Marianne l'engagée
Marianne l'engagée est un timbre postal d'usage courant français, disponible depuis le , créé par Yseult Digan. Il succède à la Marianne de la Jeunesse, émis en 2013.
Historique
[modifier | modifier le code]Dans le but de créer un nouveau timbre d'usage courant en France — comme il est d'usage à chaque nouveau Président de la République[1] — une consultation est lancée auprès de 550 pupilles de la Nation pour choisir l'illustration de celui-ci. La proposition réalisée par l'artiste franco-britannique Yseult « YZ » Digan arrive en deuxième de ce classement, mais est choisie par le Président de la République Emmanuel Macron. L'Élysée exprime à propos de Marianne l'engagée : « une Marianne déterminée, énergique, qui est ancrée dans le XXIe siècle »[2]. Elle est présentée par La Poste comme « le portrait d'une jeune femme forte et déterminée » qui « porte le féminisme »[3].
L'illustration définitive de Marianne l'engagée, gravée par Elsa Catelin[4], est dévoilée par le Président Macron le . Pour l'occasion, une fresque de seize mètres sur onze est peinte de nuit sur la façade d'un HLM du quartier Toulon de Périgueux appartenant à Grand Périgueux Habitat[2],[5],[6]. Pierre Jullien du Monde décrit une « Marianne austère, à la chevelure de Gorgones, mais ne manquant pas de charme »[1].
Les premiers timbres de Marianne l'engagée sont vendus le , le lundi suivant la cérémonie[5]. Cinq mois plus tard, à l'occasion de l'édition 2018 du Salon philatélique d'automne, La Poste commercialise plusieurs carnets avec le nouveau timbre : un de trois timbres — un rouge, un vert et un noir à 3,20 euros — tiré à 60 000 exemplaires, un de douze timbres verts et rouges aux tarifs plus élevés que la normale tiré à 70 000 exemplaires ainsi qu'une enveloppe de neuf feuilles non dentelées avec les différentes valeurs de la nouvelle Marianne, tirée à 8 000 exemplaires[4].
Critiques
[modifier | modifier le code]La présentation « féministe » de Marianne l'engagée est critiquée. Après qu'Emmanuel Macron a décrit la « chevelure foisonnante » de Marianne comme « la liberté de la féminité qui s'exprime sans se cacher », l'historienne Mathilde Larrère répond, qu'au contraire, la Marianne de YZ est une « représentation archi classique de la Marianne radicale » qui « n'a jamais été associée à un quelconque féminisme ». Les associations Osez le féminisme ! et les Effrontées déplorent du féminisme-washing : « Ce n'est pas parce qu'on montre une femme, jeune et caractérisée comme engagée qu'elle est féministe, ou qu'on porte une action féministe » argumente la porte-parole d'Osez le féminisme ! Raphaëlle Rémy-Leleu[3].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Pierre Jullien, « Les timbres de l'été : un « panier » de plus de 120 euros », sur Le Monde, (consulté le ).
- Alexandre Rousset, « Macron dévoile les nouveaux timbres à l'effigie de Marianne », sur Les Échos, (consulté le ).
- Aude Lorriaux, « La nouvelle Marianne n'est pas féministe », sur Slate, (consulté le ).
- Pierre Jullien, « Le Salon philatélique d’automne fête l'armistice à l’Espace Champerret, à Paris », sur Le Monde, (consulté le ).
- « Timbre-poste. Le nouveau visage de Marianne l'engagée », sur Le Télégramme, (consulté le ).
- L. D., « Voici la nouvelle Marianne qui ornera les timbres », sur BFMTV, (consulté le ).