Klebsiella pneumoniae
Domaine | Bacteria |
---|---|
Embranchement | Pseudomonadota |
Classe | Gammaproteobacteria |
Ordre | Enterobacteriales |
Famille | Enterobacteriaceae |
Genre | Klebsiella |
- Hyalococcus pneumoniae Schroeter, 1886
Sous-espèces de rang inférieur
- K. pneumoniae subsp. ozaenae (Abel 1893) Ørskov 1984
- K. pneumoniae subsp. pneumoniae(Schroeter, 1886) Ørskov 1984
- K. pneumoniae subsp. rhinoscleromatis (Trevisan 1887) Ørskov 1984
Klebsiella pneumoniae (anciennement Hyalococcus aerogenes) est l'espèce type du genre Klebsiella. C'est un bacille Gram négatif, non mobile, encapsulé, anaérobie facultatif, capable de fermenter le lactose sur milieu MacConkey avec des colonies d'aspect mucoïdes.
La bactérie est commensale dans les microbiomes buccaux, cutanés et intestinaux mais peut devenir pathogène dans les poumons (d'où son nom).
En 2024, l'OMS alerte quant à la propagation d'une souche hypervirulente (hvKp ST23) résistante à tous les antibiotiques bêta-lactamines disponibles dont les carbapénèmes[3].
Historique
[modifier | modifier le code]L'espèce Klebsiella pneumoniae a d'abord été décrite comme Hyalococcus pneumoniae par Schroeter[1],[4] avant d'être renommée Klebsiella pneumoniae par Trevisan. Elle est également connue sous le nom de bacille de Friedländer en l'honneur de Carl Friedländer, un pathologiste allemand, qui a proposé que cette bactérie était le facteur étiologique de la pneumonie notamment chez les personnes immunodéprimées telles que les personnes atteintes de maladies chroniques ou les alcooliques.
Étymologie
[modifier | modifier le code]L'étymologie du nom d'espèce de Klebsiella pneumoniae est la suivante : pneu.mo’ni.ae. N.L. fem. n. pneumonia, maladie pulmonaire, pneumonia (inflammation des poumons); N.L. gen. fem. n. pneumoniae, de pneumonie[5].
Description
[modifier | modifier le code]C'est un bacille Gram négatif, non mobile (en général), encapsulé, anaérobie facultatif, capable de fermenter le lactose sur milieu MacConkey avec des colonies d'aspect mucoïdes.
Longtemps considérées comme exclusivement non mobiles, l'existence de souches mobiles disposant des gènes codant des protéines flagellaires (fliC, fliA et flgH) a été confirmée en [6].
Résistance aux antibiotiques
[modifier | modifier le code]Initialement une bactérie faiblement résistante aux antibiotiques, des souches de Klebsiella pneumoniae multi-résistantes circulent en Europe causant des pathologies diverses mais potentiellement très grave, chez des patients non immunodéprimés. Ces souches disposent notamment de carbapénémase (enzyme permettant la destructions des antibiotiques de la famille des carbapénèmes)[7].
En Russie et en Géorgie, le traitement des klebsielles par phagothérapie est commun. Le médicament existe sous forme liquide ou en pulvérisateur. Il existe des cocktails bactériophagiques contenant exclusivement des bactériophages spécifiques aux klebsielles, et des cocktails contenant plus largement des phages spécifiques aux germes présents dans telle ou telle pathologie. Des phages anti-klebsielles figurent par exemple dans les cocktails pour les infections gynécologiques[8],[9].
Des recherches sont en cours dans certains pays occidentaux pour développer des préparations bactériophagiques efficaces contre les Klebsiella pneumoniae productrices de carbapenemases KPC (KPC-KP)[10].
Comme en France la phagothérapie ne peut être utilisée que dans les cas les plus graves, avec des phages produits en France et dans le cadre dit compassionnel défini par l'ANSM et qu'il n'existe pas de phages produits en France actifs sur les Klebsielles, des associations de patients se sont montées pour faciliter l'accès aux bactériophagiques étrangers (achat direct ou voyage à l'étranger)[11],[12],[13],[14].
Habitat
[modifier | modifier le code]Klebsiella pneumoniae est normalement retrouvée dans le tractus intestinal des humains et des animaux.
Taxonomie
[modifier | modifier le code]Sous-espèces
[modifier | modifier le code]Trois sous-espèces sont décrites :
- K. pneumoniae subsp. ozaenae
- K. pneumoniae subsp. pneumoniae
- K. pneumoniae subsp. rhinoscleromatis
Références
[modifier | modifier le code]- (de) J. Schroeter, « Schizomycetes 1886 », dans Kryptogamen-Flora von Schlesien, Band 3, Heft 3, Pilze, Breslau, Max Müller & Cohn F (eds), , 814.
- (it) V. Trevisan, « Sul Micrococco della rabbia e sulla possiblità di riconoscere durante il periode d'incubazione, dall'esame del sangue della persona moricata, se ha contratta l'infezione rabbica », Rendiconti dell'Instituto Lombardo di Scienze e Lettere, vol. Serie 2, no 20, , p. 88-105.
- (en) « Antimicrobial Resistance, Hypervirulent Klebsiella pneumoniae - Global situation », sur www.who.int (consulté le )
- (en) « Species "Hyalococcus pneumoniae" », sur LPSN - List of Prokaryotic names with Standing in Nomenclature (consulté le )
- (en) « Species Klebsiella pneumoniae », sur LPSN - List of Prokaryotic names with Standing in Nomenclature (consulté le )
- (en) Alejandro Carabarin-Lima, Libia León-Izurieta, Rosa Del Carmen Rocha-Gracia, Miguel Castañeda-Lucio, Carmen Torres, Zita Gutiérrez-Cazarez, Sirenia González-Posos, Claudia F Martínez de la Peña, Ygnacio Martinez-Laguna et Patricia Lozano-Zarain, « First evidence of polar flagella in Klebsiella pneumoniae isolated from a patient with neonatal sepsis », J Med Microbiol., vol. 65, no 8, , p. 729-737 (DOI 10.1099/jmm.0.000291)
- (en) « Increase of hypervirulent carbapenem-resistant Klebsiella pneumoniae in the EU/EEA », sur www.ecdc.europa.eu, (consulté le )
- Alexander Sulakvelidze, Zemphira Alavidze et J. Glenn Morris, « Bacteriophage Therapy », Antimicrobial Agents and Chemotherapy, vol. 45, no 3, , p. 649–659 (ISSN 0066-4804, PMID 11181338, DOI 10.1128/AAC.45.3.649-659.2001, lire en ligne, consulté le ).
- .
- Marco Maria D’Andrea, Pasquale Marmo, Lucia Henrici De Angelis et Mattia Palmieri, « φBO1E, a newly discovered lytic bacteriophage targeting carbapenemase-producing Klebsiella pneumoniae of the pandemic Clonal Group 258 clade II lineage », Scientific Reports, vol. 7, (ISSN 2045-2322, PMID 28572684, PMCID PMC5453958, DOI 10.1038/s41598-017-02788-9, lire en ligne, consulté le ).
- « AVIBEP - Association pour la Phagothérapie », sur AVIBEP - Phagothérapie (consulté le ).
- « Phages-Sans-Frontières – Ensemble nous pouvons tenter de changer le destin ! », sur phages-sans-frontieres.com (consulté le ).
- « Association PHAG ESPOIRS », sur Association PHAG ESPOIRS (consulté le ).
- « EuroPhages - Sauver les vies de milliers de Français grâce aux bactériophagiques », sur EuroPhages (consulté le ).
Bibliographie
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Don J. Brenner, Noel R. Krieg, James T. Staley, George M. Garrity, David R. Boone, Paul De Vos, Michael Goodfellow, Fred A. Rainey et Karl-Heinz Schleifer, Bergey's Manual of Systematic Bacteriology, vol. 2 : Part B The Gammaproteobacteria, Boston, Springer, , 1106 p. (ISBN 9780387280226), « 1. Klebsiella pneumoniae Patrick A. D. Grimont & Francine Grimont », p. 692-693.
Liens externes
[modifier | modifier le code]
- Ressources relatives au vivant :
- Ressource relative à la santé :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :