Kolomya
Kolomya (uk) Коломия | ||||
Héraldique |
Drapeau |
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Administration | ||||
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Pays | Ukraine | |||
Oblast | Oblast d'Ivano-Frankivsk | |||
Raïon | Kolomya | |||
Maire | Bohdan Stanislavsky | |||
Code postal | 78200 — 78212 | |||
Indicatif tél. | 380 3433 | |||
Démographie | ||||
Population | 61 140 hab. (2021) | |||
Densité | 1 501 hab./km2 | |||
Géographie | ||||
Coordonnées | 48° 31′ nord, 25° 02′ est | |||
Altitude | 300 m |
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Superficie | 4 072 ha = 40,72 km2 | |||
Divers | ||||
Fondation | 1256 | |||
Statut | Ville | |||
Localisation | ||||
Géolocalisation sur la carte : Ukraine
Géolocalisation sur la carte : Ukraine
Géolocalisation sur la carte : oblast d'Ivano-Frankivsk
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Liens | ||||
Site web | kolomyya.org | |||
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Kolomya (en ukrainien : Коломия ; en russe : Коломыя ; en polonais : Kołomyja ; en allemand : Kolomea ; en roumain : Colomeea) est une ville de l'oblast d'Ivano-Frankivsk, en Ukraine occidentale, et le centre administratif du raïon de Kolomya. Sa population s'élève à 61 140 habitants en 2021.
Géographie
[modifier | modifier le code]Kolomya est située sur les bords du Prout, à 72 km à l'ouest-nord-ouest de Tchernivtsi, à 164 km au sud-est de Lviv et à 451 km au sud-ouest de Kiev[1].
Histoire
[modifier | modifier le code]Jusqu'à l'entre-deux-guerres
[modifier | modifier le code]Kolomya est située au cœur de la région historique de Pocoutie, et constitue l'un des centres de la culture des Houtsoules. La ville fut mentionnée pour la première fois dans la Chronique d'Ipatiev vers 1240, à l'époque de l'invasion mongole de la Rus' de Kiev. Par après, elle faisait partie de la principauté de Galicie-Volhynie. Le général mongol Boroldai fit brûler la ville en 1259. Les forces du roi Casimir III de Pologne réussirent à conquérir la région qui est incorporée dans le royaume de Pologne en 1340. En 1388, le roi Ladislas II Jagellon, plongé dans la guerre polono-teutonique, mit en gage la Pocoutie au voïvode Petru II de Moldavie. Le privilège urbain de Kolomya a été confirmé en accordant le droit de Magdebourg aux citoyens en 1405. En 1411, la ville fut décernée à nouveau au voïvode Alexandre Ier de Moldavie. La ville obtiendra d'autres privilèges du roi Ladislas II Jagellon, notamment pour le commerce du sel. En 1448, le roi Casimir IV Jagellon a cédé le château de Kolomya à Maria, veuve du voïvode Ilie Ier de Moldavie.
Depuis le premier partage de la Pologne en 1772 jusqu'en 1918, la ville (nommée Kolomea avant 1867) fait partie de la monarchie autrichienne (empire d'Autriche), puis Autriche-Hongrie (Cisleithanie après le compromis de 1867), chef-lieu du district de même nom, l'un des 78 Bezirkshauptmannschaften (powiats) en province (Kronland) de Galicie en 1900[2]. Le sort de cette province fut dès lors disputé par la Pologne et la Russie soviétique, jusqu'à la paix de Riga le , attribuant la Galicie orientale à la Pologne[3].
Seconde Guerre mondiale
[modifier | modifier le code]Pendant la Seconde Guerre mondiale, la ville est d'abord annexée en 1939 par l'Union soviétique. Elle est ensuite occupée par l'Allemagne nazie d' au . La population juive représentait en 1939 environ 50 % de la population totale[4]. De à , des dizaines de milliers de Juifs sont assassinés dans la forêt proche de Sheparivtsi lors d'exécutions de masse successives[5]. En 1941 est mis en place un Judenrat, qui répond aux ordres de la Gestapo[5]. Le , les 17 000 Juifs restants sont enfermés dans un ghetto et une police juive de 160 agents est créée trois jours après[5]. Les Juifs du ghetto sont déportés en plusieurs phases au camp d'extermination de Bełżec : 5 000 début ; un peu plus de 8 000 en , tandis que d'autres, qui se cachent pour échapper à la déportation, sont abattus sur place et que 1 300 Juifs restent pour du travail forcé ; après que des Juifs des environs ont rejoint le ghetto, 17 300 en (incluant des Juifs habitant aux alentours de Kolomya)[5]. La liquidation du ghetto a lieu le avec l'assassinat de 2 200 Juifs[5].
En , la ville est libérée et annexée par l'Union soviétique et rattachée à la république socialiste soviétique d'Ukraine.
XXIe siècle
[modifier | modifier le code]La police ukrainienne provoque une controverse en 2020 en réclamant au responsable de la communauté juive de Kolomya de lui fournir la liste des personnes juives habitant la ville[6]. La ville possède une Base aérienne de Kolomya et depuis 2016 la ville est la base opérationnelle de la 10e brigade d'assaut de montagne.
Population
[modifier | modifier le code]Recensements (*) ou estimations de la population[7] :
Transports
[modifier | modifier le code]Kolomya se trouve à 65 km d'Ivano-Frankivsk par le chemin de fer et par la route.
Culture
[modifier | modifier le code]La ville à une mention spéciale sur la liste des Sept merveilles d'Ukraine pour son Musée Pysanka.
-
l'Hôtel de ville, monument classé[10],
Jumelages
[modifier | modifier le code]- Andrychów (Pologne)
- Nysa (Pologne)
- Rădăuți (Roumanie)
- Sighetu Marmației (Roumanie)
- Drochia (Moldavie)
- Moukatcheve (Ukraine)
- Marioupol (Ukraine)
- Bakhmout (Ukraine)
- Krementchouk (Ukraine)
- Tchornomorsk (Ukraine)
Personnalités
[modifier | modifier le code]- Artem Chapeye (1981-), écrivain et journaliste est natif de la commune
- Emanuel Feuermann (1902-1942), violoncelliste autrichien, né à Kolomyia.
- Margit Sielska-Reich (1900-1980), née à Kolomya, artiste peintre.
- C'est à Kolomya que Sacher Masoch situe l'action de La Vénus à la fourrure (1870). À propos de Séverin, le narrateur écrit, au début du roman : « Oui, il était singulier, on ne pouvait le nier, même s'il n'était pas le fou dangereux pour lequel le tenaient non seulement ses voisins mais tout le petit cercle de Kolomé[14]. »
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Distances à vol d'oiseau ou distances orthodromiques.
- Wilhelm Klein, Die postalischen Abstempelungen auf den österreichischen Postwertzeichen-Ausgaben 1867, 1883 und 1890, Vienne, 1967.
- André et Jean Sellier, Atlas des peuples d'Europe centrale, Paris, Éditions La Découverte, 1991, p. 94.
- « Shtetlinks page -- kolomea administrative district », sur jewishgen.org (consulté le ).
- (en) Teresa Pollin, Geoffrey P. Megargee (dir.) et Martin Dean (dir.), The United States Holocaust Memorial Museum Encyclopedia of Camps and Ghettos, 1933-1945 : Ghettos in German-Occupied Eastern Europe, vol. II, Indiana University Press, (ISBN 9780253355997, lire en ligne), « Kołomyja », p. 790-793.
- « Quand l’antisémitisme gagne la police ukrainienne », sur L'Humanité,
- « Recensements et estimations de la population depuis 1897 », sur pop-stat.mashke.org — (uk) « Office des statistiques d'Ukraine : population au 1er janvier 2010, 2011 et 2012 », sur database.ukrcensus.gov.ua — « Office des statistiques d'Ukraine : population au 1er janvier 2011, 2012 et 2013 », sur database.ukrcensus.gov.ua
- (uk en) Service des statistiques publiques d'Ukraine (uk), Чисельність наявного населення України на 1 січня 2021 [« Population présente en Ukraine au »] (Publication statistique), Kiev, , 50 p. (lire en ligne [PDF])(uk)]][[Catégorie:Article contenant un appel à traduction en ukrainien]]&rft.date=2021&rft.tpages=50&rfr_id=info:sid/fr.wikipedia.org:Kolomya">
- numéro : 26-106-0021
- numéro : 26-106-0017
- numéro : 26-106-0018
- numéro : 26-106-0037
- numéro : 26-106-0038
- Gilles Deleuze et Leopold von Sacher-Masoch, Présentation de Sacher-Masoch, avec le texte intégral de La Vénus à la fourrure traduit de l'allemand par Aude Willm, Paris, Minuit, , 275 p. (ISBN 978-2-7073-0332-5), p. 123
Liens externes
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- Site officiel
- Ressource relative à la musique :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :