Société de moralité publique
La société de moralité publique est une société abolitionniste belge, fondée en 1881 à la suite de l'affaire des petites Anglaises, et disparue en 1908.
Histoire
[modifier | modifier le code]L'avocat bruxellois Alexis Splingard et l'industriel de Zaventem Jules Pagny fondent en septembre 1880 la Société pour l’affranchissement des blanches[1], Dans un manifeste abolitionniste intitulé De l’organisation de la traite et de l’esclavage des blanches à Bruxelles, Jules Pagny dénonce le réglementarisme qui régit alors la prostitution en Belgique et dépeint la prostituée comme une victime[1]. Ce manifeste donne lieu à la publication d'une tribune par Émile de Laveleye, en février 1881. Splingard, Pagny et de Laveleye se rencontrent quelques jours après, et ils forment la Société de moralité publique[1], pendant le scandale de l'affaire « des petites Anglaises » qui a lieu entre 1879 et 1881[2]. De Laveleye en devient le premier président[1]. Le but de cette société est de diffuser les idées abolitionnistes en Belgique, en rassemblant à sa création différents bords politiques[3].
Un bulletin trimestriel est publié par la société à partir de 1882[3].
La société a une position prohibitionniste vis-à-vis de la prostitution ; 4 buts
La société de moralité publique envoie une pétition dans de nombreuses villes de Belgique, mais l'initiative ne rencontre que peu d'écho parmi les conseillers municipaux[1].
En 1881, la société compte une centaine de membres[1] et 250 en 1883, dont font partie des personnalités comme Jules Lejeune et Auguste Beernaert[2].
Présidence
[modifier | modifier le code]Trois présidents se succèdent à la tête de l'organisation[1],[4] :
- Émile de Laveleye (1881-1891 ou 1892)
- Édouard Mussche (1891-1906)
- Jules Lejeune (1906 ou 1907-1908)
Personnalités membres
[modifier | modifier le code]- Jules Lejeune[3] (homme politique et futur ministre de la Justice)
- Auguste Beernaert[3]
- Paul Janson (homme politique libéral progressiste)[3]
- Hippolyte Guillery (médecin)[3]
- Moeller[3]
- Édouard Mussche (avocat)[3]
- Quirini (curé)[3]
- Rey (pasteur)[3]
- Émile de Laveleye[3] (économiste)
- Émile Vandervelde (homme politique socialiste)[3]
Bibliographie
[modifier | modifier le code]: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Marie-Sylvie Dupont-Bouchat, « La prostitution urbaine : La marginalité intégrée », dans La ville et les femmes en Belgique, Bruxelles, Presses de l’Université Saint-Louis, (EAN 9782802800910, lire en ligne), p. 97-129
- Éliane Gubin, Catherine Jacques, « Société de moralité publique », dans Encyclopédie de l'Histoire des femmes en Belgique, Bruxelles, Racine, , 656 p. (EAN 9782390250524), p. 540-541.
- Christine Machiels, « Pour « l’affranchissement des blanches », contre la prostitution réglementée : la Société de moralité publique de Belgique (1875-1908) », dans Du sordide au mythe : L’affaire de la traite des blanches (Bruxelles, 1880), Louvain-la-Neuve, Presses universitaires de Louvain, (ISBN 9782875581747, lire en ligne).
Références
[modifier | modifier le code]- Christine Machiels, « Pour « l’affranchissement des blanches », contre la prostitution réglementée : la Société de moralité publique de Belgique (1875-1908) », dans Du sordide au mythe : L’affaire de la traite des blanches (Bruxelles, 1880), Louvain-la-Neuve, Presses universitaires de Louvain, (ISBN 9782875581747, lire en ligne)
- Éliane Gubin, Catherine Jacques, « Prostitution », dans Encyclopédie de l'Histoire des femmes en Belgique, Bruxelles, Racine, , 656 p. (EAN 9782390250524), p. 473-476.
- Marie-Sylvie Dupont-Bouchat, « La prostitution urbaine : La marginalité intégrée », dans La ville et les femmes en Belgique, Bruxelles, Presses de l’Université Saint-Louis, (EAN 9782802800910, lire en ligne), p. 97-129.
- « Les protagonistes de l’affaire de la « traite des blanches » : notices brèves », dans Du sordide au mythe : L’affaire de la traite des blanches (Bruxelles, 1880), Presses universitaires de Louvain, coll. « Histoire, justice, sociétés », (ISBN 978-2-87558-174-7, lire en ligne), p. 249–259