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Klagt, Kinder, klagt es aller Welt

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L'église réformée Saint-Jacques à Köthen, (Anhalt), où se déroula le service funèbre de Léopold d'Anhalt-Köthen, le 24 mars 1729, pour laquelle Bach a composé la cantate.

La cantate de funérailles Klagt, Kinder, klagt es aller Welt (Lamentez-vous, enfants, lamente-toi, monde entier) (BWV 244a), également appelée Köthener Trauermusik (« Musique funèbre de Köthen »), est une composition perdue de Jean Sébastien Bach. Cette Trauermusik a été composée pour le service funèbre de Léopold d'Anhalt-Köthen le dans l'église réformée Saint-Jacques à Köthen, le lendemain de l'enterrement du prince dans la crypte de l'église. Picander, le librettiste habituel de Bach en a écrit le texte dont il existe trois versions qui diffèrent dans les détails[1].

Une reconstruction partielle a été jouée par le musicologue allemand Hans Grüß. La première reconstruction complète, par Andrew Parrott a été jouée en 2004 et enregistrée en 2010. Une autre reconstruction a été réalisée par Alexander Ferdinand Grychtolik en 2010.

La « Trauermusik » (BWV244a) est importante pour la compréhension de l'histoire de la Passion selon saint Matthieu (BWV 244).

La musique funèbre est une cantate de funérailles développée en 24 mouvements (chœurs, arias et récitatifs) en quatre parties. La première partie se rapporte au deuil national, la deuxième au départ du prince et au salut de son âme. La troisième partie qui suit l'homélie, traite de la commémoration de Léopold et la dernière partie de l'adieu et du silence comparable à la mort.

Reconstructions

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Le musicologue allemand Wilhelm Rust (1822 1892) a découvert que Bach avait utilisé pour cette « Trauermusik » d'anciens mouvements de la Trauer-Ode Laß, Fürstin, laß noch einen Strahl, (BWV 198) - qu'il reprendra ensuite dans sa Passion selon Saint-Marc, deux ans plus tard - et de la première version de la Passion selon saint Matthieu [2].

Il existe plusieurs reconstructions :

  • Le musicologue allemand Hans Grüß a reconstruit en 2000 toutes les arias et la plupart des chœurs. Dans cette version, le texte des récitatifs est dit et non chanté.
  • La première reconstruction complète a été réalisée par Andrew Parrott et dirigée pour la première fois sous sa direction par le New York Collegium en 2004. Il a enregistré cette version en 2010 avec son ensemble le « Taverner Consort and Players » (J.S. Bach Trauer-Music: 'Music to mourn Prince Leopold', Avie Records, 2011). See Andrew Parrott, J. S. Bach's Trauer-Music for Prince Leopold: clarification et reconstruction, Early Music 39/4.
  • Le claveciniste allemand Alexander Ferdinand Grychtolik a réalisé une autre reconstruction complète de la « Trauermusik » en 2010. Dans cette version, la plupart des récitatifs de la Trauermusik sont adaptés de récitatifs accompagnés, extraits de la Passion selon saint Matthieu. Cette reconstruction est basée sur la supposition du musicologue allemand Detlef Gojowy qu'il y a un rapport de parodie musicale non seulement entre les arias et les chœurs mais également entre les récitatifs accompagnés des deux œuvres[3].
  • Le musicologue Morgan Jourdain a réalisé une version que le magazine Forum Opéra qualifiera de « réjouissante résurrection »[4]. Elle a été interprétée en 2014 par l'Ensemble Pygmalion sous la direction de Raphaël Pichon[5] et enregistrée sous le label Harmonia Mundi[6].

Notes et références

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  1. 1. Reproduction d'une version autographe : Kritischer Bericht, Neue Bach-Ausgabe (BWV 244a), Volume II/5b, p. 137 et suiv.
    2. La première édition de Köthen (1729), reproduction dans : Sämtliche von Johann Sebastian Bach vertonte Texte, éditée par Werner Neumann, Leipzig 1974, p. 398 ff.
    3. Une réimpression plus courte dans Picanders Ernst-Schertzhaffte und Satyrische Gedichte, 3e partie, Leipzig 1732, p. 189–195.
    4. une autre reproduction qui n'offre que de petites différences dans la typographie et la syntaxe par rapport à la première édition de Picander en 1732 : Picanders bis anhero herausgegebene Ernst-Scherzhafte und Satyrische Gedichte, auf das neue übersehen und in einer bessern Wahl und Ordnung an das Licht gestellet, Leipzig 1748, p. 328–333.
  2. Bach-Gesamtausgabe (BGA), Volume 20/2, p. X ff.
  3. Detlef Gojowy, Zur Frage der Köthener Trauermusik und der Matthäuspassion, dans Bach-Jahrbuch 1965, p. 86 sqq. et p. 131 sqq.
  4. « Réjouissante résurrection | Forum Opéra », sur www.forumopera.com (consulté le )
  5. harmonia mundi, « Interview: R. Pichon, "Bach: Köthener Trauermusik BWV 244a" », (consulté le )
  6. « Köthener Trauermusik BWV 244a », sur www.harmoniamundi.com (consulté le )

Liens externes

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