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Martine Storti

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Martine Storti, née le [1] à Colombes dans les Hauts-de-Seine, est une féministe, journaliste et écrivaine française.

Fille cadette d'un ouvrier immigré italien et d'une française d'origine modeste, Martine Storti est lycéenne à Paris (lycée Honoré de Balzac et classes préparatoires au lycée Fénelon), avant d'être étudiante en philosophie à la Sorbonne. Elle milite à l'Unef (elle est présidente du groupe philo de la FGEL[précision nécessaire]) et dans les rangs de l'Organisation communiste internationaliste dont elle s'éloigne rapidement. Par cette expérience, elle s'estime vaccinée de « la ligne juste » et du parti omniscient[2]. Libre de toute appartenance groupusculaire mais acceptant alors volontiers le qualificatif de « gauchiste », elle est, en mai et juin 68 (période dont elle a fait le récit dans son livre 32 jours de mai), membre élue du comité de grève des étudiants de philosophie. Elle participe aux nombreuses manifestations et actions de ces deux mois[3].

Elle est ensuite professeure de philosophie dans un lycée à Denain (Nord), puis journaliste pendant 15 ans, successivement à Libération, F Magazine, Radio Monte Carlo, Les nouvelles. À Libération, elle a, pendant 5 ans, de 1974 à 1979, particulièrement traité des actions du MLF et des mouvements féministes de l'époque, aussi bien en France que dans différents pays et plus généralement des enjeux de l'émancipation des femmes [4]. Ses articles de cette époque se retrouvent dans son ouvrage paru en 2010, Je suis une femme, pourquoi pas vous ?[5].

Militante féministe, elle cofonde le journal Histoires d'elles et participe à la création de l'association des femmes journalistes (AFJ).[réf. souhaitée]

Le 10 mai 1981, elle est présente, en tant que journaliste à Château-Chinon pour le second tour de l'élection présidentielle puis dans la voiture qui ramène le nouvel élu, François Mitterrand, à Paris. Cependant la décennie 80 est pour elle, ainsi qu'elle l'écrit dans un Chagrin politique, une décennie de stupéfaction devant la réconciliation de la gauche et même d'une partie des gauchistes avec l'argent, le néo-libéralisme, la réussite, les stratégies narcissiques et les dividendes médiatiques.[réf. souhaitée]

Le retour sur la scène française du Front national l'amène à accepter de travailler, de 1984 à 1986, pour le Premier ministre Laurent Fabius afin de contrer le discours nationaliste et xénophobe qui prend de plus en plus d'importance tandis que la "gauche au pouvoir " est de plus en plus contestée.[réf. souhaitée]

De 1988 à 1991 elle est conseillère technique au cabinet du ministre de la Francophonie, Alain Decaux, elle s'occupe principalement de la politique audiovisuelle extérieure de la France[6]

Nommée inspectrice générale de l'Éducation nationale en 1991, elle s'occupe de l'éducation en situations d'urgence[7], conduisant des projets de reconstruction d'écoles[8] et d'appui pédagogique, notamment au Kosovo (cf. son livre Cahiers du Kosovo) , en Afghanistan [9]. Membre du réseau INEE[10] (réseau international de l'éducation en situations d'urgence), elle a contribué à ce qu'il se développe en zone francophone . Elle réalise de nombreuses missions au Yémen, en Syrie, en Arabie saoudite, en Israël, au Liban, au Pakistan, au Sénégal, dans divers pays d'Europe centrale et orientale...

À la retraite depuis , elle a été présidente des associations 40 ans de MLF[11] et Féminisme et géopolitique dont elle est la fondatrice. Elle anime un blog et un site personnel, tient un blog [12]sur le site Mediapart. Elle a présidé de 2019 à 2021 la Commission Enjeux européens et internationaux du Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes (Hcefh) et à ce titre elle est co-autrice de plusieurs rapports ou notes relatifs à la diplomatie féministe[13].

Dans son ouvrage paru en , Sortir du manichéisme, des roses et du chocolat, Martine Storti décrypte la montée des positionnements, des concurrences et des affrontements identitaires[14], les confusions délibérément entretenues qui transforment tout défenseur du libéralisme culturel en acteur de la financiarisation du monde, ou qui font du féminisme tantôt l'autre nom du néocolonialisme, tantôt l'une des composantes d'une prétendue horreur sociétale, responsable de l'abandon du peuple et de la montée du Front national. Elle oppose et propose de réhabiliter l'émancipation, de restaurer le collectif, de retrouver l'universel[15]. Elle poursuit cette réflexion dans son ouvrage Pour un féminisme universel[16], paru en 2020. Dans l'ouvrage collectif Les mots qui fâchent, aux Éditions de l'Aube, elle a rédigé la fiche titrée Néoféminisme [17]. Dans un entretien publié par Le Monde le 21 juin 2022, elle souligne « la nécessité de refuser toute forme d'intimidation dans le débat politique » et de « desserrer l'étau des dogmatismes concurrents »[18].

Bibliographie

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  • Un chagrin politique : de mai 68 aux années 80, L'Harmattan,
  • Cahiers du Kosovo : l'urgence de l'école, Textuel, (traduit en albanais et publié sous le titre Ditar nga Kosova, Pristina, Libri Shkollor, )
  • 32 jours de mai, Le Bord de l'eau, Latresne, 2006
  • L'arrivée de mon père en France, Michel de Maule, 2008 (publié en Italie en 2009 par les Edizioni Giacché sous le titre Quando mio padre emigro in Francia)
  • Je suis une femme, pourquoi pas vous ? 1974-1979 : quand je racontais le mouvement des femmes dans Libération, Michel de Maule.
  • Le féminisme à l'épreuve des mutations géopolitiques en codirection avec Françoise Picq. iXe éditions. 2012
  • Sortir du manichéisme, des roses et du chocolat, Michel de Maule, 2016
  • Pour un féminisme universel, Le Seuil 2020

Ouvrages collectifs

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  • L'identité française, ed Tierce, 1985
  • Le féminisme et ses enjeux, edilig, 1988
  • Enfants d'Italiens, quelles(e) langues(s) parlez-vous ? Géhess Editions, 2009
  • 150 d'immigration italienne, en France ou ailleurs, Editalie, 2011[19]
  • Archives familiales : modes d'emploi, Récits de genèse, academia L'Harmattan, 2013
  • Le français en chantant, Les Lyriades, 2015

Conférences chantées Hall de la chanson [1][2]

Maison de Colette, entretien [3]

Références

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  1. « Biographie », sur www.martine-storti.fr (consulté le )
  2. Martine Storti, Un chagrin politique, Paris, L'Harmattan,
  3. Kristin Ross, « Mai 68 et ses vies ultérieures », Le Monde diplomatique,‎
  4. Michelle Zancarini-Fournel, « Genre et politique », Vingtième siècle,‎ 2002/3 (no 75), p. 133-143 (lire en ligne)
  5. « Une coupe vivante dans l'histoire du MLF », sur nonfiction.fr, (consulté le )
  6. Alain Decaux, La tapis rouge, Perrin,
  7. « Rencontre avec Martine Storti », sur Le web pédagogique, (consulté le )
  8. « Il y a urgence à rouvrir les écoles », sur Café pédagogique, (consulté le )
  9. « Rapports », sur Ministère éducation nationale,
  10. « INEE », sur INEE
  11. « AG de l'association 40 ans de mouvement », sur Re-belles,
  12. « Blog Mediapart », sur Mediapart
  13. « Avis Diplomatie et Union européenne PFUE 2022 », sur HCEFH,
  14. Béligh Nabli, « Blog Egalités », Libération,‎ (lire en ligne)
  15. « Luniversel est subversif », Clara magazine,‎
  16. « Interview Le féminisme doit être universel et ouvert », Libération,‎ (lire en ligne)
  17. Nonna MAYER, Philippe CORCUFF et Alain POLICAR, Les mots qui fâchent: Contre le maccarthysme intellectuel, Editions de l'Aube, (ISBN 978-2-8159-4867-8, lire en ligne)
  18. « Martine Storti : « Il y a des pseudo-radicalités qui sont des régressions » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  19. Martine Storti, « http://www.liberation.fr/debats/2017/10/02/harcelement-de-rue-le-feminisme-devient-il-secondaire_1600410 », Libération,‎

Liens externes

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