Psaume 3
Le psaume 3[1] est attribué au roi David, qui implore Dieu à cause de son fils Absalom qui s’est révolté contre lui et le pourchasse[2].
Texte
[modifier | modifier le code]verset | original hébreu[3] | traduction française de Louis Segond[4] | Vulgate[5] latine |
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1 | מִזְמוֹר לְדָוִד: בְּבָרְחוֹ, מִפְּנֵי אַבְשָׁלוֹם בְּנוֹ | [Psaume de David. À l’occasion de sa fuite devant Absalom, son fils.] | [Psalmus David cum fugeret a facie Abessalon filii sui] |
2 | יְהוָה, מָה-רַבּוּ צָרָי; רַבִּים, קָמִים עָלָי | Ô Éternel, que mes ennemis sont nombreux ! Quelle multitude se lève contre moi ! | Domine quid multiplicati sunt qui tribulant me multi insurgunt adversum me |
3 | רַבִּים, אֹמְרִים לְנַפְשִׁי: אֵין יְשׁוּעָתָה לּוֹ בֵאלֹהִים סֶלָה | Combien qui disent à mon sujet : Plus de salut pour lui auprès de Dieu ! [Pause] | Multi dicunt animae meae non est salus ipsi in Deo eius [diapsalma] |
4 | וְאַתָּה יְהוָה, מָגֵן בַּעֲדִי; כְּבוֹדִי, וּמֵרִים רֹאשִׁי | Mais toi, ô Éternel ! tu es mon bouclier, tu es ma gloire, et tu relèves ma tête. | Tu autem Domine susceptor meus es gloria mea et exaltans caput meum |
5 | קוֹלִי, אֶל-יְהוָה אֶקְרָא; וַיַּעֲנֵנִי מֵהַר קָדְשׁוֹ סֶלָה | De ma voix je crie à l’Éternel, et il me répond de sa montagne sainte. [Pause] | Voce mea ad Dominum clamavi et exaudivit me de monte sancto suo [diapsalma] |
6 | אֲנִי שָׁכַבְתִּי, וָאִישָׁנָה; הֱקִיצוֹתִי--כִּי יְהוָה יִסְמְכֵנִי | Je me couche, et je m’endors ; je me réveille, car l’Éternel est mon soutien. | Ego dormivi et soporatus sum exsurrexi quia Dominus suscipiet me |
7 | לֹא-אִירָא, מֵרִבְבוֹת עָם-- אֲשֶׁר סָבִיב, שָׁתוּ עָלָי | Je ne crains pas les myriades de peuples qui m’assiègent de toutes parts.Lève-toi, Éternel ! sauve-moi, mon Dieu ! | Non timebo milia populi circumdantis me exsurge Domine salvum me fac Deus meus |
8 | קוּמָה יְהוָה, הוֹשִׁיעֵנִי אֱלֹהַי-- כִּי-הִכִּיתָ אֶת-כָּל-אֹיְבַי לֶחִי;שִׁנֵּי רְשָׁעִים שִׁבַּרְתָּ | Car tu frappes à la joue tous mes ennemis, tu brises les dents des méchants. | Quoniam tu percussisti omnes adversantes mihi sine causa dentes peccatorum contrivisti |
9 | לַיהוָה הַיְשׁוּעָה; עַל-עַמְּךָ בִרְכָתֶךָ סֶּלָה | Le salut est auprès de l’Éternel : Que ta bénédiction soit sur ton peuple ! [Pause] | Domini est salus et super populum tuum benedictio tua |
Usages liturgiques
[modifier | modifier le code]Dans le judaïsme
[modifier | modifier le code]Les versets 2 à 9 du psaume 3 font partie de la prière du Shema, au lever et au coucher. Le verset 9 est le huitième verset du V’hu Rachum à Pesukei Dezimra, et se trouve aussi dans la Havladah[6].
Dans le christianisme
[modifier | modifier le code]Chez les catholiques
[modifier | modifier le code]Vers 530, dans la règle de saint Benoît, Benoît de Nursie choisit ce psaume pour le début de l'office de matines, à savoir en tant que le premier psaume pour la liturgie des Heures bénédictine pendant l'année (chapitres IX et X)[7]. Dans les abbayes qui conservent la tradition, il s'agit actuellement du premier psaume du dimanche pour l'office des vigiles[8].
Au regard de la liturgie des Heures actuelle, le psaume 3 est chanté ou récité à l’office des lectures le dimanche de la première semaine[9], après les deux premiers psaumes.
Mise en musique
[modifier | modifier le code]En 1691, Michel-Richard de Lalande a composé son grand motet Domine, quid multiplicati sunt (S.37) pour les offices de la chapelle du château de Versailles. Marc-Antoine Charpentier a composé vers 1676 un "Domine quid multiplicati sunt", pour 3 voix, 2 dessus instrumentaux, et basse continue, H.172. Plus tard, l’artiste contemporain Byron Cage crée une version gospel du psaume 3 : Thou Art A Shield For Me (Tu es pour moi un bouclier).
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Les numérotations massorétique et grecque sont les mêmes pour ce psaume.
- Cet épisode biblique se trouve dans le second livre de Samuel, chapitres 15 à 18.
- L’original hébreu provient du site Sefarim, du grand rabbinat de France.
- La traduction de Louis Segond est disponible sur Wikisource, de même que d'autres traductions de la Bible en français.
- La traduction de la Vulgate est disponible sur le Wikisource latin.
- D’après le Complete ArtScroll Siddur, compilation des prières juives.
- Prosper Guéranger, La règle de Saint Benopit, p. 37 et 38
- Psautier latin-français du bréviaire monastique, p. 55, 1938/2003
- Le cycle principal des prières liturgiques se déroule sur quatre semaines.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]Nombreux sont les auteurs qui ont commenté les psaumes. Voici quelques ouvrages parmi les plus connus, classés par ordre chronologique :
- Commentaires sur les psaumes, d’Hilaire de Poitiers, IVe siècle, Paris, Éditions du Cerf, 2008, collection sources chrétiennes n°515,
- saint Jean Chrysostome (IVe siècle), Œuvres complètes, M. Jeannin (dir. trad.), tome cinquième. Homélies et discours sur la genèse – Homélies sur Anne – Commentaire sur les Psaumes, Arras, Sueur-Charruey, 1887, pp. 523-526.
- Discours sur les psaumes, de saint Augustin, IVe siècle, 2 vol., collection « Sagesses chrétiennes », Éditions du Cerf,
- Séfer Tehilim, de Rachi, XIe siècle,
- Commentaire sur les psaumes (jusqu’au psaume 54), de saint Thomas d’Aquin, 1273, Éditions du Cerf, 1996
- Commentaire des psaumes, de Jean Calvin, 1557,
- Commentaire juif des psaumes, d’Emmanuel, Éditions Payot, 1963.
Liens externes
[modifier | modifier le code]- La lecture du psaume 3 avec vidéo et habillage sonore par KTOTV
- Le commentaire du psaume sur le site Modia (fin de page)
- Le commentaire du psaume sur le site BibleEnLigne
- Le commentaire du psaume sur le site Spiritualité2000