Sac Kelly
Type |
---|
Matériau |
---|
Pays d'origine |
---|
Fabricant | |
---|---|
Procédé |
Travaux d'aiguille (d) |
Le sac Kelly, sac à main créé en 1935 par l'entreprise de luxe Hermès, et dont le nom fait référence à la princesse Grace Kelly, est l'un des symboles de la marque depuis 1956 au même titre que le carré de soie ou le dessin de la calèche sur le logotype.
Histoire d'un succès
[modifier | modifier le code]En 1892, Hermès commercialise le « haut à Courroies », un grand sac en cuir destiné à porter les bottes et la selle d'un cavalier[1],[2]. En 1923, la société sort le « Torpedo »[N 1], un sac très simple conçu pour être posé dans une portière de voiture, créé par Émile-Maurice[3] (le petit-fils de Thierry Hermès, le fondateur) et Ettore Bugatti pour son épouse Julie[4]. Sa forme épouse la courbe d'une calandre[5]. Il servira d'inspiration au « Kelly ».
Dans les années 1930, Robert Dumas, gendre d'Émile-Maurice Hermès, décide de lancer une plus petite version pour les femmes. Simple et architecturé, souple et solide, le sac de Robert Dumas est conçu pour que les femmes puissent voyager en trimballant tous leurs objets. En 1935, le sac à main est lancé : il est encore plus petit, avec la possibilité d'y ajouter une bandoulière. Après son nom d'origine de « haut à courroies »[6], celui-ci se nomme « sac de voyage à courroie, pour dames » puis « sac à dépêches pour dames »[7].
En 1954, Alfred Hitchcock suggère à Edith Head, sa costumière, d'aller à Paris chez Hermès avec Grace Kelly acheter des accessoires pour le film La Main au collet. « Nous sommes tombées amoureuses de chaque chose que nous avons vu » dira la costumière[6]. Dans les années 1950[6], une photo va changer la destinée de ce sac[8] : c’est celle de l'actrice américaine Grace Kelly[N 2], le portant en compagnie de son époux, le Prince Rainier. Elle le tenait devant son ventre, pour dissimuler sa grossesse qui n’était pas encore officielle[9],[10]. Cette photographie publiée la première fois dans Life[8], et qui a fait le tour du monde en couverture des magazines, eût un impact énorme. Toutes les femmes qui poussaient la porte de la boutique Hermès demandaient un sac « Kelly ». Alors, 21 ans après sa création[11], Hermès décide de rebaptiser le « sac de voyage à courroie » le « sac Kelly ».
Ce sac défini comme « simple et impeccablement fabriqué[6] », avec sa fermeture caractéristique à deux courroies de cuir et son minuscule cadenas, qu'il soit en version cuir, toile et cuir, autruche ou crocodile[12], est considéré comme le Classique d'Hermès[6]. Il est protégé par quatre gros clous en dessous.
Durant sa première année chez Hermès en automne 2004, Jean Paul Gaultier revisite le « Kelly » en créant le « Shoulder Kelly » tout en longueur[8], à porter sous le bras sur l'épaule. Le « Kelly Flat », mou, qui peut être facilement plié et rangé, suivra au printemps 2007 par le même créateur de mode[8]. Disponible en huit tailles différentes (de 15 à 50 cm[N 3]), le « Kelly » nécessite 18 à 20 heures de confection[13] environ, entièrement réalisée à la main par un unique artisan[N 4], avec des coutures en fil de lin. Il est disponible dans une vingtaine de matières[1], et de nombreux coloris. La plupart des ventes se font sur réservation ou sur commande, avec une personnalisation possible pour chaque client. C'est l'un des rares accessoire de mode immédiatement identifiable par un prénom, comme le sac « Jackie » de Gucci[14], le sac « Alexa » de Mulberry, ou encore le sac « Sophia Coppola » de Louis Vuitton.
Si Grace Kelly avait une grande collection de sac Kelly[15], plus récemment c'est Victoria Beckham qui est reconnue comme une grande collectionneuse de ce modèle, ainsi que du sac Birkin. La cote du sac Kelly d'occasion suit une courbe ascendante dans les années 2010 : son prix moyen s'est multiplié par deux en 7 ans[1].
Dans la culture populaire
[modifier | modifier le code]Cinéma
[modifier | modifier le code]- Dans le film Le Divorce, de James Ivory, sorti en 2003, le sac Kelly joue un rôle important dans l'intrigue : il s'agit du cadeau systématique de « Palou » (Thierry Lhermitte), le séducteur, à toutes ses maîtresses.
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- L’appellation de « Bolide » ne viendra en fait que beaucoup plus tard.
- Grace Kelly avait commandé plusieurs sacs en finitions différentes à la maison Hermès : noir, miel, marron, rouge Hermès, vert foncé.
- Une version spéciale de très grande taille a été réalisée pour Victoria Beckham.
- Un poinçon permettant d’identifier l'artisan qui s’est chargé de la fabrication, ainsi que l’année de fabrication, est apposé sur chaque sac.
Références
[modifier | modifier le code]- « Le Kelly d'Hermès, un classique en évolution constante », sur collectorsquare.com
- (en) Annie Groer, « Hermes v. Hermes », sur washingtonpost.com, (consulté le )
- « Hermès condamné pour un nom de sac » sur Libération.fr, 21 janvier 1995
- « Du dessin au destin, Kelly family » sur joyce.fr.
- Sylvain Reisser « Des chevaux en selle » sur Le Figaro Magazine, .
- (en) Design Museum et Paula Reed, Fifty fashon looks that changed the 1950s, Londres, Conran Octopus, , 112 p. (ISBN 978 1 84091 603 4), « The Kelly bag 1956 », p. 72.
- (en) « Grace Kelly exhibition features famous battered handbag » sur The Guardian, 16 avril 2010
- « Le Kelly, un sac plein de grâce »,
- « L'histoire du Kelly » sur carolinedaily.com, 5 avril 2004
- Fabrice Peineau, « it bag, et après ? », L'Express Styles, vol. supplément au no 3351de L'Express, , p. 82 et sv. (ISSN 0014-5270)no 3351de ''[[L'Express]]''&rft.pages=82 et sv.&rft.issn=0014-5270&rfr_id=info:sid/fr.wikipedia.org:Sac Kelly">
- « Sac iconique - Hermès Kelly » sur plurielles.fr
- « Coulisses : dans les ateliers Hermès » sur joyce.fr
- Katell Pouliquen, « Tout savoir sur la maison Hermès », sur lexpress.fr/styles, L'Express, (consulté le )
- « Les sacs à main qu'on garde une vie » sur Grazia.fr.
- « Encyclopédie > Marques > Hermès > Must Have > Sac Kelly », sur ykonne.com