicisent et fleurissent ces soupes.
L'apparition des outils élaborés de cuisine et l'industrialisation les popularisent donc à partir du XXe siècle.
- C'est dans les années 1830 que débutent :
- la pasteurisation artisanale des légumes en bocaux ;
- les conserves ;
- les poudres lyophilisées (Maggi, Knorr) (de l'Allemand Carl Knorr et du Suisse Julius Maggi). De même, l'invention et la commercialisation de bouillons déshydratés, sous forme de bouillon cube, permettent la confection rapide de bouillons clairs variés.
- Cent ans plus tard, mises en bouteille, elles deviennent populaires en ville.
Étymologie
[modifier | modifier le code]Le terme soupe vient du latin tardif suppa, « tranche de pain sur laquelle on verse le bouillon », sens que le mot avait jusqu’au XVIe siècle et que l’on retrouve dans des expressions archaïques comme « tailler la soupe », « tremper la soupe » ou « trempé comme une soupe ».
Le terme potage vient du mot « pot » : légumes portés à ébullition, cuits dans un pot. Il a aussi donné un mot ancien en désuétude, avant de désigner le jardin potager, il a aussi désigné le potager, ancêtre de la cuisinière, un système antique, qui servait aux cuissons de tous les mets très délicats, élaborés (mijotage, etc.) par exemple pour les veloutés.
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Moulin à légumes « Passe légumes ».
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La soupe dans les années 1900.
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Chabrot dans une soupe.
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Bol de soupe toscane.
Typologie
[modifier | modifier le code]Un grand nombre de plats peuvent être regroupés dans la famille des soupes. Beaucoup d'appellations différentes recouvrent ces plats typiques de la gastronomie française :
Usages
[modifier | modifier le code]Une soupe peut être claire ou bien liée[1]. Les soupes claires sont préparées à base de bouillon, lui-même préparé à base de viandes de boucherie[1].
En France, l'usage a été de servir une soupe quotidiennement[2].
Elle se consomme chaude[2].
Présentation et service
[modifier | modifier le code]La soupe est parfois présentée dans une soupière (récipient large et profond, souvent muni d'un couvercle et d'anses, utilisé pour servir la soupe ou le potage). Elle peut être ensuite servie dans des bols ou assiettes creuses, voire des verres dans le cas de soupes froides comme le gaspacho, au moyen d'une louche.
Soupe populaire
[modifier | modifier le code]La soupe populaire est une institution qui sert de la nourriture chaude aux personnes en difficulté. La plupart du temps, elle propose de la soupe, d'où le nom.
Le potage en littérature
[modifier | modifier le code]Scarron est l'auteur de cet éloge du potage[3] :
Quand on se gorge d'un potage,
Succulent comme un consommé,
Si notre corps en est charmé,
Notre âme l'est bien davantage.
Galerie photo
[modifier | modifier le code]Alimentation animale
[modifier | modifier le code]Bien que ce ne soit pas la pratique dominante, chiens et chats peuvent recevoir leurs aliments en soupe[4].
Les porcs étaient souvent nourris autrefois avec une soupe contenant du son, les restes et eaux grasses de cuisine, lactosérum, babeurre et des éléments cuits spécifiquement dans une étuveuse : pommes de terre trop petites, rutabagas, topinambours, carottes fourragères, écarts de triages de légumes. L'ensemble pouvait aussi être cuit directement dans une grande marmite en fonte (de 25 à 100 litres) appelée chaudière[5]. Cette méthode était très économique pour les élevages familiaux.
Dans les élevages industriels de porcs, lorsque l'on choisit la distribution en liquide, l'aliment est préparé dans une machine à soupe programmée qui assure aussi la distribution automatisée de l'aliment[6].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Urbain Dubois (Bibliothèque nationale de France, département Sciences et techniques, 8-V-24016), Nouvelle cuisine bourgeoise pour la ville et pour la campagne, 8e édition, Paris, Bernardin-Béchet et fils, , In-18 (présentation en ligne, lire en ligne), p. 161.
- Urbain Dubois, Nouvelle cuisine bourgeoise pour la ville et pour la campagne, 8e édition, Paris, Bernardin-Béchet et fils, , In-18 (présentation en ligne, lire en ligne), p. 162.
- Claude Gagnière, Pour tout l'or des mots, Laffont, coll. « Bouquins », 1996, 1 063 p. (ISBN 978-2-221-08255-3).
- « Chasse : Bien nourrir nos meutes de chiens courants », sur Centrale canine (consulté le )
- « L’élevage des porcs à la ferme », sur Mairie de Lesches-en-Diois (consulté le )
- Dominique Soltner, Alimentation des animaux domestiques, tome 2,
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Robin Howe, Le Livre des soupes, La Tour-d'Aigues, Éditions de l'Aube, coll. « Cuisines migrantes », 1998, 269 p. (ISBN 9782876784406).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Ressource relative à la santé :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :