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Stibine (minéral)

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Stibine
Catégorie II : sulfures et sulfosels[1]
Image illustrative de l’article Stibine (minéral)
Général
Nom IUPAC Sulfure d'antimoine
Numéro CAS 1345-04-6
Classe de Strunz
Classe de Dana
Formule chimique S3Sb2 Sb2S3
Identification
Masse formulaire[2] 339,715 ± 0,017 uma
S 28,32 %, Sb 71,68 %,
Couleur noir ; gris métal, gris de plomb ; bleuâtre ; noirâtre ; irisé ; gris noir bleuâtre
Système cristallin orthorhombique
Réseau de Bravais Primitif P
Classe cristalline et groupe d'espace dipyramidale ;
Pbnm
Macle Rare sur {130},{120} et {310}
Clivage parfait selon {010}, imparfait sur {100}et {110} les plans de clivage ont un fort éclat métallique
Cassure irrégulière, subconchoïdale, conchoïdale
Habitus Prismatique, aciculaire, lamellaire, courbe, pseudooctaédrique.
Échelle de Mohs 2 − 2,5
Trait gris, noir rougeâtre
Éclat métallique, mat
Propriétés optiques
Dispersion optique 25°45'
Fluorescence ultraviolet aucune
Transparence opaque
Propriétés chimiques
Masse volumique 4.12—4.64 g/cm3
Densité 4,6
Température de fusion 546 °C
Fusibilité ébullition à ~1 150 °C
Propriétés physiques
Magnétisme aucun
Radioactivité aucune
Précautions
Directive 67/548/EEC
Dangereux pour l’environnement
N


SIMDUT[4]

Produit non contrôlé
Classification du CIRC
Groupe 3 : Inclassable quant à sa cancérogénicité pour l'Homme[3]

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

La stibine ou stibnite est une espèce minérale composée de sulfure d'antimoine de formule idéale Sb2S3 avec des traces de As ; Tl ; Fe ; Pb ; Cu ; Zn ; Co ; Ag ; Au ; Bi. La stibnite forme une série avec la bismuthinite. À l'état de poudre de Sb ou de divers composés purifiés, elle a longtemps été utilisée dans les mascaras et peut donner un effet de scintillement aux feux d'artifice.

Stibine vue au microscope x240
Stibine vue au microscope x240.

Historique de la description et appellations

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Inventeur et étymologie

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La première trace écrite provient en 77 de Pline. C'est François Sulpice Beudant qui est l'inventeur du terme stibine, du grec « STIBI » = ou du latin « STIBIUM », ancien nom de l'antimoine[5].

Le topotype moderne est à Ichinokawa, ile de Shikoku, Japon.

Caractéristiques physico-chimiques

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Critères de détermination

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  • Fond à la flamme d’une bougie en la colorant en bleu.
  • Facilement attaquée par l'acide chlorhydrique avec dégagement de sulfure d'hydrogène.
  • Clivage parfait selon {010}, les plans du clivage ont un fort éclat métallique.
  • sélénio-stibine (syn. selenian stibnite) stibine sélénifère de formule idéale Sb2(S,Se)3 trouvée dans deux occurrences chinoises : Laerma (La'erma), province de Gansu, et Qiongme (Quongme), province du Sichuan[10] ; et à Przecznica en Basse Silésie (Pologne)[11].

Cristallochimie

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  • Elle forme une série avec la bismuthinite.
  • La stibine sert de chef de file à un groupe de minéraux isostructuraux.

Groupe de la stibine

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Cristallographie

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  • Paramètres de la maille conventionnelle : a = 11,229 Å, b = 11,31 Å, c = 3,893 Å, Z = 4 ; V = 494,41 Å3
  • Densité calculée = 4,56

Gîtes et gisements

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Gîtologie et minéraux associés

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Gîtologie
Se rencontre dans les filons hydrothermaux à travers un large éventail de températures.
Minéraux associés
Ankérite, arsénopyrite, baryte, calcite, cervantite, cinabre, galène, marcassite, orpiment, pyrite, quartz, réalgar, stibiconite.

Gisements producteurs de spécimens remarquables

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Présente dans de très nombreuses occurrences dans le monde.

  • Allemagne
Graf Jost-Christian Zeche, Wolfsberg (de), Harzgerode, Harz, Saxe-Anhalt[12]
  • Chine
Mine de Tongren, district de Wanshan, Guizhou[13]
  • France
Mine de « La Lucette » (Mayenne).
Mine de Malbosc, à côté des Combres (Ardèche)[14]
  • Italie
Miniera del Tafone, Manciano, Grosseto, Toscane[15]
  • Japon
Mine d'Ichinokawa, Saijo, Préfecture d’Ehime, île de Shikoku.
Cette mine passe pour avoir donné les plus beaux cristaux de cette espèce minérale. Les plus grands cristaux, pouvant dépasser 40 cm, ont été trouvés au XIXe siècle au moment de l’apogée de l’extraction du filon (16 600 tonnes d’antimoine ont été extraites de 1875 à 1900). Cette mine a été fermée en 1950.
Beaucoup de pièces de cette occurrence sont, à tort, étiquetées : « Iyo province[16] ».
  • Roumanie
Herja (Kisbánya), Baia Mare (Nagybánya), Maramures Co.
Baia Sprie (Felsöbánya), Maramures Co.

Exploitation des gisements

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Utilisations
C'est le principal minerai de l'antimoine, elle est utilisée dans la fabrication d'allumettes de sûreté, de pièces pyrotechniques et dans la vulcanisation du caoutchouc.

Références

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  1. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  2. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  3. IARC Working Group on the Evaluation of Carcinogenic Risks to Humans, « Évaluations Globales de la Cancérogénicité pour l'Homme, Groupe 3 : Inclassables quant à leur cancérogénicité pour l'Homme »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur monographs.iarc.fr, CIRC, (consulté le ).
  4. « Trisulfure d'antimoine » dans la base de données de produits chimiques Reptox de la CSST (organisme québécois responsable de la sécurité et de la santé au travail), consulté le 25 avril 2009.
  5. Nouveau manuel complet de minéralogie, Volume 1 Par Jean-Jacques-Nicolas Huot P191 1841
  6. (en) Chemistry in Its Element - Antimony Phil Ball, Royal Society of Chemistry (2015).
  7. Nouveau dictionnaire d'histoire naturelle : Volume 2 P214 1816 Par Jacques Eustache de Sève.
  8. Traité de chimie élémentaire, théorique et pratique, Volume 1 Par Louis Jacques Thénard 1824.
  9. Max Hutchinson Hey, An index of mineral species & varieties arranged chemically : with an alphabetical index of accepted mineral names and synonyms, British Museum (Natural History), Dept. of Mineralogy, 1955.
  10. Jiajun Liu, Minghua Zheng, Jianming Liu, and Wenchao Su (2000) : Ore Geology Reviews 17, 91-111.
  11. Kucha H., Mochnacka K. 1986 : Preliminary report on bismuth minerals from the Gierczyn tin deposits, Lower Silesia, Poland. Mineralogia Polonica, vol. 17, 55-61.
  12. Hansper, U. (2006) : Eigenfunde : Zinkenite mit Miargyrit aus Wolfsberg, Harz. LAPIS 13 (2), 37.
  13. P. Bancroft, Gem and Crystal Treasures pg 267.
  14. Edmond Fuchs et Louis de Launay, Traité des gîtes minéraux et métallifères : recherche, étude et conditions d'exploitation des minéraux utiles, description des principales mines connues, usages et statistique des métaux : cours de géologie appliquée de l'École supérieur des mines, t. 2, Librairie polytechnique Baudry et Cie éditeur (lire en ligne [PDF]), p. 199.
  15. Ciriotti, M.E., Fascio, L., Pasero, M. (2009) : Italian Type Minerals. PLUS - University of Pisa, Ed., Pisa, 357 pp.
  16. Mineral. Rec. :20:24

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Bibliographie

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