Leila de Lima
Sénateur 17ᵉ Congrès des Philippines (en) | |
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San Beda University (en) San Beda College of Law (en) Université de La Salle-Manille La Consolacion College-Iriga City (en) |
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Leila Magistrado de Lima (née le à Iriga) est une femme politique philippine[1]. Elle est ministre de la Justice entre et et sénatrice depuis .
Biographie
[modifier | modifier le code]Originaire du sud-est de Luçon, divorcée avec deux enfants, Leila de Lima fait des études d’histoire et de sciences politiques à l’université de La Salle à Manille puis exerce la profession d'avocate après avoir été conseillère d'un juge de la Cour suprême et auxiliaire juridique à la Chambre des représentants[2],[3].
Entre et , elle est présidente de la Commission philippine des droits de l’homme puis ministre de Justice sous le mandat de Benigno Aquino.
Leila de Lima est ensuite élue sénatrice et préside la commission d’enquête sur les meurtres extrajudiciaires jusqu'au , date à laquelle elle en sera exclue par le Sénat, qui juge son travail comme étant « nuisible à l'image de l'archipel », alors que la commission d'enquête parvient à recueillir le témoignage d'Edgar Matobato (en), un ancien membre des escadrons de la mort selon lequel le président Rodrigo Duterte, alors maire de Davao, aurait assassiné un enquêteur du ministère de la Justice[3],[4].
Arrestation et détention
[modifier | modifier le code]Opposante au président Duterte, elle promeut une enquête sur les morts dues aux vigliantes (escadrons de la mort) à Davao et aux exécutions extrajudiciaires dans le cadre de la guerre contre la drogue aux Philippines, qui auraient fait entre 7 et 12 000 morts durant les premiers mois du mandat présidentiel[5],[6].
Alors que Leila de Lima est accusée par plusieurs détenus, dont Jaybee Sebastian (en), d'avoir profité du trafic de drogue dans la nouvelle prison Bilibid pour financer son élection en tant que sénatrice, ses avocats répondent que ces témoignages sont fabriqués par les criminels en échange de privilèges dans les prisons où ils sont incarcérés[7],[8],[9].
Le , elle est arrêtée dans son bureau au Sénat où elle s'était réfugiée sous l'accusation d'avoir monté un réseau de trafic de drogue alors qu'elle était ministre de la Justice. Dans les jours précédents, Leila de Lima qualifie le président Duterte de « tueur en série psychopathe », celui-ci déclare alors qu'il « la détruirait publiquement »[9],[10].
En , les sénateurs Franklin Drilon, Francis Pangilinan et la sénatrice Risa Hontiveros appellent à la libération de Leila de Lima à la suite des déclarations du Conseil de lutte contre le blanchiment d'argent (en) et de l'Agence philippine de lutte contre la drogue (en) qui attestent que la sénatrice n'est impliquée dans aucune transaction reliée au commerce de drogue à l'intérieur de la nouvelle prison Bilibid[11].
Le , un tribunal de première instance philippin rejette la dernière des trois accusations de complot en vue de commettre un trafic de drogue illégal, déposées contre Leila de Lima pendant la présidence de Rodrigo Duterte, invoquant des preuves insuffisantes[12].
Soutiens
[modifier | modifier le code]Selon Amnesty International, il convient de la considérer comme un prisonnier d'opinion[13].
L'Union interparlementaire fait savoir le qu'elle considère comme dénuée de fondement l'inculpation de Leila de Lima en raison, entre autres, de son implication antérieure contre le trafic de drogue au sein du système pénitentiaire national et organise une mission aux Philippines[14],[15] qui conclut que rien ne justifie sa détention[16]. Le , l'Union interparlementaire réitère son appel à libérer la sénatrice[16]. Elle reçoit également le soutien du Parlement européen, qui appelle à sa libération dans un texte adopté le [17].
En , les États-Unis interdisent l'entrée du pays aux membres du gouvernement philippin qui, selon le département d'État, seraient impliqués dans l'arrestation de Leila de Lima[18]. Les lecteurs du Financial Time la désignent comme l'une des seize femmes les plus influentes de l'année[19].
Le , jour du 4e anniversaire de son arrestation, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme (HCDH) renouvelle son appel à libérer la sénatrice[20].
Article connexe
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Philippines : haro sur l'adultère sur internet », sur Le Figaro, .
- « Philippines: Leila de Lima, l'anti-Duterte », sur La Croix, (consulté le ).
- Dorian Malovic, « Leila de Lima se dresse contre le président Duterte », sur La Croix, (consulté le ).
- Agence France Presse, « Philippines: une adversaire de Duterte écartée d'une commission d'enquête sensible », sur Le Point, (consulté le ).
- Marianne Dardard, « A Manille, Trump et Duterte troquent leurs injures de «bad boys» contre une sérénade », sur Le Temps, (consulté le ).
- « Philippines : arrestation de Leila de Lima, principale opposante à Duterte », sur Le Monde, (consulté le ).
- (en) Tetch Torres-Tupas, « De Lima camp: SolGen offered deal to Jaybee Sebastian », sur Philippine Daily Inquirer, (consulté le ).
- Source La Repubblica du 14 novembre 2016.
- « Philippines: Leïla de Lima, la sénatrice qui gêne apparemment Duterte, arrêtée », sur Radio France internationale, (consulté le ).
- « Philippines : arrestation de la principale opposante de Rodrigo Duterte », sur TV5 Monde, (consulté le ).
- (en) Darryl John Esguerra, « Opposition senators call for De Lima release after she was cleared by AMLC, PDEA execs », sur Philippine Daily Inquirer, (consulté le ).
- (en) AFP - Agence France Presse, « Court Clears Philippine Rights Activist De Lima Of Last Drugs Charge: Lawyer », sur Barrons.com, (consulté le ).
- Agence France Presse, « Aux Philippines, Leila de Lima, principale opposante de Duterte, arrêtée: "Je la détruirai », sur La Libre Belgique, (consulté le ).
- Union interparlementaire (Décision adoptée à l’unanimité par le Conseil directeur de l’UIP à sa 200ème session), PHI08 – Leila de Lima, , 7 p. (lire en ligne [PDF]), p. 6.
- Union Interparlementaire, « L’UIP réclame un renforcement des moyens d’action pour enquêter sur les violations des droits de l’homme des parlementaires », sur Union interparlementaire, (consulté le ).
- (en) Union interparlementaire (139ème assemblée à Genève), Decisions of the Committee on the Human Rights of Parliamentarians, , 53 p. (lire en ligne [PDF]), p. 34.
- (en) Parlement européen, « Texts adopted - Philippines, the case of senator Leila M. De Lima », (consulté le ).
- (en) Congrès des États-Unis, DEPARTMENT OF STATE, FOREIGN OPERATIONS, AND RELATED PROGRAMS APPROPRIATIONS BILL, 2020, (lire en ligne [PDF]), p. 93.
- (en) Bernadette Tamayo, « De Lima one of FT’s 2019 most influential women », sur The Manila Times, (consulté le ).
- (en) « Philippines: UN experts urge release of Senator Leila De Lima after four years in pre-trial detention », sur ohchr.org, (consulté le ).