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Sa'ilele Malielegaoi

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Sa'ilele Malielegaoi
Illustration.
Tuila'epa Sa'ilele Malielegaoi en avril 2018.
Fonctions
Premier ministre des Samoa
[N 1]
(22 ans et 8 mois)
Chef de l'État Malietoa Tanumafili II
Tufuga Efi
Va'aletoa Sualauvi II
Prédécesseur Tofilau Eti Alesana
Successeur Naomi Mata'afa
Biographie
Nom de naissance Sailele Malielegaoi
Date de naissance (79 ans)
Lieu de naissance Lepa (Samoa britanniques)
Nationalité Samoane
Parti politique PPDH
Conjoint Gillian Muriel Malielegaoi

Sa'ilele Malielegaoi
Premiers ministres des Samoa

Tuila'epa Lupesoliai Neioti Aiono Sa'ilele Malielegaoi[1], né le à Lepa[2], est un économiste et homme politique samoan. Il est Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du au .

Situation personnelle

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Bien que ce soit un titre de chefferie, il est le plus souvent mentionné comme Tuila'epa que par son nom de famille.

Sa'ilele Malielegaoi fut le premier Samoan à obtenir un diplôme de maîtrise en économie, à l'Université d'Auckland en Nouvelle-Zélande en 1969[3],[2], et eut une carrière d'économiste avant d'entrer en politique.

Il s'installa un temps à Bruxelles, en 1978, et y travailla pour la Communauté économique européenne.

Carrière politique

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En 1980, il fut élu député au Fono (Parlement samoan), tout en travaillant comme associé dans une entreprise de comptabilité. Il accéda au poste de Premier ministre en 1998 lorsque son prédécesseur, Tofilau Eti Alesana, également du Parti pour la protection des droits de l'Homme, démissionna pour raisons de santé. Il a été continuellement réélu, et a entamé son quatrième mandat en , son parti conservant une majorité absolue de sièges aux élections législatives[4].

Fin 2011, il initia l'émergence du Groupe des Dirigeants polynésiens, regroupant les gouvernements de huit États ou territoires polynésiens en vue d'une coopération dans des domaines tels que l'éducation, l'adaptation au changement climatique ou encore l'investissement et le commerce[5],[6],[7].

Sa mesure la plus controversée en tant que Premier ministre fut de décider en 2008 que les voitures devraient dorénavant rouler à gauche, et non plus à droite. La décision provoqua la plus large manifestation de protestation dans l'histoire du pays, ce qui fut mal compris à l'étranger[8].

En 2011, il annonça que les Samoa allaient déplacer la ligne de changement de date, afin que le pays se trouve à l'ouest de la ligne et partage la même journée que ses principaux partenaires économiques (l'Australie, la Nouvelle-Zélande et les pays asiatiques). Keni Lesa, rédacteur en chef du Samoa Observer, rapporta que bien des Samoans voyaient en cette mesure « encore une idée folle de notre Premier ministre un peu fou ». Des personnalités politiques d'opposition critiquèrent la mesure, affirmant qu'elle n'apporterait pas de bienfaits économiques, et qu'au contraire elle ferait perdre au pays son atout touristique en tant que « dernier endroit au monde à voir le soleil », juste à l'est de la ligne (les Samoa passeraient de UTC-11 à UTC 13). Tuilaepa rétorqua en déclarant que le député d'opposition Lealailepule Rimoni Aiafi était « tout à fait idiot », ajoutant que « seul un imbécile » ne comprendrait pas les bienfaits de ce changement[9]. Conséquemment, le fut retiré du calendrier, le pays passant directement du 29 au 31. Les Tokelau, qui dépendent des Samoa en tant que seul point de relais avec le monde extérieur, firent de même, passant également à l'ouest de la ligne de changement de date[10],[11],[12].

En , il déclara que ceux de ses concitoyens urbains qui se considéraient pauvres étaient des « paresseux ». Il nia que quiconque fût pauvre aux Samoa, arguant que tous avaient accès au logement, aux soins de santé, à l'eau, et avaient de quoi se nourrir ; ne pas avoir une voiture ou une télévision n'était pas un signe de pauvreté. Rappelant que tout Samoan dispose de droit d'un accès à la terre, il accusa tous ceux qui « viennent en ville et traînassent. Ils sont paresseux et ne veulent pas retourner à leur village travailler la terre. Ils devraient rester dans leur village où sont leurs terres, et les faire fructifier »[13].

Tuilaepa est également connu pour ses critiques très vives envers son homologue fidjien Voreqe Bainimarama, arrivé au pouvoir par un coup d'État en . L'accusant de mentir lorsqu'il affirme préparer des élections démocratiques pour 2014, Tuilaepa a également qualifié Bainimarama d'« imbécile de dictateur bas de gamme » et de « marionnettiste maléfique », déclarant qu'il préférerait le voir dans une tenue de prisonnier plutôt qu'en uniforme militaire[14]. En 2018 toutefois, il explique s'être réconcilié avec son homologue fidjien, et dit reconnaître que Bainimarama « défendait un nouveau système pour une transition des Fidji vers un nouvel ordre pour améliorer le bien-être de tous aux Fidji ». Qualifiant ce dernier de dirigeant « bon » et « visionnaire », il accuse certains médias d'avoir accentué les tensions entre eux[15].

En , il démontra à nouveau cet aspect de sa personnalité en intervenant à la radio publique pour traiter plusieurs fois d'« idiot » un arbitre assistant qui avait officié un match de rugby entre l'équipe samoane et celle d'Écosse (remportée par l'Écosse 17-16). Qualifiant cet arbitre de « raciste » incompétent qui refusait d'admettre que les Samoa puissent battre une équipe européenne, le premier ministre ajouta que lorsqu'un arbitre n'arrêtait pas le match à la fin du temps règlementaire, « il serait justifié de lui jeter une pierre à la tête »[16].

En , lors d'un entretien avec le journal Samoa Observer, il exprima sa satisfaction que des membres de la communauté samoane en Nouvelle-Zélande se soient mobilisés contre la légalisation du mariage homosexuel dans ce pays. Tout en reconnaissant que le Parlement néo-zélandais était souverain, il affirma que Samoa, pour sa part, était « fondé sur des principes chrétiens ». La sodomie avait entraîné la destruction de Sodome et Gomorrhe, affirma-t-il, et « il n'y a qu'une seule vérité : ce type de comportement est un péché »[17]. En , il introduit au Parlement une proposition d'amendement constitutionnel pour faire du christianisme (sans dénomination particulière) la religion d'État aux Samoa[18].

Son parti est battu aux élections législatives de 2021 avec 25 sièges contre 26 pour le Fa'atuatua i le Atua Samoa ua Tasi et Iosefo Ponifasio qui siège comme indépendant. Il refuse cependant la défaite et empêche Naomi Mata'afa d'être investie Première ministre dans le Parlement[19]. Le 28 juin, la Cour suprême ordonne que le Parlement puisse siéger pour le 5 juillet au plus tard, pour la prestation de serment de la nouvelle Première ministre. La Cour précise que toute nouvelle tentative d'empêcher le Parlement de siéger constituerait un délit d'outrage au parlement et d'outrage au tribunal[20]. Tuilaepa refuse la décision de la Cour, affirmant que le Parlement ne peut siéger tant que toutes les pétitions électorales n'auront pas été traitées, l'élection de certains députés étant contestée devant les tribunaux[21]. Le 14 juillet, le journal Samoa Observer publie un éditorial accusant Tuilaepa de défier toutes les institutions démocratiques du pays et de voir les Samoa comme son fief personnel et celui de son parti[22].

Le vendredi 23 juillet, toutefois, la Cour d'Appel statue que la prestation de serment de Fiame le 24 mai était conforme à la Constitution, puisque le Parlement devait siéger à cette date au plus tard et qu'elle a agi en application d'un « principe de nécessité ». La Cour précise qu'elle est ainsi légalement Première ministre depuis le 24 mai[23],[24]. Tuilaepa accepte sa défaite le lundi 26 juillet[25], mais accuse publiquement la Cour d'Appel d'avoir « brisé la Constitution » et institué une situation de « non-droit » et de « loi de la jungle ». Il critique également l'Australie et la Nouvelle-Zélande pour ne pas l'avoir soutenu[26]. En mars 2022 il est reconnu coupable d'outrage au tribunal, mais la cour ne lui inflige aucune peine[27]. Le 24 mai, toutefois, les députés votent sa suspension indéfinie du Parlement en réponse à cette condamnation, et suspendent le secrétaire du Parti pour la protection des droits de l'homme, Lealailepule Rimoni Aiafi (en), pour la même raison[28]. Le 30 août, la Cour suprême casse toutefois leur suspension, pour vice de procédure[29]. Le 19 octobre, le Parlement vote la suspension des deux députés pendant vingt-quatre mois, à effet immédiat[30].

Implication dans les sports samoans

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Carrière en tir à l'arc

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Sailele Malielegaoi
Image illustrative de l’article Sa'ilele Malielegaoi
Contexte général
Sport tir à l'arc
Biographie
Nationalité sportive Drapeau des Samoa Samoane
Nationalité Samoa
Naissance (79 ans)
Lieu de naissance Lepa (Samoa)
Palmarès
Compétition Or Arg. Bro.
Jeux du Pacifique Sud 0 1 0

Il est par ailleurs le seul dirigeant élu en exercice d'un État souverain à avoir participé à une compétition sportive internationale de haut niveau, ayant pris part aux épreuves de tir à l'arc aux Jeux du Pacifique Sud de 2007[31]. Après plusieurs mois d'entraînement quotidien sous la tutelle de l'entraîneur chinois Zhou Xiao Jun, il est classé deuxième dans la discipline aux Samoa, et indique en blaguant aux journalistes qu'il s'imagine tirer sur les membres de l'opposition parlementaire lorsqu'il s'entraîne[31]. En individuel, il termine sixième aux Jeux, mais remporte une médaille d'argent dans l'épreuve masculine par équipe ; les Samoans sont battus en finale par la Nouvelle-Calédonie[32],[2]. Douze ans plus tard il se qualifie à nouveau en tir à l'arc pour les Jeux du Pacifique de 2019, organisés aux Samoa[33]. À l'âge de 74 ans, il termine dernier à l'épreuve masculine d'arc à poulies, totalisant 469 points ; le Néo-Calédonien Laurent Clerte remporte la médaille d'or avec 1 072 points[34].

Dirigeant de la fédération de rugby à XV

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En plus de son mandat de premier ministre, Malielegaoi est aussi président de la Fédération samoane de rugby à XV[35].

Sous son mandat la fédération a connu une grave crise, le capitaine de l'équipe nationale, Mo Schwalger, dénonçant notamment après la Coupe du monde 2011 l'incompétence et la corruption des équipes dirigeantes[36].

En , la fédération déclare également être en faillite, ce qui est directement contredit par World Rugby qui fournit 43 % de ses 11 millions d'euros de budget annuel[37]. Elle semble également avoir obtenu des sommes importantes de la part d'une entreprise de construction chinoise (Shanghai Construction Group) et via un financement participatif national, sans qu'aucun argent ne soit effectivement injecté dans le développement du rugby et de l'équipe nationale[38].

Notes et références

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  1. De facto du 24 mai au 23 juillet 2021.

Références

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  1. « Tuila'epa Lupesoliai » sont des titres de matai, tandis que « Sa'ilele » et « Malielegaoi » sont un prénom et un nom de famille respectivement. Il est plus courant de dire « le Premier ministre Tuilaepa » que « le Premier ministre Malielegaoi ». (cf. (en)2011 election results, Talamua, où les titres matai précèdent les noms, y compris pour les élus non-autochtones).
  2. a b et c Fiche biographique officielle, site web du gouvernement samoan, 11 juin 2009
  3. (en) The Hon. Tuilaepa Malielegaoi « Copie archivée » (version du sur Internet Archive), Université d'Auckland.
  4. (en) Samoa profile: Leaders, British Broadcasting Corporation.
  5. (en) NZ may be invited to join proposed ‘Polynesian Triangle’ ginger group, Pacific Scoop, 19 septembre 2011.
  6. (en) New Polynesian Leaders Group formed in Samoa, Radio New Zealand International, 18 novembre 2011.
  7. (en) « American Samoa joins Polynesian Leaders Group, MOU signed »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Savali, 19 novembre 2011.
  8. (en) Samoa provokes fury by switching sides of the road, The Telegraph, 3 juillet 2009.
  9. (en) Samoan PM attacks dateline switch critics, AAP, 3 juin 2011.
  10. (en) A December day disappears in Samoa and Tokelau, Stuff.co.nz, 21 décembre 2011
  11. (en) A dateline in the sand on Stevenson's treasured island, The Independent, 28 décembre 2011.
  12. (en) Our last Friday of 2011, Samoa Observer, 24 décembre 2011.
  13. (en) "Samoa's poor are 'lazy': PM", Fairfax Media NZ, 24 janvier 2012
  14. (en) Samoa's PM takes jab at Fiji's Bainimarama, Savali, avril 2009.
  15. (en) "Samoa PM acknowledges Fiji leader's choice", Radio New Zealand, 11 septembre 2018
  16. (en) "Samoa PM attacks racist rugby referees", Stuff.co.nz, 2 juillet 2012
  17. (en) "PM firm on rejection of same sex marriage", Samoa Observer, 31 mars 2013
  18. (en) "Govt. amends Constitution to reflect Christian State", Samoa Observer, 21 décembre 2016
  19. « Samoa : la première ministre élue se voit refuser l’accès au Parlement pour prêter serment », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  20. (en) "Samoa's parliament ordered to sit within a week", Radio New Zealand, 28 juin 2021
  21. (en) "Second by-election coming in Samoa", Radio New Zealand, 29 juin 2021
  22. (en) "For Tuila’epa, what follows defeat?", Samoa Observer, 14 juillet 2021
  23. (en) "Court declares F.A.S.T. Government; impasse over", Samoa Observer, 23 juillet 2021
  24. (en) "Samoa court declares FAST party new government", Radio New Zealand, 23 juillet 2021
  25. (en) "Former Samoa PM concedes election defeat, ends political instability", Reuters, 26 juillet 2021
  26. (en) "Samoa's former leader criticises NZ/AUS for lack of support", Radio New Zealand, 11 août 2021
  27. (en) "Court finds former Samoa PM guilty of contempt", Radio New Zealand, 24 mars 2022
  28. (en) "Samoa's HRPP leader suspended indefinitely from Parliament", Radio New Zealand, 25 mai 2022
  29. (en) "Samoa court declares suspension of two leading opposition MPs void", Radio New Zealand, 30 août 2022
  30. (en) "Two leading Samoa opposition MPs suspended from parliament for two years", Radio New Zealand, 19 octobre 2022
  31. a et b (en) "Samoa PM draws bow for his country", New Zealand Herald, 18 août 2007
  32. (en) "Samoan Prime Minister gets SPG silver medal", People's Daily, 2 septembre 2007
  33. (en) "Take a bow: Samoa PM makes Pacific Games archery team", Agence France-Presse, 21 mai 2019
  34. (en) "Teenage archer wins first 2019 Pacific Games gold for hosts Samoa as Prime Minister comes last", Inside the Games, 9 juillet 2019
  35. (en-US) « From the PM to the CJ, they all played rugby for the Marist Sports Club Talamua On-line News », sur Talamua On-line News, (consulté le )
  36. (en) Tony Cuddihy, « Samoan captain accuses team management of drunken buffoonery », sur The42 (consulté le )
  37. « So what went on with Samoan Rugby? », Squidge Rugby, (consulté le )
  38. (en) « So what went on with Samoan Rugby? », Squidge Rugby, (consulté le )

Article connexe

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