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Le Sujet de l'Empereur

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Le Sujet
Image illustrative de l’article Le Sujet de l'Empereur

Auteur Heinrich Mann
Pays Empire allemand
Genre Roman
Version originale
Langue Allemand
Titre Der Untertan
Éditeur Kurt Wolff
Lieu de parution Leipzig
Date de parution 1918
Version française
Traducteur Paul Budry
Éditeur Grasset
Collection Les Cahiers rouges
Lieu de parution Paris
Date de parution 1999

Le Sujet de l'Empereur (titre original en allemand : Der Untertan) est un roman d'Heinrich Mann écrit deux mois avant le déclenchement de la Première Guerre mondiale.

Publication

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Le roman écrit en 1914 ne paraît qu'en 1918 et provoque de violentes controverses juste après sa publication. Tandis que son frère Thomas Mann lui reproche un « esthétisme infâme »[1], Kurt Tucholsky loue le livre comme l'« herbarium de l'homme allemand »[2]. Le débat quant à la représentativité du sujet comme le symbole de l'empire wilhelminien trouve toute son importance dans les années 1980 lorsque Hans-Ulrich Wehler (soutenu par Ossip K. Flechtheim) formule la thèse selon laquelle « aucun historien n'a pu décrire de manière aussi pénétrante [le rôle de la bourgeoisie académique qui forme l'opinion par la propagation d'un nationalisme si radical et antidémocratique au sein de l'Empire allemand] »[3] qu'Heinrich Mann.

Intentions de l'auteur

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Le Sujet de l'Empereur persifle l'époque wilhelmienne à travers une analyse concrète. Heinrich Mann diagnostique la politique nationaliste tout comme les relations de pouvoir de son époque sous le règne de Guillaume II.

Le roman présente Diederich Heßling comme l'exemple typique de l'homme de la société allemande de l'époque. Heßling est soumis à l'autorité, lâche et sans courage. C'est un conformiste qui suit les tendances. Heinrich Mann raconte tout en usant de l'ironie la vie de Heßling de son enfance jusqu'à l'assurance de sa position dans la société wilhelminienne. Il est représenté comme un agitateur, maître de sa fabrique de papier et de sa famille, combattant le prolétariat, et compagnon intrigant du socialiste Napoleon Fischer qu'il hait. À la suite d'une série d'épisodes liés entre eux par des citations des discours de l'Empereur, Heßling est représenté tour à tour comme un tyran à qui la hiérarchie de la société de l'Empire confère du pouvoir et comme un sujet marqué par l'appartenance à un tout impersonnel dont il souffre.

Heßling s'identifie aux ambitions de puissance mondiale des nationalistes radicaux qui souhaitent le déclenchement d'une guerre mondiale. Lors de l'inauguration du monument impérial au cours de laquelle Heßling se décrit lui-même comme un citoyen de l'époque, l'ordre est détruit par un orage apocalyptique. Le contraire d'Heßling est Buck, libéral, père de son ami Wolfgang, révolutionnaire de 1848.

La préface

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« Ce livre a été achevé en . » Heinrich Mann a décrit de manière très précise comment l'Allemagne a été poussée dans une guerre mondiale funeste.

Adaptations

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Filmographie

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En 1951, le roman est adapté au cinéma par Wolfgang Staudte avec Werner Peters dans le rôle principal. Ces derniers reçoivent le Nationalpreis der DDR. Le film de Staudte est donné en RFA seulement en 1956 sous la forme d'une version amputée de onze minutes. Il faudra attendre trente ans plus tard pour que la version complète soit diffusée.

Pièce radiophonique

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La Westdeutscher Rundfunk a produit une pièce radiophonique du roman en 1971 d'une longueur de 349 minutes. Walter Andreas Schwarz et Ludwig Cremer en sont les producteurs. Les rôles principaux sont tenus par Heinz Drache pour Diederich Heßling et Heiner Schmidt, Walter Andreas Schwarz comme narrateurs. Les autres rôles sont tenus par Heinz von Cleve (Herr Heßling), Irmgard Först (Frau Heßling), Walter Jokisch (Herr Göppel) et Veronika Bayer (Agnes Göppel).

Bibliographie

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  • en langue française :
    • Jean-Luc Gerer, « Citoyen ou sujet : La représentation de la société wilhelminienne dans Le sujet de Heinrich Mann », Individu & nation, vol. 2,‎ (lire en ligne).
    • Alain Muzelle, « Der Untertan, tableau critique de son temps », La Clé des Langues, vol. 2,‎ (lire en ligne).
    • Frédéric Teinturier, « La place du roman Der Untertan au sein de l’œuvre d’Heinrich Mann », Individu & nation, vol. 2,‎ (lire en ligne).
  • en langue allemande :
    • Reinhard Alter, Heinrich Manns Untertan - Prüfstein für die "Kaiserreich-Debatte"?, in: Geschichte und Gesellschaft, 17 (1991), p. 370-389
    • Wolfgang Emmerich, Heinrich Mann. Der Untertan, München, 1980.
    • Jörg Schlewitt, Heinrich Mann: Der Untertan. Königs Erläuterungen und Materialien (Bd. 348). Hollfeld: Bange Verlag 2005 (ISBN 978-3-8044-1741-0).

Liens externes

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Notes et références

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  1. (de)« ruchlosen Ästhetizismus »
  2. (de)« Herbarium des deutschen Mannes » Cité dans : Willi Jasper, Der Bruder, Heinrich Mann: Heinrich Mann: Eine Biographie, München, Wien, 1992, p. 225.
  3. (de)« kein Historiker [die Rolle des meinungsbildenden akademischen Bürgertums bei der Verbreitung eines so radikalen, antidemokratischen Nationalimus im Deutschen Kaiserreich] so eindringlich beschreiben konnte. » Cité dans : Hans-Ulrich Wehler, Das deutsche Kaiserreich: 1871-1918, München, 1994, p. 93.