Nickel (service de paiement)
Nickel | |
Logo de Nickel. | |
Création | |
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Fondateurs | Ryad Boulanouar, Hugues Le Bret, Michel Calmo, Pierre de Perthuis |
Forme juridique | Société par actions simplifiée[1] |
Slogan | « Le compte pour tous » |
Siège social | Charenton-le-Pont France |
Direction | Thomas Courtois (président) Marie Degrand-Guillaud (directrice déléguée) Hugues Le Bret (président du comité de surveillance) |
Actionnaires | BNP Paribas (95 %), Confédération des buralistes (5 %) |
Activité | Autres intermédiations monétaires |
Produits | Compte courant, Services financiers |
Société mère | BNP Paribas |
Sociétés sœurs | Hello bank!, Floa bank |
SIREN | 753886092 |
TVA européenne | FR80753886092[2] |
Site web | nickel.eu |
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Code banque (BIC) | FPELFR21XXX |
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Code établissement (IBAN) | 16598 |
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Nickel (anciennement Compte Nickel) est une marque commerciale développée par la société Financière de Paiements Électroniques.
Elle se présente comme un service bancaire alternatif français ouvert à toute personne physique à partir de douze ans ou plus, sans condition de revenus et sans possibilité de découvert ni de crédit. Le service est créé en 2014 par l'établissement de paiement la Financière des Paiements Électroniques, avec comme cofondateurs et développeurs l'ingénieur en électronique Ryad Boulanouar[3] et le financier Hugues Le Bret[4]. Ce service bancaire est un moyen alternatif du compte bancaire.
C'est le premier compte utilisant une borne d'inscription chez un buraliste[5] qui s'enregistre avec une pièce d'identité justifiant également la nationalité du souscripteur, ainsi qu'un numéro de téléphone mobile. Ce compte est actif immédiatement et s'ouvre en 5 minutes. À l'ouverture du compte, le client obtient un RIB et une carte bancaire MasterCard avec son code, pour la somme de 20 euros (frais annuels). À cela s'ajoutent des frais pour les retraits d’espèces.
Elle a le statut d'établissement de paiement et ne peut donc pas être qualifiée de « banque » (cf. établissement de crédit) au sens légal en France et en Union Européenne[6].
En 2017, BNP Paribas annonce qu'elle rachète 95 % des actions de la Financière des paiements électroniques, l'établissement mère de Compte-Nickel. La Confédération des buralistes reste actionnaire à hauteur de 5 %.
À la date du , le service compte 1 762 000 clients[7],[8].[réf. nécessaire]. En janvier 2023, Nickel annonce avoir franchi la barre symbolique des 3 millions de clients en France[9].
Historique
[modifier | modifier le code]Création
[modifier | modifier le code]Le , l'établissement de paiement la Financière des paiements électroniques (FPE, crée en par Ryad Boulanouar, Hugues Le Bret, Pierre de Perthuis et Michel Calmo), associée à la Confédération des buralistes français, lance auprès du grand public le « Compte-Nickel », un compte de paiement à bas coût simplifié, disponible dans les bureaux de tabac, sans condition de dépôt ni de revenus[4]. Ce service bancaire alternatif est lancé avec succès chez une soixantaine de buralistes après avoir été testé depuis chez trois buralistes franciliens[4],[10].
L’objectif de la FPE est « d’équiper vingt nouveaux buralistes chaque semaine à partir du mois de mars [2014] ». Elle souhaite pouvoir affilier 1 000 buralistes partenaires[3] d’ici la fin de l’année 2014 et souhaite atteindre à cette même date le seuil de rentabilité, fixé à 100 000 clients[4].
Pierre de Perthuis, ancien directeur marketing chez FPE, lui-même un entrepreneur en série[Interprétation personnelle ?], était convaincu de l'utilité de cette nouvelle offre dès sa première rencontre avec Ryad Boulanouar ; Hugues Le Bret persuade rapidement les buralistes de distribuer ce qui n'est pas encore le Compte-Nickel[11]. La Confédération des buralistes voit alors dans ce nouveau service à haut potentiel de développement un moyen de se diversifier, et décide de prendre une part du capital de la FPE[réf. nécessaire].
Les 27 000 buralistes français doivent être agréés individuellement par l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR)[3]. Ils ne sont pourtant pas les seuls réseaux de distribution approché par l'entreprise ; celle-ci a également démarché les associations d'aide aux personnes en difficultés ou des centres communaux d'action sociale, avec un bon accueil[3] ; certaines villes françaises souhaitent elle aussi pouvoir vendre ce service bancaire, mais doivent être auparavant validées par l'autorité de régulation[3].
Cependant, l'ACPR ne donne pas son agrément aisément ; elle exige de la FPE, en plus des 3,5 millions d'euros consentis pour concrétiser l'idée de la start-up, 8 millions d'euros de fonds prudentiels supplémentaires. Pierre de Perthuis indiquait à ce sujet : « Finalement, ce sont des entrepreneurs qui nous ont soutenus, des gens propriétaires de leur entreprise, capables de décisions rapides. C'est ainsi que nous avons réuni 78 actionnaires personnes physiques qui ont de 18 à 89 ans et dont les participations s'échelonnent de 10 000 à 1,3 million d'euros. Mais le projet a failli mourir dix fois, cette entreprise est un miracle ! »[3]. Hugues Le Bret raconte son expérience dans un livre, NoBank, aux éditions Les Arènes[12].
Distribué principalement à travers le réseau de buralistes en France métropolitaine et à travers des commerçants de proximité aux Antilles françaises, en , le cap des 300 000 comptes ouverts est dépassé[13]. En , le cap des 400 000 comptes ouverts est dépassé[14] ; en , l'entreprise revendique plus de 500 000 clients[15] et le cap des 700 000 comptes ouverts est annoncé en .[réf. nécessaire]
Rachat et changement de nom
[modifier | modifier le code]Le , la banque française BNP Paribas annonce le rachat de 95 % des actions de la Financière des paiements électroniques, établissement de paiement qui gère Compte-Nickel. La Confédération des buralistes reste actionnaire à hauteur de 5 %. Compte-Nickel, qui revendique à cette date plus de 540 000 clients () avec un rythme de 26 000 comptes ouverts par mois, et qui vise les 2 millions en 2020, assure qu'il restera indépendant et autonome, son équipe dirigeante restant en place[16],[17]. Selon Le Monde, la transaction est estimée à 200 millions d’euros[16].
En 2018, après quatre années d’existence, « Compte-Nickel » change de nom et devient « Nickel ». Le service lance une nouvelle campagne de communication en avril de la même année, pour dévoiler son nouveau nom, son nouveau logo et nouveau slogan ainsi que la refonte de son site internet. Le logo, tout comme le nom sont simplifiés, et la carotte du buraliste ajoutée son logo rappelle le partenariat de la société avec ses points de vente agréés.[réf. souhaitée]
Le , le service lance sa nouvelle offre[18], la carte premium « Nickel Chrome »[19],[20],[21].
Après une première annonce en 2018[22], l'entreprise communique à nouveau sur le changement de nom de son produit en 2020 : « Compte-Nickel » devient « Nickel »[23],[24]. En , l'entreprise revendique 1,5 million de clients[23].
En , la néobanque C-zam (appartenant en partie au groupe BNP Paribas) annonce fermer ses portes. Les clients sont invités à clôturer leur compte et peuvent dans le même temps ouvrir gratuitement un compte chez Nickel.
En , le service autorise l'ouverture d'un compte sur présentation d'un passeport issu de l'un des 190 pays acceptés[25].
Le , l'entreprise rencontre des dysfonctionnements dans son système, empêchant 25 000 clients de la banque en ligne de retirer des espèces ou de régler leurs achats[26].
Le 28 avril 2023, FPE est condamnée par l'ACPR à un million d'euros d'amende pour infraction de l'offre Nickel à la règlementation antiblanchiment[27].
Identité visuelle
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Logo de « Compte-Nickel » de 2012 à 2018.
-
Logo de « Nickel » depuis 2018.
Description du service
[modifier | modifier le code]Création de compte
[modifier | modifier le code]Grâce à une borne interactive ou la souscription en ligne, le client ouvre un compte Nickel en moins de cinq minutes[15],[28] en scannant sa carte d’identité (carte nationale d'identité / passeport de l'Union Européenne ou titre de séjour émis par une autorité française), et saisissant son adresse et son numéro de téléphone mobile[15], le client repart avec un coffret comprenant une carte de débit MasterCard et deux RIB[4]. La cible de ce service financier est variée, elle peut concerner les personnes interdits bancaires (3 millions dans cette situation en France en 2015), les personnes privées de moyens de paiement qui ne paient qu'en argent liquide, celles vivant sous le seuil de pauvreté (8,4 millions de personnes en France en 2014)[3], en instance de divorce avec un compte joint bloqué, mais aussi les saisonniers, les intérimaires, les cadres[29] ou les étudiants[4].
Afin de lutter contre le blanchiment d'argent, les dépôts d’espèces sont limités à 250 euros par opération et à 950 euros par mois[réf. souhaitée]. Avec des retraits pouvant atteindre 150 euros, ce système fait courir moins de risques aux buralistes (certains étant fréquemment victimes de braquages), car, selon Pascal Montredon, le président de la Confédération des buralistes (détenant 5 % du capital de la FPE), « les clients les aideront à alléger leur caisse »[4].
Hugues Le Bret, le cofondateur, affirme que « le Compte-Nickel permet une maîtrise absolue du client sur l’ensemble de ses frais ». Le président de la start-up et inventeur du procédé, Ryad Boulanouar, informaticien, ajoute qu'« avec un compte sans découvert, les gens vont réapprendre comment dépenser leur argent »[4].
Spécificités
[modifier | modifier le code]Le service ne permet pas d'avoir de découvert bancaire[15],[4] parce qu'il est homologué par l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) comme un « établissement de paiement » ; il n'est pas une banque, car une banque est homologuée comme « établissement de crédit ». La différence, c'est que Nickel est simplement un « comptable » des additions et des soustractions sur les comptes de ses clients ; il ne peut pas utiliser l'argent des clients pour ses opérations propres et ne peut pas non plus ajouter des nombres sur les comptes des clients.
Afin d’empêcher structurellement que ce service bancaire puisse — comme le peuvent les banques de dépôt traditionnelles — spéculer avec l'argent des clients ou créer de l'argent qui n'existait pas avant sur les comptes, Nickel doit directement transférer l'argent des clients sur un « compte séquestre », c'est-à-dire un « compte de cantonnement » auprès du Crédit mutuel Arkéa, partenaire de la société Financière des paiements électroniques.
Ce compte ne peut en aucun cas accepter de procuration, que ce soit pour l'ouverture et/ou la gestion courante, ni fonctionner en mode « compte joint »[30].
Compte de domiciliation
[modifier | modifier le code]Les clients du service bancaire peuvent gérer leur compte par internet. Le produit propose les services suivants : virements, prélèvements bancaires, dépôt et retrait d'argent chez les buralistes ou dans les distributeurs. Il coûte 20 euros[15] par an, réglés lors de l’achat du coffret chez le buraliste.
À cela s'ajoutent des frais pour les retraits d’espèces chez les buralistes (3 gratuits par mois puis 0,5 euro)[15], dans un distributeur de billets (1,50 euro)[15] ou encore en cas de dépôt d’espèces chez le buraliste (3 % de la somme).
Carte de paiement
[modifier | modifier le code]Nickel est notamment utilisé comme un compte bancaire ordinaire, mais il est aussi utilisé pour les paiements sur Internet avec une carte de paiement dédiée (de type Mastercard), pour les voyages à l'étranger, pour les colocations et les dépenses communes avec un compte unique qui permet de domicilier les frais communs (loyer, énergie, réseaux, etc.) ou pour bien séparer ses dépenses professionnelles et personnelles[31].
Technologie employée
[modifier | modifier le code]L'ingénieur Ryad Boulanouar, le créateur du système utilisé par Nickel, explique que celui-ci repose sur une innovation technologique : la borne interactive Nickel. Il indique :
« Notre offre repose sur une borne installée chez les buralistes : elle comprend une tablette sur laquelle l'acheteur tape ses données personnelles et un scanner avec lequel il numérise sa pièce d'identité et son justificatif de domicile. Les données sont rapidement contrôlées car la borne est reliée à Internet. Si tout est conforme, le buraliste vérifie l'identité de la personne qui veut ouvrir le compte et active une carte MasterCard à partir de son terminal de paiement électronique. En retour, l'appareil imprime un relevé d'identité bancaire. C'est la capacité à créer un lien entre la carte et le dossier client en temps réel qui permet au porteur d'utiliser son compte immédiatement. »
— Ryad Boulanouar[3].
L'infrastructure informatique est complexe, la FPE ayant opté pour le système de Card Management System (CMS) et système de gestion d'autorisation de la société Monext (filiale du Crédit mutuel Arkéa) ainsi que pour le core banking system de la société SAB-AT en mode SaaS (Software as a Service)[32] adapté à ses besoins spécifiques, notamment le temps réel[3]. L’argent des clients de FPE–Nickel est sécurisé dans un compte de cantonnement logé chez Arkéa[3], celle-ci n'étant qu'un partenaire technique de l'opération, les clients de Compte-Nickel n'auront pas de compte à leur nom chez lui, seule la FPE est cliente.
Selon Michel Calmo, directeur organisation et informatique chez Nickel, centralien et spécialiste des plates-formes de prépaiment pour les télécoms et le transfert d'argent, auparavant à la tête de la société Suncard :
« Tout est conçu pour fonctionner sans intervention humaine, en dehors de la validation du buraliste au moment de l'ouverture du compte. Nous voulons donner tous les outils au client pour qu'il puisse réaliser ses opérations de façon autonome, simplement à l'aide de son téléphone ou sur son ordinateur grâce aux SMS et aux e-mails. Mais pour cela, nous devons tout anticiper et imaginer une réponse automatique à chaque question. »
— Michel Calmo[3].
Dirigeants de l'entreprise
[modifier | modifier le code]- Thomas Courtois : président
- Marie Degrand-Guillaud directrice déléguée
- Hugues Le Bret : président du comité de surveillance
- Ryad Boulanouar : président d'honneur
Publication
[modifier | modifier le code]- Hugues Le Bret, NoBank, éditions Les Arènes, 220 p., (ISBN 9782352042808).
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Sirene (registre national des sociétés).
- « https://nickel.eu/fr/mentions-legales » (consulté le )
- Alexandra Oubrier, « Ryad Boulanouar révolutionne la banque au quotidien avec le Compte-Nickel », sur Agefi Hebdo, .
- Philippe Brochen, « Compte-Nickel : soixante buralistes sont devenus banquiers », sur Libération.fr, .
- Anne Michel, « La France inaugure le premier "compte sans banque" chez les buralistes », sur Le Monde.fr, .
- « En savoir plus sur les sociétés de financement », (consulté le )
- « Compte-Nickel franchit le cap du million de comptes ouverts », Le Figaro.fr, (lire en ligne).
- « Nickel franchit la barre du million de clients et participe au succès des néo-banques en France », culturebanque, (lire en ligne).
- Thomas Bertin, « Nickel franchit la barre symbolique des 3 millions de clients », sur Budget Banque, (consulté le )
- Anne Michel, « "Nickel", le compte en banque "low-cost" », sur Le Monde.fr, .
- Ninon Renaud, « Les buralistes parient sur la banque low cost pour soutenir leurs revenus », sur Les Échos, .
- Pascal Ordonneau, « NO BANK ou comment germent les révolutions », sur Les Échos.fr, .
- « 300.000 clients pour le Compte-Nickel : mais au fait, que disent-ils de leur "banque sans banque" sur les réseaux ? », sur Atlantico.fr (consulté le ).
- Emilien Ercolani, « Le Compte-Nickel passe les 400 000 clients et s’envole grâce à l’IT »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur linformaticien.com, (consulté le ).
- « Le miraculeux succès de Compte-Nickel », L'Opinion, (lire en ligne, consulté le ).
- Isabelle Chaperon et Véronique Chocron, « Compte-Nickel tombe dans l’escarcelle de BNP Paribas », sur Le Monde.fr, .
- Édouard Lederer, « BNP Paribas met la main sur Compte-Nickel », sur Les Échos.fr, .
- « Chrome, la carte premium de Nickel est disponible », sur cbanque.com, .
- Vincent Mignot, « Compte-Nickel Chrome : l'ex « compte sans banque » joue la carte premium », sur cbanque.com, .
- Ninon Renaud, « Premiers pas prometteurs pour la carte premium de Nickel », sur Les Échos.fr, .
- « Premiers pas prometteurs pour la carte premium de Nickel », Les Échos.fr, .
- « COMPTE NICKEL FAIT UN VIRAGE ET LANCE UNE CARTE BANCAIRE HAUT DE GAMME », sur BFM TV, .
- « Le Compte Nickel célèbre 1.5m de clients avec un petit changement », sur Presse Citron, .
- « Compte Nickel devient Nickel et dépasse 1,5 million de clients », sur Next INpact, .
- « Nickel, une banque qui facilite la vie des migrants », RFI/fr, .
- « Compte Nickel : impossible de payer ou retirer de l'argent, gros dysfonctionnements pour 25 000 clients », sur ladepeche.fr (consulté le ).
- « FPE (comptes Nickel) sanctionnée pour déficiences en LCB-FT », sur Le site consacré à la Lutte Contre le Blanchiment et le Financement du Terrorisme (consulté le )
- « Compte-Nickel : la banque sans banquier de ceux qui doivent compter », sur Sud-Ouest.fr, (consulté le )
- « BNP Paribas transforme (Compte)-Nickel en Or », sur L'Opinion.fr, .
- « Compte bancaire joint », sur service-public.fr (consulté le ).
- « Compte-Nickel : la banque Click & Mortar qui réinvente le cash », sur Les Éditions du Meunier qui Dort, .
- « La plateforme bancaire SAB AT est au cœur du système d’information du Compte-Nickel »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur Sab2i.com (consulté le ).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]
- Site officiel
- Ressource relative aux organisations :
- « Nickel et N26 : cafouillage chez les néobanques », article du magazine 60 millions de consommateurs, .