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Muang Sing

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Muang Sing
Mueang Sing
Muang Sing
Le marché de Muang Sing
Administration
Pays Drapeau du Laos Laos
Province Luang Namtha
Géographie
Coordonnées 21° 12′ nord, 101° 09′ est
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Laos
Voir sur la carte administrative du Laos
Muang Sing

Muang Sing (lao ເມືອງສີງ) est une ville de la province de Luang Namtha au Laos. Elle se trouve à 60 kilomètres au nord-ouest de Louang Namtha et à 14 kilomètres de la frontière chinoise, également à proximité du Myanmar (anciennement Birmanie pour les français).

Au XVIIIe siècle, une ville fortifiée nommée Wiang Fa Ya est fondée par la veuve du souverain de Chiang Khaeng et en 1792 elle ordonne la construction d'un grand stupa[1]. Le district de Muang Sing est l'objet de conflits frontaliers entre les Français (Indochine française) et les Britanniques (Birmanie britannique). Muang Sing n'est jamais intégrée formellement au Royaume de Xishuangbann et à la fin du XIXe siècle, son souverain Chao Fa Sirinor règne sur la région qui est une principauté semi-autonome[2]. En 1885, Sirinor déplace la capitale de sa principauté Lue Chiang Khaeng à Muang Sing, quelques kilomètres vers le sud-est, emportant 1 000 personnes Lue avec lui[3].

Les Français installent une garnison à Muang Sing en 1896. En 1904, la région devient une principauté autonome sous protection française après un accord entre la France et la Grande-Bretagne[2]. En 1907, le Gouverneur général de l'Indochine à Hanoi publie un décret qui établit un poste de « délégué du Commissaire du Gouvernement » à Muang Sing[4]. La ville est intégrée à l'Indochine française en 1916, mais les habitants continuent à contester l'occupation française[5]. Pendant la première moitié du XXe siècle, les Français profitent de la situation stratégique de la ville en l'utilisant comme station de pesage et marché pour réguler leur monopole sur l'opium et contrôler la production des Hmong et des Mien. Avant la Seconde Guerre mondiale, environ 15 % des revenus coloniaux des Français provenaient du commerce de l'opium[6]. En 1953, le Laos devient indépendant et le commerce décline jusque dans les années 1990, quand le pays s'ouvre au tourisme. De nombreux touristes arrivent dans la région pour fumer de l'opium ce qui relance le commerce[7].

Notes et références

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  1. (de) Volker Grabowsky et Walther Kaspar-Sickermann, « Lao P.D.R.: Müang Sing », Hochschule für Angewandte Wissenschaften Hamburg (consulté le )
  2. a et b (en) Grant Evans, Christopher Hutton et Khun Eng Kuah, Where China Meets Southeast Asia : Social & Cultural Change in the Border Regions, Palgrave Macmillan, , 346 p. (ISBN 978-0-312-23634-2, lire en ligne), p. 153
  3. (en) Martin Doornbos, Forests : nature, people, power, Wiley-Blackwell, , 376 p. (ISBN 978-0-631-22188-3, lire en ligne), p. 176
  4. (en) Volker Grabowsky, Renoo Wichasin et Rēnū Wichāsin, Chronicles of Chiang Khaeng : a Tai Lü principality of the Upper Mekong, Center for Southeast Asian Studies, University of Hawaii, (ISBN 978-1-930734-02-9, lire en ligne)
  5. (en) Rebecca Sue Hall, Of merit and ancestors : Buddhist banners of northern Thailand and Laos, University of California, Los Angeles, ProQuest, (ISBN 978-1-109-05760-7, lire en ligne), p. 148
  6. (en) Jeremy Atiyah=, Rough guide to Southeast Asia, Rough Guides, , 1303 p. (ISBN 978-1-85828-893-2, lire en ligne), p. 606
  7. (en) Jeff Cranmer, Steven Martin et Kirby Coxon, Rough guide to Laos, Rough Guides, , 412 p. (ISBN 978-1-85828-905-2, lire en ligne), p. 224