Ormosia coccinea
Selon Tropicos (09 juin 2022)[2]
- Ormosia subsimplex Spruce ex Benth.
- Robinia coccinea Aubl. - Basionyme
- Ormosia coccinea var. coccinea
- Robinia coccinea Aubl. - Basionyme
Ormosia coccinea est une espèce néotropicale d'arbres de la famille des Fabaceae. Il s'agit de l'espèce type du genre est Ormosia Jacks..
Le nom « Ormosia » provient du grec ὅρμος hórmos signifiant « collier », en référence aux graines noires et rouges chatoyantes (toxiques) employées en perlerie[4].
Il est connu en Guyane sous les noms de Panacoco (Créole, Panacoco désigne en Guyane les lianes et arbres à graines rouges et noires : Ormosia spp[5]., Abrus precatorius, Rhynchosia phasaeolides), Neko[4], Agui (Nenge tongo)[6], Panakoko, Agi (Paramaka) Anakoko (Kali'na), Wanako kamwi (Palikur), Onokeu (Wayãpi), Barakaro (Arawak), Tento (Portugais du Brésil), Kokrikri, Hoogbos kokriki (Sranan tongo), Lucky seed, Barako (Guyana)[7],[8].
Ailleurs, on l'appelle Gateado, Macure, Palo macure, Peonía, Peonío, Pionilla, Pionina, Tento, Too’o (Yanomami), Ya’u balé au Venezuela[9], Canonnier, Gran savonèt, Kanonyè aux Antilles[4], Lucky seed, Jumbie beans (Créole du Guyana), Barakaro (Arawak), Anakoko (big type) (Caribe) au Guyana[10], Huayruro au Pérou[11], Jumby bean, Red horse, Eye bean en Anglais[4].
Description
[modifier | modifier le code]Ormosia coccinea est un grand arbuste ou un arbre petit à grand, haut de 20 à 30 m. Son bois léger à mi-lourd (densité : 0,48 à 0,77), est de couleur brun clair rosé ou cuivré, à grain moyen à grossier, plus ou moins ramagé[12].
Les feuilles sont alternes, composées, imparipennées à 7-11(14) folioles de forme ovale, oblongue, elliptique à obovale, courtement acuminées, obtuses, rétuses à émarginées à l'apex, coriaces-rigides, glabres, luisantes rugueuses sur le dessus, glabres ou finement pubescentes en-dessous, long de 7-12 cm pour 3-6 cm de large. Les nervures médiane et secondaires (espacées de 3–10 mm) sont profondément imprimées au-dessus, fortement saillantes en-dessous.
L'inflorescence est une panicule tomenteuse de couleur jaune-brun à rouille. Les bractées et bractéoles sont petites, subulées. Les pédicelles sont longs de ± 4 mm.
Les fleurs sont de couleur violet foncé. Le calice est tomenteux à l'extérieur, long de 6 à 8 mm. L'étendard est réfléchi, campanulé, bicalle au-dessus de l'onglet, avec un limbe long de (6)8-10 mm pour 10-12 mm de large. L'ovaire est subsessile, tomenteux.
Le fruit est une gousse glabre, plus ou moins ligneuse, déhiscente le long de la suture ventrale, longue de 30 à 45 mm pour (15)20 à 25 mm de large et 13-30 mm d'épaisseur, de forme obliquement déprimée-subglobuleuse (à base obliquement atténuée sur environ 5 mm, et à bec droit, aigu, obliquement acuminé sur 1-7 mm), de couleur brun foncé à rouge vif, luisante, contenant généralement 1 graine, à valves épaisses charnues-coriaces (péricarpe épais, quelque peu resserré entre les graines si 2 graines). Il contient 1(-2) graines dures, déprimées-globuleuses, de 10-12 x 10-12 x 8 mm, de couleur rouge avec une grande tache noire. Les cotylédons sont transversaux[13],[8],[14],[9],[10].
Répartition
[modifier | modifier le code]Ormosia coccinea est présent en Colombie, au Venezuela (Bolívar, Amazonas, Apure, Monagas), dans les Guyanes[8] (Guyana, Suriname, Guyane), en Équateur, au Pérou, au Brésil[9] (Amazonas, Pará[13]).
Écologie
[modifier | modifier le code]Ormosia coccinea est un arbre[8] des lisières forestières, des bosquets de savane, et des savanes arbustives sur sable blanc, 50–200 m d'altitude au Venezuela[9], occasionnel dans les forêts mixtes et marécageuse au Guyana[10].
Il fleurit en Guyane en fin de saison sèche et fructifie drant la saison des pluies suivante. Ses gaines sont disséminées par les oiseaux (ornithochorie)[7].
Ormosia coccinea a été étudié sous divers aspects :
- la tension de gonflement des fibres et du parenchyme dans son bois[15],
- les caractéristiques macroscopiques et microscopiques de son bois[16],
- les effets de différentes fertilisations du sols[17], sa biomasse foliaire[18], les macroinvertébrés du sol dans la nécromasse[19], l'entomofaune du sols[20], les dommages causés par les insectes xylophages[21], la décomposition de sa litière fine[22],[23], ou son rôle dans la séquestration du carbone dans des plantations d’Ormosia coccinea au Pérou[24],
- le traitement pour favoriser la germination régulière et rapide de ses graines[25],
- etc.
Utilisation
[modifier | modifier le code]Les graines d’Ormosia coccinea sont très utilisées dans le bassin amazonien pour l'artisanat amérindien (ex : Wayanas) : colliers, bracelets et autres bijoux[4]... Au Guyana, elles sont utilisées chez les enfants Arawak pour jouer et parfois pour leur apprendre à compter. Elles servent de perles ou sont conservées sur soi comme porte-bonheur[10].
Le bois est utilisé localement pour fabriquer des planches[10] ou du parquet[26].
Au Guyana, l'écorce pilée est utilisée en bain de vapeur contre la fièvre[10].
Les graines sont réputées toxiques[7].
Ormosia coccinea présente des propriétés cicatrisantes sur le rat[27], et entre, associé à Ananas comosus, dans la composition d'une crème cicatrisante[28].
La sciure de bois d’Ormosia coccinea sert à fabriquer des briques écologiques à base de plastiques PET[11].
L'extrait méthanolique d’Ormosia coccinea présente des propriétés anti-inflammatoires et analgésiques[29],[30].
L'extrait d’Ormosia coccinea a montré des propriétés antimicrobiennes marquées à 250 µg/mL sur Klebsiella pneumoniae et Staphylococcus aureus[31].
Protologue
[modifier | modifier le code]En 1775, le botaniste Aublet propose le protologue suivant pour Robinia coccinea Aubl., 1775 (synonyme d’Ormosia coccinea (Aubl.) Jacks., 1811) :
« 3. ROBINIA (coccinea) fructu coccinea; nigrâ maculâ notato: Pſeudo-acacia ingens fructu coccineo, nigrâ maculâ notato. Plum, Cat. 19. Mſſ. t. 7. tab. 145[32], citée par Aublet dans son protologue.Le PETIT PANACOCO des habitans de la Guiane.
Cet arbre ſe trouve auſſi dans les forêts qu'on traverſe pour aller à l'habitation de Pitrebot à l'Iſle de France. »
— Fusée-Aublet, 1775[33].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (la) George Jackson, « XVI. Account of Ormosia, a new Genus of Decandrous Plants belonging to the Natural Order of he guminosæ », Transactions of the Linnean Society of London, vol. 10, , p. 360 (lire en ligne)
- Tropicos.org. Missouri Botanical Garden., consulté le 09 juin 2022
- GBIF Secretariat. GBIF Backbone Taxonomy. Checklist dataset https://doi.org/10.15468/39omei accessed via GBIF.org, consulté le 09 juin 2022
- Nathalie Vidal, Le grand livre des ÉTONNANTES GRAINES : entre Nature et Cultures, Orphie, , 200 p. (ISBN 978-2-87763-639-1), p. 116-117
- Pierre Grenand, Christian Moretti, Henri Jacquemin et Marie-Françoise Prévost, Pharmacopées traditionnelles en Guyane : Créoles. Wayãpi, Palikur, Paris, IRD Editions, , 663 p. (ISBN 978-2-7099-1545-8, lire en ligne), p. 537
- Marie Fleury, "BUSI-NENGE" - LES HOMMES-FORÊT : Essai d'etnobotanique chez les Alukus (Boni) en Guyane Française, université de Paris 6, coll. « thèse de doctorat », (lire en ligne)
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- (es) Héctor Alexander VÍLCHEZ CÁCEDA, Miguel Angel INOCENTE CAMONES et Oscar Bernuy FLORES LÓPEZ, « Actividad cicatrizante de seis extractos hidroalcohólicos de plantas en heridas incisas de Rattus norvegicus albinus » [« Healing activity of six hydroalcoholic extracts of plants in incised wounds of Rattus norvegicus albinus »], Revista Cubana de Medicina Militar, vol. 49, no 1, , p. 86-100 (lire en ligne)
- (es) Milagro Patricia VARGAS HUYHUA, « Efecto cicatrizante de una crema de extracto hidroalcohólico de tallos de huairuro ormosia coccinea (aubl.) jacks, y de pulpa de piña ananas comosus (l.) merr. en ratones albinos », Tesis - UNIVERSIDAD INCA GARCILASO DE LA VEGA, (lire en ligne)
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- (es) Miguel Angel DÍAZ CASTILLO, « Evaluación de la actividad analgésica y antiinflamatoria de los extractos metanólicos de Ormosia coccinea (Aubl) jacks y Macrolobium pittieri (Rose) Schery », Thèse de doctorat. Universidad de Panamá. Vicerrectoria de Investigación y Postgrado, (lire en ligne)
- (es) Leandra GÓMEZ LEIJA, Carmen ESPINO CASTILLERO, Estela GUERRERO DE LEÓN, Juan Morán Pinzón, José Luis López Pérez, Gisela Montenegro Navarro, Dionisio Olmedo Agudo et Mahabir Prashad Gupta, « Cribado de la actividad antimicrobiana de plantas panameñas de la familia Fabaceae », Revista Médica de la Universidad de Costa Rica, vol. 8, no 2, , p. 11-23 (DOI 10.15517/rmu.v8i2.19617, lire en ligne)
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- Jean Baptiste Christian Fusée-Aublet, HISTOIRE DES PLANTES DE LA GUIANE FRANÇOISE, rangées suivant la méthode sexuelle, avec plusieurs mémoires sur les différents objets intéreſſants, relatifs à la culture & au commerce de la Guiane françoiſe, & une Notice des plantes de l'Iſle de France. volume II, Londres et Paris, P.-F. Didot jeune, Librairie de la Faculté de Médecine, quai des Augustins, , 867 p. (lire en ligne), p. 773
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- (en) Référence JSTOR Plants : Ormosia coccinea (consulté le )
- (en) Référence Catalogue of Life : Ormosia coccinea (Aubl.) Jacks. (consulté le )
- (en) Référence GRIN : espèce Ormosia coccinea (Aubl.) Jacks. (consulté le )
- (en) Référence NCBI : Ormosia coccinea (taxons inclus) (consulté le )
- (en) Référence The Plant List : Ormosia coccinea (Aubl.) Jacks. (source : The International Legume Database and Information Service ou ILDIS) (consulté le )
- (en) Référence Tropicos : Ormosia coccinea (Aubl.) Jacks. ( liste sous-taxons) (consulté le )
- (fr en) Référence GBIF : Ormosia coccinea (Aubl.) Jacks. (consulté le )
- (fr) Référence INPN : Ormosia coccinea (Aubl.) Jacks., 1823 (TAXREF) (consulté le )
- (en) Référence IPNI : Ormosia coccinea (Aubl.) Jacks. (consulté le )
- (en) Référence POWO : Ormosia coccinea (Aubl.) Jacks. (consulté le )
- (en) Référence UICN : espèce Ormosia coccinea (Aubl.) Jacks.
- (en) Référence World Flora Online (WFO) : Ormosia coccinea (Aubl.) Jacks. ( descriptions) (consulté le )
- « Ormosia coccinea (panacoco) », sur La chaussette rouge, (consulté le )