Prix Jean-Jacques-Rousseau
Le prix littéraire Jean-Jacques-Rousseau de l’autobiographie a été créé en 2010[1] par André Mire[2]. Il vise à récompenser des œuvres autobiographiques ou d’autofiction de langue française éditées dans l’année en cours. Créé en 2010, le premier prix fut décerné sur la base de critères plus généraux et respectant l'esprit du philosophe. Ce n'est qu'en 2011 que le jury décida de recentrer le prix sur l'autobiographie.
Pourquoi un prix pour récompenser l’autobiographie ?
[modifier | modifier le code]Aujourd'hui, l’essor des blogs traduit une tendance dans l’air du temps : parler de soi. Ainsi, un petit pas est parfois franchi par quelques phraseurs vers le « connais-toi toi-même ». Mais quand c'est le cas (rares sont les exceptions !), l’intérêt se restreint à l’auteur et à son cercle intime.
Notre époque offre aussi (et là c’est une tout autre affaire), une profusion d’autobiographies et de mémoires à caractère littéraire, parfois d’un intérêt extrême. En effet, leurs auteurs vont au bout du sujet. Véritables « accouchements » ils nous mettent en face de parcours humains incroyablement riches, parfois époustouflants, où celui qui se raconte se montre et s’assume dans sa consistante réalité, avec le souci de ne tromper personne. Ces auteurs nous font ainsi le cadeau d’eux-mêmes, et nous permettent souvent de tirer de leur vie des enseignements majeurs pour la nôtre.
Le prix Jean-Jacques-Rousseau vise à mettre en valeur ce genre littéraire passionnant, et à récompenser chaque année l’auteur le plus exemplaire dans cette démarche de sincérité.
Pourquoi ce prix s'appelle-t-il « Prix Jean-Jacques-Rousseau » ?
[modifier | modifier le code]Le génie fécond et résolument original qu’était Jean-Jacques Rousseau a fait preuve d’une ambition sans précédent en recherchant une totale sincérité :
« Je forme une entreprise qui n'eut jamais d'exemple (…). Je veux montrer à mes semblables un homme dans toute la vérité de la nature, et cet homme, ce sera moi… Je me suis montré tel que je fus, méprisable et vil quand je l'ai été, bon, généreux, sublime, quand je l'ai été. »
Jean-Jacques Rousseau étant le précurseur du genre par ses Confessions, il semblait logique que le genre soit récompensé par un prix.
Jury
[modifier | modifier le code]Le jury du prix Jean-Jacques-Rousseau de l’autobiographie représente une synthèse du monde littéraire sur ses différentes facettes de création, d’édition, de critique, et de conseil, ainsi que du monde éducatif.
- André Mir[2], fondateur du prix, président de l’association, professeur d’Anglais[3]
- Romain Estorc, cofondateur du prix, secrétaire de l’association, normalien, professeur de Lettres et musicologue
- Alain Beuve-Méry[2], journaliste au Monde
- Peter Mc Phee[2], historien de la Révolution française, professeur à l'université de Melbourne (2011-2023)
- Isabelle Solal, éditrice
- Agathe Colombier Hochberg[2], écrivain
- Pierre-Théo Gégauff, professeur d’Histoire
- Ysabelle Lacamp[2], écrivain (décédée en 2023)
- Pascal Le Vigoureux, directeur de société
- Carine Roudière-Sébastien, agrégée de Lettres, docteur ès Lettres (2011-2023)
- Sabine Huynh, traductrice littéraire, poétesse, Docteure en linguistique (2024)
- Jean-Guillaume d'Ornano, éditeur de presse (2024)
Liste des lauréats
[modifier | modifier le code]- 2010 : Fabrice Humbert pour La Fortune de Sila[4] (éditions du Passage)
- 2011 : Claude Arnaud pour Qu’as-tu fait de tes frères[5] (éditions Grasset)
- 2012 : Charles Berling pour Aujourd’hui maman est morte (éditions Flammarion)
- 2013 : Philippe Claudel pour Parfums[6] (éditions Stock)
- 2014 : Dominique Noguez pour Une année qui commence bien (éditions Flammarion)
- 2015 : Marceline Loridan-Ivens pour Et tu n'es pas revenu (éditions Grasset)
- 2016 : Jean d'Ormesson pour Je dirai malgré tout que cette vie fut belle (éditions Gallimard)
- 2017 : Frédéric Mitterrand pour Mes regrets sont des remords (éditions Robert Laffont)
- 2018 : Françoise Grard pour Printemps amers (éditions Maurice Nadeau)
- 2019 : Philippe Val pour Tu finiras clochard comme ton Zola (éditions de l'Observatoire)
- 2020 : Vanessa Springora pour Le Consentement[7] (Grasset) et pour le premier prix de l'essai autobiographique : Piotr Smolar pour Mauvais Juif (Les Equateurs)
- 2021 : Pierre Nora pour Jeunesse[8] (Gallimard)
- 2022 : Élie Barnavi pour Confessions d'un bon à rien (Grasset)
- 2023 : Sabine Huynh[1],[9]pour Elvis à la radio (Maurice Nadeau)
- 2024 : Marcel Cohen pour Cinq Femmes (Gallimard)[10]
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Antoine Oury, « Sabine Huynh reçoit le Prix Jean-Jacques Rousseau de l'autobiographie », sur ActuaLitté, (consulté le )
- « Montmorency : polémique autour du prix Jean-Jacques Rousseau », sur leparisien.fr, (consulté le )
- Dahlias Girgis, « Première sélection du prix Jean-Jacques Rousseau 2021 », sur Livres Hebdo, (consulté le )
- Marie-Christine Imbault, « Le premier prix Jean-Jacques Rousseau à Fabrice Humbert », sur Livres Hebdo, (consulté le )
- Grégoire Leménager, « Le prix Rousseau pour Claude Arnaud », sur NouvelObs, (consulté le )
- « Philippe Claudel lauréat du prix Jean-Jacques Rousseau », sur Livres Hebdo, (consulté le )
- « « Le Consentement » de Vanessa Springora, prix Jean-Jacques Rousseau de l'autobiographie », sur 20 minutes, (consulté le )
- « En forme : Pierre Nora, récompensé pour son autobiographie », sur Le Point, (consulté le )
- Pierre Georges, « Le prix Jean-Jacques-Rousseau 2023 décerné à Sabine Huynh », sur Livres Hebdo, (consulté le )
- Elodie Carreira, « Marcel Cohen, lauréat du prix Jean-Jacques Rousseau 2024 », sur Livres Hebdo,
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- « Prix Jean-Jacques Rousseau », sur prixjjrousseau.blogspot.com (consulté le )