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Pierre Ordioni

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Pierre Ordioni
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Biographie
Naissance
Décès
Nom officiel
Pierre Marie Toussaint OrdioniVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Diplomate, soldat, militaire, écrivainVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Distinction
Prix Montyon ()Voir et modifier les données sur Wikidata

Pierre Ordioni, né le à Reims et mort le à Paris[1], est un militaire, diplomate et écrivain français, docteur en droit et docteur ès lettres.

D'une famille de militaires d'origine corse et de tradition janséniste (son arrière-grand-père, le général de brigade Alexandre Ordioni [1758-1822], avait été créé baron en 1815, avant d'être blessé à Waterloo, et son père, le colonel André Ordioni [1862-1933], avait commandé un régiment lors de la bataille de Verdun), il se consacre, au début des années 1930, à l'étude du jansénisme et du gallicanisme dans l'Auxerrois, ce qui lui vaut deux doctorats : l'un en droit et l'autre ès lettres. Favorable au royalisme, il publie, en 1938, Vocation monarchique de la France, avec une préface de Bernard Faÿ, professeur au Collège de France (« De la politique et de la vie »).

Seconde Guerre mondiale

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En mai et , lieutenant de réserve au 227e régiment d'infanterie, il participe aux combats de la campagne de France[2]. Fait prisonnier, près de Toul, le , il est interné au Frontstalag 241, à Saint-Mihiel. Il s'en évade le . Arrivé à Vichy au début d'octobre, Paul Baudouin, ministre des Affaires étrangères, qu'il connaît personnellement, le convainc de ne pas rallier de Gaulle à Londres, mais Weygand en Afrique du Nord. Après un bref passage au secrétariat à la Jeunesse, Marcel Peyrouton, ministre de l'Intérieur, le nomme, à la fin de novembre, directeur du cabinet du gouverneur Pierre Pagès, délégué dans les fonctions de préfet d'Alger.

Dès , Pierre Ordioni appartient à une filière du S.R.-Air en contact avec l'état-major de l'armée américaine. À la fin d', il est mis à pied sans traitement, pour "gaullisme", par Pierre Laval revenu au pouvoir au mois d'avril. Après avoir vainement tenté de ramener le général Weygand à Alger au début de novembre, il est nommé, après le débarquement allié, chef de la Délégation de l'Algérie par le gouverneur général Yves Châtel, devenant, à ce titre, son représentant personnel auprès de l'amiral Darlan, qui, le , le débarquement achevé, a remis au combat l'armée d'Afrique contre les forces de l'Axe débarquées en Tunisie.

Après l'assassinat de Darlan (auquel a succédé le général Giraud), il demande à retourner au service actif et, le , obtient de Marcel Peyrouton, successeur d'Yves Châtel, d'être déchargé de ses fonctions de chef de la Délégation de l'Algérie. Il est d'abord affecté au 2e bureau du 1er corps blindé de cavalerie appelé à débarquer en Yougoslavie, puis, ce projet de débarquement ayant été abandonné, au 2e bureau de l'état-major général de l'armée de terre, enfin comme capitaine au 2e régiment de Spahis algériens de reconnaissance. Il participe, le , au débarquement en Provence et est grièvement blessé sur le pont de Chagny (Saône-et-Loire), le . Après plusieurs mois de convalescence au Val-de-Grâce, il est affecté, en , au front de l'Atlantique et prend part, comme officier de liaison, à la réduction des poches de Royan et de La Rochelle en avril et .

Après-guerre

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En 1946, à l'issue d'une mission à Rome où il a siégé à la commission interalliée-italienne chargée de régler la question des dommages de guerre, il est intégré dans le cadre diplomatique avec le grade de secrétaire d'ambassade et affecté au service de presse et de documentation du Quai d'Orsay. En , il est nommé porte-parole de ce ministère auprès des journalistes français accrédités. Par la suite, il est conseiller technique pour les questions diplomatiques aux cabinets des généraux Koenig et Billotte, d'Emmanuel Temple et Jacques Chevalier, ministres de la Défense nationale, enfin, de 1959 à 1961, au cabinet de Raymond Triboulet, ministre des Anciens combattants, où il est chargé de mener à bien l'indemnisation des victimes du nazisme par le gouvernement de l'Allemagne fédérale. Un bref commandement en Algérie, en février-, à la tête du 26e Dragons en opérations dans l'Ouest saharien, lui vaut le grade de colonel de réserve. Il quitte la carrière diplomatique en avec le titre de ministre plénipotentiaire de première classe.

Vie privée

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Il avait épousé, en 1961, Nathalie Pernikoff (1926-2008), journaliste d'ascendance russe, collaboratrice du journal Le Monde sous le nom de Nathalie Mont-Servan.

Homme de vaste culture et d'ardente foi catholique, Pierre Ordoni est l'auteur de deux thèses sur le jansénisme défendues à l'université de Dijon en 1932 et 1935, de deux essais politiques, de deux pièces de théâtre, d'un roman, et de plus d'une douzaine d'ouvrages historiques où il évoque notamment la période algéroise de sa carrière. Ses Mémoires à contretemps ont été publiés après sa mort. Commandeur de la Légion d'honneur pour faits de guerre et commandeur du Mérite de la République italienne, il était titulaire de la Croix de guerre 39-45, de la Croix d'or de la Valeur militaire avec glaives (Pologne, décernée par le général Anders), de la Croix des Combattants volontaires de la Résistance et lauréat de l'Académie française[3].

L'écrivain et scénariste Pascal Jardin (1934-1980), dans son livre de souvenirs La Guerre à neuf ans (Grasset, 1971), a laissé un portrait haut en couleur du "baron Pierre Ordioni", "antivichyste ardent" mais néanmoins grand ami de son père, Jean Jardin, directeur du cabinet de Pierre Laval (op. cit., p. 103-106). Pierre Ordioni a pour sa part évoqué la figure du jeune Pascal dans Tout commence à Alger, 40-44 (Stock, 1972, p. 371-381).

Publications

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Histoire
  • La résistance gallicane et janséniste dans le diocèse d'Auxerre, de 1705 à 1760 (thèse pour le doctorat, Faculté de droit de Dijon, 1932).
  • La survivance des idées gallicanes et jansénistes en Auxerrois, de 1760 à nos jours (thèse pour le doctorat, Faculté des lettres de Dijon, 1935).
  • Pozzo di Borgo, diplomate de l'Europe française (Plon, 1936). Prix Montyon de l’Académie française.
  • Le Secret de Darlan, 1940-1942. Le vrai rival de De Gaulle (Albatros, 1974).
  • Le Pouvoir militaire en France de Charles VII à Charles de Gaulle. Tome I : De Jeanne d'Arc à Bazaine. Tome II : De la Commune à la Libération (Albatros, 1981).
  • Le Secret de Darlan. Le complot. Le meurtre (Albatros, 1986).
  • Entre Rome et la France,1926-1946 : un catholique dans la tempête (Albatros, 1991).
  • La Fracture : de Londres 1941 à Sétif 1945 (Nouvelles Éditions Latines, 1995).
Essais politiques
  • Vocation monarchique de la France (Grasset, 1938).
  • D'une classe politique en France (Baconnier, Alger, 1942).
Théâtre
  • Anna d'Éboli (Festival du Roman, 1961).
  • Le Chant des ténèbres (Nouvelles Éditions Latines, 1965)
Roman
  • L'Oiseau de lumière (Plon, 1961).
Mémoires
  • Quand la diane sonnera (La Table Ronde, 1954)
  • Les Cinq jours de Toul : du 18 au (Robert Laffont, 1967 ; Éditions du Polygone, 2001).
  • Commandos et Cinquième Colonne en  : la bataille de Longwy (Nouvelles Éditions Latines, 1970).
  • Tout commence à Alger, 40-44 (Stock, 1972 ; Albatros, 1985).
  • Une Jeunesse pour l'Éternité (Albatros, 1987).
  • Mémoires à contretemps (1945-1972) (Nouvelles Éditions Latines, 2000).

Notes et références

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  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. Pierre Ordioni, Les cinq jours de Toul : Du 18 au 22 juin 1940, Robert Laffont, , 312 p. (ISBN 978-2-221-23679-6, lire en ligne)
  3. « Who's Who France, Profile - Pierre ORDIONI », dernière mise à jour : 26 décembre 2007.

Lien externe

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