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Potentialisateur

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Un potentialisateur est un produit utilisé pour augmenter la sensibilisation d'un antigène. Les potentialisateurs sont utilisés en laboratoire dans des procédures de mise en banque de sang qui comportent une augmentation de l'agglutination, condition de la détection d'anticorps ou d'antigènes dans l'échantillon. Les potentialisateurs sont également appelés réactifs d'amélioration.

L'albumine, la solution saline à faible force ionique (LISS en anglais) et le PEG (polyéthylène glycol) sont des exemples de potentialisateurs[1].

L'albumine agit comme un potentialisateur en réduisant le potentiel zêta autour des globules rouges en suspension, dispersant ainsi les charges négatives répulsives et favorisant l'agglutination[2]. Elle possède également un effet potentialisateur sur des médicaments anti-tumeurs[3].

La solution saline à faible force ionique (LISS) est un potentialisateur qui agit non seulement en réduisant le potentiel zêta, mais également en augmentant la quantité d'anticorps absorbée par les globules rouges lors de la sensibilisation[4]. La LISS est une solution de glycine et d'albumine.

Polyéthylène glycol

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Le polyéthylène glycol (PEG) permet de détecter et renforcer les réactions faibles entre globules rouges et anticorps[5]. Dans une solution LISS, il élimine l'eau du système et concentre ainsi les anticorps présents. Le PEG peut provoquer une agrégation non spécifique des cellules, ce qui élimine la nécessité d'une centrifugation après une incubation à 37 °C (99 °F). Le PEG ne convient pas aux échantillons provenant de patients présentant une augmentation des protéines plasmatiques, comme les patients atteints de myélome multiple[6]. Les résultats faux-positifs peuvent être plus fréquents avec l'utilisation du polyéthylène glycol en raison de ses fortes capacités d'agglutination[7].

Pharmacologie

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En pharmacologie clinique, un potentialisateur est un médicament, une plante ou un produit chimique qui intensifie les effets d'un médicament donné et qui n'aurait par elle-même, seule, aucun effet[8]. Par exemple, l'hydroxyzine[9] ou le dextrométhorphane[10] sont utilisés pour obtenir un meilleur soulagement de la douleur et une meilleure anxiolyse à partir d'une dose égale d'un médicament opioïde. La potentialisation peut avoir lieu à n'importe quel moment de la libération, de l'absorption, de la distribution, du métabolisme et de l'élimination du médicament. Cependant, l'effet potentiateur de l'hydroxyzine est controversé[11].

Notes et références

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  1. Harmening, Denise M., Modern Blood Banking & Transfusion Practices, F. A. Davis Company, (ISBN 0-8036-1248-6)
  2. (en) J. M. Jones, R. A. Kekwick et K. L. G. Goldsmith, « Influence of Polymers on the Efficacy of Serum Albumin as a Potentiator of “Incomplete” Rh Agglutinins », Nature, vol. 224, no 5218,‎ , p. 510–511 (ISSN 1476-4687, DOI 10.1038/224510a0, lire en ligne, consulté le )
  3. Yu Ishima, Di Chen, Jun Fang et Hiroshi Maeda, « S-Nitrosated Human Serum Albumin Dimer is not only a Novel Anti-Tumor Drug but also a Potentiator for Anti-Tumor Drugs with Augmented EPR Effects », Bioconjugate Chemistry, vol. 23, no 2,‎ , p. 264–271 (ISSN 1043-1802, DOI 10.1021/bc2005363, lire en ligne, consulté le )
  4. (en-US) « Glossary: LISS », sur Blood Bank Guy (consulté le )
  5. Sandra J. Nance et George Garratty, « Polyethylene Glycol: A New Potentiator of Red Blood Cell Antigen–Antibody Reactions », American Journal of Clinical Pathology, vol. 87, no 5,‎ , p. 633–635 (ISSN 1943-7722 et 0002-9173, DOI 10.1093/ajcp/87.5.633, lire en ligne, consulté le )
  6. (en) « Innovative drug delivery nanosystems improve the anti-tumor activity in vitro and in vivo of anti-estrogens in human breast cancer and multiple myeloma », The Journal of Steroid Biochemistry and Molecular Biology, vol. 94, nos 1-3,‎ , p. 111–121 (ISSN 0960-0760, DOI 10.1016/j.jsbmb.2004.12.023, lire en ligne, consulté le )
  7. (en) R. S. Shirey, J. S. Boyd et P. M. Ness, « Polyethylene glycol versus low-ionic-strength solution in pretransfusion testing: a blinded comparison study », Transfusion, vol. 34, no 5,‎ , p. 368–370 (ISSN 1537-2995, DOI 10.1046/j.1537-2995.1994.34863249044.x, lire en ligne, consulté le )
  8. « Glossary of Terms and Symbols Used in Pharmacology » Pharmacology and Experimental Therapeutics | Boston University », sur www.bumc.bu.edu (consulté le )
  9. R Morichi et G Pepeu, « A study of the potentiation of morphine antinociception by hydroxyzine in the rat [proceedings] », British Journal of Pharmacology, vol. 62, no 3,‎ , p. 391P–392P (ISSN 0007-1188, PMID 638325, PMCID 1668217, lire en ligne, consulté le )
  10. (en) « Genetic differences in the antinociceptive effect of morphine and its potentiation by dextromethorphan in rats », Neuroscience Letters, vol. 263, no 1,‎ , p. 53–56 (ISSN 0304-3940, DOI 10.1016/S0304-3940(99)00109-3, lire en ligne, consulté le )
  11. (en) Howard S. Glazier, « Potentiation of Pain Relief with Hydroxyzine: A Therapeutic Myth? », DICP, vol. 24, no 5,‎ , p. 484–488 (ISSN 1042-9611, DOI 10.1177/106002809002400509, lire en ligne, consulté le )