Renée Pellet
Renée Pellet | ||
Fonctions | ||
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Adjointe au maire de Meyrin | ||
– | ||
Département | Routes, voirie et social | |
Conseillère municipale de Meyrin | ||
– | ||
Président | Elle-même en 1968 | |
Biographie | ||
Nom de naissance | Marthe Renée Châtelain | |
Date de naissance | ||
Lieu de naissance | Genève | |
Date de décès | (à 80 ans) | |
Lieu de décès | Genève | |
Nationalité | suisse | |
Parti politique | sans parti | |
Profession | Ouvrière dans l'horlogerie | |
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Renée Pellet, née le à Genève et morte le , est une femme politique suisse.
Première femme du canton de Genève à exercer son droit d'éligibilité, elle est élue adjointe au maire en à Meyrin. Elle est la première femme à accéder à un exécutif en Suisse.
Biographie
[modifier | modifier le code]Enfance et formation
[modifier | modifier le code]Marthe Renée Châtelain naît le à Genève[1]. Selon un tract du Mouvement féminin de Meyrin, elle fait ses classes à Cointrin où elle emménage en [source secondaire souhaitée].
Mariage et parcours professionnel
[modifier | modifier le code]En , elle épouse Alphonse Pellet et s’installe à Meyrin[1]. Le mariage est de courte durée, car elle devient veuve dans sa trentaine[2].
Renée Pellet travaille à Genève dans l’horlogerie jusqu’en avant de s'engager en politique[2].
Parcours politique
[modifier | modifier le code]Candidature inédite
[modifier | modifier le code]Le , le canton de Genève accorde le droit de vote et d’éligibilité aux citoyennes du canton[3]. En octobre de la même année a lieu dans la commune de Meyrin une élection complémentaire à la suite de la démission de l’un des deux adjoints au maire. Trois candidatures sont en lice : deux hommes présentés par des partis politiques : André de Garrini du parti libéral, et Virginio Malnati du parti indépendant chrétien-social ; tandis que le Mouvement féminin de Meyrin, issu du groupement communal des femmes paysannes, propose une femme, Renée Pellet[2].
On estime à 1 624 le nombre d’électeurs (833 hommes) et d’électrices (791 femmes) inscrites dans les deux arrondissements électoraux de la commune de Meyrin[4]. La participation des femmes est pratiquement équivalente à celle des hommes : sur les 925 bulletins de vote délivrés, 430 sont déposés par des femmes et 481 par des hommes[5]. Renée Pellet est élue au détriment de ses deux concurrents qu’elle devance respectivement de 39 et 84 voix[6],[1],[7]. Elle devient ainsi la première femme à accéder à un exécutif en Suisse[8].
Son élection crée la surprise. La forte mobilisation de l'électorat féminin a été favorable à Renée Pellet dont la campagne s’est limitée à un tract[9] et des affiches, face à des concurrents expérimentés, déjà conseillers municipaux[10]. Un des journaux qui rapporte l'événement pointe cependant la portée communale de cette élection qui ne doit « pas augurer forcément d’une accession générale et rapide des femmes aux charges politiques laisser aller à une généralisation trop hâtive. Car, et les mouvements féministes le savent bien, il y a encore toute une éducation civique de la citoyenne qui est à faire avant qu’elle puisse partager, avec les citoyens, toutes les charges de la communauté politique »[réf. souhaitée].
Adjointe et remplaçante du maire
[modifier | modifier le code]Dès son élection le jusqu’en , Renée Pellet siège aux côtés du maire Édouard Stettler et du deuxième adjoint, M. Peney[5]. Elle s'attelle à la révision du statut des fonctionnaires de la commune ; a la charge du service social, de la voirie ; s'occupe des services de police ainsi que des cotisations de l’assurance scolaire obligatoire[11].
Elle est souvent invitée à des événements politiques pour témoigner de son expérience au poste d'adjointe du maire aux côtés d'autres pionnières à des fonctions politiques[12],[11].
Elle remplace le maire qui a cessé son activité pour des raisons de santé d' à début [13].
Non-réélection à l'exécutif, entrée au délibératif, présidence du conseil municipal
[modifier | modifier le code]Meyrin connaît un essor dans les années . Avec la construction de la nouvelle cité, la population se multiplie, passant de 3 000 habitants dans les années à 15 000 dans les années . En conséquence, l'exécutif passe d'une configuration de maire et deux adjoints à un conseil administratif composé de trois membres. Ce changement s'applique dès les élections de . Lors de ces élections, Renée Pellet est affiliée à la liste hors-parti du Groupement des Intérêts communaux[14],[1]. Elle n’est pas élue conseillère administrative, tandis que ses deux concurrents de l'élection complémentaire de , Virginio Malnati et André de Garrini, sont élus.
Alors que le parti socialiste saluait son dévouement sans relâche, soulignant qu’elle avait accompli un immense travail social à la mairie de Meyrin, et souhaitant qu’elle pût le continuer en tant que conseillère administrative[13], c'est au délibératif que l'ancienne adjointe continue son engagement pour les causes sociales et paysannes. Elle n’hésite pas à revêtir le costume paysan genevois pour la séance d’installation du conseil municipal de qu’elle préside[1].
Rejointe par deux autres femmes, Monique Rouget et Hélène Simoness-Rochat, qui intègrent le délibératif en mai 1963[15], elle devient la première femme à accéder à la tête du conseil municipal qu'elle préside en -1969[16]. Elle siège jusqu’en .
Fin de vie et mort
[modifier | modifier le code]Renée Pellet est pratiquement aveugle lorsqu'elle quitte son domicile à Meyrin pour la maison de Loëx (actuel Hôpital de Loëx), où elle célèbre le ses 80 ans en présence des autorités meyrinoises[16]. Elle décède à la fin de l'année, le , à quelques jours de son 81e anniversaire[2]. La cérémonie funèbre a lieu au Centre Œcuménique de Meyrin le 27 décembre, suivie de l'incinération[17].
Hommage
[modifier | modifier le code]En , la commune de Meyrin lui rend hommage, 35 ans après sa mort en donnant son nom à un chemin. Cette voie de mobilité douce relie le chemin du Vieux-Bureau à la rue Emma-Kammacher, une autre femme notoire de la commune de Meyrin[18],[19].
Références
[modifier | modifier le code]- François Beuret, Meyrin, « Renée Pellet, première femme élue dans un exécutif suisse » [PDF], sur meyrin.ch, (consulté le )
- H. V., « Trois candidatures à la mairie de Meyrin - Une femme est sur les rangs », Journal de Genève, no 219, , p. 6 (lire en ligne [PDF], consulté le )
- L. Piguet, « À Genève, le droit de vote féminin a été âprement négocié », Le Temps (quotidien suisse), (ISSN 1423-3967, lire en ligne , consulté le )
- « À Meyrin, une femme à la mairie », Le Peuple (quotidien socialiste suisse), no 229, , p. 8 (lire en ligne [PDF])
- « Une femme élue au poste d'adjoint du maire de Meyrin », Journal de Genève, no 231, , p. 7 (lire en ligne [PDF])
- « Une femme élue au poste d'adjoint du maire de Meyrin », Le Nouvelliste (Suisse), vol. 58, no 228, , p. 14 (lire en ligne [PDF], consulté le )
- Lotti Ruckstuhl, Vers la majorité politique: histoire du suffrage féminin en Suisse [« Frauen sprengen Fesseln : Hindernislauf zum Frauenstimmrecht in der Schweiz »], Bonstetten (Zurich), Association suisse pour les droits de la femme, (1re éd. 1986), 319 p., 165 × 235 mm (EAN 2000200812746, lire en ligne), p. 181
- Conseil d'État (Suisse), « Communiqué de presse du Conseil d'État du 19 février 2020 » , sur ge.ch, (consulté le )
- Mouvement féminin de Meyrin, « Élection d'un adjoint les 1er et 2 octobre 1960 : Fonds de l'Union des femmes paysannes du Canton de Genève, cote Archives privées 437.1.7.8 », sur Archives d'État de Genève, (consulté le )
- V.L., « Meyrin et Cointrin : « On ne s’attendait pas à voir tant de femmes voter » », La Tribune de Genève,
- L. Piguet, « Une assemblée remarquable par sa tenue et son enthousiasme », Le Peuple, no 225, , p. 5 (lire en ligne [PDF])
- « Trois élues suisses romandes », Le Peuple, no 53, , p. 6 (lire en ligne [PDF])
- Louis Piquet, « Meyrin à huit mois des élections municipales », La Sentinelle (quotidien suisse), no 209, , p. 7 (lire en ligne [PDF], consulté le )
- « Élections municipales à Genève: 22-23 avril », Femmes suisses et le Mouvement féministe: organe officiel des informations de l'Alliance de sociétés féminines suisses, vol. 55, no 74, , p. 6 (DOI 10.5169/seals-271727, lire en ligne , consulté le )
- « Élections municipales. Candidates élues », Femmes suisses et le mouvement féministe, no 30, , p. 3 (lire en ligne [PDF])
- A.R., « Mme Renée Pellet octogénaire », La Tribune de Genève,
- Avis de décès Renée Pellet 1985. Archives de la Commune de Meyrin. Correspondance générale 1985
- Xavier Lafargue, « La Commune de Meyrin souhaite mettre deux femmes à l’honneur », La Tribune de Genève, (ISSN 1010-2248, lire en ligne , consulté le )
- « Chemin Renée-PELLET » , sur ge.ch (consulté le )
Liens externes
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