Lucy Krohg
Naissance | |
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Décès | |
Nom de naissance |
Cécile Vidil |
Nationalité | |
Activités | |
Conjoint |
Per Krohg (de à ) |
Enfant |
Guy Krohg (en) |
Archives conservées par |
Archives départementales des Yvelines (166J, Ms 6137, 1 pièce, -)[1] |
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Lucy Krohg née Cécile Vidil le à Issy-les-Moulineaux et morte le à Oslo[2], est une modèle, une artiste et une galeriste française. Elle est une figure importante des années folles en France.
Biographie
[modifier | modifier le code]Famille
[modifier | modifier le code]Cécile Vidil est la fille de François Victor Vidil, un boulanger français[3], et de Cécile Jampen d'origine germano-suisse[4]. Bien que douée, elle ne reste pas à l’école et devient successivement apprentie charcutière puis couturière[5],[6].
Muse
[modifier | modifier le code]Au printemps 1910, le peintre norvégien Per Krohg la rencontre alors qu'elle pose à l'académie Matisse[5]. Durant l’automne 1910, Lucy Krohg pose pour Jules Pascin, un peintre américain avec lequel elle aura une aventure[6], celui-ci restant attaché à Hermine David, sa femme et peintre française[5].
Au début de l'année 1911, Cécile Vidil et Per Krohg démarrent une relation amoureuse tandis que ce dernier réalise des tableaux intimes d'elle qu'il expose au Salon des indépendants[5]. Comme Cecil et Céline Howard, dont ils sont très proches, ce sont des danseurs passionnés. Au bal Bullier, les Krohg sont surnommés « le couple doré »[5], et à l’époque de l’Armory Show, ils font des tournées de danse professionnelle dans les pays scandinaves[7] et danseront devant le roi et la reine de Suède[5].
« Les deux jeunes gens [Lucy et Per Krogh] semblaient se plaire. Ils avaient appris à danser en regardant les autres et dansaient si bien, le tango notamment, et la java, que Oda, la mère de Per, avait eu l'idée d'en faire un spectacle sinon à Paris, du moins à Oslo […] »
Lucy Krohg est aussi une artiste et elle exposa en à Copenhague ses poupées et écharpes peintes avec les tableaux de Per Krohg, recevant des critiques positives[4],[5].
Ils rentrent ensuite à Paris et vivent dans l'ancien studio de Paul Gaugin rue Vercingétorix[5]. Ils se marient le [8]. Au printemps 1916, le couple repart pour la Norvège car Per Krohg y connait le succès[5]. Ils ont un fils Guy en [5]. La famille rentre fin 1918 à Paris et habite rue Joseph-Bara[5].
Hermine David et Jules Pascin partent vivre aux États-Unis pendant la Première Guerre mondiale et ne reviennent qu'en . À leur retour, Pacsin retombe amoureux de Lucy Krohg au printemps 1921 mais cette dernière demande que leur liaison reste secrète pour raison familiale[9]. Entretemps, Per Krohg tombe amoureux de Thérèse Treize[9]. Lucy Krohg continue de poser pour Pascin et s'occupe également de lui trouver des modèles comme Claudia Loiseaux[9].
À la suite de l'absence de Pascin pour l'ouverture d'une exposition consacrée à sa peinture dans la galerie de Georges Petit, Lucy Krohg se rend chez lui le pour le découvrir pendu avec au mur l'inscription au sang « Adieu Lucy »[9]. Lucy Krohg et Hermine David sont les deux héritières du testament de Pascin[10].
Galerie d'art
[modifier | modifier le code]Alors l'une des rares galeristes femmes de l’époque[4], Lucy Krohg ouvre une galerie d'art en 1932 au 10bis place Saint-Augustin et y vend des toiles de Pascin[10]. Parmi les autres artistes qu'elle expose, on peut citer André Helluin (en 1969)[11] et Tsugouharu Foujita[12], Marcel Gromaire, Pierre Dubreuil, Oskar Kokoschka, Edouard Goerg, Suzanne Valadon, Carlos Botelho, Zoum Walter, Jacqueline Lamba[4], Jacques Le Chevallier[13], Jean Dorville[14], Marie-Thérèse Auffray[15], Jean Oberlé, Paul Breyer et Ibrahim Shahda. En , l'exposition à la galerie Lucy Krohg de Rudolph Polder lui fait obtenir de bonnes critiques[16].
Modèle
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Lucy Krogh
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Lucy Krogh (1921)
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Lucy sur une chaise (1928)
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Lucy avec une fourrure (1920)
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Lucy à table (1928)
Références
[modifier | modifier le code]- « ark:/36937/s005afeaa5f35612 », sous le nom KROHG Lucy (consulté le )
- Archives départementales des Hauts-de-Seine, commune d'Issy-les-Moulineaux, année 1891, acte de naissance no 59, vue 17/66 (avec mention marginale de décès)
- (nb) Trygve Nergaard, « Per Krohg », dans Norsk biografisk leksikon, (lire en ligne)
- (en-US) « Online exhibition Lucy Krohg: getting past the notion of muse », sur Past/Not Past (consulté le )
- Klüver et Martin 2013, p. 306
- Dan Franck, Le temps des Bohèmes, Grasset, (ISBN 978-2-246-85804-1, lire en ligne)
- André Bay, Adieu Lucy : Le roman de Pascin, vol. 1, Paris, Albin Michel, , 427 p. (ISBN 2-226-01959-6, lire en ligne), p. 104
- Klüver, Billy; Martin, Julie (1985), Kiki's Paris : artists and lovers 1900-1930, Abrams (ISBN 978-0-8109-1210-6)
- Klüver et Martin 2013, p. 307
- Klüver et Martin 2013, p. 308
- « Pacé. André Helluin, un peintre méconnu maintenant reconnu », Ouest-France, .
- Sylvie Buisson, Léonard-Tsuguharu Foujita, ACR Édition, 2001.
- Raymond Cogniat, Jacques le Chevallier, catalogue d'exposition, galerie Lucie Krohg, 1938.
- « Jean Dorville (1902-1985). " Vue du Sacré-Cœur, Montmartre". Vers 1940. - Gouaches », sur www.proantic.com (consulté le )
- « BIOGRAPHIE », sur Marie-Thérèse AUFFRAY, (consulté le )
- George Besson, « A travers les galeries », Les Lettres Françaises,
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (en) Jill Berk Jiminez (dir.), Billy Klüver et Julie Martin, Dictionary of Artists' Models : Lucy krohg, Routledge, (ISBN 978-1-135-95914-2, lire en ligne), p. 306-308
Liens externes
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- Ressource relative aux beaux-arts :