Louis Milliet
Chancelier de Savoie Charles-Emmanuel Ier de Savoie | |
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- | |
Président Sénat de Savoie | |
à partir du | |
Avocat général Sénat de Savoie | |
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Syndic |
Naissance | |
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Décès |
(à 71 ans) |
Activités | |
Père |
Claude Milliet (d) |
Mère |
Jeanne Polyxene de Lambert (d) |
Enfants |
Philibert Milliet Hector Milliet (d) |
Distinction |
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Louis Milliet, baron de Faverges, baron de Challes, est né le à Chambéry et mort le au château de Moncalieri (ou Castello della Rotta), à proximité de Turin. Il fut un savant jurisconsulte, premier président du Sénat de Savoie et Grand chancelier du duché[1], ambassadeur.
Biographie
[modifier | modifier le code]Origines
[modifier | modifier le code]Louis Milliet est le fils de Claude Milliet († 1544), juge de Faucigny, puis premier collatéral au conseil de Savoie, et de Jeanne Polixène de Lambert (†1544).
Il épouse Françoise Baÿ, dont il eut treize enfants. Parmi eux :
- François-Amédée Milliet de Challes, comte de Faverges (1559-1631), conseiller d'État, premier référendaire ordinaire et maître des requêtes du duc Charles-Emmanuel Ier de Savoie, commandeur de Lémenc.
- Philibert Milliet (1561-1625) évêque de Saint-Jean-de Maurienne puis archevêque de Turin.
- Prosper Milliet de Challes (1563-1589), Chevalier de Malte (1580)
- Hector Milliet d'Arvillars, baron de Challes et d'Arvillars (1568-1642), Premier président de la Chambre des Comptes de Savoie, premier président au Souverain Sénat de Savoie, ambassadeur.
Carrière
[modifier | modifier le code]Louis Milliet devient docteur en droit civil et canon de l'université de Padoue le . Il séjourne quelque temps à Rome et parcourt l'Italie avec Emmanuel-Philibert de Pingon, célèbre jurisconsulte, qui sera président du Conseil de Genevois et qui lui restera lié d'amitié toute sa vie.
Il se fixe dès 1550 à Chambéry, où il est désigné pour être un des syndics de la ville. Il s'inscrit comme avocat au barreau de Chambéry en pleine période d'occupation française. L'administration française aux ordres du roi François Ier, puis de son fils Henri II, a créé un Parlement français à Chambéry en remplacement du Conseil Résident, créé autrefois par Amédée VI de Savoie. Cet organisme est chargé de la justice et de l'enregistrement des lois et ordonnances du roi de France. Des magistrats français sont mêlés à ceux d'origine savoyarde pour assurer en commun l'ordre et la justice. Ils entérinent la fameuse Ordonnance de Villers-Cotterêts d' qui introduit le français à la place du latin dans les actes de procédure et dans les actes d'état civil tenus par les curés.
C'est dans ce cadre de profondes réformes que Louis Milliet va exercer son métier d'avocat. Son expérience sera très utile lorsque le duc Emmanuel-Philibert de Savoie, vainqueur de la Bataille de Saint-Quentin (1557), libère son pays de l'occupation française en 1559 et qu'il crée le Sénat de Savoie en remplacement du Parlement français. Parmi les différentes causes qu'il a à défendre, Louis Milliet plaide en faveur du poète Marc-Claude de Buttet. Ce dernier lui offre en remerciement un sonnet en 1561, dédié à Louis Milliet, savoisien[2].
Le , le duc Emmanuel-Philibert de Savoie le nomme avocat général au Sénat de Savoie. Il devient vice-président en 1562, puis Conseiller d'État du duc en 1563[3]. En 1564, il joue un rôle important dans les négociations entre la Savoie et Genève, qui aboutissent au Traité de Lausanne (1564).
Il devient premier président du Sénat de Savoie le . Dans les lettres patentes données à Turin le par le duc Emmanuel-Philibert de Savoie, il est dit que cette désignation intervient en considération des services importants qu'il avait rendus tant en l'administration de la justice qu'en plusieurs ambassades et charges importantes, en France, en Suisse et ailleurs qu'en qualité de conseiller d'État auprès de sa personne dès quelques années en deçà[4],[5]. Il achète la seigneurie de Faverges, le , pour 4 000 écus d'or à François de Luxembourg et obtient le titre de baron[6].
En 1577, Jan Kraeck (Giovanni Caracca), dit Carrachyo, peintre hollandais à la cour du duc, réalise les portraits de Louis Milliet et de sa femme[7].
Le , le duc Charles-Emmanuel Ier de Savoie le fait Grand chancelier du duché et garde des sceaux, puis chevalier de l'Ordre suprême de la Très Sainte Annonciade (Savoie). Il sera huit fois ambassadeur notamment en France, en Suisse ou à Milan. Pour tout cela, il fut surnommé "Le Sully de la Savoie".
En 1587, il fait l'acquisition du château de Buisson-Rond (Chambéry), puis à la mort du dernier membre de la famille de Challes (commune de Challes), la seigneurie le , dont son fils Hector est fait baron.
Il est inhumé aux côtés de sa femme dans l'église Sainte-Marie-Egyptienne de Chambéry.
Notoriété
[modifier | modifier le code]On lui attribue d'avoir été un des principaux auteurs de la législation et des dispositions politiques qui eurent lieu lorsque le duc Emmanuel-Philibert de Savoie réorganisa sur de nouveaux principes le gouvernement de son pays. Le , le duc de Savoie tint un lit de Justice à Chambéry. Louis Milliet y prononça une harangue en français, restée célèbre dans les annales. Compte tenu de son rôle important dans l'administration de la Savoie, les auteurs contemporains relèvent beaucoup de références Milliet aux archives de Turin et de Chambéry.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (fr) Anne Weigel, « Page 2 « L’organisation interne et son évolution » », www.sabaudia.org (consulté le ) - in Dossier « Le Sénat de Savoie (1559-1860) ». Site des Archives départementales de la Savoie et de la Haute-Savoie - Sabaudia.org.
- Marc-Claude de Buttet s'était déjà signalé au Parlement de Chambéry en publiant à Lyon en 1554 un libelle en prose intitulé Apologie de Marc-Claude de Buttet pour la Savoie contre les injures et calomnies de Batholomé Anneau. Cette protestation véhémente, intervient en réponse à la préface d'un règlement administratif de Justice d'inspiration française, destiné au fameux Parlement. Le poète savoisien dénonce l'attitude de certains français traitant les savoyards de barbares et de sauvages. Ce libelle, pouvant être interprété comme le manifeste du patriotisme savoyard, contraire à l'esprit du serment de fidélité au roi François Ier, n'a certainement pas eu l'heur de plaire au Parlement français de Chambéry. Cet organisme a d'ailleurs retiré rapidement la préface de Barthélémy Anneau des diffusions de son règlement de justice. Marc-Claude de Buttet fait à partir de 1555 l'objet d'un certain nombre de procès. Il est notamment emprisonné à Chambéry le 11 mai 1555 pour le port prohibé de son épée. Cette attitude est autorisée à la cour de France dont il parvient, mais interdite en Savoie aux gentilshommes savoisiens, en vertu du décret du 31 décembre 1532 du roi François Ier. Le poète est élargi le sur l'intervention de son avocat et ami. D'autres procès au civil auront lieu ultérieurement dans lesquels Louis Milliet interviendra comme avocat. D'après Sarah Alyn Stacey, Marc-Claude de Buttet : (1529/31-86) : l'honneur de la Savoie, vol. 13, Champion, coll. « Renaissance française », , 235 p. (ISBN 978-2-7453-1317-1), p. 113-115.
- Christian Sorrel Sorrel, Les savoyards dans le monde : recherches sur l'émigration (Actes du colloque d'Annecy, 13 et 14 décembre 1991), Société savoisienne d'histoire et d'archéologie (vol. 94), , p. 64. Il s'agit d'une note de bas de page.
- Laurent Chevailler, Essai sur le souverain Sénat de Savoie : 1559-1793, Gardet, , p. 28.
- Eugène Burnier, Histoire du Sénat de Savoie et des autres compagnies judiciaires de la même province : 1329-1844, Puthod, 1864-65, 389 p. (ISBN 978-2-908697-47-6, lire en ligne), p. 3 et 248-249.
- Laurent Chevallier, Essai sur le souverain Sénat de Savoie : 1559-1793, Gardet, , p. 388.
- Portrait de la femme du sénateur Milliet, 1577. Huile sur bois. 67,5 X A7 cm Chambéry, musée des Beaux-Arts. Portrait du sénateur Milliet, 1577. Huile sur bois. 79 X 40,7 cm Chambéry, Musée Savoisien. Thierry Bajou, Portrait. Le portrait dans les collections des musées Rhône-Alpes, p.136.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Gabriel Pérouse, Les environs de Chambéry : Guide historique et archéologique, La Fontaine de Siloé, coll. « Le Champ régional », (réimpr. 1993) (1re éd. 1926-1927), 389 p. (ISBN 978-2-908697-47-6, lire en ligne), p. 65-66.
Article connexe
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :