Richard Grenell
Richard Grenell | |
Portait officiel de Richard Grenell (2020). | |
Fonctions | |
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Directeur du renseignement national (intérim) | |
– (3 mois et 6 jours) |
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Président | Donald Trump |
Gouvernement | Administration Trump |
Prédécesseur | Dan Coats Joseph Maguire (intérim) |
Successeur | John Ratcliffe |
Ambassadeur des États-Unis en Allemagne | |
– (2 ans et 24 jours) |
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Président | Donald Trump |
Prédécesseur | John B. Emerson Kent Logsdon (intérim) |
Successeur | Robin Quinville (intérim) |
Biographie | |
Nom de naissance | Richard Allen Grenell |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Comté d'Ottawa (Michigan, États-Unis) |
Nationalité | Américaine |
Parti politique | Parti républicain |
Diplômé de | Université Harvard |
Profession | Diplomate |
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Directeurs du renseignement national | |
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Richard Grenell, né le dans le comté d'Ottawa (Michigan), est un diplomate et homme politique américain. Membre du Parti républicain, il est ambassadeur des États-Unis en Allemagne de 2018 à 2020 sous la présidence de Donald Trump. En 2020, Grenell est choisi par ce dernier pour assurer la fonction de directeur du renseignement national par intérim, avant l'entrée en fonction de John Ratcliffe.
Biographie
[modifier | modifier le code]Jeunesse et études
[modifier | modifier le code]Richard Grenell grandit dans le secteur non constitué en municipalité de Jenison, dans le comté d'Ottawa dans l'ouest du Michigan. Il fait ses études secondaires à la Jenison High School[1]. Il poursuit ses études à l'université privée chrétienne Evangel à Springfield, dans le Missouri, où il obtient son baccalauréat universitaire, puis à la John F. Kennedy School of Government de l'université Harvard, où il décroche un master[2].
Carrière dans la diplomatie
[modifier | modifier le code]Sous la présidence de George W. Bush, il est directeur de la communication et porte-parole de la délégation américaine à l'Organisation des Nations unies[1],[3]. Durant cette période, les États-Unis entrent en guerre en Afghanistan et en Irak et s'activent pour sanctionner les programmes nucléaires iranien et nord-coréen[3]. Ayant servi pendant tout le mandat de George W. Bush de 2001 à 2008, il est — en 2020 — le porte-parole américain à l'ONU étant resté le plus longtemps en poste[1].
Parenthèse médiatique
[modifier | modifier le code]Après son départ des Nations unies, Richard Grenell devient un commentateur politique apparaissant fréquemment dans les médias[3]. Il publie nombreux éditoriaux à la télévision et dans la presse concernant la politique étrangère (Fox News, HuffPost, Washington Examiner)[4].
En 2009, il fonde une société de conseil en stratégie internationale, Capital Media Partners[3]. À partir de 2016, celle-ci travaille pour la Magyar Foundation, une association américaine principalement financée par le gouvernement de Viktor Orbán pour promouvoir la culture hongroise. Un article du Washington Post de 2020 s'interroge sur son absence d'inscription sur le registre des lobbyistes pour un gouvernement étranger et sur ses nombreux éditoriaux concernant la politique étrangère, en parallèle de son travail de conseil. L'avocat de Grenell estime cependant que cette inscription n'était pas nécessaire puisqu'il travaillait pour une ONG américaine et pas un gouvernement étranger. Interrogé par le Sénat sur ses éditoriaux, Grenell estime que ceux-ci ne représentaient que ses opinions et n'étaient pas liés à son travail. La société Capital Media Partners est dissoute lorsqu'il devient ambassadeur[4].
Au printemps 2012, il rejoint la campagne présidentielle de 2012 du candidat républicain Mitt Romney en tant que porte-parle sur les affaires internationales. Il doit alors s'excuser publiquement pour ses propos controversés tenus sur Twitter envers plusieurs personnalités féminines, critiquant leur physique. Ce choix est également critiqué par une partie de l'aile conservatrice et évangélique du parti, Richard Grenell étant homosexuel et soutenant le mariage des couples de même sexe. S'estimant mis à l'écart de l'équipe de campagne, il démissionne de son poste quelques semaines plus tard[5].
Ambassadeur des États-Unis en Allemagne
[modifier | modifier le code]Durant la campagne présidentielle de 2016, Richard Grenell apporte tôt son soutien à Donald Trump, contrairement à de nombreux membres du Parti républicain spécialisés en politique étrangère. En , le président Trump le nomme pour diriger l'ambassade des États-Unis en Allemagne[6]. Sa nomination est ralentie par les démocrates au Sénat, qui lui reprochent notamment des propos jugés misogynes[7],[8]. Le , sa nomination est confirmée par le Sénat des États-Unis, par 56 voix contre 42[7]. Certaines personnalités en Allemagne se félicitent qu'un diplomate et non un riche donateur soit nommé à ce poste[3].
Dès son premier mois de mandat, il provoque la polémique en critiquant la politique migratoire de l'Allemagne, son armée et en appelant au réveil des « forces conservatrices » en Europe[9],[10]. Aux accusations d'ingérence d'une partie de la classe politique allemande, l'ambassadeur répond qu'il ne faisait que des constats[9]. Il appelle par ailleurs les entreprises allemandes à quitter l'Iran[9] et à ne pas participer au projet Nord Stream 2 sous peine de sanctions[11], poussant le gouvernement à préciser que la politique économique du pays n'était pas de son ressort[9].
Son attitude est globalement peu appréciée en Allemagne. Le vice-président du parlement allemand, Wolfgang Kubicki, ira jusqu'à dire que Grenell se comporte « comme si les États-Unis étaient toujours une puissance occupante [en Allemagne] »[12]. Certaines personnalités soulignent toutefois que sa proximité avec Donald Trump peut être un atout[13]. Aux États-Unis, son style direct est applaudi par une partie des conservateurs, rappelant celui du président[14].
Son nom est évoqué en pour devenir ambassadeur des États-Unis aux Nations unies, mais Kelly Craft — alors ambassadrice au Canada — est finalement désignée[15]. En , Donald Trump le nomme envoyé spécial pour la Serbie et le Kosovo, un poste qu'il cumule avec celui d'ambassadeur[16].
Durant l'ensemble de son mandat, il critique régulièrement l'Allemagne[13], notamment sur Fox News[15]. Il se plaint en particulier du refus d'interdire à Huawei de participer au développement du réseau 5G allemand[13]. Après sa nomination comme directeur du renseignement national, plusieurs élus allemands demandent sa démission en tant qu'ambassadeur, estimant qu'on ne peut pas cumuler les deux postes[13]. Il dénonce en l'attitude du Parti social-démocrate allemand (SPD), qui s'est prononcé contre le transport et le stationnement des armes atomiques américaines en Allemagne. Il demande à Berlin et à la direction du SPD de remplir « toutes leurs obligations vis-à-vis de l’Otan »[17].
À la fin du mois de , Grenell annonce son prochain départ de l'ambassade après deux années « tumultueuses » en Allemagne. La presse évoque la possibilité qu'il rejoigne l'équipe de campagne de Donald Trump pour l'élection présidentielle de novembre[12]. Parmi ses succès en tant qu'ambassadeur, The Atlantic note le retour en Allemagne de Jakiv Palij, ancien garde de camp nazi, ainsi que le blocage d'un compte iranien à Hambourg, qui aurait pu aider le régime à mieux faire face aux sanctions américaines[14].
Directeur du renseignement national
[modifier | modifier le code]Le , Donald Trump annonce la nomination de Richard Grenell comme directeur du renseignement national par intérim, pour superviser les 17 agences de renseignement américaines[10],[18]. Le diplomate conserve parallèlement son poste d'ambassadeur en Allemagne. Grenell devient le premier membre du cabinet présidentiel ouvertement homosexuel de l'histoire des États-Unis. Pour la presse, il s'agit de nommer un loyaliste à la tête d'agences avec qui le président entretient des relations compliquées. Sa nomination est critiquée en raison du manque d'expérience de Grenell, du risque d'atteintes à la partialité des institutions du renseignement et de sa nomination par intérim qui ne nécessite pas de vote du Sénat[10].
Dès sa prise de fonctions, Richard Grenell réforme l'organisation de la communauté du renseignement, souhaitant « nettoyer la maison » et réveillant les craintes d'une gestion partisane[19]. Le chef démocrate de la commission du renseignement Adam Schiff l'accuse alors d'outrepasser le Congrès en ayant notamment démis tous les dirigeants de son administration approuvés par le Sénat, sans être lui-même investit par le Sénat. Le démocrate s'inquiète notamment du renvoi de Michael Atkinson, qui alerte le Congrès à propos de l'affaire ukrainienne[20].
Son mandat s'achève à la fin du mois de , après la confirmation de John Ratcliffe par le Sénat[21].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Malachi Barrett, « Trump picks Michigan native Richard Grenell for top intelligence job », sur mlive.com, (consulté le ).
- (en) Austin Huguelet, « President Trump names openly gay Evangel grad as intelligence chief », sur news-leader.com, Springfield News-Leader, (consulté le ).
- (en) Cristina Burack, « Who is Richard Grenell, the US ambassador to Berlin? », sur dw.com, Deutsche Welle, (consulté le ).
- (en) Emma Brown, Beth Reinhard et Dalton Bennett, « Richard Grenell’s paid consulting included work for U.S. nonprofit funded mostly by Hungary », sur washingtonpost.com, The Washington Post, (consulté le ).
- (en) Maggie Haberman et Alexander Burns, « Richard Grenell quits Team Romney », sur politico.com, Politico, (consulté le ).
- (en) Nicole Gaouette et Elise Labott, « Trump offers job of German ambassador to Richard Grenell », sur edition.cnn.com, Cable News Network, (consulté le ).
- (en) Karoun Demirjian, « Senate confirms Grenell as ambassador to Germany over Democrats’ objections », sur washingtonpost.com, The Washington Post, (consulté le ).
- (en) Ted Barrett et Daniella Diaz, « Confirmation for Trump's nominee for ambassador to Germany is held up », sur edition.cnn.com, Cable News Network, (consulté le ).
- Sébastian Seibt, « Richard Grenell, l'ambassadeur contesté de Trump en Allemagne », sur france24.com, France 24, (consulté le ).
- (en) Julian E. Barnes et Maggie Haberman, « Trump Names Richard Grenell as Acting Head of Intelligence », sur nytimes.com, The New York Times, (consulté le ).
- Marco Wolter, « Richard Grenell, l'ambassadeur pas comme les autres », sur dw.com, Deutsche Welle, (consulté le ).
- (en) Anna Noryskiewicz et Zachary Cohen, « Staunch Trump ally Richard Grenell to end tumultuous tenure as U.S. Ambassador to Germany », sur cbsnews.com, CBS News, (consulté le ).
- (en) Erik Kirschbaum, « Germans demand U.S. ambassador, a ‘biased propaganda machine,’ be replaced », sur latimes.com, Los Angeles Times, (consulté le ).
- (en) Noah Barkin et McKay Coppins, « America’s Trumpiest Ambassador », sur theatlantic.com, The Atlantic, (consulté le ).
- Karl de Meyer, « Richard Grenell, le poil à gratter de Trump à Berlin », sur lesechos.fr, Les Échos, (consulté le ).
- « Trump nomme un envoyé spécial pour la Serbie et le Kosovo », sur ouest-france.fr, Ouest-France, (consulté le ).
- « Allemagne Washington fustige la position du SPD contre les armes nucléaires », sur humanite.fr, L'Humanité, (consulté le )
- « L’ambassadeur à Berlin, Richard Grenell, nommé directeur du renseignement américain par Donald Trump », sur lemonde.fr, Le Monde, (consulté le ).
- (en) Julian E. Barnes, Adam Goldman et Nicholas Fandos, « Richard Grenell Begins Overhauling Intelligence Office, Prompting Fears of Partisanship », sur nytimes.com, The New York Times, (consulté le ).
- (en) Kyle Cheney, « Schiff says acting DNI Grenell improperly overhauling intel community », sur politico.com, Politico, (consulté le ).
- (en) Kylie Atwood et Zachary Cohen, « Outgoing acting director of national intelligence will also step down as US ambassador to Germany », sur cnn.com, Cable News Network, (consulté le ).
- Naissance en septembre 1966
- Naissance dans le comté d'Ottawa (Michigan)
- Étudiant de la John F. Kennedy School of Government
- Personnalité du Parti républicain (États-Unis)
- Diplomate américain
- Ambassadeur des États-Unis en Allemagne
- Directeur du renseignement national
- Membre du cabinet du président Donald Trump (1)