Panthéon de Paris et art
Cet article traite des rapports entre le Panthéon de Paris et l'art.
Les représentations
[modifier | modifier le code]La position dominante du Panthéon, en haut de la montagne Sainte-Geneviève, comme sa forme originale ont su, dès sa construction, attirer l'œil d'artistes confirmés comme Vincent van Gogh, Marc Chagall ou celui des amateurs.
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Le Panthéon, par François Villeret — XIXe siècle
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1886-1888 : Vue de Paris avec le Panthéon et Notre-Dame, de Vincent van Gogh
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Le Panthéon au XVIIIe siècle
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La Seine vue du Louvre avec le Panthéon à l'horizon XVIIIe siècle
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Vue d'une terrasse du Luxembourg par James Abbott McNeill Whistler
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Vue de la place Edmond Rostand par Masato Fujisaki
Pendant les travaux de rénovation de la coupole de 2013 à 2015, une bâche recouvre l'immense échafaudage. Contrairement à d'autres chantiers, celle-ci ne servira pas de support publicitaire. Elle sera constellée de milliers de portraits d'anonymes, pris par JR dans un camion Photomaton. L'œuvre se poursuivra à l'intérieur de l'édifice. Pour ce choix, Philippe Belaval, président du Centre des monuments nationaux a déclaré :
« J'ai fait appel à JR car il me semble que sa démarche participative et humaniste fait écho aux valeurs portées par le Panthéon. Je ne souhaitais de toute manière pas afficher une marque de publicité sur un monument consacré à la République et dans lequel des hommes reposent[1]. »
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Le Panthéon de Paris décoré par JR pendant les travaux
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Sol du Panthéon de Paris décoré par JR
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Coupole intérieure du Panthéon de Paris décoré par JR
Le Panthéon est représenté sur la pièce de 100 francs Panthéon (1982-2001).
Littérature
[modifier | modifier le code]Victor Hugo, en 1831, écrira un hymne, dont ces quelques vers sont restés célèbres :
« Gloire à notre France éternelle !
Gloire à ceux qui sont morts pour elle !
Aux martyrs ! aux vaillants ! aux forts !
À ceux qu'enflamme leur exemple,
Qui veulent place dans le temple,
Et qui mourront comme ils sont /morts ! »
— Victor Hugo, Les chants du crépuscule, juillet 1831
auxquels Georges Fourest répond en 1909 [2] :
« Ce gâteau de Savoie ayant Hugo pour fève,
le Panthéon classique, est un morne tombeau ;
pour moi j'aimerais mieux (que le Dyable m'enlève !)
le gésier d'un vautour ou celui d'un corbeau ! »
Georges Brassens dans la chanson Le vieux Léon, 1958 dans l'album Le Pornographe
Extrait :
Y a tout à l'heure
Quinze ans d'malheur
Mon vieux Léon
Que tu es parti
Au paradis
D'l'accordéon
Parti bon train
Voir si l'bastrin-
gue et la java
Avaient gardé
Droit de cité
Chez Jéhovah
Quinze ans bientôt
Qu'musique au dos
Tu t'en allais
Mener le bal
A l'amicale
Des feux follets
En cet asile
Par saint' Cécile
Pardonne-nous
De n'avoir pas
Su faire cas
De ton biniou
C'est une erreur
Mais les joueurs
D'accordéon
Au grand jamais
On ne les met
Au Panthéon
Mon vieux, tu as dû
T'contener du
Champ de navets
Sans grandes pom-
pes et sans pompons
Et sans ave
Mais les copains
Suivaient l'sapin
Le coeur serré
En rigolant
Pour fair' semblant
De n'pas pleurer
Et dans nos cœurs
Pauvre joueur
D'accordéon
Il fait ma foi
Beaucoup moins froid
Qu'au Panthéon
...
Georges Brassens dans la chanson Supplique pour être enterré à la plage de Sète, 1966, dans l'album Supplique pour être enterré à la plage de Sète.
Extrait :
...
Pauvres rois, pharaons! Pauvre Napoléon !
Pauvres grands disparus gisant au Panthéon !
Pauvres cendres de conséquence !
Vous envierez un peu l'éternel estivant,
Qui fait du pédalo sur la vague en rêvant,
Qui passe sa mort en vacances...
Vous envierez un peu l'éternel estivant,
Qui fait du pédalo sur la vague en rêvant,
Qui passe sa mort en vacances.
Bernard Dimey dans la chanson Moi qu'écrit des chansons", 1979
Extrait :
Moi qu'écris des chansons depuis bientôt vingt berges
Comme d'autres s'amusent à faire des mots croisés
Cultivant le jardin où fleurit ma gamberge
Je tire mon chapeau à ceux qui sont passés
A ceux qui trimballaient au fond de leur musette
Des mots qui méritaient cent fois le Panthéon
Qu'on chantait dans les rues, histoire de faire la quête
Sur les places de Paris, à coups d'accordéons
...
Titres d'œuvres contenant le Panthéon
[modifier | modifier le code]- La concierge du Panthéon roman de Jacques Godbout paru en 1981
- Panthéon roman de Yann Moix paru en 2006.
- Zola au Panthéon, chanson de Théodore Botrel, 1908
Musique
[modifier | modifier le code]- Hymne du Panthéon : Grand Chœur à la gloire des martyrs de la liberté et de ses défenseurs, 1794, Luigi Cherubini sur un poème de Marie-Joseph Chénier[3].
Expositions
[modifier | modifier le code]Depuis peu le Panthéon sert de cadre à des expositions.
- Du au s'est tenue une exposition intitulée Mémoire du verre. On a pu y voir les copies grandeur nature de six vitraux des cathédrales de Sens, du Mans, de Poitiers, de Bourges, de Chartres et de Châteauroux. Ces copies provenaient du musée des Monuments français, où elles avaient été réalisées de 1939 à 1950 à la demande du conservateur Paul Deschamps. Voir le descriptif de l'exposition sur le site Culture.fr
- Du au est exposé, dans le chœur de l'ancienne église, l'œuvre de Gérard Garouste : Les saintes ellipses. Il s’agit d’une gigantesque corolle constituée de huit bâches peintes de 12 m de hauteur. Tels quels, les textes et les images qui y figurent paraissent abstraits. Mais par un phénomène d'anamorphose (procédé optique déformant l'image), ils reprennent leurs proportions normales si on les regarde dans les miroirs posés au sol.
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L'ancien cœur et les saintes ellipses de Gérard Garouste
- Du au Pierre Curie, l'homme, le scientifique : ludique et pédagogique, cette exposition, réalisée par le Centre des monuments nationaux (le Monum), est l'occasion de faire connaissance avec le célèbre scientifique, disparu il y a tout juste cent ans, ou de redécouvrir ce grand homme. Extrait du site de l'Institut Curie
- Du au , l’artiste brésilien, Ernesto Neto présente au Panthéon une installation monumentale intitulée Leviathan Thot. Du Léviathan, monstre du livre de Job auquel elle emprunte son nom, l'œuvre anthropomorphique présentée a les improbables yeux, le cerveau, la bouche, le cœur et les membres : c'est une énorme créature de tulle, contrebalancée par des masses de polystyrène, qui est accrochée sous la coupole.
- Du au , l’exposition "Marie Curie, une femme au Panthéon", présente sa vie et son œuvre à l'occasion du 150eme anniversaire de sa naissance. Le musée Curie et le Centre des monuments nationaux ont fourni un travail muséographique important. Sont ainsi présentés des prêts de la Bibliothèque nationale de France et de la famille, carnets de laboratoire, cahiers de note, journal intime, photographies, prix Nobel, lettres, objets personnels, instruments scientifiques, films de famille, coupures de presse, archives des Actualités cinématographiques. La visite pourra se poursuivre dans la crypte où repose Marie Curie puis près du Panthéon la visite du musée Curie, dont l'entrée est gratuite.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- In article du Figaro.fr [1]
- Georges Fourest, « Épitre falote et testamentaire pour régler l'ordre et la marche de mes funérailles », p. 133, in La Négresse blonde suivi de Le Géranium ovipare, Paris, Grasset, col. « Les Cahiers rouges », 2009, 250 p. (ISBN 978-2-246-56872-8)
- Sur [2], interprétation par la musique des gardiens de la Paix de Paris, dirigée par Désiré Dondeyne