Marie Ferré
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Marie Ferré, née le à Paris[1],[2] et morte le à Paris 9e[2], est une couturière et militante républicaine française, active lors de la Commune de Paris en 1871 et dans les premières années de la Troisième République.
Biographie
[modifier | modifier le code]Famille
[modifier | modifier le code]Son père, cocher, est Laurent Ferré et sa mère est Marie Rivière[2],[3]. Marie Ferré a un frère aîné, Hippolyte, tapissier à Levallois et un frère cadet, Théophile Ferré, journaliste et militant blanquiste[3].
Militantisme
[modifier | modifier le code]Lorsque Paris est repris par les Versaillais à l'issue de la semaine sanglante en mai 1871, la police interroge Marie Ferré, malade, et sa mère car ils sont à la recherche de Théophile Ferré. Afin d'obtenir son adresse, ils emmènent Marie Ferré en prison tandis que sa mère leur donne l'adresse de son fils et fait un malaise psychiatrique[4]. Marie Ferré reste emprisonnée une semaine tandis que sa mère est internée à l’hôpital psychiatrique Saint-Anne à la suite de cet interrogatoire. Elle y meurt quelques semaines plus tard[4]. Son frère Hippolyte s’échappe en Suisse[5] et Théophile est exécuté le 28 novembre 1871[6].
On lui connait une forte amitié avec Louise Michel avec laquelle elle partage des liens familiaux[7],[8],[9]. Les deux femmes s’écrivent lorsque cette dernière est condamnée à l'exil en Nouvelle-Calédonie[10]. Marie Ferré s'occupe de la mère de Louise Michel lors de son exil[11].
Au retour du bagne, Louise Michel arrive, depuis Londres, à Dieppe en 1880 et Ferré l'y accueille[3],[12]. Elles arrivent ensemble le 9 novembre à la gare Saint Lazare[3]. « Soutenue par deux amies, la citoyenne Cadolle et la citoyenne Ferré, Louise Michel marche, en proie à une émotion violente » écrit le journaliste du Figaro observant cet accueil[13]. Marie Ferré et Louise Michel manifestent pour célébrer l’anniversaire de la mort d'Auguste Blanqui. Ferré devient malade peu de temps après[3].
Elle meurt jeune, épuisée, à l'âge de 36 ans chez Camille Bias, une écrivaine et militante blanquiste[7],[14]. Louise Michel et Émile Gautier prononcent un discours[15] à son enterrement civil au cimetière de Levallois tandis que de nombreuses personnalités sont présentes [16] tels Hubertine Auclert, Henri Rochefort, Clovis Hughes ou Herminie Cadolle[8].
« La vie de Marie Ferré ne fut qu’abnégation et dévouement à la cause pour laquelle son frère mourut », affirme Louise Michel dans ses Mémoires qu'elle lui dédicace[17]. Dans une tribune publique dans Le Droit Social, les femmes révolutionnaires lyonnaises rendent hommage à cette « révolutionnaire énergique » [18].
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Paul Tirand, Émile Digeon, 1822-1894 : l'itinéraire singulier d'un communard, Éditions L'Harmattan, , 238 p. (ISBN 978-2-296-01920-1, lire en ligne), « La mort de Marie Ferré »
- Michèle Audin, Enterrements de Marie Ferré sur macommunedeparis.com .
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Relevé généalogique sur Geneanet
- « Acte de décès no 573 (vue 18/31) du registre des décès du 9e arrondissement de Paris », sur Archives de Paris, (consulté le ) - Note. Dans l'acte de décès on mentionne qu'elle était âgée de 37 ans et qu'elle est née à Paris.
- Michèle Audin, « Vie et mort de Marie Ferré », sur La Commune de Paris, (consulté le )
- (en) Alice Bullard et Allen D. Boyer, Exile to Paradise: Savagery and Civilization in Paris and the South Pacific, 1790-1900, Stanford University Press, (ISBN 978-0-8047-3878-1, lire en ligne)
- « FERRÉ Hippolyte, Louis, Philippe - Maitron », sur maitron.fr, (consulté le )
- « FERRÉ Théophile, Charles, Gilles - Maitron », sur maitron.fr, (consulté le )
- « FERRÉ Marie - Maitron », sur maitron.fr (consulté le )
- Michèle Audin, « Enterrements de Marie Ferré », sur La Commune de Paris, (consulté le )
- Xavière Gauthier, Louise Michel — Je vous écris de ma nuit Correspondance générale (1850–1904), Les Éditions de Paris,
- « Lettre de Marie Laurent à Louise Michel, 1873 », sur www.iisg.nl (consulté le )
- Marie Marmo Mullaney, « Sexual Politics in the Career and Legend of Louise Michel », Signs, vol. 15, no 2, , p. 319 (ISSN 0097-9740, lire en ligne, consulté le )
- Joël Dauphiné, La déportation de Louise Michel: vérité et légendes, Les Indes savantes, (ISBN 978-2-84654-134-3, lire en ligne), p. 96
- Montancey 1880, p. 5.
- février 1882 - Le Petit Stéphanois [1] — Hier matin, à neuf heures, ont eu lieu les obsèques de Mlle Marie Ferré, sœur de Théophile Ferré, membre de la commune, décédée chez Mme Camille Bias, 27, rue Condorcet.
- « La Justice / dir. G. Clemenceau ; réd. Camille Pelletan », sur Gallica, (consulté le )
- « Le Rappel / directeur gérant Albert Barbieux », sur Gallica, (consulté le )
- (en) Paroles Gelées: UCLA French Studies, Department of French at UCLA, (lire en ligne)
- les femmes révolutionnaires Lyonnaises, « une tribune publique », le droit social, , p. 4 (lire en ligne)
Liens externes
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- Ressource relative à la vie publique :
- Photographie de Marie Ferré, sur iisg.nl (consulté le )