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Robert Lion

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Robert Lion, né le à Paris et mort le dans la même ville[1], est un haut fonctionnaire, homme politique et responsable associatif français.

Il est directeur général de la Caisse des dépôts et consignations de 1982 à 1992. En 2009, il annonce son engagement politique auprès d'Europe écologie. Il est élu en 2010 au conseil régional d'Île-de-France et devient le doyen de cette assemblée régionale.

Il a été décrit par Pierre Bourdieu, dans Les structures sociales de l'économie, comme un « haut fonctionnaire prestigieux et connaissant parfaitement le jeu, les enjeux et les adversaires [du jeu politique] »[2].

Jeunesse et études

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Robert Lion naît le 28 juillet 1934 à Paris[3]. Il est le fils du résistant, ingénieur des Mines et chef d'entreprise Pierre Lion (1896-1977)[4], et de l'historienne Daisy Lion-Goldschmidt. Il a un frère cadet, Antoine Lion (1940-2012),qui devient frère dominicain.

Il suit des études de droit et obtient une licence en droit[5]. Il étudie ensuite à l'Institut d'études politiques de Paris, où il prépare le concours de l'École nationale d'administration. Il est admis et est membre de la promotion Lazare Carnot. En 1961, il sort de l'ENA à l'Inspection générale des finances.

Parcours professionnel

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Après avoir passé plusieurs années au sein de l'Inspection générale des finances, Robert Lion est recruté comme conseiller au sein du cabinet ministériel d'Edgard Pisani, ministre du Logement, Il aide à la mise en œuvre de la politique urbaine de l’État[6]. Il devient ensuite le collaborateur de Paul Delouvrier, préfet de Paris[6].

Il est nommé en 1969 adjoint au directeur de la construction au sein du ministère de l'Équipement, puis directeur[5]. Il occupe ce poste jusqu'en 1974. Ses désaccords avec les décisions ministérielles le conduisent à quitter ce poste et à devenir délégué général de l’Union des HLM en 1974[6]. Il joue un rôle décisif dans la mise en œuvre d'une politique d'habitat pour les plus modestes[7]. Il conserve ce rôle jusqu'en 1981.

Après la victoire de la gauche à la présidentielle de 1981, Robert Lion est nommé directeur de cabinet du Premier ministre Pierre Mauroy[8].

En 1982, Pierre Mauroy le nomme ensuite à la tête de la Caisse des dépôts et consignations. Il remercie Robert Hirsch et Jean Driol, et met en place une nouvelle équipe dirigeante[9]. Il dirige l'institution jusqu'en 1992[10]. Il est en parallèle nommé président de la SEM Tête Défense, fonction dans laquelle il organise le concours Tête Défense qui verra naître le projet de l'Arche de la Défense. Impliqué dans la réalisation du monument, il en maîtrisera tous les rouages jusqu'à son inauguration[11].

Il est le père de l'inspectrice pédagogique régionale Frédérique Hannequin[12], du directeur de Peer Music France Bruno Lion, et de la créatrice de bijoux Pascale Lion.

Parcours associatif

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Robert Lion s'est engagé dans le tissu associatif français à partir de 1979. Il est dans un premier temps président du Comité d'Action pour le Solaire (renommé en 1994 Observatoire des énergies renouvelables), puis d'Agrisud international et d'Energy 21.

En 2007, il participe au Grenelle de l'environnement, au sein du collège des ONG.

En 2008, il est élu président de Greenpeace France.

Engagement politique

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Robert Lion rejoint le Parti socialiste en 1974. Il s'intègre au sein de la mouvance de Michel Rocard[6].

Robert Lion quitte ses fonctions au sein de Greenpeace France pour se présenter lors des élections régionales en Île-de-France en 2009.

En est annoncée sa candidature aux élections régionales de 2010, à la tête de la liste départementale d'Europe Écologie à Paris. Ayant été un haut fonctionnaire socialiste, son ralliement à l'écologie politique est largement commenté : certains (comme L'Humanité[13]) analysent son investiture par Europe Écologie comme une forme de « caution gestionnaire », visant à rassurer l'électorat parisien ; d'autres (comme Alain Lipietz sur son blog[14]) se réjouissent de la convergence entre la tradition planificatrice française incarnée par ce grand commis de l'État et le mouvement écologiste.

Distinctions

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Notes et références

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  1. Michel Noblecourt, « La mort de Robert Lion, ancien directeur de la Caisse des dépôts et consignations », Le Monde, no 23232,‎ , p. 27 (lire en ligne, consulté le )
  2. Pierre Bourdieu, Les Structures sociales de l'économie, Editions du Seuil, (ISBN 978-2-02-106929-7, lire en ligne)
  3. Notice d'autorité de la Bibliothèque nationale de France.
  4. Pierre Jules LION (1896-1977), sur les Annales des Mines
  5. a et b Fabien Cardoni, Michel Margairaz et Nathalie Carré de Malberg, Dictionnaire historique des inspecteurs des Finances 1801-2009: Dictionnaire thématique et biographique, Institut de la gestion publique et du développement économique, (ISBN 978-2-8218-3703-4, lire en ligne)
  6. a b c et d Dominique Mehl, L'Élite rose, FeniXX réédition numérique, (ISBN 978-2-402-03963-5, lire en ligne)
  7. Sylvie Tissot, L'Etat et les quartiers. Genèse d'une catégorie de l'action publique: Genèse d'une catégorie de l'action publique, Editions du Seuil, (ISBN 978-2-02-113680-7, lire en ligne)
  8. Delphine Dulong, Premier ministre, CNRS Editions, (ISBN 978-2-271-13890-3, lire en ligne)
  9. Michel Koenig, L'ogre et l'écureuil: Conte de faits, FeniXX réédition numérique, (ISBN 978-2-307-15053-4, lire en ligne)
  10. Terra Eco, La double vie de Robert Lion, 30 mars 2009
  11. La Grande Arche, Laurence Cossé, éditions Gallimard, 2016, (ISBN 978-2-07-014204-0). Roman-document dans lequel les rôles des différents protagonistes sont minutieusement décrits, notamment celui, central, de Robert Lion.
  12. « Robert Lion, grand commis de l’Etat et militant écologiste, est mort », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. L'Humanité, 16 novembre 2009
  14. Blog d'Alain Lipietz, 1er novembre 2009
  15. « Recherche - Salle de lecture virtuelle », sur siv.archives-nationales.culture.gouv.fr (consulté le ).
  16. « Décret du 16 mai 2008 portant promotion et nomination », sur www.legifrance.gouv.fr, (consulté le )
  17. « Décret du 29 mars 2013 portant promotion », sur www.legifrance.gouv.fr, (consulté le )

Articles connexes

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Liens externes

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