RapidFire (armement)
RapidFire | |
L’un des deux canons 40mm RAPIDfire du BRF Jacques Chevallier | |
Présentation | |
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Pays | France |
Type | Système de canon polyvalent multiplateforme |
Utilisateur(s) | France |
Munitions | 65 x 255 mm |
Projectiles | calibre de 40 mm télescopés |
Fabricant | Thales en partenariat avec Nexter |
Caractéristiques techniques | |
Portée pratique | de 50 m à 4 000 m |
Cadence de tir | 200 coups/min[1] |
Capacité | 140 obus dans la tourelle |
Précédé par | 40 CTC |
Catégorie | Batterie auxiliaire |
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Le RapidFire appelé également 40mm RapidFire est un système d'arme polyvalent et multiplateforme. Il est basé sur un canon 40 CTC téléopéré. Il s'agit du canon du Véhicule blindé de reconnaissance Jaguar, dont le RapidFire utilise aussi les munitions. Il est composé d'une tourelle équipée d'un système de conduite de tir optronique.
Origines
[modifier | modifier le code]Le RapidFire reprend le canon du Jaguar et l'adapte pour la lutte antiaérienne très courte distance et la destruction de cibles au sol, ou d’embarcations rapides pour la défense asymétrique dans le cas d’un système navalisé. Le programme se veut multiplateforme, en d’autres termes, le système de canon doit pouvoir être monté sur des véhicules terrestres comme sur des bâtiments de surface.
Ce projet est donc appelé à jouer un rôle dans la défense antiaérienne de courte portée. Il permet des interceptions viables économiquement, le prix d’un obus pour abattre une cible étant bien moindre que les autres systèmes employés, tels que les missiles Aster[2]. Ce point est très important notamment avec l’utilisation massive de munitions radioguidées ou de drones bon marché de plus en plus récurrente dans les conflits actuels[3]. Les missiles ayant de plus hautes performances, peuvent donc être dédiés à l’interception d’engins plus furtifs ou rapides tels que des missiles de croisière ou des avions ennemis. Cela permet également de conserver un plus grand stock de munitions afin de faire face à des attaques dites saturantes.
Comparaison avec d'autres systèmes
[modifier | modifier le code]L’obus de 20mm du Phalanx CIWS ou le 30mm de l’AK-630 pouvant chacun atteindre d’impressionnante cadence (respectivement 4 500 et 5 000 coups/min). Le choix du 40 CTA répond à plusieurs raisons. Tout d’abord, le système est vendu comme privilégiant une meilleure précision quitte à sacrifier la quantité d'acier envoyée. En effet, les deux systèmes précédents se basent sur le principe de faire un mur d'acier et tungstène afin de se défendre des avions/missiles ennemis. Cette précision du CTA permettrait alors d’économiser les munitions. De plus, le choix du 40 mm télescopé plus compact permet d'augmenter le nombre d'obus du magasin de chargement.
Munitions
[modifier | modifier le code]Les munitions ont une longueur de 255 mm et un diamètre de 65 mm à la base de la cartouche. La masse totale d’une munition est de 2 kg dont 550 à 980 g pour le projectile. L'encombrement est légèrement supérieur à celui d'une munition de 25 mm. La faible taille de la 40 mm CT permet l'emport d'un plus grand nombre d'obus à volume égal, par rapport aux autres projectiles de 40 mm[4].
Munitions télescopées de 65 x 255 mm développées pour le système d'arme CTAS
[modifier | modifier le code]- OFLT (Obus FLèche Traceur) : un obus-flèche en alliage de tungstène, il est capable de perforer à 1 500 m 140 mm d'acier à blindage (plaque de 70 mm d'épaisseur sous une incidence de 60°). Sa vitesse initiale est de 1 500 m/s pour une portée pratique de 2 500 m. Des obus-flèche ont atteint une portée de 40 km au cours de tirs d'essai lorsque le canon était pointé en site à 45°[1].
- PPM CHR (Projectile Perforant Multiple Chronométrique) : un obus antiaérien à fusée programmable, préfragmenté, il détone à proximité de sa cible en projetant 200 billes de tungstène. Il est aussi efficace au sol contre les fantassins. Sa vitesse initiale est de 900 m/s pour une portée pratique de 4 000 m.[2]
- BOAT (Boulet Ogivé Acier Traceur) : un boulet perforant de 980 g ayant une vitesse initiale de 1 000 m/s. Il représente une alternative moins coûteuse à l'obus-flèche contre les blindés légers, il peut également être utilisé contre les structures non cohérentes telles que les bunkers et les murs en terre crue.
- OET CHR (Obus Explosif Traceur Chronométrique) : un obus explosif à fragmentation possédant une fusée multimode programmable pour fonctionner par contiguïté, à l'impact, ou avec un retard permettant la pénétration de l'obus avant son explosion. À 1 000 m, il est capable de traverser 210 mm de béton ou 15 mm d'acier à blindage. Sa vitesse initiale est de 1 000 m/s pour une portée pratique de 2 500 m[3].
- OET (Obus Explosif Traceur) : un obus explosif à fragmentation détonant à l'impact. À 1 000 m, il est capable de traverser 210 mm de béton ou 15 mm d'acier à blindage. Sa vitesse initiale est de 1 000 m/s pour une portée pratique de 2 500 m[4].
- KEAB (Kinetic Air Burst) [nommé A3B (Anti Aerial AirBurst) en France] est un obus intelligent qui en explosant, expulse 200 billes de tungstène à la manière d’un shrapnel, mais peut orienter la direction de la gerbe de billes. Cette capacité permettrait à la munition KEAB d’aveugler les véhicules blindés en détruisant les capteurs dont ils sont de plus en plus dépendants[5].
- OXT (Obus d’eXercice Traceur) : munition d'entraînement, son projectile inerte possède la même balistique que les munitions GPR-PD-T and GPR-AB-T. Sa vitesse initiale est de 1 000 m/s pour une portée maximale de 8 500 m[5].
- OXT GAB RED (Obus d’eXercice Traceur Gabarit Réduit) : munition d'entraînement à portée réduite, son projectile inerte possède la même balistique que les munitions GPR-PD-T et GPR-AB-T. Sa vitesse initiale est supérieure à 1 000 m/s pour une portée maximale ne dépassant pas les 6 500 m[6].
Variantes
[modifier | modifier le code]- Versions navales, montées sur plateforme navale comme artillerie principale sur les navires de second rang ou comme artillerie secondaire sur les bâtiments de premier rang
- Versions terrestres montées sur camion
Utilisations
[modifier | modifier le code]- France possède la version navale sur certains de ses navires.
Versions navales
[modifier | modifier le code]La Marine Nationale utilise ce système sur plusieurs programmes en cours:
- deux sur chaque bâtiment ravitailleur de forces
- un par patrouilleur océanique
Et des projets encore à l'étude:
- L'European Patrol Corvette, il s’agit d’un navire de second rang qui pourrait être doté de ce système comme artillerie principale. Ce navire devrait servir dans de nombreuses marines européennes, le projet étant chapeauté par la coopération structurée permanente.
- Le porte-avions de nouvelle génération utiliserait ce système comme canon d’autodéfense pour les menaces aériennes.
Sources
[modifier | modifier le code]- « Actualités maritimes, défense, marine marchande », sur Mer et Marine (consulté le )
Références
[modifier | modifier le code]- Using the gun’s built-in fire control unit, the operator can rain fire on air targets at ranges from 50 to 4000m and at rates up to 200 rounds/min (with 140 rounds in the turret).https://www.meretmarine.com/fr/defense/rapidfire-naval-gun
- les missiles Aster on un coût unitaire de 1,4 million d’euros.
- Notamment lors du confit russo-ukrainien où les drones sont majoritairement utilisés pour surcharger les systèmes de défense antiaérienne
- Ferrard 2013 : p. 93-94
- Nathan Gain, « CTA International prend pied en Corée du Sud », sur FOB - Forces Operations Blog, (consulté le )