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Politique commerciale de Donald Trump

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La politique commerciale de Donald Trump est une politique ouvertement protectionniste mise en place par Donald Trump lors de la présidence. Celui-ci a dénoncé à de nombreuses reprises des accords de libre-échange déjà signés, notamment l'ALENA. Il a fait sortir les États-Unis de l'Accord de partenariat transpacifique. Il a à plusieurs reprises imposé des tarifs douaniers élevés sur de nombreux produits importés de Chine.

En , les États-Unis mettent en place une augmentation des tarifs douaniers sur les panneaux solaires et les machines à laver[1], [2].

Le , Donald Trump annonce la mise en place d'une augmentation de droits de douane de 25 % sur l'acier et de 10 % sur l'aluminium[3], puis signe un décret le pour une mise en place 15 jours plus tard[4]. Le , les États-Unis annoncent une exception temporaire jusqu'au 1er mai sur cette augmentation pour l'Union européenne, le Mexique, le Canada, l'Australie, le Brésil, l'Argentine et le Corée du Sud. L'augmentation des droits de douane sur l'acier et l'aluminium est mise en place le . Le , la Corée du Sud négocie une exception permanente[5], puis l'Australie, l'Argentine et le Brésil négocient à leur tour une exception permanente le . Le 1er mai, l'exception temporaire pour les autres pays est reconduite pour un mois supplémentaire[6].

Le , les États-Unis suppriment l'exception sur l'augmentation des droits de douane de l'acier et de l'aluminium pour l'Union européenne, le Mexique et le Canada[7],[8]. À la suite de cette augmentation, l'Union européenne porte plainte à l'OMC contre les États-Unis et annonce une série d'augmentations des droits de douane sur des produits en provenance des États-Unis, notamment sur les jeans, les bourbons et les motos, pour un montant estimé d'environ 3 milliards d'euros[9]. De même, le Mexique annonce la mise en place de droits de douane sur le porc, le bourbon, les fromages, certains fruits et certaines pièces métalliques. De même, le Mexique a porté plainte à l'OMC[10]. Le , les contre-sanctions de l'Union européenne sont mises en place. Elles portent sur certains produits tels que le beurre de cacahuète, le bourbon, sur l'acier, l'automobile et certains produits textiles pour un montant estimé d'environ 6,4 milliards d'euros[11],[8]. Fin , le Canada annonce a son tour ses augmentations de droits de douane contre les États-Unis. Cette augmentation des droits de douane canadiens est de l'ordre de 10 % à 25 % sur l'acier, l'aluminium, le jus d'orange, le ketchup, les sauces, le chocolat, le whisky, les yaourts, le café, les plats préparés, les bateaux, les machines à laver, les pesticides, le papier, le carton, les stylos, les matelas ou encore les tondeuses à gazon pour un montant de 16,6 milliards de dollars canadiens[12],[13],[14].

En , les autorités américaines modifient les sanctions contre ZTE, à la suite d'importantes négociations avec la Chine, pour la contraindre à une amende de 1 milliard de dollars, un dépôt sur compte bloqué de 400 millions de dollars et un renouvellement de son conseil d'administration et de surveillance, en échange de la permission d'acquérir des composants d'origine américaine[15].

Toujours en , Donald Trump quitte le sommet du G7 sur un désaccord important sur le commerce avec les alliés historiques des États-Unis. Après avoir signé le communiqué final du sommet, Donald Trump ordonne le retrait des États-Unis de la signature du communiqué, à la suite des déclarations de Justin Trudeau qui condamnait les droits de douane américains[16].

En , Donald Trump annonce la mise en application pour le , de ses menaces de mises en place de taxes douanières contre la Chine sur un volume d'importations de 50 milliards de dollars, avec des droits de douane de l'ordre de 25 % sur 800 types de produits différents, dont les voitures, les semi-conducteurs et les pièces électroniques. À la suite de cette annonce, la Chine annonce des sanctions similaires sur un volume de 50 milliards de dollars d'importations venant des États-Unis de l'ordre de 25 % sur 659 types de produits, incluant les voitures, les produits de la mer ou encore le soja[17].

Le , c'est donc un volume d'importations de 34 milliards de dollars qui est l'objet d'augmentation de droits de douane par les États-Unis et par la Chine simultanément. Les 16 milliards restants sur ceux annoncés devraient être l'objet d'augmentation de droits de douane dans le courant du mois de juillet[18]. Le même jour, la Russie annonce une augmentation des droits de douane de l'ordre de 25 % à 40 % sur certaines importations en provenance des États-Unis, à la suite des droits de douane sur l'acier et l'aluminium[19].

En , Donald Trump annonce pour une nouvelle série d'augmentations de 10 % des taxes douanières des États-Unis qui cibleront un total de 200 milliards de produits chinois importés[20]. Les produits concernés par cette augmentation sont des produits agricoles, du tabac, des produits chimiques, du charbon, de l'acier, de l'aluminium, des meubles, des routeurs, des ordinateurs, des pneus, de la maroquinerie, des produits forestiers, des produits de beauté, de la nourriture pour animaux, etc[21],[22].

En , les États-Unis annoncent l'augmentation de droits de douane sur des produits européens concernant un volume d'échanges de 7,5 milliards de dollars. Cette augmentation est liée au différend commercial sur les subventions de la production d'avions commerciaux. Ainsi les droits de douane sur les avions européens notamment sur les avions Airbus, augmentent de 10 %. Des augmentations de droits de douane sont également mises en place sur le vin et le fromage, l'huile d'olive, le whisky, le parmesan, la confection de vêtements ainsi que sur les machines-outils[23].

Le but de cette politique économique est de réduire les importations de produits européens pour promouvoir le commerce local. Pour ce qui est du vin, les importateurs doivent acheter plus cher le vin français pour bénéficier d'une marge sur la vente, ce qui entraîne une diminution de la demande de leur part et met en péril les producteurs et coopératives de l'Hexagone. En effet, la taxe introduit une barrière à l'entrée du marché, affecte la libre-circulation des facteurs de production et génère davantage de coûts pour les producteurs qui se voient contraints de limiter leurs exportations. La taxe Trump, augmente le prix que doivent payer les acheteurs, sans que leurs dispositions à payer, elles, ne changent.

Ainsi, en 2020, la chaîne viticole française a enregistré une perte de 400 millions d'euros de chiffre d'affaires due a la mise en place de cette taxe. L'augmentation des droits de douane entraîne donc une "guerre" des taxes où chaque territoire surenchérit pour tenter de garder un équilibre des prix[24].

En , les États-Unis annoncent la suppression de leur dérogation sur l'augmentation des droits douaniers de 25 % sur l'acier et de 10 % sur l'aluminium pour le Brésil et l'Argentine[25].

En , les États-Unis annoncent la suppression des droits de douane à hauteur de 10 % sur l'aluminium provenant du Canada, droits de douane mis en place en août de la même année. Le Canada a annoncé la suppression des mesures de représailles à la suite de cette annonce[26].

En , les États-Unis mettent en place des droits de douane contre le secteur de la construction aérienne français et allemand et certains vins et spiritueux provenant de France et d'Allemagne, en réponse aux droits de douane mis en place par l'Union européenne en , validée par l'OMC, qui étaient elles-mêmes une réponse à une augmentation des droits de douane par les États-Unis de 7,5 milliards de dollars en , sur le vin, le fromage et l'huile d'olive[27].

En octobre 2021, un accord entre les États-Unis et l'Union européenne est signé permettant l'importation de l'acier et l'aluminium européens en franchise de droit de douane contre la non mise en place de l'augmentation de droits de douane européens sur des produits de consommations américains tels que le whisky et les motos[28],[29].

En mars 2022, un accord entre le Royaume-Uni et les États-Unis suppriment les droits de douane additionnels mis en place sous l'administration Trump sur l'acier et l'aluminium et les mesures de rétorsions équivalentes britanniques[30].

Références

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  1. Ana Swanson et Brad Plumer, « Trump Slaps Steep Tariffs on Foreign Washing Machines and Solar Products », sur The New York Times,
  2. Ana Swanson et Brad Plumer, « Trump’s Solar Tariffs Are Clouding the Industry’s Future », sur The New York Times,
  3. Ana Swanson, « Trump to Impose Sweeping Steel and Aluminum Tariffs », sur The New York Times,
  4. Peter Baker et Ana Swanson, « Trump Authorizes Tariffs, Defying Allies at Home and Abroad », sur The New York Times,
  5. Michael D. Shear et Alan Rappeport, « Trump Secures Trade Deal With South Korea Ahead of Nuclear Talks », sur The New York Times,
  6. Ana Swanson, « White House Delays Tariffs on E.U., Canada and Mexico for 30 Days », sur The New York Times,
  7. Elsa Conesa, « Acier: Trump ouvre les hostilités », sur Les Echos, 31 juin 2018
  8. a et b Danièle Favari, Pour tout comprendre aux accords de libre-échange de nouvelle génération : Jefta, Mercosur, Alena, Tafta, Ceta, L'Harmattan, , 265 p. (ISBN 978-2-343-15447-3), p. 16
  9. « Commerce : la riposte européenne sur les importations américaines », sur Le Monde,
  10. « Le Mexique taxe des produits américains en représailles des droits de douane », sur RTBF,
  11. « Acier : en réponse à Washington, l’Europe taxe des dizaines de produits américains », sur Le Monde,
  12. « Commerce: le Canada rétorque à Trump en taxant des dizaines de produits américains », sur Le Figaro,
  13. « Le Canada riposte à Trump avec des taxes douanières sur l'acier et l'aluminium... et le ketchup ! », sur La Tribune,
  14. « Contre-mesures en réponse aux tarifs injustifiés appliqués sur l'acier et l'aluminium provenant du Canada », sur Ministère des finances du Canada,
  15. « Washington lève les sanctions contre le groupe chinois ZTE », sur Le Figaro,
  16. « Sommet du G7 : Trump retire son soutien au communiqué commun sur le commerce », sur Le Monde,
  17. David Lawder et Ben Blanchard, « Trump sets tariffs on $50 billion in Chinese goods; Beijing strikes back », sur Reuters,
  18. « La Chine dénonce « la guerre commerciale » lancée par les États-Unis et annonce une « riposte » », sur Le Monde,
  19. Darya Korsunskaya et Andrey Ostroukh, « Russia hikes duties on U.S. imports, pledges more retaliation », sur Reuters,
  20. « Nouvelle salve de Washington dans la guerre commerciale contre Pékin », sur Le Monde,
  21. Eric Beech, « U.S. says to slap tariffs on extra $200 billion of Chinese imports », sur Reuters,
  22. Tony Munroe et Eric Beech, « China vows to hit back over U.S. proposal for fresh tariffs », sur Reuters,
  23. « Vin, machines-outils et olives : les secteurs touchés par la guerre commerciale avec les États-Unis », sur La Croix,
  24. « Suspension des taxes Trump sur le vin français : une «excellente nouvelle» pour la profession », sur LEFIGARO (consulté le )
  25. Véronique Le Billon et Basile Dekonink, « Trump met la pression sur le Brésil et l'Argentine », sur Les Echos,
  26. « Les Etats-Unis retirent les droits de douane sur l’aluminium canadien », sur Le Monde,
  27. (en) « US imposes new tariffs on wines, other EU imports over Airbus-Boeing spat », sur France 24,
  28. (en) David Lawder et Andrea Shalal, « U.S., EU end Trump-era tariff war over steel and aluminum », sur Reuters,
  29. « Taxes sur l’acier et l’aluminium : les Etats-Unis et l’Union européenne se mettent d’accord Le dossier empoisonnait les », sur Le Monde,
  30. « Etats-Unis : accord sur la suppression des tarifs douaniers sur l’acier et l’aluminium britanniques » Accès libre, sur Le Monde,

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