Othman Benjelloun
Président-directeur général Bank of Africa | |
---|---|
Président O Capital Group |
Naissance | |
---|---|
Nationalité | |
Formation |
Lycée Georges-Clemenceau (baccalauréat) (jusqu'en ) École polytechnique fédérale de Lausanne (- |
Activités | |
Fratrie | |
Conjoint |
Leïla Mezian Benjelloun (en) (de à ) |
Parentèle |
Maréchal Mohamed Zahraoui Meziane (beau-père) Meriem Mazian (belle-sœur) |
Othmane Benjelloun (arabe : عثمان بنجلون), né en 1932 à Fès, est un banquier et homme d'affaires marocain. Il est principalement connu comme patron de la Bank of Africa.
À travers ses deux holdings Financecom et HBM, réunies en une structure globale, O Capital[1], il est présent dans la finance (RMA Watanya, BMCE Bank), le tourisme (Risma, Aman Resort's), l'immobilier (Argan Capital) les médias (Soread 2M[2], Medi 1 TV[2]), les télécom (Orange Maroc [3]), le consulting (Valyans[4]), le transport (CTM [3], Air Arabia) et l'agriculture (BioBeef, Ranch Adarouch).
En 2019, Othman Benjelloun est le deuxième homme le plus riche au Maroc, et le quinzième d’Afrique d'après le magazine Forbes, avec une fortune estimée à plus de 1,3 milliard de dollars.
Biographie
[modifier | modifier le code]Origines et famille
[modifier | modifier le code]Othman Benjelloun est le fils de Haj Abbas Benjelloun, un très riche Fassi qui a fait fortune dans l'import-export avec Manchester, puis qui a continué ses affaires lors du protectorat français.
Othman Benjelloun est envoyé en France pour poursuivre ses études. Il obtient son baccalauréat au lycée Georges-Clemenceau de Nantes. Après des études d'ingénierie en Suisse à l'École polytechnique fédérale de Lausanne, il retourne au Maroc en 1959[5],[6].
Sa femme est Leila Mezian Benjelloun. C'est la fille du maréchal Meziane. Ophtalmologiste, diplômée de l'université de Barcelone, elle travaille pendant plusieurs années dans le secteur public[7].
Parcours
[modifier | modifier le code]Othman Benjelloun revient au Maroc en 1959. Il rejoint son frère aîné, Omar Benjelloun, qui a diversifié les avoirs familiaux en investissant dans la sidérurgie, l'aluminium, le montage automobile.
Pendant les années 1960 et 1970, ils tissent un vaste réseau d’alliances internationales avec de grand groupes mondiaux comme Volvo, General Motors, Goodyear et surtout Westinghouse
Cette dernière alliance entraîne une forte croissance de son activité pendant les années 1980.
En 1988, il rachète la Royale Marocaine d'Assurances (RMA), une compagnie fondée en 1949 par dix nationalistes, dont son père.
En 1992, Othman Benjelloun et Abdelaziz Alami, patron de la Banque Commerciale du Maroc (BCM) aident Adil Douiri et Amyn Alami à fonder la banque d'affaires CFG. Le journal l'Express souligne que le monde de la finance marocaine connait une surreprésentation des fassis[8].
En 1995, et grâce aux fonds de la RMA, il profite du programme de privatisation entamé par le Maroc pour lancer une opération d'achat sur la Banque Marocaine pour le Commerce Extérieur. Comme offre concurrente, un trio est mené par Abdellatif Jouahri, Miloud Chaâbi et le fonds souverain libyen[9]. C'est cependant l'offre de Othman Benjelloun qui l'emportera[9]. Quelques mois plus tard, il est élu président du Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM), le lobby des banques marocaines.
Après le rachat de la BMCE, en 1995, Othman Benjelloun s'entoure d'une équipe de jeunes loups pour concrétiser les ambitions de son groupe bancaire. Parmi eux, on compte Hassan Bouhemou, Driss Bencheikh, Hassan Boulknadel, Zouheir Bensaid, Amine Bouabid ou Saâd Bendidi. Plusieurs occuperont des fonctions importantes dans l'économie marocaine par la suite.
Sous sa direction, la BMCE Bank développe des alliances avec des établissements financiers internationaux comme le japonais Nomura et l’allemand Commerzbank.
En 1998, il rachète une autre compagnie d'assurances Al Wataniya pour 300 millions €.
En 1999, il s'associe à Telefonica et Portugal Telecom et acquiert la deuxième licence de téléphonie mobile au Maroc pour un milliard d'euros, et crée ainsi Meditelecom. Par la suite, il rachète des paquets d'actions de la holding marocaine SNI.
La même année, il se lance dans l'élevage et rachète le Ranch Adarouch, près de Azrou[3]. Étalé sur des milliers d'hectares, c'est un des plus grands ranchs d'Afrique.
En 2001, probablement sur demande des autorités[10], il injecte entre des dizaines de millions de dirhams dans le journal Le Matin du Sahara. Ce journal, réputé porte-voix de l’État, était alors en très grande difficulté financière en raison de sa gestion[11].
En 2004, Othman Benjelloun fusionne ses deux compagnies d'assurances, RMA et Al Watanya pour former RMA Watanya.
Il s'oriente davantage vers l'étranger, en rachetant 35 % de Bank of Africa, troisième groupe bancaire de l’Union économique et monétaire ouest-africaine. En 2007, il lance MediCapital Bank, un établissement financier au cœur de Londres. Il constitue un conseil d’administration auquel participe Peter Cooke, inventeur du ratio du même nom.
En 2006, en partenariat avec Moncef Belkhyat, il a tenté de se lancer dans la petite distribution via les épiceries Hanouty[12].
Le projet cependant tournera mal. De nombreux franchisés Hanouty portent plainte et tentent de manifester devant le siège de la BMCE[13].
L'enseigne Hanouty ferme ses portes en 2012[14].
En 2019, Othman Benjelloun est la deuxième fortune du Maroc et la quinzième d’Afrique d'après le magazine Forbes, avec une fortune estimée à plus de 1,9 milliard de dollars[15].
Passionné d'architecture, Othman Benjelloun est derrière la construction à Salé de la plus grande tour du Maroc. Le projet est lancé par l'entreprise O’Tower, détenue à 48% par Bank of Africa. La tour, originellement prévue à Casablanca, est construite sous la forme d'une fusée spatiale et d'une rampe de lancement [16].
Titres
[modifier | modifier le code]Finance
[modifier | modifier le code]- Président du Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM), le lobby officiel des banques marocaines.
- Il a été Président de l’Union des banques du Maghreb (UBM)
Décorations
[modifier | modifier le code]- Titulaire de l'ordre du Ouissam alaouite
- Officier de l'ordre du Trône[17]
- Commandeur de l'ordre royal de l'Étoile polaire de Suède[17]
- Commandeur de l’ordre national du Lion du Sénégal[17]
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Mariem Tabih, « Le groupe Benjelloun devient O Capital Group », sur Le Matin,
- « Othmane Benjelloun - RSF », sur Media Ownership Monitor
- Mehdi Michbal, « Othman Benjelloun explique la restructuration de sa holding », sur Medias24,
- Mehdi Ouazzani, « Othman Benjelloun, l’UM6P et V-Holding prennent le contrôle de Valyans Consulting », sur Challenge,
- Mehdi Michbal, « L’infatigable Othman Benjelloun », sur Telquel (consulté le )
- Jamal Chibli, « Othman Benjelloun, le fabuleux destin », sur Quid.ma, (consulté le )
- Fadwa Islah, « Maroc : avec qui le milliardaire Othman Benjelloun gère-t-il son empire ? », sur Jeune Afrique, (consulté le )
- Dominique Lagarde, Souleiman Bencheikh et Myriem Khrouz, « Les grandes familles du Maroc », sur l'Express,
- Ghassan Waïl El Karmouni, « Dans l’attente d’un partenaire métier », sur Économie et Entreprises,
- STEPHEN SMITH ET JEAN-PIERRE TUQUOI, « La presse marocaine est confrontée à un jeu politique de plus en plus complexe. », sur Le Monde,
- « Le quotidien marocain "Le Matin du Sahara" va changer de propriétaire », sur Le Monde,
- Atika Haimoud, « «Hanouty» à Casablanca », sur Aujourd'hui le Maroc,
- « Hanouty, l'épicerie de tous les soucis », sur Le Temps,
- « Le groupe Benjelloun ferme l’enseigne Hanouty qui a englouti plus de 250 MDH », sur La Vie Eco, 11 sep, 2012
- « Les 50 Africains les plus influents – 22. Othman Benjelloun », sur JeuneAfrique.com, (consulté le )
- « La maquette du futur siège dévoilée », sur Le Matin,
- « CV des dirigeants de BMCE Bank », sur AMMC (consulté le )
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- « Les 50 personnalités qui font le Maroc : Othman Benjelloun. 79 ans, PDG de BMCE et de FinanceCom », Jeune Afrique, no 2545-2546, du 18 au , p. 40.