Aller au contenu

La Luzerne

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

La Luzerne
La Luzerne
L'église Saint-Pierre.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Normandie
Département Manche
Arrondissement Saint-Lô
Intercommunalité Saint-Lô Agglo
Maire
Mandat
Johnny Dubosq
2020-2026
Code postal 50680
Code commune 50283
Démographie
Gentilé Luzernais
Population
municipale
75 hab. (2021 en évolution de −5,06 % par rapport à 2015)
Densité 39 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 08′ 20″ nord, 1° 03′ 01″ ouest
Altitude Min. 60 m
Max. 137 m
Superficie 1,94 km2
Type Commune rurale à habitat dispersé
Unité urbaine Hors unité urbaine
Aire d'attraction Saint-Lô
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Saint-Lô-2
Législatives Première circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte topographique de France
La Luzerne
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte administrative de France
La Luzerne
Géolocalisation sur la carte : Manche
Voir sur la carte topographique de la Manche
La Luzerne
Géolocalisation sur la carte : Normandie
Voir sur la carte administrative de Normandie
La Luzerne

La Luzerne est une commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 75 habitants[Note 1].

Géographie

[modifier | modifier le code]

La commune est en pays saint-lois et limitrophe du chef-lieu de département. Son bourg est à 4,5 km au nord-est de Saint-Lô, à 7 km au sud de Saint-Clair-sur-l'Elle et à 10 km à l'est de Pont-Hébert[1].

La Luzerne est dans le bassin de la Vire, par son affluent la Dollée qui délimite le territoire au sud et poursuit son parcours au creux d'un vallon saint-lois. Trois de ses brefs affluents drainent le territoire communal dont l'un marque la limite avec Saint-André-de-l'Épine à l'est. Une moindre partie nord est un versant qui donne ses eaux au bassin de la Jouenne, autre affluent du fleuve côtier.

Le point culminant (137 / 138 m) se situe au nord-ouest, sur la D 6. Le point le plus bas (60 m) correspond à la sortie du ruisseau de la Dollée du territoire, au sud. La commune est bocagère.

La commune regroupe trois hameaux[2] : la Luzerne, Ferme Basse Cour, Hôtel Jourdan. Il y a trois lieux-dits non bâtis : Hôtel Cocquet, la Perroquière, Ciovaros.

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[4]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 mm/a) et un été frais (15,5 °C) et venté[5]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat contrasté des collines », correspondant au Bocage normand, bien arrosé, voire très arrosé sur les reliefs les plus exposés au flux d’ouest, et frais en raison de l’altitude[6].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,5 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 11,9 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 989 mm, avec 14,5 jours de précipitations en janvier et 8,7 jours en juillet[4]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Condé-sur-Vire à 10 km à vol d'oiseau[7], est de 11,3 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 956,7 mm[8],[9]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[10].

Au , La Luzerne est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[11]. Elle est située hors unité urbaine[12]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Saint-Lô, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[12]. Cette aire, qui regroupe 63 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[13],[14].

Occupation des sols

[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (100 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (100 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (67,5 %), terres arables (32,5 %)[15]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

La forme Lucerna est attestée vers 1350[16].

Le terme lucerne, plus exactement, une luiserne désignait en ancien français un flambeau[16]. René Lepelley y voit une allusion à un lieu de culte éclairé le soir[17], bien qu'une enseigne de cabaret soit également plausible[18].

Le gentilé est Luzernais[19].

Un Thomas de la Lucerne accompagna le duc de Normandie Robert Courteheuse à la première croisade en 1096, et un Guillaume de la Luzerne fut l'un des 119 défenseurs du Mont-Saint-Michel de 1423 à 1424.

La famille noble normande de La Luzerne tirait son nom de la commune, aussi dite La Luzerne/La Lucerne en Bessin ou près-Saint-Lô (et non de La Luzerne/La Lucerne en Avranchin, alias La Lucerne)[20],[Note 3], qu'elle eut comme fief d'origine. Par des mariages, des branches de cette maison eurent aussi Pirou aux alentours de 1400, et Beuzeville vers 1505-1507.

Gabrielle de La Luzerne, fille de Jean II et dame héritière du fief familial éponyme, le fit passer dans la famille de Bricqueville par son mariage en 1556 avec François de Bricqueville de Colombières (et Bricqueville) ; leur fils puîné Gabriel, époux en 1593 de Gislette de L'Espinay (fille d'Antoine, sire de Broons), reçut La Luzerne, et cette branche des Bricqueville prendra désormais le nom de La Luzerne.

Anne-César, le personnage qui suit, appartient en revanche à une autre branche, celle qui eut Beuzeville, non issue des Bricqueville ; la séparation entre ces deux branches vient de Jean Ier de La Luzerne (vers 1435-av. 1508), père entre autres enfants de — Jacques de La Luzerne, † v. 1522-1526, sire de Beuzeville par son mariage avec Marie du Bois (d'où la suite des La Luzerne en nom patronymique mais non seigneurs de ce fief, dont Anne-César, César-Henri, César-Guillaume) —, et de Gilles de La Luzerne, † v. 1512, seigneur de La Luzerne, père de Jean II, père lui-même de l'héritière Gabrielle qu'on a évoquée comme femme de François de Bricqueville (d'où les Bricqueville de La Luzerne, dont Henri et François)[22].

La commune est en effet le berceau familial d'Anne César, marquis de La Luzerne, dit le « chevalier de La Luzerne » (1741-1791), ambassadeur de France aux États-Unis, sous Louis XVI, venu aider les partisans de la Révolution américaine contre les Anglais, qui a donné son nom à un comté de Pennsylvanie et à un lac et une ville (en) des monts Adirondacks, dans l'État de New York.

Politique et administration

[modifier | modifier le code]
La mairie.
Liste des maires
Période Identité Étiquette Qualité
1971[23] mars 2001 Marcel Bazire SE Agriculteur
mars 2001 mars 2008 Éric Alexandre    
mars 2008 mars 2014 Agnès Laurence SE Secrétaire médicale
mars 2014[24] mai 2020 Danièle Leconte SE Informaticienne retraitée
mai 2020[25] En cours Johnny Dubosq   Ouvrier
Les données manquantes sont à compléter.

Le conseil municipal est composé de sept membres dont le maire et un adjoint[24].

Démographie

[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[26]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[27].

En 2021, la commune comptait 75 habitants[Note 4], en évolution de −5,06 % par rapport à 2015 (Manche : −0,76 %, France hors Mayotte : 1,84 %). La Luzerne a compté jusqu'à 139 habitants en 1806.

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
106122139120124114102104103
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
1028790857170697783
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
10610388726469695265
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2008 2013
616246444847413965
2018 2021 - - - - - - -
7475-------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[28] puis Insee à partir de 2006[29].)
Histogramme de l'évolution démographique

Lieux et monuments

[modifier | modifier le code]
Le gisant de femme du XVIe siècle.
  • Église Saint-Pierre (XIIe, XVIIIe et XXe siècles), sans clocher. Celui-ci tombé en 1864, ne fut pas reconstruit. L'église, abrite un gisant de femme du XVIe siècle classé au titre objet aux monuments historiques en 1993[30], ainsi qu'une fresque la baptême du Christ (XXe) de Robert Guinard, une verrière (XXe) de Jean-Ernest et Pierre Gaudin. Le portail arbore un bas-relief représentant un évêque, tenant une clef dans sa main gauche (saint Pierre) bénit deux personnages plus petits, à sa droite un abbé tenant une crosse, à sa gauche un clerc portant un livre[31]. À l'intérieur une chapelle abrite le caveau où est inhumée la famille de La Luzerne qui s'est éteinte en 1876 avec la comtesse Hurault de Vibraye à Bazoches (Nièvre)[21].
  • Château (XVIe – XVIIIe siècle), dont il ne subsiste que le portail et une tour.

Activité et manifestations

[modifier | modifier le code]

Personnalités liées à la commune

[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN 978-2-9159-0709-4), p. 128.
  • René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 292.

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Population municipale 2021.
  2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  3. L'origine de la famille de La Luzerne fait l'objet d'interprétations différentes entre les historiens. Certains la rattachent soit à la Lucerne (d'Outremer) et à l'Avranchin, soit à la Luzerne près de Saint-Lô et au Bessin[21].
  4. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références

[modifier | modifier le code]
  1. Distances routières les plus courtes selon Viamichelin.fr.
  2. « La Luzerne » sur Géoportail..
  3. « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
  4. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  5. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  6. GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 p. (lire en ligne), p. 2
  7. « Orthodromie entre La Luzerne et Condé-sur-Vire », sur fr.distance.to (consulté le ).
  8. « Station Météo-France « Conde Sur Vire_sapc » (commune de Condé-sur-Vire) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  9. « Station Météo-France « Conde Sur Vire_sapc » (commune de Condé-sur-Vire) - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  10. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
  11. « La grille communale de densité », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
  12. a et b Insee, « Métadonnées de la commune de La Luzerne ».
  13. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Saint-Lô », sur le site de l'Insee (consulté le ).
  14. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
  15. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique (consulté le ).
  16. a et b Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Larousse, .
  17. René Lepelley, Noms de lieux de Normandie et des îles Anglo-Normandes, Paris, Bonneton, , 223 p. (ISBN 2-86253-247-9), p. 197.
  18. Ernest Nègre - 1998 - Toponymie générale de la France - Volume 2 - Page 1361.
  19. Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN 978-2-9159-0709-4), p. 128.
  20. « Famille de La Luzerne (notice de 23 p., dont la 1re est la 24e page de l'ensemble des notices), par Édouard Lepingard », sur Notices, mémoires et documents de la Société d'Agriculture, d'Archéologie et d'Histoire naturelle de la Manche, vol. X, 1892 à St-Lô, mis en ligne par Gallica-BnF.
  21. a et b Gautier 2014, p. 292.
  22. « [[:Modèle:Jean (Ier)]] de La Luzerne », sur Geneanet, Généa50.
  23. « Marcel Bazire, 55 ans au service de La Luzerne », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
  24. a et b « Danièle Leconte succède à Agnès Laurence », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
  25. « Johnny Dubosq nouveau maire de la commune », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
  26. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  27. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  28. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  29. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  30. « Statue funéraire : Une Dame de La Luzerne », notice no PM50000624, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  31. Bernard Beck (photogr. Bernard Pagnon), Quand les Normands bâtissaient les églises : 15 siècles de vie des hommes, d'histoire et d'architecture religieuse dans la Manche, Coutances, Éditions OCEP, , 204 p. (ISBN 2-7134-0053-8), p. 111.