Shehbaz Sharif
Shehbaz Sharif | ||
Shahbaz Sharif en 2024. | ||
Fonctions | ||
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Premier ministre du Pakistan | ||
En fonction depuis le (9 mois et 14 jours) |
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Élection | 3 mars 2024 | |
Président | Arif Alvi Asif Ali Zardari |
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Vice-Premier ministre | Ishaq Dar | |
Gouvernement | Shehbaz Sharif II | |
Législature | 16e | |
Coalition | PML−N-MQM-P-PML−Q-IPP | |
Prédécesseur | Anwar ul-Haq Kakar (intérimaire) Lui-même |
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– (1 an, 4 mois et 3 jours) |
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Élection | 11 avril 2022 | |
Président | Arif Alvi | |
Gouvernement | Shehbaz Sharif I | |
Législature | 15e | |
Coalition | PML−N-PPP-MMA-MQM-P-BAP-BNP-M-PML−Q-JWP | |
Prédécesseur | Imran Khan | |
Successeur | Anwar ul-Haq Kakar (intérimaire) Lui-même |
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Député de l'Assemblée nationale | ||
En fonction depuis le (9 mois et 19 jours) |
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Élection | 8 février 2024 | |
Législature | 16e | |
– (4 ans, 11 mois et 28 jours) |
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Élection | 25 juillet 2018 | |
Législature | 15e | |
– (2 ans, 8 mois et 15 jours) |
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Élection | 24 octobre 1990 6 octobre 1993 |
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Législature | 9e | |
Chef de l'opposition officielle | ||
– (3 ans, 7 mois et 22 jours) |
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Premier ministre | Imran Khan | |
Législature | 25e | |
Prédécesseur | Khurshid Ahmed Shah | |
Successeur | Raja Riaz Ahmad Khan | |
Président de la Ligue musulmane du Pakistan (N) | ||
– (6 ans, 2 mois et 15 jours) |
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Élection | 13 mars 2018 | |
Réélection | 17 juin 2023 | |
Prédécesseur | Sardar Yaqoob (intérim) Nawaz Sharif |
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Successeur | Nawaz Sharif | |
– | ||
Prédécesseur | Nawaz Sharif | |
Successeur | Javed Hashmi (intérim) Nawaz Sharif |
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Ministre en chef de la province du Pendjab | ||
– (5 ans) |
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Gouverneur | Mohammad Sarwar Rana Muhammad Iqbal (intérim) Malik Muhammad Rafique Rajwana |
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Prédécesseur | Najam Sethi (intérimaire) Lui-même |
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Successeur | Hasan Askari Rizvi (intérimaire) Usman Buzdar |
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– (3 ans, 11 mois et 24 jours) |
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Gouverneur | Salmaan Taseer Rana Muhammad Iqbal (intérim) Latif Khosa Syed Ahmed Mahmud |
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Prédécesseur | Lui-même | |
Successeur | Najam Sethi (intérimaire) Lui-même |
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– (8 mois et 17 jours) |
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Gouverneur | Salmaan Taseer | |
Prédécesseur | Dost Muhammad Khosa | |
Successeur | Lui-même | |
– (2 ans, 7 mois et 22 jours) |
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Gouverneur | Kamaluddin Azfar Moinuddin Haider Mamnoon Hussain |
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Prédécesseur | Mian Muhammad Afzal Hayat (intérimaire) Manzoor Wattoo (en) |
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Successeur | Chaudhry Pervaiz Elahi (indirectement) | |
Député provincial du Pendjab | ||
– (9 ans, 11 mois et 28 jours) |
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Élection | 2 juin 2008 | |
Réélection | 11 mai 2013 | |
Circonscription | PP-159 (Lahore-XXII) | |
Législature | 13e et 14e | |
– (5 ans, 11 mois et 27 jours) |
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Élection | 6 octobre 1993 | |
Réélection | 3 février 1997 | |
Législature | 10e et 11e | |
– (5 ans, 4 mois et 17 jours) |
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Élection | 25 février 1985 | |
Réélection | 16 novembre 1988 24 octobre 1990 |
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Législature | 7e et 8e | |
Chef de l'opposition officielle du Pendjab | ||
– (3 ans et 1 mois) |
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Ministre en chef | Manzoor Ahmad Wattoo Muhammad Arif Nakai |
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Législature | 10e | |
Biographie | ||
Nom de naissance | Mian Muhammad Shehbaz Sharif | |
Date de naissance | ||
Lieu de naissance | Lahore (Pendjab, Pakistan) | |
Nationalité | Pakistanaise | |
Parti politique | Ligue musulmane du Pakistan (N) | |
Fratrie | Nawaz Sharif (frère) | |
Conjoint | Tehmina Durrani (depuis 2003) | |
Enfants | Hamza Shehbaz Sharif | |
Entourage | Maryam Nawaz Sharif (nièce) Kulsoom Nawaz Sharif (belle-sœur) |
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Religion | Islam sunnite | |
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Ministres en chef du Pendjab Premiers ministres du Pakistan |
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Mian Muhammad Shehbaz Sharif (en ourdou : شہباز شریف), plus connu sous le nom de Shehbaz Sharif ou Shahbaz Sharif, né le à Lahore, est un homme d'État pakistanais, Premier ministre du au et depuis le .
Frère de Nawaz Sharif, qui a été trois fois Premier ministre, il est un membre prédominant de la Ligue musulmane du Pakistan (N) qu'il préside depuis 2018. Il est particulièrement influent dans le Pendjab, ayant été élu député local à l'Assemblée provinciale, il a été trois fois ministre en chef, dirigeant le gouvernement local de la province, de 1997 à 1999, puis de 2008 à 2018.
Devenu chef de l'opposition le après la chute de son frère et la défaite de son parti aux législatives de 2018, il est à son tour arrêté pour corruption et brièvement incarcéré. Il travaille parallèlement à l'union de l'opposition et à améliorer ses relations avec les militaires. Profitant de la crise politique de 2022, il est à l'origine d'une motion de censure contre Imran Khan puis est élu Premier ministre le . Il démissionne en août 2023, en vue des élections législatives de 2024, à l'issue desquelles il est reconduit.
Famille et éducation
[modifier | modifier le code]Shehbaz Sharif est le deuxième fils de Muhammad Sharif, fondateur du puissant groupe industriel Ittefaq Group, dont il est copropriétaire et dont il a contribué fortement au développement avec son frère ainé, Nawaz Sharif.
Marié à Nusrat Shahbaz en 1973, il se remarie avec Aaliya Honey en 1993 dont il divorce alors qu'il est en exil en Arabie saoudite[1]. En 2003, il épouse Tehmina Durrani, écrivaine et militante féministe[2].
Carrière politique
[modifier | modifier le code]Premier mandat de ministre en chef
[modifier | modifier le code]Durant le deuxième mandat de Premier ministre de son frère, il est ministre en chef de la province du Pendjab, c'est-à-dire chef du gouvernement de la province, du au , avant de partir en exil en même temps que son frère alors que ce dernier est renversé par le coup d'État du général Pervez Musharraf.
Exil en Arabie saoudite
[modifier | modifier le code]Il préside la Ligue musulmane du Pakistan (N) alors que son frère en est le dirigeant. Il a été élu à ce poste le pour un mandat de quatre ans[3],[4],[5] et réélu [6],[7],[8].
Il rentre au Pakistan en même temps que son frère, en 2007, grâce à l'intervention du gouvernement saoudien et à l'approche des élections de 2008.
Second mandat de ministre en chef
[modifier | modifier le code]Son parti, la Ligue musulmane du Pakistan (N), arrive seconde aux élections de 2008 et remporte presque la moitié des sièges de l'Assemblée provinciale du Pendjab. Il est élu à ce poste le par un vote de l'Assemblée avec 265 voix sur 371 sièges malgré une controverse sur son éligibilité à exercer cette fonction[9] . Il était alors le seul candidat puisque le PPP se retira en sa faveur et que la Ligue musulmane du Pakistan (Q) boycotta le scrutin. Il prend la tête d'une coalition réunissant le PPP et son parti, qui totalise alors 277 sièges (171 plus 106). Le lendemain, il remporte un vote de confiance avec 266 voix[10].
Il est obligé de quitter son poste après un jugement de la Cour suprême le rendant inéligible le [11]. Ce jugement est annulé le par un autre jugement de la Cour et Shahbaz Sharif retrouve son poste[12].
Le 6 mars 2012, il est élu président du PMLN au Pendjab[13].
Il a notamment annoncé sa volonté de transformer Lahore, capitale de la province, en un grand centre technologique mondial. En , il inaugure un réseau de « bus à haut niveau de service », après avoir dû renoncer au projet de métro de Lahore, trop onéreux.
Après un attentat à Lahore le 1er juillet, il a été accusé de laxisme envers les mouvements islamistes basés dans sa province. Shahbaz est régulièrement au cœur de polémiques concernant d'éventuelles interventions de l'armée dans la sud de la province du Pendjab contre des mouvements islamistes interdits.
Troisième mandat de ministre en chef
[modifier | modifier le code]À la suite des élections législatives de 2013, la Ligue remporte une majorité absolue à l'Assemblée nationale et Nawaz Sharif redevient Premier ministre. À l'Assemblée provinciale du Pendjab, la Ligue remporte une majorité écrasante des trois-quarts, et le , Shehbaz est élu à un troisième mandat avec 300 voix contre 34[14]. En , Shehbaz organise une cérémonie pour les premiers tests du métro aérien de Lahore, qui deviendra le premier du pays[15].
Le , son frère Nawaz Sharif est destitué de son poste de Premier ministre et de député par la Cour suprême[16]. Son parti désigne dès le lendemain Shahid Khaqan Abbasi pour lui succéder alors que Shehbaz Sharif est pressenti pour prendre ce poste dans l'hypothèse où celui-ci serait député fédéral[17]. Finalement, c'est Kulsoom Nawaz Sharif qui est désignée candidate dans la circonscription de son époux à Lahore après avoir remporté la législative partielle du [18],[19] alors que le choix stratégique est fait de conserver Shehbaz à la tête du gouvernement local du Pendjab jusqu'à la fin de la législature.
Élections législatives de 2018
[modifier | modifier le code]Alors que son frère est de plus en plus acculé par la justice, Shehbaz Sharif le remplace progressivement. Le , la Cour suprême rend un arrêté interdisant à Nawaz Sharif de diriger son parti[20] et le , Shehbaz est désigné président de la Ligue musulmane du Pakistan (N)[21]. Il devient ainsi logiquement le candidat au poste de Premier ministre pour les élections législatives de 2018, et abandonne la politique provinciale au profit de la représentation fédérale.
Le , son frère Nawaz est condamné à dix ans de prison pour corruption et sa nièce Maryam Sharif à sept[22]. Nawaz et Maryam sont arrêtés puis emprisonnés alors qu'ils tentent de rentrer au Pakistan le , tandis que Shehbaz organise une manifestation de soutien interdite au cours de laquelle plusieurs militants sont également arrêtés[23],[24],[25]. Le clan Sharif accuse la puissante armée pakistanaise de comploter contre lui, alors que certains médias et fonctionnaires notent une répression contre le parti sortant et dénoncent des censures[25],[26].
La Ligue musulmane du Pakistan (N) subit une défaite aux élections législatives du 25 juillet 2018 en cédant la première place au Mouvement du Pakistan pour la justice. Avec 64 sièges sur 272, la Ligue devient toutefois la première force de l'opposition. Shehbaz Sharif est élu député fédéral dans la dixième circonscription de Lahore avec 50,4 % des voix mais est largement défait dans les trois autres circonscriptions dans lesquelles il s'est présenté, à Karachi, Dera Ghazi Khan et Swat[27],[28].
Chef de l'opposition
[modifier | modifier le code]Le , Imran Khan est élu Premier ministre par l'Assemblée nationale par 176 voix favorables, soit quatre de plus que la majorité requise, contre 96 voix pour Shehbaz Sharif[29]. Celui-ci devient le chef officiel de l'opposition parlementaire le .
Le , il est arrêté pour corruption au sujet d'un projet immobilier dans le Pendjab[30]. Il est placé en détention pour dix jours[31].
Le , il est de nouveau arrêté pour une affaire de blanchiment d'argent[32]. Le , il est libéré sur décision de la Haute Cour de Lahore après versement d'une caution de cinq millions de roupies[33].
En 2021, Shehbaz Sharif semble s'éloigner de son frère Nawaz et de sa nièce Maryam en critiquant la stratégie du parti ainsi que leur confrontation avec les militaires[34]. Il améliore notamment ses relations avec des généraux clés. Concentrant sa rhétorique sur les questions économiques, il s'en prend au gouvernement d'Imran Khan pour son bilan[35]. En mars 2022, il dépose en tant que chef de l'opposition une motion de censure contre le Premier ministre qui vient de perdre sa majorité à l'Assemblée nationale. La crise politique aboutit finalement à l'adoption de cette motion après intervention de la Cour suprême[36]. La destitution du Premier ministre ouvre la voie à de nouvelles tractations, orchestrées par l'« État profond » (l'armée et les services de renseignement), pour former une nouvelle coalition[37].
Premier ministre
[modifier | modifier le code]Le , Shehbaz Sharif est élu Premier ministre par l'Assemblée nationale avec 174 voix sur un total de 342 sièges, soit deux de plus que la majorité absolue. En plus de son parti, il réunit autour de lui le Parti du peuple pakistanais, l'islamiste Jamiat Ulema-e-Islam et divers petits partis[38]. Les partisans d'Imran Khan boycottent la session, dénonçant les affaires de corruption entourant Sharif et pointant du doigt une « conspiration étrangère » contre le précédent gouvernement[36]. Shehbaz Sharif décrit sa désignation comme « la victoire du bien sur le mal » et promet de se concentrer sur les difficultés économiques du pays et l'amélioration des relations extérieures.
Son élection constitue un retour du Pakistan dans l’ère des dynasties politiques, qui règnent traditionnellement sur le pays[39]. Le 16 avril, son fils Hamza Shehbaz est élu ministre en chef du Pendjab[40]. Il travaille au retour de son frère, l'ex-premier ministre Nawaz Sharif, exilé à Londres depuis sa condamnation à sept ans de prison pour corruption. Il fait notamment adopter une loi limitant la durée d’inéligibilité des parlementaires à un maximum de cinq ans[41].
Répression du PTI
[modifier | modifier le code]Il met en place un régime autoritaire et répressif à l'égard du Mouvement du Pakistan pour la justice (PTI), le parti d'Imran Khan. La police a arrêté tous les dirigeants du parti, les obligeant sous la menace à démissionner de leurs fonctions et à prendre leurs distances avec leur leader. Dix mille citoyens ont été incarcérés. Imran Khan a lui-même été brutalement arrêté en mai 2023, conduisant à des manifestations massives, et finalement relâché au bout de quelques jours à la demande de la Cour suprême[42]. Des cas de torture par les forces de sécurité ont été signalés, et même plusieurs décès en détention[43]. La censure interdit aux chaînes de télévision de diffuser des images des émeutes, mais celles-ci circulent largement sur les réseaux sociaux, avant que leur accès ne soit bloqué[37]. Imran Khan est de nouveau emprisonné depuis août 2023. Un panel d'experts de l'ONU a estimé en 2024 que sa détention « n'a aucune base légale et semble avoir été destinée à disqualifier sa candidature à une fonction politique »[44].
L'armée a obtenu des pouvoirs étendus qui réduisent considérablement les libertés civiles, criminalisent la critique de l’armée, élargissent le rôle de l’institution dans l’économie du pays et lui accordent un droit de veto concernant les affaires politiques et civiles[43]. Toutes les décisions importantes portant sur l’économie et les finances doivent être validées par une instance, le Special Investment Facilitation Council, sous contrôle militaire[37]. Enfin, les amendements apportés au Pakistan Army Act de 1952, approuvés par le Sénat le 27 juillet 2023, prévoient une peine d'emprisonnement de cinq ans pour toute personne ayant divulgué des informations portant préjudice aux intérêts du Pakistan ou de ses forces armées - une mesure destinée à intimider les potentiels lanceurs d'alerte sur les affaires de corruption[37].
En juillet 2024, le gouvernement annonce lancer une procédure d'interdiction du PTI. En septembre, il adopte une loi restreignant le droit de manifester et la police multiplie les arrestations de membres du PTI. Des députés sont arrêtés dans l’enceinte du Parlement[45]. Des sympathisants de l'ex-premier ministre défilent à nouveau massivement à Islamabad en octobre 2024. Le gouvernement réagit en faisant déployer l'armée dans les rues, en instaurant des barrages et en coupant internet[46].
Économie
[modifier | modifier le code]Shehbaz Sharif annonce lors de son arrivée au pouvoir une hausse du salaire minimum à 25 000 roupies et 10 % d'augmentation des retraites[36],[39].
Sur le plan économique, la situation s'est détériorée. En un an, la croissance du PIB est tombée de 6,1 % à 0,3 % et les prix de l'électricité ont grimpé de 76 %, conduisant les entreprises à licencier en masse dans l'industrie et les services[37]. Le gouvernement de Shehbaz Sharif signe un accord en juin 2023 avec le Fonds monétaire international (FMI) pour un prêt de 3 milliards de dollars sur neuf mois, mais l’institution financière impose en retour des mesures d’austérité impopulaires : hausse des impôts, relèvement de la TVA, hausse de la taxe sur les produits pétroliers[41]. La détérioration de la situation économique a accéléré l'émigration des jeunes pakistanais[47].
Une nouvelle aide économique de 7 milliards de dollars est négociée avec le FMI en septembre 2024. En contrepartie, le Pakistan va devoir augmenter les taxes et les impôts[48], prévoit des privatisations, dont celle de Pakistan Airlines[49], ainsi que des mesures pour faciliter les investissements au Pakistan pour les fonds d’investissement internationaux[47].
Affaires étrangères
[modifier | modifier le code]Il se montre proche de Washington sur les questions politique internationale, rompant avec le principe de non alignement mis en avant par son prédécesseur. Le Pakistan a notamment abandonné sa neutralité face au conflit russo-ukrainien et livré de l'armement à l'armée ukrainienne[43]. En échange, les États-Unis ont aidé le Pakistan à obtenir un nouveau prêt du FMI en juin 2023[37].
Inondations de 2022
[modifier | modifier le code]Le Pakistan est touché durant l'été 2022 par des inondations de grande ampleur qui ont fait plus de 1700 morts en quelques mois et près de 30 milliards de dollars de dégâts et de pertes économiques[49].
Législatives de 2024
[modifier | modifier le code]En vue des élections législatives de 2024, il démissionne de la fonction de Premier ministre le , et Anwar ul-Haq Kakar lui succède, conformément à la constitution qui prévoit la nomination d'une personnalité politique neutre durant la période électorale[50].
Malgré la répression, les candidats indépendants soutenus par le PTI (qui ne pouvait prendre directement part au scrutin) arrivent en tête. Contrairement aux années précédentes, les résultats du scrutin ne sont pas connus le jour même, la commission électorale évoquant une panne technique d'internet[51]. La lenteur du dépouillement fait soupçonner une fraude électorale[52]. Le PTI reste exclu du gouvernement après ce scrutin grâce au soutien de l'armée à Shehbaz Sharif[46], qui est lui-même réélu député[53].
Le 3 mars, Shehbaz Sharif est réélu Premier ministre par 201 voix contre Omar Ayub Khan qui en a obtenu 92[54], devenant le premier titulaire à effectuer deux mandats consécutifs[55]. Le nouveau gouvernement comprend surtout des figures connues de la LMP-N, accommode des partenaires de la coalition, et inclut une poignée de technocrates, dont le plus important est le ministre des finances, jusqu’alors à la tête de la plus grande banque privée du pays[49].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Muslim law and Pakistan sur The Times of India, le 10 avril 2010
- (en) « Shahbaz Sharif Marries Tehmina », sur Arab News,
- (ha) Éditions Larousse, « Ligue musulmane - LAROUSSE », sur www.larousse.fr (consulté le ).
- (en) « Shahbaz lands at Lahore; sent to S. Arabia: ARD workers clash with police », sur DAWN.COM, https:www.dawn.com, (consulté le ).
- (en) « PPP, PML-N to evolve joint plan: Benazir, Shahbaz meet in Dubai », sur DAWN.COM, https:www.dawn.com, (consulté le ).
- (en) Dawn.com, « Shahbaz Sharif », sur DAWN.COM, https:www.dawn.com, (consulté le ).
- (en) « Exam fraud may cost MNA his seat », sur DAWN.COM, https:www.dawn.com, (consulté le ).
- (en) Dawn.com, « Shahbaz offers apology to Gilani », sur DAWN.COM, https:www.dawn.com, (consulté le ).
- « Shahbaz eligibility for CM questioned », The Nation, (lire en ligne [archive du ], consulté le )
- « Former Pak PM's brother elected provincial chief executive – People's Daily Online », en.people.cn, People's Daily Online, (lire en ligne [archive du ], consulté le )
- Nasir Iqbal, « SC makes public office out of bounds for Sharif brothers », dawn.com, (lire en ligne [archive du ], consulté le )
- (en) « Shahbaz 2nd CM restored by court », www.thenews.com.pk, (lire en ligne [archive du ], consulté le )
- (en) The Newspaper's Staff Reporter, « Shahbaz elected PML-N Punjab president », sur DAWN.COM, https:www.dawn.com, (consulté le ).
- (en) Shahbaz sworn in as CM Punjab for third time sur Dawn, le 6 juin 2013.
- (en) Lahore's Orange Line Metro Train conducts trial run sur Dawn.com, le 16 mai 2018
- « Pakistan: le premier ministre destitué », Le Figaro.fr, (lire en ligne).
- « Shahbaz Sharif will be Pakistan's next Prime Minister » (consulté le )
- « Pakistan: l'épouse de Nawaz Sharif remporte l'élection législative partielle - Asie-Pacifique - RFI », sur RFI (consulté le )
- (en) « Election au Pakistan: l'épouse de Nawaz Sharif part favorite pour lui succéder », sur Radio France internationale, (consulté le )
- « Pakistan: la justice interdit à l'ex-Premier ministre Nawaz Sharif de diriger son parti », sur L'Orient-Le Jour (consulté le )
- « Au Pakistan, le Premier ministre destitué remplacé par son frère à la tête du parti au pouvoir », sur Libération.fr (consulté le )
- « Pakistan : l'ex-Premier ministre Nawaz Sharif condamné pour corruption », sur parismatch.com (consulté le )
- « Nawaz Sharif, de retour au Pakistan, après sa condamnation à 10 ans de prison - Asie-Pacifique - RFI », sur RFI (consulté le )
- https://www.challenges.fr/monde/l-ancien-premier-ministre-nawaz-sharif-arrete-a-son-retour-au-pakistan_601197
- « Pakistan: pas de docteur personnel pour l'ex-Premier ministre Nawaz Sharif emprisonné et souffrant », L'Express,
- « Avant des élections au Pakistan, l'ombre de l'armée sur la presse », L'Express,
- (en) Shehbaz Sharif bags single National Assembly seat out of 4 sur dailypakistan.com.pk, le 26 juillet 2018
- (en) NA 132 Lahore 10 sur geo.tv
- « Pakistan: Imran Khan, ex-star du cricket désormais Premier ministre », sur LExpress.fr (consulté le )
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- (en) Nawaz rebuffs Shehbaz’s views on political reconciliation sur The Express Tribune, le 3 août 2021
- (en) Shehbaz Sharif Becomes Pakistan’s Interim Prime Minister Amid Turmoil sur The New York Times, le 1er avril 2022
- (en) Shehbaz Sharif elected prime minister of Pakistan sur Dawn.com, le 11 avril 2022
- Laurent Gayer, « Au Pakistan, le retour des bruits de bottes », sur Le Monde diplomatique,
- « Shehbaz Sharif nomme un gouvernement dominé par les deux principaux partis pakistanais », sur LEFIGARO, (consulté le )
- « Au Pakistan, le nouveau premier ministre renoue avec la tradition des dynasties politiques », Le Monde.fr, (lire en ligne)
- (en) Hamza Shehbaz elected Punjab CM after garnering 197 votes in session marred by melees, chaos sur Dawn.com, le 16 avril 2022
- « Pakistan : Shehbaz Sharif prépare le retour de son frère, Nawaz », Le Monde.fr, (lire en ligne)
- « Les métamorphoses d’Imran Khan, l’ancien premier ministre du Pakistan », Le Monde.fr, (lire en ligne)
- (en-US) Ryan Grim, Murtaza Hussain, « Secret Pakistan Cable Documents U.S. Pressure to Remove Imran Khan », sur The Intercept,
- « Pakistan: le gouvernement demande l'interdiction du parti d'Imran Khan », RFI, (lire en ligne)
- « “Jour sombre pour la démocratie” après des arrestations dans le parti d’Imran Khan », Courrier international, (lire en ligne)
- « La capitale Islamabad à l’arrêt, des partisans d’Imran Khan tentent de mobiliser la rue », La Presse, (lire en ligne)
- Abdul Khaliq , Maxime Perriot, « Pakistan : Entre programmes du FMI et répression politique, la jeunesse quitte le pays », Cadtm, (lire en ligne)
- Clément Perruche, « Le Pakistan obtient une nouvelle aide du FMI, pour la 25e fois depuis 1958 », Les Echos, (lire en ligne)
- Jean-Luc Racine, « Élections trafiquées, armée contestée. Le Pakistan face aux défis », Orientxxi, (lire en ligne)
- « Pakistan: le sénateur Anwaar-ul-Haq Kakar nommé Premier ministre par intérim », sur RFI, (consulté le )
- FRANCE24, « Pakistan : la lenteur du dépouillement dénoncée, trois blocs au coude-à-coude », sur France 24, FRANCE24, (consulté le ).
- FRANCE24, « Pakistan: la police disperse par la force des manifestations pro-Khan », sur France 24, FRANCE24, (consulté le ).
- (en) Nadir Guramani, « Newly elected representatives sworn in as ruckus mars maiden session of 16th National Assembly », sur DAWN.COM, https:www.dawn.com, (consulté le ).
- L'Obs avec AFP, « Pakistan : Shehbaz Sharif devient Premier ministre pour la seconde fois », sur L'Obs, (consulté le ).
- (en) « A timeline of Pakistan's prime ministers », sur www.geo.tv (consulté le ).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Site officiel
- Ressource relative à l'audiovisuel :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :