Pomacea insularum
Règne | Animalia |
---|---|
Embranchement | Mollusca |
Classe | Gastropoda |
Sous-classe | Prosobranchia |
Ordre | Architaenioglossa |
Super-famille | Ampullarioidea |
Famille | Ampullariidae |
Genre | Pomacea |
Ampullarius australis (obsolète)
Pomacea insularum, dénommé « island applesnail » par les anglophones est une espèce de gros escargot aquatique operculé de la famille des Ampullariidae.
Originaire d'Amérique du Sud, l'espèce est devenue invasive aux États-Unis (dans différents types de cours d'eau dont canaux, bayous et ruisseaux et les zones humides (dont lacs et réservoirs). Il est considéré comme une peste agricole[1] pour certaines cultures, et dégradant les écosystèmes quand il y pullule (comme d'autres espèces de la même famille, également introduites hors de leur aire naturelle de répartition).
Il a également été introduit en Asie et récemment en Europe.
Description
[modifier | modifier le code]La coquille est globulaire et de couleur habituellement brune à noire avec reflets jaunâtres, mais il existe une grande variation de couleurs possible (dont blanche et dorée)[2],[3].
La longueur de la coquille est d'environ 150 mm de long[3]
Le corps est de couleur brun verdâtre, avec des points noirs[4]
Cette espèce pond des œufs roses disposés en paquets, au-dessus du niveau de l'eau[5]. Au Texas, chaque paquet d'œufs contient en moyenne environ 1000 œufs, mais on en compte jusqu'à 2500 parfois. Au Texas, la reproduction dure de mars à octobre[5].
Distribution
[modifier | modifier le code]Pomacea insularum est indigène en Amérique du Sud[3], où il est rapporté en Argentine, Brésil, et en Bolivie et il est probablement présent en Uruguay et au Paraguay[6].
Un habitat typique de cette espèce est le Río Paraná, qui se jette dans le Río Uruguay près de Buenos Aires, en formant le Río de la Plata[6]
Espèce introduite
[modifier | modifier le code]Une introduction a eu lieu aux États-Unis, supposément à partir d'œufs ou d'individus rejetés dans la nature par des aquariophiles.
L'espèce a notamment été repérée dans la région du Spring Hill Lake près de Mobile, en Alabama[7] dans le Lac Munson[8], dans le Lac Brantley[9] ainsi que dans de nombreux autres lieux en Floride[10], dans l'Alabaha River en Géorgie [11] American Canal and Mustang Bayou in Texas[12], et (en 2006) dans le Verret Canal à Gretna, en Louisiane. Des populations en sont connues en Floride, Géorgie, et au Texas[3],[6].
- Il est maintenant également signalé en Europe où on se préoccupe de risques d'invasion biologique[13], dont Espagne[14],[15] dans le delta de l'Èbre[16]. Il se pourrait que l'augmentation des effectifs de l'Ibis falcinelle dans ce delta soit lié au développement, de cet escargot, qu'il consommerait, et qu'il constitue alors un moyen "naturel" de limiter l'impact destructeur de l'espèce.sur les rizières[17].
C'est une espèce très féconde[18], qui peut poser de graves problèmes dans les rizières et cultures de taro, notamment au Texas[5] et dont le caractère invasif pourrait avoir été sous-estimé en raison de confusions possibles avec d'autres espèces[19] :
- En Floride, Géorgie, et au Texas, l'espèce a d'abord été confondue avec Pomacea canaliculata, mais des tests génétiques faits plus tard ont montré qu'il s'agissait bien de Pomacea insularum[6] ;
- Introduit en Asie, il a à Taïwan été confondu avec Pomacea canaliculata.
- Biomasse et densités
Dans les agrosystèmes où l'espèce est devenue invasive, cet escargot peut être densément présent : Par exemple, vers 2005-2006 aux États-Unis, si les densités moyennes variaient selon les lieux entre moins de 0,1 à 4 escargots/m2 [5], les densités très élevées étaient observées avec jusqu'à 24 escargots/m2 et une biomasse allant jusqu'à 800 g/m2 (Mustang Bayou, Fort Bend)[5]. En , on a observé en moyenne 826 escargots/m2 et 6 689 g/m2 dans un canal d'irrigation de rizière du comté de Brazoria[5].
Biologie, écologie
[modifier | modifier le code]L'espèce peut interférer avec certaines opérations de renaturation de zones humides[20].
Lutte contre l'espèce
[modifier | modifier le code]En Asie, ce type d'escargots est parfois écrasé (piétiné) et donné à manger aux canards qu'on promène dans les rizières, mais de nombreux essais de management et de contrôle de pomacés sont en cours depuis la fin des années 1990[21],[22].
Il apparait également utile de contrôler les apports par les ballastage de navires, et nécessaire de sensibiliser les aquariophiles à l'importance de ne pas introduire, même involontairement ce type d'espèces dans la nature, hors de son aire naturelle de répartition[23].
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- (en) Non-native applesnails in Florida - with map of distribution of Pomacea insularum in Florida.
- (en) Applesnails of Florida on the UF / IFAS Featured Creatures Web site
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (en) Bachmann A, Apuntes para una hidrobiología Argentina. II. Ampullaria insularum Orb. y A. canaliculata Lam. (Moll. Prosobr. Ampullariidae). Observaciones biológicas y ecológicas. In Congreso Sudamericano de Zoología 1, October 12–24, 1959, Actas y Trabajos. Volume 1. La Plata, Argentina; 1960:19-26.
- (en) EFSA, Scientific panel on plant health, Minutes of the 9th meeting of the Working Group on Pomacea insularum ; Web conference, 16 March 2012 EFSA / PLH Agreed by the WG on 12 April 2012 ; EFSA 16/03/12.
- (en) Timothy A Rawlings, Kenneth A Hayes, Robert H Cowie et Timothy M Collins, The identity, distribution, and impacts of non-native apple snails in the continental United States ; BMC Evolutionary Biology 2007, 7:97 doi:10.1186/1471-2148-7-97
- (en) Mochida O; Spread of freshwater Pomacea snails (Pilidae, Mollusca) from Argentina to Asia ; Micronesica Suppl 1991, 3:51-62.
- (en) Howells RG, Burlakova LF, Karatayev AY, Marfurt RK, Burks RL, Native and introduced Ampullariidae in North America: History, status, and ecology. In Global Advances in the Ecology and Management of Golden Apple Snails. Edited by Joshi RC, Sebastian LS. Muñoz, Nueva Ecija: Institut philippin de recherche sur le riz ; 2006:73-112.
Notes et références
[modifier | modifier le code]Cet article est notamment inspiré d'un travail versé dans le domaine public (work of the United States Government)[3] et d'un texte sous licence CC-BY-2.0 de la référence[6].
- Cowie RH, Apple snails as agricultural pests: their biology, impacts and management. In Molluscs as Crop Pests. Edited by Barker GM. Wallingford: CAB International; 2002:145-192.
- (en) R. Howells, Texas Parks and Wildlife Department, personal communication. in: Benson, A. J. 2008. Pomacea insularum. USGS Nonindigenous Aquatic Species Database, Gainesville, FL. <https://nas.er.usgs.gov/queries/FactSheet.asp?speciesID=2599> Revision Date: 8/14/2007.
- (en) Benson A. J. (2008). "Pomacea insularum". USGS Nonindigenous Aquatic Species Database, Gainesville, FL. <https://nas.er.usgs.gov/queries/FactSheet.asp?speciesID=2599> Revision Date: 8/14/2007.
- Stijn Ghesquiere, Pomacea (pomacea) insularum, The Apple Snail (Ampullariidae) Website http://www.applesnail.net, accessed 26 October 2008.
- (en) Previous Projects (voir chapitre South American channeled applesnail (Pomacea insularum), consulté 2012-07-04
- (en) Rawlings T. A., Hayes K. A., Cowie R. H. & Collins T. M. (2007). "The identity, distribution, and impacts on non-native apple snails in the continental United States". BMC Evolutionary Biology 7: 97 DOI 10.1186/1471-2148-7-97.
- D. Shelton, personal communication, Alabama Malacological Research Center. In: Benson, A. J. 2008. Pomacea insularum. USGS Nonindigenous Aquatic Species Database, Gainesville, FL. Lien Revision Date: 8/14/2007.
- J. van Dyke, Florida Department of Environmental Protection, personal communication, In: Benson, A. J. 2008. Pomacea insularum. USGS Nonindigenous Aquatic Species Database, Gainesville, FL. Lien, Revision Date: 8/14/2007.
- M. Minno, St. Johns Water Management District., personal communication. In: Benson, A. J. 2008. Pomacea insularum. USGS Nonindigenous Aquatic Species Database, Gainesville, FL. lien, Revision Date: 8/14/2007.
- D. Denson and L. Connor, personal communication. In: Benson, A. J. 2008. Pomacea insularum. USGS Nonindigenous Aquatic Species Database, Gainesville, FL. lien Revision Date: 8/14/2007.
- B. Albanese, pers. comm. In: Benson, A. J. 2008. Pomacea insularum. USGS Nonindigenous Aquatic Species Database, Gainesville, FL. lien Revision Date: 8/14/2007.
- Howells, R. G. 2001. History and status of applesnail (Pomacea spp.) introductions in Texas. Texas Parks and Wildlife Department, Management Data Series No. 183.
- FERA DEFRA, Pest Risk Analysis on the introduction of Pomacea insularum (d’Orbigny, 1835) into the EU, avril 2011
- OEPP, Premier signalement de Pomacea insularum (escargot ampullaire) en Espagne ; Service d'Information OEPP numéro 2], Rsf-1202.docx. ; sommaire : Ravageurs & Maladies 2012/039 ; .
- Pomacea insularum ; the island apple snail, Spanish Ministry of Environment and Rural and Marine Affairs
- Parlement européen, à question E-009553/2011 Incidence de l'espèce invasive pomacea insularum dans le delta de l'Èbre
- « Deltas du monde - L'Èbre, le joyau vert | ARTE », sur ARTE (consulté le )
- (en) J. N. Am. Benthol. Soc., 2008, 27(3):738–745 ; Fecundity of the exotic applesnail, Pomacea insularum
- (en) EFSA, Scientific Opinion on the evaluation of the pest risk analysis,EFSA Journal, 23/01/12
- (en) Burlakova, AY & al. [Wetland restoration and invasive species: apple snail (Pomacea insularum) feeding on native and invasive aquatic plants], 2009 - Wiley Online Library
- (en) Lai P-Y, Chang YF, Cowie RH, Eds: Proceedings – APEC symposium on the management of the golden apple snail. In 6–11 September 2004. Pingtung, Chinese Taipei [Taïwan]. National Pingtung University of Science and Technology; 2005. OpenURL
- (en) Joshi RC, Sebastian LS, Eds, Global Advances in the Ecology and Management of Golden Apple Snails. In Muñoz. Nueva Ecija: Philippine Rice Research Institute; 2006.
- (en) Padilla DK, Williams SL, Beyond ballast water: aquarium and ornamental trades as sources of invasive species in aquatic ecosystems. Front Ecol Environ 2004, 2:131-138