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Olivier Guichard

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Olivier Guichard
Illustration.
Olivier Guichard en 1973.
Fonctions
Président du conseil régional des
Pays de la Loire

(23 ans, 9 mois et 20 jours)
Réélection mars 1986 et mars 1992
Prédécesseur Vincent Ansquer
Successeur François Fillon
Ministre d'État
Garde des Sceaux, ministre de la Justice

(7 mois et 2 jours)
Président Valéry Giscard d'Estaing
Premier ministre Raymond Barre
Gouvernement Barre I
Prédécesseur Jean Lecanuet
Successeur Alain Peyrefitte
Ministre d'État
Ministre de l'Aménagement du Territoire, de l'Équipement et des Transports

(1 an, 10 mois et 21 jours)
Président Georges Pompidou
Premier ministre Pierre Messmer
Gouvernement Messmer I, II et III
Prédécesseur André Bettencourt (Aménagement du territoire)
Albin Chalandon (Équipement)
Successeur Jean Lecanuet (Aménagement du territoire, indirectement)
Robert Galley (Équipement)
Yves Guéna (Transports)
Maire de La Baule-Escoublac

(24 ans, 2 mois et 28 jours)
Élection 1971
Réélection 1977, 1983, 1989
Prédécesseur René Dubois
Successeur Yves Métaireau
Ministre de l'Éducation nationale

(3 ans et 13 jours)
Président Georges Pompidou
Premier ministre Jacques Chaban-Delmas
Gouvernement Chaban-Delmas
Prédécesseur Edgar Faure
Successeur Joseph Fontanet
Ministre du Plan et de l'Aménagement
du Territoire

(1 an et 20 jours)
Président Charles de Gaulle
Alain Poher (intérim)
Premier ministre Georges Pompidou
Maurice Couve de Murville
Gouvernement Pompidou IV
Couve de Murville
Prédécesseur Edgar Faure (indirectement)
Successeur Jean Lecanuet (indirectement)
Député français

(8 ans, 9 mois et 29 jours)
Élection 12 juin 1988
Réélection 28 mars 1993
Circonscription 7e de Loire-Atlantique
Législature IVe et Xe (Cinquième République)
Groupe politique RPR
Prédécesseur Proportionnelle par département
Successeur René Leroux

(2 ans, 1 mois et 12 jours)
Élection 16 mars 1986
Circonscription Loire-Atlantique
Législature VIIIe (Cinquième République)
Groupe politique RPR

(7 ans, 11 mois et 29 jours)
Élection 12 mars 1978
Réélection 14 juin 1981
Circonscription 7e de Loire-Atlantique
Législature VIe et VIIe (Cinquième République)
Groupe politique RPR
Prédécesseur Michel Rabreau
Successeur Proportionnelle par département

(1 an, 11 mois et 29 jours)
Élection 4 mars 1973
Circonscription 7e de Loire-Atlantique
Législature Ve (Cinquième République)
Groupe politique UDR
Prédécesseur Michel Rabreau
Successeur Michel Rabreau

(1 mois et 3 jours)
Élection 4 mars 1973
Circonscription 7e de Loire-Atlantique
Législature Ve (Cinquième République)
Groupe politique UDR
Prédécesseur Michel Rabreau
Successeur Michel Rabreau

(1 mois et 1 jour)
Élection 30 juin 1968
Circonscription 7e de Loire-Atlantique
Législature IVe (Cinquième République)
Groupe politique UDR
Prédécesseur Pierre Litoux
Successeur Michel Rabreau

(1 mois et 4 jours)
Élection 12 mars 1967
Circonscription 7e de Loire-Atlantique
Législature IIIe (Cinquième République)
Groupe politique UD-Ve
Prédécesseur Pierre Litoux
Successeur Pierre Litoux
Biographie
Nom de naissance Olivier Marie Maurice Louis Guichard
Date de naissance
Lieu de naissance Néac, Gironde (France)
Date de décès (à 83 ans)
Lieu de décès Paris 8e (France)
Parti politique UD-Ve (1967-1968)
UDR (1968-1976)
RPR (1976-1998)
Conjoint Daisy de Galard (1990-2004)
Diplômé de Université de Paris

Olivier Guichard, né le à Néac (Gironde) et mort le à Paris, est un homme politique français.

« Baron du gaullisme », il est plusieurs fois ministre sous les présidences de Charles de Gaulle, Georges Pompidou et Valéry Giscard d'Estaing (devenant à cette époque « numéro deux du gouvernement ») et, des années 1970 à 1990, est pendant plus de vingt ans président du conseil régional des Pays de la Loire et maire de La Baule.

Jeunesse et études

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Descendant de Louis Guichard (1772-1837), chevalier de l'Empire puis créé baron (titre inachevé)[1], il est le petit-fils de l'homme politique de Gironde Joseph Brisson[2] (1857-1942) et le fils de Louis Guichard, capitaine de corvette et directeur du cabinet de l'amiral Darlan[3] sous le régime de Vichy, de février 1941 à novembre 1942.

Olivier Guichard est élève au lycée Condorcet. Après le baccalauréat il poursuit ses études à l'université de Paris, où il obtient une licence de lettres et une licence de droit[4]. Il est également diplômé de l'École libre des sciences politiques[5].

À la Libération il s'engage volontairement, à 24 ans, dans l'armée française[6]. Il poursuit la guerre jusqu'à la défaite de l'Allemagne. N'étant pas admis à l'École nationale d'administration, il entame une thèse sur Prosper Mérimée[4].

Parcours politique

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Dès 1947 il rejoint le mouvement gaulliste. De 1951 à 1958 il est le chef de cabinet du général de Gaulle pendant la « traversée du désert » de ce dernier[3].

Il devient député de la Loire-Atlantique à l'issue des élections législatives de 1967[3].

En 1968 il est ministre du Plan et de l'Aménagement du Territoire dans les gouvernements de Georges Pompidou puis de Maurice Couve de Murville. Il prépare à son début le référendum de 1969 sur la régionalisation et la réforme du Sénat, projet repris et développé par le ministre Jean-Marcel Jeanneney et dont le refus par le peuple provoquera la démission de de Gaulle de la présidence de la République.

De 1969 à 1972 il est ministre de l'Éducation nationale dans le gouvernement de Jacques Chaban-Delmas. Il est notamment à l'origine de la création de l'université de technologie de Compiègne. Dès son arrivée au ministère, il rétablit le latin dès la classe de cinquième et la notation sur 20 dans les classes d'examen[7].

Il devient ministre de l'Équipement et de l'Aménagement du Territoire dans les deux gouvernements de Pierre Messmer, de 1972 à 1974. Il y favorise le développement des autoroutes concédées et la création de la zone industrielle de Fos-sur-Mer. Parallèlement, il impose un coup d'arrêt en 1973 à la construction des grands ensembles des années 1960 par une circulaire[8], la circulaire Guichard. Olivier Guichard avait auparavant fait un grand discours de politique urbaine à l'Assemblée nationale, où il avait expliqué pourquoi il fallait arrêter de construire des grands ensembles[9]. La circulaire Guichard de mars 1973 arrête huit opérations gigantesques qui étaient en train d'être construites, et interdit de construire par la suite des grands ensembles trop importants, disproportionnés par rapport à la population de la ville dans laquelle ils sont construits[9].

Olivier Guichard est ministre de la Justice dans le gouvernement de Raymond Barre en 1976.

Membre du RPR, il fait partie de ceux que l'on appelle les « barons du gaullisme »[3]. Son nom avait été évoqué à plusieurs reprises pour Matignon (cf. infra).

Débats et controverses

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Ministre de l'Aménagement du Territoire, il s'est vu reprocher d'avoir trop fortement favorisé l'aménagement routier aux dépens des transports collectifs. Il aurait également préféré la construction du canal Rhin-Rhône à celle de la ligne à grande vitesse Paris-Lyon, financée par emprunt par la seule capacité financière de la SNCF.

Aux yeux de ses détracteurs, la politique d'aménagement qu'il mena en qualité de président de la région Pays de la Loire a surtout profité à la zone touristique de La Baule, dont il était maire, mais au prix de la destruction des villas de front de mer.

Sa carrière donne le sentiment, au plan national en tout cas, d'une succession d'occasions manquées : soutien sans faille à Jacques Chaban-Delmas en 1974 contre Jacques Chirac, « premier-ministrable » en 1972 pour finalement assister à la désignation de Pierre Messmer, impuissance à ramener le RPR dans le giron présidentiel giscardien en 1976 alors qu'il est entré au gouvernement en partie pour cette raison.

Dans ses mémoires la journaliste Catherine Nay explique qu'il fut longtemps privé par le général de Gaulle d'un poste ministériel à cause du veto d'Yvonne de Gaulle. Celle-ci n'appréciait pas la vie privée mouvementée d'Olivier Guichard, qu'elle qualifiait de « noceur ». Il fut en revanche nommé ministre par Georges Pompidou, dont il était proche. Mais, toujours selon Catherine Nay, une brouille entre les deux l'écarta de Matignon pour qui il était favori en 1973.

Vie personnelle

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Sa première épouse, Suzanne Vincent, qu'il a rencontrée dans la Résistance, est décédée en 1982[10]. Veuf, il épousa en secondes noces le la journaliste Daisy de Galard (1929-2007), née de Gourcuff.

Il est le père de l'éditrice Malcy Guichard-Ozannat (éditrice de Jean d'Ormesson entre autres), de Constance (épouse de Ladislas Poniatowski)[3] et d'Aline (épouse de Paul Goldschmidt, homme d'affaires et vigneron)[11].

Il était le cousin de Jean de Brem, journaliste et militant de l'OAS, qui fut abattu par la police en [12].

Il meurt le dans le 8e arrondissement de Paris[13], et est inhumé en Gironde.

Mandats politiques

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  • Aménager la France, 1965
  • L'Éducation nouvelle, 1970
  • Vivre ensemble, 1976 : rapport Guichard préfigurant les lois de décentralisation de 1982-1983
  • Un chemin tranquille, 1975
  • Mon Général, 1980
  • Du particulier au général, 1999
  • Vingt ans en 40 Fayard, 1999
  • « Une société unie n'est pas une société sans différences, mais une société sans frontières intérieures. » (Un chemin tranquille).
  • « On ne se méfie jamais assez de son passé. » (interview parue dans Nouvel Ouest - mars 2000).

Bibliographie

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  • Maurice Grassin, Olivier Guichard, éd. Siloë, 1996, 280 p.
  • Clémence Cardon-Quint, « La révolution managériale oubliée d'Olivier Guichard (1969-1972) », in Véronique Castagnet-Lars, Caroline Barrera, Décider en éducation. Entre normes institutionnelles et pratiques des acteurs du XVe siècle à nos jours, Presses universitaires du Septentrion, Villeneuve-d'Ascq, 2019, pp. 201-216 ⟨hal-02298687⟩.
  • Frédéric Fogacci, Gilles Le Béguec, Olivier Guichard, Nouveau Monde éditions, 2018, 238 p. (ISBN 978-2-36942-637-0)

Décorations

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Dans la fiction

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Dans la mini-série De Gaulle, l'éclat et le secret (2020), son rôle est interprété par Stéphane Jobert.

Notes et références

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  1. Mais les lettres patentes ne lui furent pas délivrées ; ses descendants usèrent néanmoins indûment du titre après leur aïeul. Cf. Éric Chiaradia, L'Entourage du général de Gaulle : juin 58-avril 69, éditions Publibook, 2011.
  2. Sylvie Guillaume et Bernard Lachaise (Université Bordeaux-Montaigne. Centre aquitain de recherches en histoire contemporaine), Dictionnaire des parlementaires d'Aquitaine sous la Troisième République, Talence, Presses Universitaires de Bordeaux, , br, couv. ill.; 624, 24 cm (ISBN 2-86781-231-3 et 9782867812316, OCLC 468077217, BNF 37035405, SUDOC 045199868, présentation en ligne, lire en ligne), p. 168 et 169 (consulté le 30 avril 2018).
  3. a b c d et e Étienne de Montety, « Constance Guichard-Poniatowski : Je t'aime moi non plus », Le Figaro,‎ , p. 13 (lire en ligne).
  4. a et b Collectif, Olivier Guichard, Nouveau Monde Editions, (ISBN 978-2-36942-638-7, lire en ligne).
  5. Maurice Grassin, Olivier Guichard, (ISBN 978-2-402-30807-6, lire en ligne).
  6. (en) France Ambassade (U S. ) Service de presse et d'information, Press Release, Le Service., (lire en ligne).
  7. Philippe Deubel, Jean-Marc Huart, Marc Montoussé et Didier Vin-Datiche, 100 fiches pour comprendre le système éducatif, Éditions Bréal, (ISBN 978-2-7495-0744-6, lire en ligne).
  8. Le Monde, 12 mai 1973.
  9. a et b « Filmer les grands ensembles », documentaire en ligne sur les représentations audiovisuelles des grands-ensembles, CHS (CNRS / Paris1), 2015.
  10. (en) The New-York Times.
  11. Notice Who's Who.
  12. Dominique Venner, Guide de la politique, Balland, 1972, p. 192
  13. Insee, « Extrait de l'acte de décès d'Olivier Marie Maurice Louis Guichard », sur MatchID.
  14. Association Georges Pompidou
  15. https://www.quirinale.it/onorificenze/ricerca

Liens externes

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