Aller au contenu

Renée Pellet

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Renée Pellet
Illustration.
Fonctions
Adjointe au maire de Meyrin
Département Routes, voirie et social
Conseillère municipale de Meyrin
Président Elle-même en 1968
Biographie
Nom de naissance Marthe Renée Châtelain
Date de naissance
Lieu de naissance Genève
Date de décès (à 80 ans)
Lieu de décès Genève
Nationalité suisse
Parti politique sans parti
Profession Ouvrière dans l'horlogerie

Signature de

Renée Pellet, née le à Genève et morte le , est une femme politique suisse.

Première femme du canton de Genève à exercer son droit d'éligibilité, elle est élue adjointe au maire en à Meyrin. Elle est la première femme à accéder à un exécutif en Suisse.

Enfance et formation

[modifier | modifier le code]

Marthe Renée Châtelain naît le à Genève[1]. Selon un tract du Mouvement féminin de Meyrin, elle fait ses classes à Cointrin où elle emménage en [source secondaire souhaitée].

Mariage et parcours professionnel

[modifier | modifier le code]

En , elle épouse Alphonse Pellet et s’installe à Meyrin[1]. Le mariage est de courte durée, car elle devient veuve dans sa trentaine[2].

Renée Pellet travaille à Genève dans l’horlogerie jusqu’en avant de s'engager en politique[2].

Parcours politique

[modifier | modifier le code]

Candidature inédite

[modifier | modifier le code]

Le , le canton de Genève accorde le droit de vote et d’éligibilité aux citoyennes du canton[3]. En octobre de la même année a lieu dans la commune de Meyrin une élection complémentaire à la suite de la démission de l’un des deux adjoints au maire. Trois candidatures sont en lice : deux hommes présentés par des partis politiques : André de Garrini du parti libéral, et Virginio Malnati du parti indépendant chrétien-social ; tandis que le Mouvement féminin de Meyrin, issu du groupement communal des femmes paysannes, propose une femme, Renée Pellet[2].

On estime à 1 624 le nombre d’électeurs (833 hommes) et d’électrices (791 femmes) inscrites dans les deux arrondissements électoraux de la commune de Meyrin[4]. La participation des femmes est pratiquement équivalente à celle des hommes : sur les 925 bulletins de vote délivrés, 430 sont déposés par des femmes et 481 par des hommes[5]. Renée Pellet est élue au détriment de ses deux concurrents qu’elle devance respectivement de 39 et 84 voix[6],[1],[7]. Elle devient ainsi la première femme à accéder à un exécutif en Suisse[8].

Son élection crée la surprise. La forte mobilisation de l'électorat féminin a été favorable à Renée Pellet dont la campagne s’est limitée à un tract[9] et des affiches, face à des concurrents expérimentés, déjà conseillers municipaux[10]. Un des journaux qui rapporte l'événement pointe cependant la portée communale de cette élection qui ne doit « pas augurer forcément d’une accession générale et rapide des femmes aux charges politiques laisser aller à une généralisation trop hâtive. Car, et les mouvements féministes le savent bien, il y a encore toute une éducation civique de la citoyenne qui est à faire avant qu’elle puisse partager, avec les citoyens, toutes les charges de la communauté politique »[réf. souhaitée].

Adjointe et remplaçante du maire

[modifier | modifier le code]

Dès son élection le jusqu’en , Renée Pellet siège aux côtés du maire Édouard Stettler et du deuxième adjoint, M. Peney[5]. Elle s'attelle à la révision du statut des fonctionnaires de la commune ; a la charge du service social, de la voirie ; s'occupe des services de police ainsi que des cotisations de l’assurance scolaire obligatoire[11].

Elle est souvent invitée à des événements politiques pour témoigner de son expérience au poste d'adjointe du maire aux côtés d'autres pionnières à des fonctions politiques[12],[11].

Elle remplace le maire qui a cessé son activité pour des raisons de santé d' à début [13].

Non-réélection à l'exécutif, entrée au délibératif, présidence du conseil municipal

[modifier | modifier le code]

Meyrin connaît un essor dans les années . Avec la construction de la nouvelle cité, la population se multiplie, passant de 3 000 habitants dans les années à 15 000 dans les années . En conséquence, l'exécutif passe d'une configuration de maire et deux adjoints à un conseil administratif composé de trois membres. Ce changement s'applique dès les élections de . Lors de ces élections, Renée Pellet est affiliée à la liste hors-parti du Groupement des Intérêts communaux[14],[1]. Elle n’est pas élue conseillère administrative, tandis que ses deux concurrents de l'élection complémentaire de , Virginio Malnati et André de Garrini, sont élus.

Alors que le parti socialiste saluait son dévouement sans relâche, soulignant qu’elle avait accompli un immense travail social à la mairie de Meyrin, et souhaitant qu’elle pût le continuer en tant que conseillère administrative[13], c'est au délibératif que l'ancienne adjointe continue son engagement pour les causes sociales et paysannes. Elle n’hésite pas à revêtir le costume paysan genevois pour la séance d’installation du conseil municipal de qu’elle préside[1].

Rejointe par deux autres femmes, Monique Rouget et Hélène Simoness-Rochat, qui intègrent le délibératif en mai 1963[15], elle devient la première femme à accéder à la tête du conseil municipal qu'elle préside en -1969[16]. Elle siège jusqu’en .

Fin de vie et mort

[modifier | modifier le code]

Renée Pellet est pratiquement aveugle lorsqu'elle quitte son domicile à Meyrin pour la maison de Loëx (actuel Hôpital de Loëx), où elle célèbre le ses 80 ans en présence des autorités meyrinoises[16]. Elle décède à la fin de l'année, le , à quelques jours de son 81e anniversaire[2]. La cérémonie funèbre a lieu au Centre Œcuménique de Meyrin le 27 décembre, suivie de l'incinération[17].

En , la commune de Meyrin lui rend hommage, 35 ans après sa mort en donnant son nom à un chemin. Cette voie de mobilité douce relie le chemin du Vieux-Bureau à la rue Emma-Kammacher, une autre femme notoire de la commune de Meyrin[18],[19].

Références

[modifier | modifier le code]
  1. a b c d et e François Beuret, Meyrin, « Renée Pellet, première femme élue dans un exécutif suisse » Accès libre [PDF], sur meyrin.ch, (consulté le )
  2. a b c et d H. V., « Trois candidatures à la mairie de Meyrin - Une femme est sur les rangs », Journal de Genève, no 219,‎ , p. 6 (lire en ligne Accès libre [PDF], consulté le )
  3. L. Piguet, « À Genève, le droit de vote féminin a été âprement négocié », Le Temps (quotidien suisse),‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne Accès libre, consulté le )
  4. « À Meyrin, une femme à la mairie », Le Peuple (quotidien socialiste suisse), no 229,‎ , p. 8 (lire en ligne Accès libre [PDF])
  5. a et b « Une femme élue au poste d'adjoint du maire de Meyrin », Journal de Genève, no 231,‎ , p. 7 (lire en ligne Accès libre [PDF])
  6. « Une femme élue au poste d'adjoint du maire de Meyrin », Le Nouvelliste (Suisse), vol. 58, no 228,‎ , p. 14 (lire en ligne Accès libre [PDF], consulté le )
  7. Lotti Ruckstuhl, Vers la majorité politique: histoire du suffrage féminin en Suisse [« Frauen sprengen Fesseln : Hindernislauf zum Frauenstimmrecht in der Schweiz »], Bonstetten (Zurich), Association suisse pour les droits de la femme, (1re éd. 1986), 319 p., 165 × 235 mm (EAN 2000200812746, lire en ligne), p. 181
  8. Conseil d'État (Suisse), « Communiqué de presse du Conseil d'État du 19 février 2020 » Accès libre, sur ge.ch, (consulté le )
  9. Mouvement féminin de Meyrin, « Élection d'un adjoint les 1er et 2 octobre 1960 : Fonds de l'Union des femmes paysannes du Canton de Genève, cote Archives privées 437.1.7.8 », sur Archives d'État de Genève, (consulté le )
  10. V.L., « Meyrin et Cointrin : « On ne s’attendait pas à voir tant de femmes voter » », La Tribune de Genève,‎
  11. a et b L. Piguet, « Une assemblée remarquable par sa tenue et son enthousiasme », Le Peuple, no 225,‎ , p. 5 (lire en ligne [PDF])
  12. « Trois élues suisses romandes », Le Peuple, no 53,‎ , p. 6 (lire en ligne [PDF])
  13. a et b Louis Piquet, « Meyrin à huit mois des élections municipales », La Sentinelle (quotidien suisse), no 209,‎ , p. 7 (lire en ligne Accès libre [PDF], consulté le )
  14. « Élections municipales à Genève: 22-23 avril », Femmes suisses et le Mouvement féministe: organe officiel des informations de l'Alliance de sociétés féminines suisses, vol. 55, no 74,‎ , p. 6 (DOI 10.5169/seals-271727, lire en ligne Accès libre, consulté le )
  15. « Élections municipales. Candidates élues », Femmes suisses et le mouvement féministe, no 30,‎ , p. 3 (lire en ligne [PDF])
  16. a et b A.R., « Mme Renée Pellet octogénaire », La Tribune de Genève,‎
  17. Avis de décès Renée Pellet 1985. Archives de la Commune de Meyrin. Correspondance générale 1985
  18. Xavier Lafargue, « La Commune de Meyrin souhaite mettre deux femmes à l’honneur », La Tribune de Genève,‎ (ISSN 1010-2248, lire en ligne Accès payant, consulté le )
  19. « Chemin Renée-PELLET » Accès libre, sur ge.ch (consulté le )

Liens externes

[modifier | modifier le code]