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Prieuré de Marast

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Prieuré de Marast
Image illustrative de l’article Prieuré de Marast
Présentation
Culte Catholique romain
Type Prieuré
Début de la construction 1117
Style dominant Art roman
Protection Logo monument historique Classé MH (1977, 2010)
Site web https://prieuremarast.blogspot.com/
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Haute-Saône
Ville Marast
Coordonnées 47° 33′ 24″ nord, 6° 23′ 02″ est
Géolocalisation sur la carte : Haute-Saône
(Voir situation sur carte : Haute-Saône)
Prieuré de Marast
Géolocalisation sur la carte : Franche-Comté
(Voir situation sur carte : Franche-Comté)
Prieuré de Marast
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Prieuré de Marast

Le prieuré de Marast est un établissement monastique situé dans le village de Marast dans la Haute-Saône et ayant été en activité du premier tiers du XIIe siècle à 1747. L'église prieurale et les bâtiments conventuels sont conservés et protégés au titre des monuments historiques.

Les bâtiments conventuels.

Dépendant de l'abbaye de Chaumousey, le prieuré de Marast a été fondé en 1117 à la suite de donations faites par Richard de Montfaucon, comte de Montbéliard, et Thiébaud de Rougemont d'un territoire sur leurs domaines d'Esprels[1]. Cette fondation fut confirmée en 1122 par l'archevêque de Besançon, Anséric, puis en 1123 par le pape Calixte II. Les archevêques et évêques de Besançon prirent le prieuré sous leur protection, en lui faisant d'importantes donations au cours des siècles.

L'église, érigée dans les années 1120-1130, a été placée sous le vocable de la Vierge Marie, mais à la suite d'une évolution résultant d'une dévotion locale particulière à sainte Marie-Madeleine, la dénomination devient dès le XIIIe siècle, l'« église Sainte-Marie-Madeleine de Marast ».

La règle de saint Augustin dont dépendaient les chanoines, n'a été suivie qu'assez lâchement puisque la vie commune disparaît dès le XIVe siècle, les religieux disposant de leurs appartements propres. Leur nombre, qui n'a jamais dépassé huit, se stabilisa ensuite à quatre tant en raison d'un manque de recrutement que de l'avarice des prieurs peu soucieux de partager les revenus.

Le prieuré a néanmoins conservé une certaine importance en raison du rattachement d'églises paroissiales desservies par des vicaires (Esprels, Mélecey, Cubry, Villafans, Montjustin,Borey…), mais surtout du fait de sépultures qui y ont eu lieu. Les seigneurs de Villersexel, grands bienfaiteurs et gardiens héréditaires du prieuré y firent notamment construire une chapelle, d'autres seigneurs ayant également choisi ce lieu pour y être inhumés (Oricourt, Fallon, Autricourt).

Le , le prieuré est rattaché au chapitre de l'église collégiale Notre-Dame de Dole (Jura), par décision d'Albert, fils de Maximilien II, et de Marie d'Autriche, petite-fille de Charles Quint, infante d'Espagne, archiducs d'Autriche et ducs de Bourgogne.

Le dernier chanoine ayant résidé au prieuré meurt en 1747, date qui marque la fin de la vie religieuse à Marast.

L'abbaye est vendue comme bien national en 1792.

Un petit séminaire s'installe dans les lieux de 1809 à 1812, la Congrégation des Frères de Marie y ouvrant ensuite une école de 1835 à 1905, date de sa fermeture à la suite de la loi de séparation des Églises et de l'État. En 1837 l'école compte 137 élèves[2].

Dans la nuit du 13 au 14 novembre 1838, les vastes grangeages et écuries de l'ancien prieuré appartenant à l'institut des Marianistes, sont détruits par le feu[3]. La perte est estimée 12 à 15 000 francs. Un autre incendie eu lieu en 1891[4].

Époque contemporaine

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L'association des Amis du Prieuré de Marast anime chaque année le site, avec des concerts qui sont donnés dans l'église, devenue la propriété du Conseil Général de la Haute-Saône.

L'église Sainte-Marie-Madeleine fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le [5]. Chaque année se déroule à l’église prieurale de Marast la messe de sainte Marie-Madeleine (en 2013 : le dimanche à 10 h). Cette messe est un événement paroissial très important dans les environs car le prieuré n’ouvre ses portes aux offices religieux qu’une fois par an.

Après une inscription en 2008 pour les bâtiments conventuels, la totalité du prieuré est classé au titre des monuments historiques depuis le [6].

Architecture

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La façade de l'église, orientée vers l'ouest, est d'une grande simplicité avec trois fenêtres positionnées en triangle au-dessus du portail, non sculpté.

La nef, dotée de deux collatéraux, comporte huit travées reliées par des arcs en plein cintre, reposant sur des piliers alternativement carrés et ronds. Les chapiteaux témoignent de l'influence rhénane de même que l'emploi en partie du grès.

Le chœur, vouté en berceau et comportant au sol les pierres tombales de l'ancienne chapelle des « seigneurs de Villersexel », s'insère dans une abside polygonale à cinq pans.

L'ensemble, qui date du XIIe siècle, est surmonté d'une charpente du XVIe siècle, en forme de carène renversée.

Le clocher, remanié au XVIIIe siècle et surmonté d'un dôme à l'impériale, repose sur le bras ouest du transept.

Le cloître et les appartements des religieux ont été détruits au XVIIIe siècle et il ne subsiste plus, en mauvais état, que les bâtiments conventuels donnant sur la Grande Cour.

Pierres tombales

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Une partie des pierres tombales de la chapelle de Villersexel, décrite comme en ruines au XVIIIe siècle, a été transférée dans le chœur de l'église. Il s'agit de celles de :

  • Humbert de Rougemont (pierre disparue)
  • Isabeau de Mailly, décédée le , épouse d'Aymon seigneur de Villersexel et de Faucogney
  • Aymon (Aimé) de Villersexel, décédé le , fils des précédents
  • Guillemette de Ray, décédée en 1270, épouse du précédent
  • Jean de Faucogney, décédé le27 mars 1319[réf. souhaitée] (avant 1344), époux de Marguerite de Clairvaux († apr. 1344), père d'Aymon[7]
  • Aymon de Villersexel, décédé le 10 septembre[réf. souhaitée] 1360, époux de Jeanne de La Roche en Montagne († av. 22 juill. 1360)[7]
  • Henri de Villersexel, fils du précédent, décédé en 1412, comte de La Roche (1360)[8]
  • Guillemette de Vergy, épouse du précédent, décédée le , comtesse de La Roche et dame de Villersexel[9]

Les prieurs

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Notes et références

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  1. Le mariage de Richard de Montfaucon avec Sophie de Montbéliard, fille du Comte de Montbéliard Thierry explique sans doute le rapprochement avec cette abbaye de Lorraine
  2. https://archives.haute-saone.fr/ark:/77977/vtaf54282cf95bec328/daogrp/0/1/idsearch:RECH_4686de95b56fff6a1d9db54222d0b54d?id=https://archives.haute-saone.fr/ark:/77977/vtaf54282cf95bec328/canvas/0/11
  3. https://archives.haute-saone.fr/ark:/77977/vta3da7da500d5f0bfc/daogrp/0/1/idsearch:RECH_4686de95b56fff6a1d9db54222d0b54d?id=https://archives.haute-saone.fr/ark:/77977/vta3da7da500d5f0bfc/canvas/0/29
  4. https://archives.haute-saone.fr/ark:/77977/vtaec27fd6edc15b136/daogrp/0/1/idsearch:RECH_4686de95b56fff6a1d9db54222d0b54d?id=https://archives.haute-saone.fr/ark:/77977/vtaec27fd6edc15b136/canvas/0/59
  5. « Ancienne église prieurale Sainte-Marie-Madeleine », notice no PA00102219, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  6. « Prieuré Sainte-Marie-Madeleine de Marast », notice no PA00102322, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  7. a et b (en) Charles Cawley, « Aymon de Faucogney († apr. sept. 1276) », dans « Burgundy kingdom – Nobility in the County of Burgundy », section B : « Seigneurs de Salins (IVREA/Bourgogne-Comté) », ch. 11 : « Seigneurs de Villersexel », sur Medlands (consulté le ).
  8. (en) Charles Cawley, « Henri de Villersexel († 1412) », dans « Burgundy kingdom – Montbeliard », ch. 2 : « Nobility in Montbeliard », section E : « Comtes de la Roche en Montagne », sur Medlands (consulté le ).
  9. (en) Charles Cawley, « Henri de Vergy († 1333) », dans « Burgundy duchy – Beaune & Chalon », ch. 1 : « Beaune », section D : « Seigneurs de Vergy », sur Medlands (consulté le ).

Sources et bibliographie

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  • Jean-Pierre Billy, Marast, le prieuré retrouvé, Coll. Exploration Dominique Guéniot Éd., 1993

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Articles connexes

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Liens externes

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