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Martin Chevallaz

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Martin Chevallaz
Illustration.
Martin Chevallaz en 2012.
Fonctions
Député au Grand Conseil du canton de Vaud
Élection 3 mars 2002
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Lausanne
Date de décès (à 76 ans)
Nationalité Suisse
Parti politique PRD (jusqu'en 1993)
UDC (2002-11, 2016-)
PBD (2011-2016)
Père Georges-André Chevallaz
Fratrie Olivier Chevallaz
Profession Officier

Martin Chevallaz, né le à Lausanne et mort le , est un officier et une personnalité politique suisse du canton de Vaud.

Il a notamment été responsable en Suisse romande de la campagne de l'Action pour une Suisse indépendante et neutre (ASIN) contre l'adhésion à l'Espace économique européen en 1992.

Famille et carrière militaire

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Martin Chevallaz est né le à Lausanne. Il est le fils du conseiller fédéral Georges-André Chevallaz et le frère du conseiller national et municipal radical lausannois Olivier Chevallaz[1].

Il choisit de faire carrière dans l'armée et obtient, en 1985, le grade de major[2], puis atteint, en 1992, le grade de lieutenant-colonel[3],[4]. Sa campagne contre l'adhésion à l'Espace économique européen, traitée plus en détail ci-dessous, ralentit sa carrière militaire et ce n'est qu'en 1999 qu'il atteint le grade de brigadier et qu'il prend le commandement en tant que chef d'état-major du corps d'armée de montagne 3, après plusieurs années de travail administratif à Berne[5],[6]. En 1987, il devient vice-président de la section lausannoise de la Société suisse des officiers, puis président l'année suivante[7],[8]. Au tournant des années 1990, il prend la tête d'un groupe d'officiers vaudois opposés à la réforme Armée 95 (de) conduite par le conseiller fédéral Kaspar Villiger[1]. Il fait également partie du comité d'officiers romands qui rédige un Manifeste pour une armée digne de ce nom, lui aussi opposé à Armée 95[9].

Opposition à l'Espace économique européen

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En 1992, lors de la campagne référendaire sur l'adhésion de la Suisse à l'Espace économique européen (EEE), Martin Chevallaz est l'un des principaux opposants en Suisse romande[5]. Il estime notamment que la Suisse perdrait sa souveraineté en adhérant et que le Traité de Maastricht est d'inspiration socialiste, même s'il dit se sentir européen[10],[11]. À la fin de l'année 1991, il devient responsable de la campagne de l'Action pour une Suisse indépendante et neutre (ASIN), qui le salarie à partir du mois d'août 1992[10],[9],[6]. Pour pouvoir mener campagne, il doit en effet démissionner de son poste d'instructeur militaire à l'été 1992, un congé d'un an lui ayant été refusé par son commandant de corps, Jean-Rodolphe Christen[6],[12]. À ce titre, Chevallaz participe à de nombreux débats dans l'ensemble de la Suisse romande[3]. Il se retrouve en revanche en porte-à-faux avec le Parti radical-démocratique (PRD), dont il est également membre[5]. Le , l'adhésion à l'EEE est rejetée par le peuple suisse, mais le non n'atteint pas les 40 % qu'il avait espérés en Suisse romande[3].

Après la campagne, Martin Chevallaz n'est pas réintégré dans ses fonctions d'instructeur militaire[6]. Il affirme qu'une telle réintégration lui aurait été promise, ce que conteste Jean-Rodolphe Christen[13]. Il continue temporairement à travailler pour l'ASIN, dont il est vice-président pour la Suisse romande, puis obtient un poste administratif pour l'armée à Berne fin 1993, avant de retrouver un poste de commandement en 1999 avec le grade de brigadier[6]. C'est pendant cette période, en 1993, qu'il décide de quitter le Parti radical-démocratique[5]. En 1994, il démissionne de la vice-présidence de l'ASIN, association avec laquelle il est en désaccord au sujet de la création d'un corps suisse de casques bleus qu'il soutient[14]. Il quitte plus tard l'ASIN elle-même en raison du ton qu'elle emploie dans ses campagnes[15].

Parcours politique dans le canton de Vaud

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En 2002, il adhère à l'Union démocratique du centre, même s'il n'apprécie pas toujours le style de communication de ce parti. Le de la même année, il est élu de l'arrondissement de Pully au Grand Conseil du canton de Vaud[16],[17], où il siège jusqu'au [5],[18],[19]. En 2004, à la suite de la démission du socialiste Pierre Chiffelle, il se déclare candidat au Conseil d'État du canton de Vaud avant d'avoir obtenu l'accord de son parti[6]. L'UDC, le Parti radical-démocratique et le Parti libéral lui apportent leur soutien[20]. Il est toutefois clairement battu dès le premier tour de scrutin, obtenant 30 % des voix contre 63 % pour le socialiste Pierre-Yves Maillard[21]. Fin 2005, il annonce son retrait de la vie politique après sa promotion au poste de commandant de la Brigade d'infanterie 2[22].

Nouveau changement de parti en 2011 toutefois, puisqu'il décide de quitter l'UDC en raison de l'évolution du parti, qu'il qualifie de « radicalisation »[23]. En avril 2011, il est parmi les fondateurs de la section vaudoise du Parti bourgeois-démocratique (PBD) et en devient le premier président[23]. En mars 2012, il est à nouveau candidat au Conseil d'État et obtient près de 6 % des voix[24],[25]. Il démissionne de la présidence du PBD vaudois en août 2012 après un rapprochement entre le PBD et le Parti démocrate-chrétien (PDC) au niveau suisse[23].

Quelques années plus tard, il milite à nouveau au sein de l'UDC et se présente en 2016, sans succès, à l'exécutif de la commune d'Épalinges[26].

Martin Chevallaz est par ailleurs membre de plusieurs organisations écologistes telles que le WWF et l'Initiative des Alpes, mais également du mouvement Écologie libérale, avec lequel il s'engage en faveur d'une initiative populaire demandant la sortie du nucléaire en 2003[5],[6].

Martin Chevallaz meurt le 5 décembre 2024 à l'âge de 76 ans[27],[28].

Notes et références

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  1. a et b Pierre-André Stauffer, « Portrait. Le Chevallaz qui dit non », L'Hebdo,‎ , p. 25 (lire en ligne Accès libre)
  2. « Division de montagne 10 - Congé et mutations », 24 Heures,‎ , p. 21 (lire en ligne)
  3. a b et c D. S. Miéville, « Martin Chevallaz - Le héraut martyr du non à l'Europe », Journal de Genève,‎ , p. 6 (lire en ligne)
  4. « Officiers supérieurs promus », 24 Heures,‎ , p. 9 (lire en ligne)
  5. a b c d e et f (de) C. Bi., « Weit vom Stamm? Martin Chevallaz, SVP-Grossrat aus FDP-Haus », Neue Zürcher Zeitung,‎ , p. 11
  6. a b c d e f et g Yelmarc Roulet, « La revanche de Martin Chevallaz, candidat UDC au Conseil d'État vaudois », Le Temps,‎ (lire en ligne Accès libre)
  7. Y. J., « Officiers lausannois en assemblée - L'assiduité laisse à désirer », 24 Heures,‎ , p. 22 (lire en ligne)
  8. K. Sch., « Chez les officiers lausannois - Retentissante démission », 24 Heures,‎ , p. 19 (lire en ligne)
  9. a et b S. Pr., « Combat vaudois contre l'EEE », 24 Heures,‎ , p. 11 (lire en ligne)
  10. a et b Denis Etienne, « L'ambassadeur du non dans son univers hostile », L'Hebdo,‎ , p. 14-17 (lire en ligne Accès libre)
  11. Chantal Tauxe, « Un Chevallaz, pas trois », 24 Heures,‎ , p. 48 (lire en ligne)
  12. « Le lieutenant-colonel Chevallaz démissionne », 24 Heures,‎ , p. 19 (lire en ligne)
  13. Roger de Diesbach, « Martin Chevallaz: "On m'a cassé pour délit d'opinion" », Le Nouveau Quotidien,‎ , p. 11 (lire en ligne)
  14. Willy Boder, « L'ex-lieutenant de Blocher est pour les casques bleus », Le Nouveau Quotidien,‎ , p. 10 (lire en ligne)
  15. Yelmarc Roulet, « Martin Chevallaz, candidat au Conseil d'État, comment pouvez-vous encore être de l'UDC? », Le Temps,‎ (lire en ligne)
  16. « Les 180 députés au Grand Conseil par ordre alphabétique », sur site officiel du canton de Vaud, (consulté le )
  17. (de) « Kantonale Wahlen - Waadt », sur anneepolitique.swiss (consulté le )
  18. ATS, « Martin Chevallaz poursuit son errance politique », Le Temps,‎ (lire en ligne)
  19. « Démission de M. Martin Chevallaz, député », Bulletin du Grand Conseil vaudois, (consulté le ), p. 6321
  20. Yelmarc Roulet, « Entrer au premier tour au gouvernement vaudois, le vrai test pour Pierre-Yves Maillard », Le Temps,‎ (lire en ligne)
  21. Nicolas Dufour, « Pierre-Yves Maillard, première vaudoise », Le Temps,‎ (lire en ligne)
  22. Jérôme Cachin, « L'UDC Martin Chevallaz se retire de la politique », La Liberté,‎ , p. 20 (lire en ligne)
  23. a b et c ATS, « Martin Chevallaz quitte la présidence du PBD Vaud », 24 Heures,‎ (lire en ligne)
  24. ATS, « Vingt-et-un candidats à l'assaut du Conseil d'État », 24 Heures,‎ (lire en ligne)
  25. Canton de Vaud, « https://www.elections.vd.ch/votelec/results.html?scrutin=VDCE20120311 », sur site Internet du canton de Vaud, (consulté le )
  26. Laurent Antonoff, « La gauche d'Épalinges en force au premier tour », 24 Heures,‎ (lire en ligne Accès payant)
  27. « Monsieur Martin Chevallaz », sur Pompes Funèbres Générales (consulté le )
  28. Jérôme Cachin, « Martin Chevallaz, politicien à contre-courant et militaire contrarié », 24 heures, (consulté le )

Liens externes

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