Karl Kautsky
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Johann Kautsky (en) |
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Minna Kautsky (en) |
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Felix Kautsky (d) Karl Kautsky (d) Benedikt Kautsky Sophie Kautsky (d) |
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Forerunners of Modern Socialism (d) |
Karl Kautsky est un homme politique et théoricien marxiste allemand et autrichien, né à Prague le et mort à Amsterdam le .
Biographie
[modifier | modifier le code]Acquis au socialisme durant ses années d'études, il entre en contact avec Karl Marx et Friedrich Engels. Il devient rapidement le secrétaire d'Engels, dont il sera l'un des exécuteurs testamentaires. Cette proximité avec les fondateurs du marxisme en fait un gardien rigoureux de la doctrine, attaché à lutter aussi bien contre les dérives qu'il juge droitières, comme le révisionnisme d'Eduard Bernstein, que celles qu'il juge gauchistes, comme le bolchevisme de Lénine.
En 1881, avec Heinrich Braun, il fonde à Stuttgart la revue Die Neue Zeit (Le Temps nouveau), qui durera jusqu'en 1917.
En 1898, il préface l'État du futur (Ein Blick in den Zukunftsstaat. Produktion und Konsum im Sozialstaat), l'illustre ouvrage de Carl Ballod qui expose les plans et les statistiques détaillées d’une économie socialiste [3].
Il est aussi un dirigeant important de la social-démocratie allemande (SPD). Le Congrès d'Erfurt le voit lutter avec force contre Bernstein. En 1900, le Congrès de Paris de l'Internationale ouvrière condamne à son instigation la participation socialiste à des gouvernements bourgeois.
En 1914, il s'aligne sur la position de la majorité du SPD qui vote les crédits de guerre. En avril 1917, il participe à la fondation du Parti social-démocrate indépendant (USPD) avec notamment Hugo Haase, Bernstein, Georg Ledebour, ainsi que les spartakistes. Il ne joue pas de rôle important dans la révolution allemande qui suit immédiatement la guerre. Il devient ensuite ministre adjoint des Affaires étrangères et publie des documents tendant à prouver la responsabilité du gouvernement impérial allemand. En 1920, avec la minorité de l'USPD, il rejoint le SPD. Il commence au Congrès d'Heidelberg (1925) à poser les jalons d'un socialisme réformiste.
Les années d'après-guerre sont surtout celles de la lutte contre le bolchevisme : il reproche à Lénine d'avoir fait une tentative de révolution prolétarienne dans un pays manifestement sous-développé. Il reproche au pouvoir bolchevique d'être une dictature plus blanquiste que marxiste, dont il estime la politique arbitraire et anti-démocratique. Lénine dans La Révolution prolétarienne et le renégat Kautsky et Trotsky dans Terrorisme et communisme défendront leur politique et l'accuseront en retour de reprendre les théories menchéviks qu'il avait lui-même réfutées en 1905. En , Inès Armand, présidente du Jenotdel, l'accuse par voie de presse (sous le pseudonyme d'Hélène Bonina), de répandre la rumeur selon laquelle les bolcheviks auraient « socialisé » ou « nationalisé » les femmes[4].
En 1924, il quitte l'Allemagne pour Vienne. En 1938, il se réfugie à Amsterdam pour échapper aux nazis.
En 1927, il publie son ouvrage majeur, Materialistische Geschichtsauffassung (La Conception matérialiste de l'histoire), qui est une défense de la conception marxiste « classique », c'est-à-dire de celle qui s'est développée après la mort de Marx, mais qui est différente de la pensée de Marx.
Si son apport théorique est peu novateur par rapport aux fondateurs du marxisme, il fut durant près de quarante ans le théoricien officiel du plus important parti ouvrier au monde. Son rayonnement intellectuel s'est étendu à l'ensemble du socialisme durant cette période, comme source d'inspiration ou cible de critique : dans Que faire ? Lénine reprend une conception de l'organisation inspirée de Kautsky, mais il lui répondra de façon très brutale par la suite (La Révolution prolétarienne et le renégat Kautsky). Dans La Révolution russe, Rosa Luxemburg critique l'attentisme de Kautsky.
En bon marxiste, il était farouchement opposé à tout « nationalisme » et sur ce point, Lénine a suivi sa position. Sur la question juive il considérait d'ailleurs que le sionisme était destiné à devenir une « tragédie » dont les juifs seraient les victimes et que c'était un mouvement réactionnaire[5].
Paul Mattick estimait que « par rapport aux théories révolutionnaires élaborées par Marx et Engels, ses théories n'étaient ni plus ni moins qu'un retour à des formes de pensée moins élaborées ainsi qu'à une conception moins nette du système capitaliste et de ses implications[6] ».
Publications
[modifier | modifier le code]- Thomas More und seine Utopie (Thomas More et son utopie), 1889
- Le Programme Socialiste, 1892 Texte en ligne
- Bernstein und das Sozial-Demokratische Programm (Berstein et le programme social-démocrate), 1899
- Die Agrarfrage (La question agraire), 1899
- Die Soziale Revolution (La Révolution sociale), 1902
- Les Trois Sources du Marxisme, 1908
- Der Weg zur Macht (Le Chemin du pouvoir), 1909
- Terrorisme et Communisme. Contribution à l'Histoire des Révolutions, éd. Jacques Povolozky et Cie.
- Materialistische Geschichtsauffassung (La Conception matérialiste de l'histoire), 1927
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Karl Korsch, L'Anti-Kautsky. La Conception matérialiste de l'Histoire, traduit de l'allemand par Alphé Marchadier, Paris, éditions Champ libre, 1973
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « http://hdl.handle.net/10622/ARCH00711 » (consulté le )
- « http://hdl.handle.net/10622/ARCH00712 » (consulté le )
- Amanar Akhabbar, « La Direction centrale de la statistique et la « Balance de l’économie nationale de l’URSS en 1923-24 » : la contribution de Pavel Illitch Popov à la théorie et à l’ingénierie de la planification économique », Œconomia, vol. 4, no 2, , p. 147-188, §63 (lire en ligne)
- L'ouvrière en Russie soviétique, Hélène Bonina (Inès Armand), Bulletin communiste numéro 17, 8 juillet 1920
- Walter Laqueur : Le sionisme, t. II, p.609 & suiv., 620 & suiv., éd. Gallimard, Tel, 1994, (ISBN 2070739929)
- Paul Mattick, Karl Kautsky : De Marx à Hitler (1939).
Liens externes
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- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Biographisches Lexikon zur Geschichte Südosteuropas
- Britannica
- Brockhaus
- Den Store Danske Encyklopædi
- Deutsche Biographie
- Dictionnaire historique de la Suisse
- Dizionario di Storia
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- Encyclopédie de l'histoire de Brno
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- Österreichisches Biographisches Lexikon 1815–1950
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