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Loyat

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Loyat
Loyat
La mairie.
Blason de Loyat
Héraldique
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Bretagne
Département Morbihan
Arrondissement Pontivy
Intercommunalité Ploërmel Communauté
Maire
Mandat
Didier Bourne
2024-2026
Code postal 56800
Code commune 56122
Démographie
Gentilé Loyatais, Loyataise
Population
municipale
1 701 hab. (2021 en évolution de  3,72 % par rapport à 2015)
Densité 41 hab./km2
Population
agglomération
14 900 hab.
Géographie
Coordonnées 47° 59′ 27″ nord, 2° 22′ 56″ ouest
Altitude 42 m
Min. 32 m
Max. 130 m
Superficie 41,52 km2
Type Commune rurale à habitat dispersé
Unité urbaine Hors unité urbaine
Aire d'attraction Ploërmel
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Ploërmel
Législatives Quatrième circonscription
Localisation
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Loyat
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Loyat
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Loyat
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Loyat
Liens
Site web http://www.loyat.fr/

Loyat [lɔja] est une commune française située dans le département du Morbihan, en région Bretagne.

Géographie

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Localisation

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La commune de Loyat est situé dans le nord-est du Morbihan. Le bourg est situé à vol d'oiseau à 6,5 km au nord de Ploërmel.

Relief et hydrographie

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L'altitude varie entre 130 et 32 mètres, le point le plus bas étant constitué par le Lac au Duc.

La commune est arrosée par l'Yvel, un affluent de rive gauche de l'Oust et un sous-affluent de la Vilaine. Son cours est barré en aval donnant ainsi naissance au Lac au Duc qui s'étend partiellement sur la commune de Loyat.

Carte du réseau hydrographique de Loyat.

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[1]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Bretagne orientale et méridionale, Pays nantais, Vendée, caractérisée par une faible pluviométrie en été et une bonne insolation[2]. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Intérieur Est », avec des hivers frais, des étés chauds et des pluies modérées[3].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,6 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 12,5 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 808 mm, avec 12,7 jours de précipitations en janvier et 6,1 jours en juillet[1]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Ploërmel à 6 km à vol d'oiseau[4], est de 12,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 767,2 mm[5],[6]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7].

Au , Loyat est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[8]. Elle est située hors unité urbaine[9]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Ploërmel, dont elle est une commune de la couronne[Note 1],[9]. Cette aire, qui regroupe 19 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[10],[11].

Occupation des sols

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L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (83,7 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (84,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (55,8 %), zones agricoles hétérogènes (18,5 %), forêts (11,4 %), prairies (9,5 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (2 %), zones urbanisées (1,6 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (0,7 %), eaux continentales[Note 2] (0,7 %)[12]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Le nom de la commune est attesté sous les formes Loiat en 1066, Loueat en 1408 et 1412, et Loyal en 1630[13].

Louya en gallo[14].

La forme bretonne proposée par l'Office public de la langue bretonne est Louad[13].

La commune, bien que située en Pays gallo, compte de nombreux hameaux dont le nom est d'origine bretonne : Kerboclion, Kerbois, Kerpiton, Kersamson, Le Closio, Lézonnet, Penhouët etc...

Loyat est mentionnée dans un acte de donation fait, vers 1055, par Josselin, vicomte de Porhoët, en faveur de l'abbaye de Redon ou du prieuré de Sainte-Croix de Josselin.

Le Guillaume de Coëtlogon et son épouse Constance de Guemadeuc, seigneur et dame de Lezonnet, dotèrent la Chapelle de Sainte-Barbe et de Sainte- Anne, située dans l'église des Carmes de Ploërmel, de cent sols de rente ; en contre-partie les religieux s'engagèrent à dire à perpétuité deux messes par semaine dans cette chapelle, le dimanche et le vendredi[15].

En 1380 les autres maisons nobles de Loyat étaient : Pentavouet et Lethéan , au seigneur de Loyat ; Treguil, à Éon le Veneur ; Quily , à Jean Maillard ; Kerbouet , à Pierre Plumaugat ; la Chauffée, à Éon Maillard ; la Ville-Ville, à Jean Larcher[15].


La seigneurie de Lezonnet passa en 1518 aux mains de Jean le Prêtre en raison de son mariage avec Jacquette de Coëtlogon à Jean le Prêtre, Ecuyer , qu'elle épousa en 1518. Cette seigneurie fut vendue par la suite en 1694 à Pierre Pernet, seigneur de Crolais, sénéchal de Ploërmel[15].

La principale seigneurie de l'endroit a son siège au château et appartient, en 1631, à Pierre Botherel, vicomte d'Apigné et de Loyat. Elle passe ensuite aux Coëtlogon, qui la conservent jusqu'à la Révolution.

Carte de Cassini de la partie ouest de la paroisse de Loyat (1789).

Jean-Baptiste Ogée décrit ainsi Loyat en 1778 :

« Loyat : sur une hauteur, près la rivière au Duc, à 16 lieues un quart au Sud-Sud-Ouest de Saint-Malo, son évêché ; à 11 lieues de Rennes et à 1 lieue et demie de Ploërmel, sa subdélégation et son ressort. Cette paroisse relève du Roi, et compte 2 500 communiants[Note 3], y compris ceux de Gourhel, sa trève. La seigneurie du lieu appartient à M. de Coëtlogon, vicomte de Loyat. La cure est en la présentation de l'Abbé de Saint-Jean des-Prés. (..) Des terres en labeur, des prairies, quelques bois taillis, des landes très étendues , des arbres à fruits pour le cidre, voilà ce que ce territoire présente à la vue. Il y a auprès de Loyat une fontaine d'eau minérale assez renommée , qui attire quelques personnes dans cet endroit ; mais , comme la ville de Ploërmel est peu éloignée, on préfère y faire sa résidence quand on veut prendre ces eaux.[15]. »

Le journal La Gazette de France du annonce « le décès de Charlotte-Émilie de Ségur[Note 4], épouse de Louis-Emmanuel de Coëtlogon[Note 5], lieutenant général des Armées du Roi, Grand-Croix de l'Ordre royal et militaire de Saint-Louis, le en son château de Loyat, prés Ploërmel, en Bretagne »[16].

Révolution française

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En 1790, Loyat perd sa trève de Gourhel et se voit érigée en commune et même en chef-lieu de canton. En 1791, son recteur, M. Texier, refuse le serment à la Constitution civile du clergé et, devenu donc prêtre réfractaire, doit s'exiler. En 1801, Loyat perd son titre de canton pour faire partie de celui de Ploërmel.

Le XIXe siècle

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A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, décrivent ainsi Loyat en 1843 :

« Loyat : commune formée de l'ancienne paroisse de ce nom, moins sa trève Gourhel ; aujourd'hui succursale. (..) Principaux villages : Quelneuc, Kernoual, Kersanson, la Villehein, Cantomheuc, Penhoët, Caulne, Trégadoret, la Villecadio, Lesvran, le Manoir, le Freique, le Jeune Quily. Maison principale : le château de Loyat. Superficie totale 4 151 hectares 57 ares, dont (..) terres labourables 1 767 ha, prés et pâturages 442 ha, bois 96 ha, vergers et jardins 122 ha, landes et incultes 1 511 ha, étangs 63 ha (..). Moulins de Kerétand, de Trégadoret, à vent ; de la Moraie, à eau. Loyat renferme en partie l'Étang au Duc, l'un des plus beaux de Bretagne. Géologie : schiste talqueux. On parle le français [en fait le gallo][17]. »

En 1843 une femme sans héritier, Mademoiselle Bonnet, donne sa maison, rue des Rosiers, à une communauté religieuse, "les Filles du Saint-Esprit". La municipalité demande aux sœurs d'éduquer les filles et de porter assistance aux habitants. Une école gratuite des filles avec un internat sera construite dans le jardin derrière la maison qui deviendra en s'agrandissant l'école sainte Jeanne d'Arc, en attendant, les filles auront école dans le grand salon avec boiseries. Une petite infirmerie est créée. Les religieuses sont au service de la paroisse et de la commune. 180 ans plus tard, au printemps 2024, la communauté des soeurs, faute de vocations, quitte Loyat. Le bâtiment est mis en vente[18]

Des épidémies de fièvre typhoïde frappèrent Loyat en 1859 et 1863, cette année-là dans le village de Lotéan[19].

En 1874 102 habitants de Saint-Guyomard et Loyat demandent dans une pétition déposée ä l'Assemblée nationale « le rétablissement, dans le plus bref délai, de la royauté en la personne d'Henri V, héritier légitime de la couronne de France »[20].

En 1884 le chemin de fer (Ligne de Ploërmel à La Brohinière, gérée par la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest) arrive à Loyat. La locomotive à vapeur est entendue au milieu du bourg, c'est le seul moteur existant. Cette ligne ferroviaire, à écartement standard et à voie unique, gérée par la suite par le réseau Ouest-État,puis par la SNCF, ferma en 1972 pour le trafic voyageurs et totalement en 1998.

En 1887 le Préfet du Morbihan décidé d'imposer à la commune de Loyat la construction d'une école des filles, mais le conseil municipal affirme que l'école existante suffit aux besoins, refuse de fournir un terrain et d'emprunter la somme nécessaire ; le préfet dut imposer un emprunt d'office à la commune pour en permettre la construction[21].

Selon Paul Sébillot vers la fin du XIXe siècle les habitants de Loyat étaient réputés plus actifs et plus avisés que les gens de Taupont, traités par eux du terme péjoratif de Licois[22].

Le XXe siècle

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La Belle Époque

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La création d'un bureau de bienfaisance est autorisée à Loyat par un arrêté ministériel en date du  ; sa dotation initiale est constituée par les biens mis sous séquestre ayant appartenu à la fabrique de la paroisse avant la loi de séparation des Églises et de l'État[23].

La Première Guerre mondiale

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Monument aux morts de Loyat.

119 Loyatais sont morts sur les champs de bataille dans le Nord et l'Est de la France, sur une population de 2 000 habitants. L'un d'eux, peut-être le plus jeune, s'appelait Joseph Poirier, garçon de ferme à Kerbois. En avril 1915, il prit le train pour la première fois de sa vie, à la gare de Loyat pour être incorporé à la caserne de Saint-Brieuc, un autre monde (il découvrit la lumière artificielle appelée électricité, l'usage de téléphone, et le vacarme de la circulation automobile, inconnus à la campagne). Ce nouveau soldat fut ensuite envoyé à Verdun puis dans la Somme à Maurepas, où il mourut dans un bois bombardé, en septembre 1916, son corps n'a pas été retrouvé sur le terrain bouleversé après les combats[24], il avait 19 ans. Trois des quatre frères Olivot furent tués, le dernier fut exempté du service militaire. Deux vitraux de l'église rappellent ce terrible conflit, les deux frères François et Jean-Marie Lagnel de Trégadoret sont en photo sur un vitrail et l'abbé Eugène Simon sur l'autre vitrail.

Parmi ces morts 6 (Joseph Boissel, Georges Faraud, Pierre Faraud, Eugène Langlais, Joseph Perraud et Joseph Ribourdouille) sont morts dès 1914 en Belgique ; Pierre Doré est mort le alors qu'il était prisonnier en Allemagne ; dans le cadre de l'Expédition de Salonique, Pierre Perrichot et Jean Thébaud sont morts en Grèce en 1916, ainsi que Désiré Briand en 1917 ; Joseph Agathange Guilloux et Alexis Ribourdouille sont morts en 1916 dans l'actuelle Macédoine du Nord ; les autres sont morts sur le sol français[25].

La Seconde Guerre mondiale

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En 1940 une armée polonaise (22 000 hommes) s'installe autour du camp de Coëtquidan, des soldats polonais sont en cantonnement à Loyat et se déplacent à cheval. Ils assistent nombreux à la messe le dimanche et chantent des cantiques polonais[26].

Dans la nuit du 21 au , deux agents secrets de la France libre, le lieutenant Guy Lenfant et le sergent radio André Rapin furent parachutés au sud de Loyat sur l'Étang au Duc afin d'armer les premiers réseaux de la Résistance et d'obtenir des renseignements sur l'occupation allemande dans le Morbihan. Ils prirent contact avec la Résistance à Ploërmel et organisèrent la réception de nuit, de deux parachutages d'armes et d'explosifs (deux fois six conteneurs) près du village de Tréguier en Loyat en avril et en mai 1943 malgré la présence d'une compagnie allemande dans le bourg à trois kilomètres. Les douze conteneurs furent placés sous la responsabilité du résistant Louis Echelard, ancien combattant de 1914-1918, bourrelier à Loyat. Missions remplies dans le département, les deux agents secrets retournèrent en Angleterre en [27].

En 1944 à la suite de l'assassinat d'un soldat allemand à Guilliers, 150 personnes furent raflées et rassemblées le matin du devant l'église, les plus jeunes furent conduits à pied à Guilliers, certains étaient en sabots. 12 jeunes Loyatais furent déportés, 7 sont morts en déportation au camp de concentration de Mauthausen (Autriche) : Léon Bougué, Fernand Harel, Roger Garaud, Pierre Gouello, Auguste Marot, Adolphe Lequitte et Gabriel Querbouët. 5 sont revenus à Loyat affaiblis à vie, ils pesaient moins de 40 kg à leur retour[28] : François Chérel, Roger Fontaine, Eugène Nagat, Henri Perrier et Gabriel Ruelland[29]. Après la guerre, le nom du meurtrier fut découvert. Il s'agissait d'un garçon de 18 ans, originaire de Merdrignac, de passage à Guilliers. Il avait assassiné le soldat allemand Hammes pour lui voler son pistolet et pour le remettre à la Résistance. La justice ne donna pas suite aux plaintes des déportés revenus, des familles des déportés morts et de la municipalité de Guilliers[30].

Les 9 et , les Résistants de Ploërmel font sauter les aiguillages à la gare puis reviennent la nuit suivante, faire exploser la voie ferrée au sud de la gare. Le trafic est interrompu pendant 24 heures[31].

Loyat fut un objectif du débarquement en Normandie le . Trois parachutistes de la France libre (le Vendéen Henry Corta, le Parisien André Bernard et le Landais Francis Folin) furent parachutés près de Loyat avec missions d'effectuer des sabotages dans le secteur. Ils devaient notamment constamment neutraliser la ligne unique de chemin de fer dans le village de Trégadoret, à l'endroit où la rivière (l'Yvel) se trouvait à 30 m en contrebas de la ligne, un lieu idéal pour un sabotage, afin de retarder l'envoi de renforts allemands, de Bretagne vers le front de Normandie.

Bien accueillis par les Loyatais des villages de Kersamson et de Kerbois, ils se fixèrent dans ce secteur, furent rejoints par d'autres parachutistes (Michel Lakermance, Fernand Bègue, Jack Quillet[32]...)[33] et organisèrent un maquis près de Kerbois. L'arrivée de ces Français d'Angleterre suscita l'espoir. Ils furent présentés au maire Henri Patier et à quelques Résistants. Ils reçurent même la visite du commandant du 12e bataillon F.F.I. du Morbihan, le général Armand des Prez de La Morlais. Ils demandèrent par radio en Angleterre, un parachutage d'armes qui eut lieu dans la nuit du 8 au , sur un terrain appelé la mare aux Oies. Deux avions de la Royal Air Force leur parachutèrent huit tonnes d'armes et de matériel militaire à destination des maquis de la région. Ce fut le cinquième parachutage. Le lieutenant Corta et le commandant des parachutistes, Pierre Bourgoin (1907-1970), échappèrent de peu à la capture près de l'écluse de Guillac le .

62 Loyatais s'engagèrent dans les F.F.I., certains reçurent l'ordre de se rendre au maquis de Saint-Marcel. Ils participèrent avec les parachutistes, à la bataille du . Il y avait deux officiers de la Résistance à Loyat, le capitaine F.F.I. Joseph Jigorel (1913-2003) et le lieutenant F.F.I. Joseph Perraud (1919-1996) qui avaient tous les deux participé à la guerre en 1940. Ils furent faits prisonniers : Joseph Jigorel fut libéré mais Joseph Perraud parvint à s'évader d'Allemagne et revint à Loyat, un exploit. Il était séminariste et devint prêtre. Les lieutenants F.F.I. Perraud et F.F.L. Corta devinrent copains et complices.

Début , au moment de la Libération, les parachutistes basés à Loyat et les maquisards attaquèrent près de Lézonnet, un groupe de trente-trois soldats allemands en fuite devant les Américains qui arrivaient en Bretagne[34]. Le bilan fut de cinq morts : deux Français (Alain Adelis, 19 ans de Taupont et Ange Mounier, 39 ans de Ploërmel) et trois Allemands, probablement tués par la grenade que leur lança le lieutenant Corta. Un autre maquisard Jean Cherel de Loyat, fut tué près de la gare. Les corps de quatre soldats allemands dont un tué entre les villages de Kersamson et de Létéhan, furent transférés dans un cimetière militaire allemand en Normandie[35].

Parmi la centaine d'Allemands qui occupait Loyat, il y avait un Alsacien enrôlé de force dans l'armée allemande, Georges Fritz, originaire de Lembach dans le Bas-Rhin. Contacté par les maquisards, il accepta de les renseigner. Ce Français, en uniforme allemand, fut présenté aux parachutistes français en uniforme britannique. Pendant l'été 1944, il voulut déserter : il laissa une lettre aux Allemands leur annonçant son intention de se suicider, il abandonna ses vêtements près de la rivière et rejoignit le maquis. Il participa ensuite aux combats contre les Allemands sur le front de la Vilaine pendant l'hiver 1944-1945 face à la poche de Saint-Nazaire.

Près de 50 ans après la guerre, le Vendéen Henry Corta (1921-1998) et l'Alsacien Georges Fritz (1916-1999) revinrent l'un et l'autre à quelques mois d'intervalle, en visite de souvenir à Loyat. Ils furent reçus à la mairie par les anciens combattants dont le maire Lucien Harel (1921-1997).

Lucien Harel et son frère, Alphonse (séminariste tout comme Joseph Perraud), furent les principaux acteurs de l'aide apportée à Georges Fritz et tous les trois prirent le maquis. Ces événements scellèrent une amitié qui dura jusqu'au décès du dernier des trois en 1999.

Henry Corta, qui devint religieux et artisan d'icônes, écrivit deux livres sur l'histoire des parachutistes : Les Bérets rouges (1952) et Qui ose gagne (1997)[36] dans lesquels il évoqua son arrivée en France, à Loyat et l'accueil bienveillant reçu des Loyatais. Des milliers de lecteurs ont dû chercher Loyat sur la carte de Bretagne.

Blasonnement

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Les armoiries de Loyat se blasonnent ainsi :

De sable à trois aigles d’argent.

Politique et administration

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Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
Les données manquantes sont à compléter.
guerre 39/45 Henri Patier
après-guerre Mathurin Rigois
  1965 René Simon    
1965 1977 Pierre Mounier   Agriculteur
1977 1983 André Coquantif   Cadre EDF
1983 1995 Lucien Harel   Chef d'entreprise
1995 2008 Odile Santier   Institutrice
2008 15 janvier 2024
(démission[37])
Denis Tréhorel   Technicien
15 janvier 2024 19 avril 2024 Patrice Lameul
(par intérim)
  Agriculteur
19 avril 2024[38] En cours Didier Bourne   Ancien directeur de banque
Les données manquantes sont à compléter.

Démographie

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L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[39]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[40].

En 2021, la commune comptait 1 701 habitants[Note 6], en évolution de 3,72 % par rapport à 2015 (Morbihan : 3,21 %, France hors Mayotte : 1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
2 0001 9331 8681 9952 0622 1482 1302 1352 173
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
2 0542 0812 1602 0291 9852 1332 0792 0852 042
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
1 9852 0952 1221 9741 9351 9021 8701 8871 770
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
1 7021 5631 4651 4201 4651 4421 4391 5971 632
2021 - - - - - - - -
1 701--------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[41] puis Insee à partir de 2006[42].)
Histogramme de l'évolution démographique

Lieux et monuments

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Le Le château de Loyat.

On peut citer[43] :

  • l'ancien moulin à eau de Trégadoret ;
  • Le monument des deux guerres mondiales, de l'Indochine et de l'Algérie (128 Loyatais morts pour la France de 1914 à 1959), la commune organisa un concert et un concours de gymnastique lors de son inauguration[48] ; le monument aux Déportés (7 Loyatais morts pour la France en 1944 et 1945 en Autriche), la plaque avec les noms des 12 déportés loyatais, la plaque sur le mur de l'église en souvenir de la rafle du , le monument de Lézonnet, le monument sur la voie verte en souvenir de Jean Cherel et le monument du maquis à Kerbois ;
  • Le calvaire au centre du cimetière est classée monument historique ;
  • L'aérodrome de Ploërmel - Loyat.

Légendes et contes

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  • Dr Alfred Fouquet : Un sorcier de Loyat[49].

Personnalités liées à la commune

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Notes et références

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  1. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  2. Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
  3. Personnes en âge de communier.
  4. Charlotte Louise Émilie de Ségur, née vers 1724, décédée le Modèle:Date-12 octobre 1784 au château de Loyat.
  5. Emmanuel-Louis de Coëtlogon, né en 1704 au château de Loyat, décédé le à Paris, paroisse Saint-Sulpice.
  6. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
  7. Pierre Martin, né le à Loyat, décédé le à Ploërmel.
  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références

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  1. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  2. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  3. « Les zones climatiques en Bretagne. », sur bretagne-environnement.fr, (consulté le ).
  4. « Orthodromie entre Loyat et Ploërmel », sur fr.distance.to (consulté le ).
  5. « Station Météo-France « Ploërmel » (commune de Ploërmel) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  6. « Station Météo-France « Ploërmel » (commune de Ploërmel) - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  7. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
  8. « La grille communale de densité », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
  9. a et b Insee, « Métadonnées de la commune de Loyat ».
  10. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Ploërmel », sur le site de l'Insee (consulté le ).
  11. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
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  13. a et b Office public de la langue bretonne, « Kerofis ». .
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Bibliographie et archives

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  • Histoire de Loyat, manuscrit de l'abbé Pierre Martin (1870-1950), natif de Loyat, dactylographié par Armelle Querbouët, native de Loyat, médiathèque de Loyat, 152 pages.
  • Vicomté de Loyat à Loyat, XIVe - XVIIe, cotes 23 J 396 à 23 J 420 > Fonds de La Bourdonnaye-Montluc (23 J), Archives I&V.
  • Comptes de la fabrique de 1527 à 1603, cote 23 J 399.
  • Mandement de l'évêque de Saint-Malo pour l'inhumation des morts de la peste à Loyat, 1626, cote 23 J 950.

Articles connexes

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Liens externes

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