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Michelle Grangaud

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Michelle Grangaud
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Michelle Grangaud est une poétesse française née le à Alger et morte le à Brie-Comte-Robert.

Dès sa petite enfance, elle éprouve un amour immodéré pour la langue française, fascinée par les lettres qui « bougeaient comme des insectes tant qu’elle ne savait pas les lire ». À l'adolescence, elle découvre Proust « Il m’a formée intellectuellement dans ma façon de voir, d’appréhender, de comprendre le monde et la société[1] ».

Elle aimait à dire qu’elle était née en Anagramme, pays où toutes les lettres sont égales. En 1962, elle quitte l’Algérie avec sa famille pour s’installer à Montpellier. Son père était chercheur en chimie biologique, sa mère professeur de mathématiques, elle enseigne les lettres classiques jusqu'en 1977 avant de devenir attachée d’administration au rectorat[1].

Elle se fait connaître en 1987 en publiant Mémento-fragments, ce qui lui vaudra sa cooptation à l'Oulipo[2] en 1995. Elle est la deuxième femme à intégrer le groupe après Michèle Métail[3]. Spécialiste des anagrammes, auxquelles elle a consacré plusieurs ouvrages, des palindromes, elle est la créatrice de la contrainte sexagrammatine[4] et de l'« avion » (abréviation de « abréviation »)[5].

Elle est membre du comité de rédaction de la revue Poésie.

Elle décède le [6] à Brie-Comte-Robert[1].

  • Mémentos-fragments, P.O.L, 1987 : Poèmes anagrammatiques composés à partir de titres de livres, de tableaux, d’œuvres musicales ou de citations : chaque vers est une anagramme exacte du titre ou de la citation en question[7].

Attention du calme le sein
tète un clin d’œil amantes
Dalí contient la menteuse
la miette d’inconnu s’étale
attends une colline t’aime.

L’Éducation sentimentale

Les doigts écartés
geste de la main
sur son front, pour remettre en place une mèche.

En s'asseyant sur
la banquette il sent
la tiédeur laissée là par un autre corps.

Victor Hugo : Feuillets d'automne
Elle court aux forêts où dans l'arbre indécise
Flottent tant de rayons, de murmures, de voix
Trouve la rêverie au premier arbre assise
Et toutes deux s'en vont ensemble dans les bois !

Poème fondu
Tant de forêts flottent,
L'arbre court, les bois s'en vont
ensemble dans l'arbre.

  • État civil, P.O.L, 1998 : à partir des registres d'état-civil

Il dit que tout le monde se ressemble, et bien sûr, il a raison, mais moi je trouve que tout le monde est quelqu'un d'autre et j'ai raison aussi.
Une personne est à la fois quelqu'un, personne et tout le monde.
La foire aux livres d'occasion est éclairée par des lanternes de papier couvertes d'idéogrammes.

  • Souvenirs de ma vie collective, P.O.L, 2000 : « marabout de ficelle érudit et géant[1] », 2357 souvenirs (nombre composé par les 4 premiers nombres premiers)

Bris de mot ou de vers pouvant donner lieu à des redistributions étonnantes.
Antonyme d'humain qui n'est pas forcément inhumain.
Mendès-France instituant un dispositif social faisant une large place à la distribution de lait

Canton, Canton, quand on entre dans la bible, dans la bibliothèque parmi les preux, parmi les premiers,
ce qu’on voit d’abord c’est la lu, la lumière du jour. La lumière du jour contient la lecture qui contient le monde qui contient la lumière du jour.

Fascicules de La Bibliothèque oulipienne

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  • Formes de l'anagramme, no 75, 1995
  • D'une petite haie, si possible belle, aux Regrets, no 76, 1995
  • Oulipo fondu, no 95, 1998
  • hahaôahah, no 101, 1998
  • Un voyage divergent, no 113, 2001
  • Une bibliothèque en avion, no 115, 1999
  • Millésimes, no 177, 2001, 2009
  • Millésimes II, no 192, 2001, 2011

Ouvrages collectifs

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Articles critiques

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  • (en) Peter Consenstein, « Michelle Grangaud's Qualia Poems—"Geste" », L'Esprit créateur, vol. 49, no 2,‎ (lire en ligne)
  • (en) Greg Kerr, « Taking leave of one’s self: Michelle Grangaud between propre and commun », UCL Press, Comparative Literature and Culture,‎ (lire en ligne)
  • (en) Raluca Manea, « Michelle Grangaud's Geste: An Anti-Epic of Everyday Life », French Forum, vol. 40, nos 2/3,‎ (lire en ligne)
  • Christelle Reggiani, « Être Oulipienne : contraintes de style, contraintes de genre ? », Études littéraires, vol. 47, no 2,‎ (lire en ligne)
  • Virginie Tahar, « Les oulipiennes sont-elles des oulipiens comme les autres ? », dans Femmes à l'œuvre dans la construction des savoirs, Université Gustave Eiffel, (ISBN 978-2-9566480-6-2, lire en ligne)

Notes et références

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  1. a b c et d Frédéric Forte, « La mort de la poétesse Michelle Grangaud », Le Monde, no 23962,‎ , p. 25 (lire en ligne Accès payant)
  2. Michelle Grangaud, « Michelle Grangaud », sur oulipo.net, (consulté le )
  3. Raluca Manea, « État civil: Michelle Grangaud on Language Unrest », Contemporary French and Francophone Studies, vol. 23, no 3,‎ , p. 290–297 (ISSN 1740-9292 et 1740-9306, DOI 10.1080/17409292.2019.1680132, lire en ligne, consulté le )
  4. Mélange d'anagramme et de sextine.
  5. « Michelle Grangaud », sur www.oulipo.net, (consulté le )
  6. Fiche éditeur
  7. Tahar 2020.
  8. Reggiani 2016.

Liens externes

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