Madeleine Brohan
Sociétaire de la Comédie-Française | |
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Nom de naissance |
Émilie Madeleine Brohan |
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Paul Langély (d) |
Madeleine-Émilie Brohan, née à Paris le [1],[2] et morte à Paris 1er le [3],[4], est une actrice française.
Biographie
[modifier | modifier le code]Madeleine est la fille d'Augustine-Suzanne Brohan et la sœur cadette d'Augustine Brohan, toutes deux comédiennes[2].
Elle entra très jeune au Conservatoire, suivit les cours de Samson et obtint un second prix de comédie en 1839 puis le premier en 1840[2]. Bien qu'elle ait un talent reconnu, c'est sa beauté qui va faire sa renommée en début de carrière. Elle est admise à la Comédie-Française en 1850, à l'âge de dix-sept ans[2], et son triomphe dans Les Contes de la reine de Navarre la font remarquer par Louis-Napoléon Bonaparte, futur président de la République, dont elle devient la maîtresse[5].
Mariée à Mario Uchard (orthographié Mario Huchard[2]) le [6], et séparée deux ans plus tard, elle passe quelques années en Russie, où elle joue au Théâtre français de Saint-Pétersbourg. Pour se venger de son délaissement, son mari écrit la comédie La Fiammina rapportant son infortune[7].
Elle rentre à la Comédie-Française en 1858, mais elle doit faire face à des problèmes de voix, qui l'obligent à s'éloigner parfois plusieurs mois des planches. Faisant trop confiance à sa beauté pour travailler ses rôles à fond, mais également touchée par un certain embonpoint, elle ne peut plus obtenir les rôles de jeunes premières, qui reviennent plus à ses concurrentes plus jeunes comme Sophie Croizette, et n'a pas le talent pour obtenir des créations spécifiques, comme le peut Jeanne Plessy[5].
Elle est la maîtresse du prince de Joinville, et a ensuite une longue relation avec le jeune Paul Déroulède[8] dont elle a en 1866 un enfant, Paul Langély, que le poète (mineur au moment de leur relation) fait passer pour son filleul.
Le chroniqueur, Auguste Villemot reporte lors de ses rencontres, « ce qui fait que j'aime mieux l'esprit de Madeleine que celui de sa sœur, […], quoiqu'elle passe, à tort, pour en avoir beaucoup moins, c'est qu'elle ne vous enlève pas le vôtre et vous permet la riposte »[9], peut-on lire dans les Lettres d'une voyageuse, publiées en 1897[10].
Elle est enterrée au cimetière de Fresnes[11].
Théâtre
[modifier | modifier le code]Carrière à la Comédie-Française
[modifier | modifier le code]- Entrée en 1850
- Nommée 273e sociétaire en 1850
- Départ en 1885[5]
- 1850 : Les Contes de la reine de Navarre d'Eugène Scribe et Ernest Legouvé : Marguerite de Navarre (création[5])
- 1851 : Le Misanthrope de Molière : Célimène
- 1851 : Les Caprices de Marianne d'Alfred de Musset : Marianne (création[5])
- 1853 : Tartuffe de Molière : Elmire
- 1855 : Mademoiselle de La Seiglière de Jules Sandeau : Mlle de La Seiglière
- 1859 : Le Mariage de Figaro de Beaumarchais : la comtesse
- 1866 : Le Lion amoureux de François Ponsard : Marquise de Maupas
- 1871 : Le Mariage de Figaro de Beaumarchais : Marceline
- 1874 : Gabrielle d'Émile Augier
- 1875 : Bataille de dames d'Eugène Scribe
- 1875 : Le Bougeoir de Clément Caraguel
- 1875 : Gabrielle d'Émile Augier
- 1875 : La Grand'maman d'Édouard Cadol : la comtesse
- 1876 : L'Étrangère d'Alexandre Dumas fils : Marquise de Rumières
- 1880 : Les Femmes savantes de Molière : Philaminte
- 1881 : Le Monde où l'on s'ennuie d'Édouard Pailleron : Duchesse de Réville
- Le Jeu de l'amour et du hasard de Marivaux : Sylvia
Mentions dans la littérature
[modifier | modifier le code]- 1913 : Dans l'ouvrage Du côté de chez Swann de Marcel Proust, le narrateur, jeune, classe « les [actrices] les plus illustres par ordre de talent : Sarah Bernhardt, la Berma, Bartet, Madeleine Brohan, Jeanne Samary »[12].
- 1922 : Dans On passe dans huit jours, comédie en un acte de Sacha Guitry, l'auteur dit : « C'est arrivé à Frédérick Lemaître… et à Madeleine Brohan »[13].
- 2003 : Dans l'ouvrage La terre et le ciel de Jacques Dorme d'Andreï Makine, le nom de l'actrice est orthographié « Madeleine Brohant ».
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Paris, État civil reconstitué, vue 3/51.
- Société des gens de lettres (ill. Eustache Lorsay et Alexandre Collette), Les Théâtres de Paris : Mlle Madeleine Brohan, Paris, Chez Martinon Libraire, coll. « Galerie illustrée des célébrités contemporaines », , 616 p., 27 cm (OCLC 697963382, BNF 39773611, présentation en ligne, lire en ligne), p. 82 à 86Mlle Madeleine Brohan&rft.aucorp=[[Société des gens de lettres]]&rft.date=1854&rft.pages=82 à 86&rft.tpages=616&rft_id=info:oclcnum/697963382&rfr_id=info:sid/fr.wikipedia.org:Madeleine Brohan">.
- Acte de décès à Paris 1er, n° 166, vue 25/27.
- Théophile Gautier (1811-1872), Claudine Lacoste-Veysseyre (rédactrice), Pierre Laubriet (dir.) et Jean-Claude Fizaine et Andrew Gann (collab.), Correspondance générale. 5, 1852-1853, vol. 5, Genève, Paris, Droz, coll. « Histoire des idées et critique littéraire », , 324 p., 22 cm (ISBN 2600037012 et 9782600037013, BNF 36653543, présentation en ligne, lire en ligne ), p. 397.
- Jean-Claude Yon, « Une grande actrice sous le Second Empire », L'Histoire par l'image, (lire en ligne, consulté le ).
- Archives de Paris, « Acte de mariage » [jpg], sur archives.paris.fr (visionneuse), page 3 / 8, (consulté le ).
- Julius Lovy, « Semaine théâtrale : Le théâtre français », Le Ménestrel : journal de musique, Paris, BnF, t. 15, no 590, , p. 2 / 4 (BNF 34493983, présentation en ligne, lire en ligne, consulté le ).
- Adrien Dansette, Les amours de Napoléon III, A. Fayard, 1938
- Valentina Ponzetto (Select Essays from Women in French International Conference 2012), Women in French Studies : Augustine Brohan, reine des soubrettes et auteur de proverbes, s.l., Mark Cruse, , 158-170 p. (lire en ligne), p. 162.
- Marie Rattazzi, Lettres d'une voyageuse : Vienne, Budapest, Constantinople…, Paris, F. Alcan, , 112 p., in-8° (OCLC 459169450, BNF 32557460, SUDOC 097424498, présentation en ligne).
- « LES BROHAN : Suzanne, Augustine et Madeleine - Tombes Sépultures dans les cimetières et autres lieux », sur tombes-sepultures.com (consulté le ).
- Marcel Proust, Du côté de chez Swann, Paris, Gallimard, , 527 p. (ISBN 2-07-037924-8), p.74
- Sacha Guitry, On passe dans huit jours, Paris, Librairie théâtrale / Place des éditeurs, , 17 p., 18 cm (ISBN 2258145589 et 9782258145580, OCLC 799692626, SUDOC 118665359, présentation en ligne, lire en ligne), p. 11.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- « Brohan (Emilie-Madeleine) », dans Pierre Larousse, Grand dictionnaire universel du XIXe siècle, Paris, Administration du grand dictionnaire universel, 15 vol., 1863-1890 [détail des éditions].
- Georges d'Heylli, Madeleine Brohan: sociétaire retirée de la Comédie-française, 1886.
- Eugène de Mirecourt, Madeleine Brohan, 1867.
- Eugène de Mirecourt, Portraits et silhouettes du XIXe siècle : Augustine et Madeleine Brohan, 1867.
- Félix Savard, Les actrices de Paris, préface d'Henri de Pène, 1867.
- Paul Gaulot et Louis Schneider (dir.), Les trois Brohan, Fontenay-aux-Roses / Paris, Impr. PUF / Lib. Félix Alcan, coll. « Acteurs et Actrices d'autrefois », , 151 p., 21 cm (OCLC 461535065, BNF 34214794, SUDOC 055638708, présentation en ligne).
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Ressources relatives au spectacle :
- Ressource relative aux beaux-arts :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :