Aller au contenu

Paul Delouvrier

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Paul Delouvrier
Fonctions
Président
Électricité de France
-
Préfet de la région parisienne
-
Secrétaire général du Comité interministériel pour les questions de coopération économique européenne
-
Jacques Donnedieu de Vabres (d)
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 80 ans)
ProvinsVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
École des cadres d'Uriage
École libre des sciences politiques
Faculté de droit et des sciences économiques de Paris (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Conflit
Distinctions
Archives conservées par
Archives nationales (19920347/6)[1]
Fondation nationale des sciences politiques (Fonds Paul Delouvrier et Jean Vaujour, DV, Département archives, DRIS, Sciences Po)[2]Voir et modifier les données sur Wikidata

Paul Delouvrier, né le à Remiremont (Vosges) et mort le à Provins (Seine-et-Marne), est un haut fonctionnaire français. Il est l'un des principaux artisans de la planification qui a remodelé la France pendant les « Trente Glorieuses ».

Jeunesse et études

[modifier | modifier le code]

Paul Delouvrier naît en 1914 à Remiremont, dans les Vosges. Son père est cadre au Crédit lyonnais[3].

Il est admis à l'École libre des sciences politiques, où il étudie la science politique. Il se montre critique des enseignements d'économie de l'établissement, alors imprégnés de l'esprit libéral de Jacques Rueff[3]. Il obtient une licence de droit à l'université de Paris[4]. Il se spécialise en droit et devient docteur en droit.

S'il souhaite préparer les concours administratifs, la Seconde Guerre mondiale l'en empêche et il est mobilisé en mai 1940 pour participer aux combats ; il se bat alors comme lieutenant d’infanterie motorisée. Une fois démobilisé, il prépare en 1941 le concours d'entrée à l'Inspection générale des finances[4], au sein de l'écurie de l’École libre gérée par Jacques de Fouchier, qui compte comme enseignant François Bloch-Lainé[3]. Il est major du concours[3].

Entre 1941 et 1942, il étudie à l'école des cadres d'Uriage, qui le marquera en tant que catholique social ; il ne signe pas le serment de fidélité à Philippe Pétain[3]. En 1942, après la dissolution de l'école, il s'engage dans la Résistance, et devient en 1944 responsable d'un maquis armé dans la région de Nemours[5],[6].

Parcours professionnel

[modifier | modifier le code]

Après la libération de la France, il occupe sous la IVe République différentes responsabilités dans les cabinets ministériels, et dans les premières institutions de l'Europe. Il se marie en 1946 avec Louise van Lith[7],[8]. Ainsi, en 1946-1947, il est membre de l'équipe initiale de Jean Monnet lors de la mise en place du Commissariat général du Plan dont il est le chef de la division financière[9].

Après avoir été, dès , directeur général adjoint des impôts, où il contribue avec Maurice Lauré à la création de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), il rejoint Jean Monnet à Luxembourg, où il dirige la division Finances de la Haute Autorité de 1955 à 1958. Il contribue aussi en tant qu'expert à l'élaboration des traités de Rome de 1957[9]. Ayant rédigé les statuts de la Banque européenne d'investissement, il devient le vice-président de cette institution.

En 1958, le général de Gaulle le nomme délégué général du gouvernement en Algérie[6] du au chargé de la « pacification » et de la mise en application du plan dit « de Constantine »[10].

En août 1961, toujours par le général de Gaulle, il est nommé délégué général au district de la région de Paris de 1961[11]. Il est considéré comme le père des « villes nouvelles » et de l'Institut d'aménagement et d’urbanisme de la Région parisienne (IAURP)[12]. Il pilote la Réorganisation de la région parisienne en 1964

Il définit, avec l'équipe qu'il dirige, en 1965, le Schéma directeur d'aménagement et d'urbanisme de la région de Paris (SDAURP)[11],[13],[14],[15], qui suit la création de l'Institut d'aménagement et d'urbanisme de la région d'Île-de-France[11]. Il reste sur cette fonction de délégué général pendant toutes les années 1960, jusqu'en 1969. Il facilite l'obtention par l'Institut d'études politiques de Paris de ses locaux du 9, rue de la Chaise[16].

Il est ensuite nommé président d'Électricité de France, jusqu'en 1979[17]. Une de ses missions y est d'accélérer le programme d'équipement en centrales nucléaires[18]. Bien qu'ayant atteint l'âge de la retraite, il termine sa carrière en 1984, à l'âge de 70 ans, en tant que président de l'Établissement public de la Villette, où il contribue à créer la Cité des sciences et de l'industrie et la Géode[18].

Il meurt en 1995[8],[14].

Parcours professoral

[modifier | modifier le code]

Paul Delouvrier est un des grands enseignants du Sciences Po de l'après-guerre[3]. Il commence à enseigner en 1949, à l'occasion d'un cours à deux voix avec Roger Nathan. Il enseigne notamment la macroéconomie[16]. Il donne notamment le cours fondamental sur la politique économique de la France au niveau du second cycle (master)[3].

Très attaché à l'institution, il est président de l'Association des anciens élèves, qu'il représente au sein du conseil d'administration de la Fondation nationale des sciences politiques[3]. En janvier 1975, il supervise une enquête à grande échelle sur le profil sociologique et les parcours de carrière des étudiants de Sciences Po[19].

Principaux mandats

[modifier | modifier le code]

Distinction

[modifier | modifier le code]

Un bâtiment du parc de la Villette et une place, à Paris, portent son nom, ainsi que la nouvelle gare routière de Saint-Quentin-en-Yvelines, ville nouvelle qui rend ainsi hommage à un de ses créateurs.

Son nom a également été donné au musée de la cathédrale d'Évry (Essonne) et à une allée de la forêt de Fontainebleau (il s'est opposé à un tracé de l'autoroute A6 qui aurait détruit des parcelles de ce secteur forestier).

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. « http://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/UD/FRAN_IR_001514/d_570 »
  2. « https://archives.sciencespo.fr/archive/egf/FR_751079802_580103/view:826 », sous le nom Fonds Paul Delouvrier et Jean Vaujour, DV, Département archives, DRIS, Sciences Po (consulté le )
  3. a b c d e f g et h Sébastien Laurent, Paul Delouvrier, un grand commis de l'État:, Presses de Sciences Po, (ISBN 978-2-7246-0964-6, DOI 10.3917/scpo.laure.2005.01, lire en ligne).
  4. a et b Loïc Vadelorge, « Paul Delouvrier (1914-1995) », dans Dictionnaire historique des inspecteurs des Finances 1801-2009 : Dictionnaire thématique et biographique, Institut de la gestion publique et du développement économique, coll. « Histoire économique et financière - XIXe-XXe », (ISBN 978-2-8218-3703-4, lire en ligne), p. 283–284.
  5. Alessandro Giacone, Paul Delouvrier, un demi-siècle au service de la France et de l'Europe, Descartes & Cie, , p. 211.
  6. a et b « Delouvrier Paul (1914-1995) ».
  7. Alessandro Giacone, Paul Delouvrier, un demi-siècle au service de la France et de l'Europe, Descartes & Cie, , p. 49.
  8. a et b (en) Wolfgang Saxon, « Paul Delouvrier, French Official In Paris and Algiers, Dies at 80 », The New York Times,‎ (lire en ligne).
  9. a et b Alessandro Giacone, Paul Delouvrier, un demi-siècle au service de la France et de l'Europe, Descartes & Cie, , « Jean Monnet et Paul Delouvrier : histoire d'une collaboration », p. 171-203.
  10. Étienne Mallet, « M. Paul Delouvrier », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  11. a b et c Jean-Claude Cavard, « Structures administratives et tentatives de planification », dans Annie Fourcaut (dir.), Un siècle de banlieue parisienne (1859-1964) guide de recherche, Ėditions L'Harmattan, , p. 165-188
  12. Paul Delouvrier, père de l'IAURP sur IAU îdF.
  13. Sabine Effosse, « Chapitre 4 - Paul Delouvrier et les villes nouvelles (1961-1969) », dans Sébastien Laurent (dir.), Paul Delouvrier, un grand commis de l'État. Paris, Presses de Sciences Po, , 75-86 p. (DOI 10.3917/scpo.laure.2005.01.0075, lire en ligne).
  14. a et b Franck Johannes, « Paul Delouvrier, le père des villes nouvelles, est mort », Libération,‎ (lire en ligne).
  15. Film documentaire en ligne de 2015, sur l'histoire du Val-de-Marne, réalisé à l'occasion de la parution du livre Val-de-Marne : Anthologie 1964-2014 ; avec la participation dans le film de Marie-Andrée Corcuff, directrice des archives départementales du Val-de-Marne.
  16. a et b Marie Scot, Sciences Po, le roman vrai, Sciences Po, les presses, (ISBN 978-2-7246-3915-5).
  17. Pierre Drouin, « La nomination du nouveau président d'E.D.F. M. Paul Delouvrier. Un féroce appétit du service public », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  18. a et b Michèle Champenois, « M. Serge Goldberg succède à M. Paul Delouvrier », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  19. Gérard Vincent et Anne-Marie Dethomas, Sciences po: Histoire d'une réussite, Plon (réédition numérique FeniXX), (ISBN 978-2-259-26077-0, lire en ligne).

Bibliographie

[modifier | modifier le code]

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]