Livia della Rovere
Duchesse |
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Naissance | |
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Décès | |
Sépulture | |
Famille | |
Père |
Ippolito della Rovere (d) |
Mère |
Isabella Vitelli (d) |
Conjoint |
François Marie II della Rovere (de à ) |
Enfant |
Livia della Rovere (née à Pesaro le et morte dans la même ville le ) est une aristocrate italienne de la maison della Rovere et la dernière duchesse d'Urbin (1599-1631).
Biographie
[modifier | modifier le code]Née à Pesaro le 16 décembre 1585[1],[2], elle est la fille aînée d'Ippolito della Rovere, marquis de San Lorenzo in Campo, fils légitimé du cardinal Giulio della Rovere, et d'Isabella Vitelli, marquise dell'Amatrice. Elle a un frère, Giulio, marquis de San Lorenzo in Campo et dell'Amatrice, et au moins quatre sœurs : Lucrezia, épouse de Marcantonio Lante, marquis de San Lorenzo in Campo, et mère d'Ippolito Lante Montefeltro della Rovere, duc de Bomarzo et fondateur de la famille Lante Montefeltro della Rovere, Elisabetta, morte en bas âge, Eleonora et Livia, religieuses au monastère Corpus Domini de Pesaro.
Le sort du duché d'Urbin
[modifier | modifier le code]François Marie II della Rovere, duc d'Urbin, est marié depuis 1570 avec Lucrèce d'Este, fille d'Hercule II, duc de Ferrare. Leur mariage est malheureux et sans enfant non seulement à cause de leur différence d'âge, mais aussi parce qu'il a transmis la syphilis à son épouse. Séparés en 1578 mais sans aucune possibilité d'annulation, Lucrèce retourne à Ferrare, où elle meurt en 1598.
Veuf et âgé, François Marie II se résigne à l'extinction de sa dynastie et à l'annexion du duché d'Urbin aux États pontificaux. Cette incertitude inquiète ses sujets qui, sous la famille Della Rovere, connaissent un âge d'or. Les domaines de Della Rovere jouissent de faibles impôts en comparaison avec les territoires sous contrôle direct de l'Église, tandis que les villes, même les plus petites, sont enrichies de monuments et de fortifications. La cour d'Urbin est l'une des plus prestigieuses d'Europe attirant des artistes renommés comme Raphaël, Piero della Francesca et Titien grâce au mécénat de la famille régnante[3]. C'est dans ce climat de peur concernant le sort du duché que les conseillers et la population poussent le duc à se remarier, ce qu'il accepte à contrecœur.
Mariage
[modifier | modifier le code]Après la mort de sa mère à la naissance de son frère Giulio en 1598, Livia et ses sœurs sont placées au couvent Santa Maddalena de Pesaro, d'où elle sort après avoir été choisie par son père pour devenir la nouvelle épouse du duc d'Urbin, son cousin au second degré. Après avoir obtenu la dispense du pape Clément VIII, le mariage de Livia et François Marie II est modestement célébré le à Casteldurante[1].
Dès le début, l'union est malheureuse : alors que la mariée de 14 ans en voulait d'être mariée avec un homme assez âgé pour être son père, le marié de 50 ans avait contracté ce mariage dans le seul but de sauver sa famille de l'extinction et de préserver l'indépendance du duché ; en conséquence, il ne montre jamais aucune tendresse ni affection à Livia[1]. En outre, François Marie II et son beau-père ne tardent pas à se brouiller, et ce dernier est contraint de quitter la cour ; malgré plusieurs tentatives de Livia pour les réconcilier, ils restent séparés[4].
La disgrâce de son père et de son oncle le cardinal Giuliano isole la duchesse, et avec la mort de sa belle-mère Victoire Farnèse, qui avait convaincu son fils d'épouser Livia, le 13 décembre 1602, elle perd son dernier soutien. Désormais à la merci de son mari, elle craint le pire ; cependant, son attitude envers elle change quand en novembre 1604 Livia tombe enceinte[1].
L'héritier
[modifier | modifier le code]Le , au palais ducal de Pesaro, Livia donne naissance à un fils, Frédéric Ubaldo della Rovere[5]. La naissance de l'héritier mâle tant attendu répare pour un temps les relations entre Livia et son mari, mais le duc vieillissant montre peu d'intérêt pour son fils, le laissant d'abord aux soins affectueux de sa mère ; cependant, il lui retire finalement l'enfant et l'envoie à Florence pour continuer ses études, alors qu'elle est pratiquement emprisonnée au palais de Casteldurante[6]. Séparée de son fils, Livia lui écrit de nombreuses lettres : par exemple, dans l'une d'elles datée du , elle s'appelle sa « Mère très aimante, qui vous aime comme son âme » (Amorevolissima madre, che vi ama quanto l'anima). La distance de ses parents fait que Frédéric Ubaldo devient un enfant troublé et plus tard un adolescent arrogant et imprudent[1].
Le mariage de Frédéric Ubaldo avec Claude de Médicis en 1621 marqua non seulement le début de l'alliance du duché d'Urbin avec la maison de Médicis, mais aussi le début du règne personnel de son fils à la suite de l'abdication de son père. L'arrivée de sa belle-fille à la cour et la naissance de sa petite-fille, Vittoria della Rovere, le , est une source de grande joie pour la duchesse, qui passe du temps avec son fils et sa famille entre Pesaro et Urbin. Cependant, le bonheur familial ne dure pas longtemps : son mari, rendu méfiant par ses conseillers à propos du comportement de Livia, lui ordonne de revenir auprès de lui et de rester loin de leur fils[7].
L'extinction du duché d'Urbin
[modifier | modifier le code]Federico Ubaldo meurt subitement le , des suites d'une crise d'épilepsie ; avec sa mort, le destin de Livie et du duché d'Urbin change encore, car la dynastie se retrouve de nouveau sans héritier mâle direct. Le jeune duc est inhumé en la cathédrale d'Urbin. En octobre, Claude et Vittoria s'installent à la cour des Médicis, laissant Livia dévastée par la perte de sa petite-fille bien aimée et seule avec son mari âgé et presque paralysé[1], qui après la mort de leur fils reprend le titre ducal.
Mort du duc
[modifier | modifier le code]François Marie II meurt le , laissant Livia complètement isolée à l'âge de quarante-six ans. Le sort du duché d'Urbin est scellé et le pape Urbain VIII lui donne comme modeste compensation les villes de Rocca Contrada et Corinaldo, auxquelles s'ajoutent plus tard Gradara et San Lorenzo in Campo, les anciens domaines de son père. Elle est toujours séparée de son frère Giulio della Rovere (décédé en 1636) et empêchée de se rendre auprès de sa petite-fille à Florence, malgré ses bonnes relations avec la cour des Médicis et les invitations répétées à venir y vivre. La seule exception à son isolement est le mariage de Vittoria, héritière de la fortune de la famille Della Rovere [8], avec Ferdinand II de Médicis en 1637[9].
Dernières années
[modifier | modifier le code]Livia se retire à Castelleone di Suasa dans le palais construit par son père. Elle y passe les dernières années de sa vie, mourant le à 55 ans. Elle est inhumée au couvent Corpus Domini de Pesaro, où sa sœur et homonyme Livia était abbesse, selon son testament conservé dans les archives paroissiales documentées de Castelleone[10] :
« Un dì 6 juillet 1641. La ser (enissi) ma Livia Duchessa d'Urbino morì di età di anni 60 incirca et hebbe tutti li SS.mi sacramenti dal sig. D. Carlo Rivi pievano et il corpo fu portato a Pesaro nella chiesa delle moniche del Corpus Domini. »
« Un jour du 6 juillet 1641. La serenissime Livia duchesse d'Urbino est morte vers 60 ans et a eu tous les Saints sacrements par le prelat M. D. Carlo Rivi et le corps a été porté à Pesaro dans l'église des sœurs du Corpus Domini.. »
Propriétaire d'un grand nombre d'œuvres d'art et de la richesse accumulée au fil des ans par la famille ducale, elle fait de sa petite-fille son unique héritière. À la suite de cela, la majeure partie du patrimoine artistique de la famille Della Rovere est transféré à Florence dans les collections des Médicis ou à Rome dans les palais papaux[2].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (it) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en italien intitulé « Livia della Rovere » (voir la liste des auteurs).
- Gino Benzoni: Livia della Rovere, duchessa di Urbino – Dizionario Biografico degli Italiani - Volume 65 (2005) in: www.treccani.it [retrieved 7 December 2016].
- The Della Rovere. Piero della Francesca, Raphael, Titian (Senigallia, Urbino, Pesaro, Urbania, 4 April to 3 October 2004) - Edited by P. Dal Poggetto - Electa Mondadori (ISBN 88-370-2908-X)
- Solari, p. 53–55.
- Solari, p. 690.
- Artnet: History of Double Portrait with the Della Rovere Family Emblem
- Solari, p. 354.
- Fiorani, p. 32.
- Art Daily: 16th Century Table, Sold in 1989 for 6,000 Pounds, Estimated Now to Sell for 1 Million (July, 2010)
- Solari, p. 388.
- Solari, p. 389.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (it) Giovanna Solari, 22 Storie dei Duchi di Urbino tra il Sole e la Luna, Milan, Mondadori, .
- (it) Alberto Polverari et Lanfranco Berti - Renzo Fiorani - Umberto Gasparini - Elvio Grossi - Raoul Mancinelli - Alberto Polverari - Silvana Vagnini Cocci, Castelleone di Suasa,volume 1 et Vicende storiche : volume 2, Vita castellana, Ostra Vetere, Tecnostampa, 1984/1989.
- (it) Renzo Fiorani, Tra Misa et Metauro. Allegrezze e preoccupazioni per Federico Ubaldo della Rovere, Archeoclub d'Italia di Castelleone di Suasa, .
Liens externes
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