La Coupo Santo
Artiste | |
---|---|
Date |
1867 |
Type |
sculpture |
Technique |
Matériaux Argent |
Hauteur |
16,5 cm |
Format | André Pierre et Renaud Pierre Fulconis descendants du créateur de la Coupo Santo ont réalisé les toutes premières mesures connues de la coupe chez le Capoulié du Félibrige Pierre Fabre[1].
|
Propriétaire |
Felibrige |
Localisation | La Sainte Coupe est détenue par le Capoulié du Félibrige. Elle est présentée au congrès annuel du Félibrige qui se déroule à la Sainte-Estelle dans un lieu chaque fois différent. |
Commentaire |
Les deux personnages représentent la fraternité de la Catalogne et de la Provence |
La Coupo santo, ou cansoun de la coupo, fréquemment désignée comme l'hymne provençal, est un chant composé par Frédéric Mistral, à l'occasion de la remise de la coupe du même nom par les Catalans aux Provençaux. Cette coupe est en argent. La légende veut qu'elle ait été acquise grâce à une souscription, et que des écrivains et des hommes politiques catalans l'offrirent aux félibres provençaux lors d’un banquet qui se tint à Avignon le , en remerciement de l’accueil réservé au poète catalan Víctor Balaguer, exilé politique en Provence en raison de son opposition au gouvernement d'Isabelle II d'Espagne. Cette coupe est l’œuvre du sculpteur Guillaume Fulconis et de l’argentier Jarry.
Historique
[modifier | modifier le code]Le capoulié du Félibrige est traditionnellement le dépositaire de la coupe. Elle est présentée une fois par an lors du banquet qui se tient à l’occasion du congrès du Félibrige, la Santo Estello. Le banquet se termine par la cansoun de la Coupo qui fut écrite par Frédéric Mistral pour commémorer cet événement, sur la musique d’un noël attribué à Nicolas Saboly, mais en fait du frère Sérapion : Guihaume, Tòni, Pèire. Elle est considérée comme l'hymne du Felibrige, devenu ou présenté comme celui de la Provence tout entière[2],[3],[4], quand ce n'est pas celui de l'ensemble des pays d'oc[5].
Traditionnellement, la chanson est chantée dans son intégralité au Banquet de La Coupe, lors de chaque Santo Estello, fête annuelle du Félibrige.
La tradition est de ne pas applaudir pas à la fin[6]. Toutefois, constatant de nombreuses entorses à cette règle, et à celle qui prévalait de ne chanter qu'assis les premiers couplets, le Félibrige s'est penché sur la question et a émis en 2017, sous la plume de son capoulié, une recommandation précisant[7] :
« le Félibrige préconise de se lever dès le premier couplet de la Cansoun de la Coupo et suggère de ne pas blâmer les personnes qui, dans l’enthousiasme, seraient tentées d’applaudir. »
En Provence, dans les cérémonies officielles ou officieuses, il était d'usage de ne chanter que le premier, le deuxième et le dernier couplet pour lequel on se levait. Dans le même avis, le Félibrige conseille, lors des occasions informelles où la chanson n'est pas chantée en intégralité, de chanter les couplets un, deux, quatre et sept[7].
« Es uno conco de formo antico, supourtado pèr un paumié. I’a contro lou paumié, drecho e se regardant, dos gènti figurino que represènton coume sorre la Catalougno e la Prouvènço[8]. »
La Coupe Sainte a été créée par le statuaire Louis Guillaume Fulconis (1818-1873)[3].
« La Prouvènço a lou bras dre autour dóu còu de soun amigo, pèr ié marca soun amistanço ; la Catalougno met la man drecho sus soun cor e sèmblo ié dire gramaci.
Au pèd de chasco figurino, vestido latinamen e lou sen nus, i’a, dins un escussoun, lis armarié que la designon.
À l’entour de la conco e en deforo, escri sus uno veto envertouriado emé de lausié, se legisson li mot seguènt "Record ofert per patricis catalans als felibres provenzals per la hospitalitat donada al poeta catala Víctor Balaguer, 1867."[9] »
Frédéric Mistral décrit ainsi la coupe en argent dans l'Armana prouvençau :
« E sus lou pedestau soun finamen gravado aquéstis àutris iscripcioun :
"Morta diuhen qu’es,
Mes jo la crech viva." (Víctor Balaguer)[10] »
« Ah ! se me sabien entèndre !
Ah ! se me voulien segui ! (Frédéric Mistral)[11] »
Le chant militaire et scout Je t'aime ô ma patrie est une adaptation libre de la Coupo Santo.
Paroles
[modifier | modifier le code]Provençal (graphie mistralienne d'origine) | Provençal (en graphie classique) | Français |
---|---|---|
La Coupo |
La Copa |
La Coupe |
Depuis les années 1990, la Coupo Santo, reprise comme hymne par le Rugby club toulonnais (RCT), est interprétée au début de certains matchs de gala joués par le club toulonnais à domicile ou des supporters de l'Olympique de Marseille[12].
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Jacky Siméon, Dictionnaire de la course camarguaise, Vauvert, Au Diable Vauvert, , 142 p. (ISBN 978-2-84626-424-2), p. 38-39
- Chants provençaux de tradition populaire, présentation et édition Nathalie Simian Seisson et Remi Venture, Montfaucon la Librairie Contemporaine, 1999, 167 p., (ISBN 978-2-905405-17-3), populaire. 80-85
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Page 297 A.P. Fulconis, Louis Guillaume Fulconis (1818-1873) Statuaire (Provence, Algérie, Normandie, Paris), Paris, Fulconis, 2005, 685 p. (ISBN 978-2952351102)
- (de) Melanie Stralla, « Die provenzalische Renaissance in Deutschland. : Übersetzung und Edition von Frédéric Mistrals Mirèio um 1900 » [« La Renaissance provençale en Allemagne »] [PDF],
- André Fulconis, Louis Guillaume Fulconis (1818-1873), statuaire, une vie d'amitié (Provence, Algérie, Normandie, Paris), (ISBN 2-9523511-0-4) [www.fulconis.com]
- Danièle Dossetto, « « Mireille était dans ses dix fois quinze ans » », Géographie et cultures, nos 91-92, , p. 259–278 (ISSN 1165-0354, DOI 10.4000/gc.3471, lire en ligne, consulté le )
- Danièle Dossetto, « La région en signes. Localisme en Provence et en Italie provençalophone », Ethnologie française, vol. 33, no 3, , p. 399–408 (ISSN 0046-2616, DOI 10.3917/ethn.033.0399, lire en ligne, consulté le )
- Laurent Sébastien Fournier, La fête en héritage: Enjeux patrimoniaux de la sociabilité provençale, Presses universitaires de Provence, (ISBN 978-2-8218-2753-0, lire en ligne)
- Guy Roca, « La Coupo Santo : Un chant, un hymne », sur V Petite Camargue, (consulté le )
- « C'est une coupe de forme antique, posée sur un palmier. De chaque côté de ce palmier, se trouvent - debout et se regardant - deux jolies figurines qui représentent, telles des sœurs, la Catalogne et la Provence. »
- La Provence a le bras autour du cou de son amie, ainsi elle lui témoigne son amitié ; la Catalogne met sa main droite sur son cœur et semble lui dire merci. Au pied de chaque figurine, vêtues à la mode latine et le sein nu, se trouvent, dans un écusson, les armoiries qui les identifient. Sur le pourtour de la Coupe à l'extérieur, dans un cartouche entouré de lauriers, peuvent se lire les mots suivants : « Souvenir offert par des patriciens catalans aux félibres provençaux, pour leur hospitalité donnée au poète catalan Victor Balaguer, 1867 ».
- Et sur le piédestal sont finement gravées ces autres inscriptions : On dit qu'elle est morte, mais moi je la crois vive
- Ah ! si l'on savait m'entendre ! Ah ! si l'on voulait me suivre !
- Jean-Christophe Collin, L'Équipe raconte Toulon : Une saison pour l'histoire, L'Equipe, , 152 p. (ISBN 978-2-36347-047-8, lire en ligne), P160 Dehors, un chœur entonne la Coupo Santo, lhymne provençal écrit par Frédéric Mistral. Le Rugby Club Toulonnais est en effet profondément inscrit dans son territoire. Les gens viennent à Mayol non seulement de tout le var mais aussi de bien au-delà. " Ce chant est l’affirmation de notre identité culturelle provençale " , explique Mourad Boudjellal.