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Pentaceraster

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Pentaceraster est un genre d'étoiles de mer tropicales de la famille des Oreasteridae.

Description

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Agrégation de Pentaceraster au Kenya.

Ce sont de grosses étoiles régulières, charnues et assez rigides, pourvues de cinq bras courts à bout arrondi, reliés par une région actinolatérale (« palmure » entre les bras) plus prononcée que chez les Protoreaster, et dont la marge inférieure est presque toujours pourvue d'une rangée de tubercules (ce qui n'est jamais le cas chez les Protoreaster)[2]. Un autre genre proche est Poraster, mais l'unique espèce est plus grosse, avec des bras pointus et effilés, et une unique ligne carinale de gros tubercules, émoussés.

Leur corps est très rigide, et couvert de courts monticules durs formant des motifs géométriques complexes ; elles arborent souvent des couleurs voyantes et très contrastées. Ce sont des étoiles assez voyantes et abondantes dans leur aire de répartition, même si la surpêche (à destination des touristes) les a parfois fait de raréfier voire disparaître localement[3].

Liste d'espèces

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Selon World Register of Marine Species (25 mars 2014)[1] :


Détermination

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Dessin holotype de l'espèce-type Pentaceraster mammillatus (Audouin, 1826).
Pentaceraster regulus (Australie).

Ce genre, extrêmement variable et aux contours mal définis, est particulièrement difficile à identifier à l'échelle spécifique, y compris pour les spécialistes[2],[4]. L'espèce-type en est Pentaceraster mammillatus, alors nommée Asterias mammillata Audouin, 1826, décrite en 1826 par Jean-Victor Audouin sur la base des dessins de Jules-César Savigny issus de la Campagne d’Égypte de Napoléon, toutefois il n'en existe pas d'holotype et aucune espèce de ce groupe n'a plus jamais été réobservée en Mer Rouge, faisant planer le doute sur l'identité de l'espèce.

Voici quelques indications issues de la littérature scientifique mais à prendre avec précaution :

  • Pentaceraster affinis a pour localité-type l'Inde (Madras), mais semble présente dans tout le Pacifique occidental et la mer d'Andaman. Elle est très proche de P. mammillatus, peut-être conspécifique (morphe juvénile ?), mais avec des épines carinales pas plus grosses que les actinales, à part les 5 centrales. Les bras sont courts et triangulaires[4].
  • Pentaceraster alveolatus est décrite de Nouvelle-Calédonie, et est généralement claire avec des tubercules sombres[2], petits et coniques, surtout cantonnés au disque et aux rangées carinales[4]. Elle a des bras pointus, sans tubercules supéromarginaux aux aisselles (ce qui la distingue notamment de P. mammillatus), mais avec des supéromarginales qui peuvent être prononcées distalement[4].
  • Pentaceraster chinensis se trouve en mer de Chine. Elle a les bras assez longs (par rapport à P. affinis), et 4 à 6 épines subambulacraires dans la rangée derrière les épines ambulacraires[4].
  • Pentaceraster cumingi se trouve à Hawaii, aux îles Galápagos et sur les côtes pacifiques de l'Amérique centrale, et arbore généralement des couleurs rouge vif avec des plaques grisées sur le disque central[2].
  • Pentaceraster decipiens se trouve uniquement en Indonésie et il n'en existe qu'un spécimen. Celui-ci a le corps assez lisse (la tuberculation souvent réduite à cinq proéminences centrales, plus de courtes supéro-marginales) et les bras fins. Ce pourrait être une variation de Poraster superbus sans plaques intermarginales, ou de P. alveolatus ou P. sibogae[4].
  • Pentaceraster gracilis est possiblement un nom donné à des spécimens particulièrement gros de P. regulus[4]. Elle possède des plaques intermarginales (pouvant porter des tubercules) s'intercalant entre les rangées marginales aux aisselles, et des rangées de 2 ou 3 (rarement 4) épines subambulacraires[4]. Les bras sont longs et fins, et le relief général atténué et surtout réticulé.
  • Pentaceraster horridus peut être trouvée dans la région de Madagascar, et est caractérisée par une grande densité de tubercules très durs[2] et une couleur rouge brique, avec les pointes des tubercules crème. Il pourrait cependant encore s'agir d'une variation locale de Pentaceraster mammillatus[4].
  • Pentaceraster magnificus se trouve au Japon, et est très proche de Pentaceraster regulus[1], avec des bras longs et une tuberculation très faible.
  • Pentaceraster mammillatus se trouve dans l'océan Indien occidental, théoriquement Mer Rouge comprise (et selon certaines sources la région indo-océanienne), toute sa marge supérieure est parcourue de tubercules[4], le disque est couvert de nombreux tubercules dont les carinales sont plus développées, et les lignes plus latérales de tubercules s'estompent le long des bras[4]. Sa coloration est souvent grise bleutée avec des tubercules crème[2].
  • Pentaceraster multispinus se trouve dans le Pacifique occidental et Mer de Chine, et est possiblement conspécifique avec Pentaceraster alveolatus[4]. Elle est plus plate, a les bras arrondis aux pointes, et des tubercules plus prononcés[4].
  • Pentaceraster regulus se trouve en Indo-Pacifique central de l'Inde à la Nouvelle-Calédonie, et est très variable (notamment sur la Grande Barrière australienne) et donc possiblement conspécifique avec Pentaceraster alveolatus ; elle est censée avoir des bras plus étroits et moins de tubercules supéro-marginaux, mais les bras portent en plus une ou deux rangées régulières de proéminences en plus de la rangée carinale de tubercules[4]. Elle peut avoir de petites plaques intermarginales interstitielles aux aisselles, mais moins prononcées que celles de P. gracilis[4]. En Nouvelle-Calédonie, elle est censée être « uniformément rouge foncé », contrairement à P. alveolatus qui serait bicolore[5].
  • Pentaceraster sibogae se trouve en Indonésie, et est d'un gris plus ou moins sombre avec de petits tubercules pointus et crème à jaune clair[2]. Elle ressemble à Pentaceraster decipiens, mais avec des tubercules dorso-latéraux (essentiellement sur le disque, contrairement à P. westermanni), et parfois un armement marginal très réduit. Elle possède des rangées de 2 ou 3 (rarement 4) épines subambulacraires[4].
  • Pentaceraster tuberculatus se trouve dans l'océan Indien occidental, et possède des tubercules clairsemés et très peu prononcés ; il pourrait cependant s'agit d'une simple variation de Pentaceraster mammillatus[4]. Selon certaines sources, on en trouverait également une autre forme entre l'Indonésie et les Philippines[2].
  • Pentaceraster westermanni est connue de la baie du Bengale et peut-être de l'Indo-Pacifique central. Elle a plusieurs séries de tubercules tout le long du bras et presque jusqu'à la pointe, pas de plaques intermarginales, et des rangées de 2 ou 3 (rarement 4) épines subambulacraires[4].

Références taxinomiques

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Bibliographie

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  • (en) F.J. Bell, « Contributions to the Systematic Arrangement of the Asteroidea.-II. The Species of Oreaster », Proceedings of the Zoological Society of London, vol. 52, no 1,‎ , p. 57-87 (lire en ligne).
  • (de) Ludwig Döderlein, « Uber die Gattung Oreaster und verwandte », Zoologische Jahrbücher, vol. 40,‎ , p. 409-440 (lire en ligne).
  • (de) Ludwig Döderlein, « Die Asteriden der Siboga-Expedition. Die unterfamile Oreasterinae », Siboga-Expeditie, vol. 46, no 2,‎ , p. 295-369 (lire en ligne).
  • (en) A.M. Clark et F.W.E. Rowe, Monograph of Shallow-water Indo-West Pacific Echinoderms, Londres, Trustees of the British Museum (Natural History), , 238 p. (lire en ligne).

Liens externes

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Notes et références

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  1. a b et c World Register of Marine Species, consulté le 25 mars 2014
  2. a b c d e f g et h (en) Christopher Mah, « How to tell apart the "knobby stars" Protoreaster from Pentaceraster », sur Echinoblog, .
  3. (en) Christopher Mah, « Tropical Starfish Conservation: A partial guide to other fished species », sur Echinoblog, .
  4. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v et w (en) A.M. Clark et F.W.E. Rowe, Monograph of Shallow-water Indo-West Pacific Echinoderms, Londres, Trustees of the British Museum (Natural History), , 238 p. (lire en ligne).
  5. Alain Guille, Pierre Laboute et Jean-Louis Menou, Guide des étoiles de mer, oursins et autres échinodermes du lagon de Nouvelle-Calédonie, ORSTOM, , 244 p. (lire en ligne)