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Karel Cogge

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Karel Cogge
Description de cette image, également commentée ci-après
Buste de Karel Cogge à Furnes
Naissance
Furnes, Belgique
Décès (à 67 ans)
Furnes
Nationalité Belge
Pays de résidence Belgique
Distinctions
Chevalier de l'Ordre de Léopold Ier
Conjoint
Marie 'Mietje' Libbrecht

Karel Lodewijk Cogge (Furnes, - ) était un superviseur du Wateringue du nord de Furnes (Noordwatering van Veurne). Il participa à l'inondation de la plaine de l'Yser qui permit l'arrêt de l'avance allemande en .

Dans les premiers mois de la première guerre mondiale, sous la pression allemande, l'armée belge doit se replier derrière l'Yser lors de la bataille de l'Yser. Pour entraver l'avance allemande, il fut imaginé par le commandement de l'armée belge, et notamment par Prudent Nuyten, de rendre impraticable par l'eau une grande partie d'une rive du fleuve. Il fallait dès lors faire appel à de fins connaisseurs des canaux, des marées et du fleuve afin d'être sûr que les terres occupées par les troupes belges ne soient également immergées.

Karel Cogge avait été enrôlé comme ouvrier dans une équipe de la Wateringue Nord de Furnes en 1885. Il fut très rapidement nommé contremaître. Dès 1894, il est surveillant des travaux. C'est pourquoi, en octobre 1914, il est signalé au commandement de l'Armée belge comme étant l'homme le plus apte à donner d'avisés conseils pour l'inondation d'une partie du champ de bataille[1].

Le dimanche , le commandant d'état-major Prudent Nuyten, d'Ypres et qui parlait également le patois local, convoqua et interrogea Karel Cogge sur les possibilités d'inondation de la région comprise entre le remblai de la ligne de chemin de fer Dixmude-Nieuport et la rive gauche de l'Yser.

À la suite de cette discussion, Cogge partit reconnaître la ligne de chemin de fer avec le capitaine-commandant du génie Victor Jamotte. Le génie bouche les aqueducs passant sous le talus de la voie ferrée et une digue circulaire est construite entre le canal de Furnes et le chemin de fer. Ces opérations, effectuées sous la pluie et dans l'obscurité totale, furent très pénibles et meurtrières, avec les Allemands à 400 mètres.

Durant les deux nuits suivantes, les 26 et , le capitaine du génie Robert Thys emmène Cogge pour le guider vers le Kattesas, une écluse au nord de la patte d'oie à Nieuport, avec quelques soldats afin de l'ouvrir à la marée montante. Cela n'est pas suffisant et le 29, les écluses sont ouvertes une troisième fois. À la suite d'une proposition de Karel Cogge d'abord refusée car trop proche des lignes allemandes, l'état-major décide finalement d'ouvrir le déversoir du Noordvaart, une opération qui est renouvelée les 30 et 31. Le capitaine Umé, le caporal Balon, les soldats Cop et Van Belle avec l'aide du batelier Hendrik Geeraert sont chargés de la mission[2].

Le 1er novembre, toute la zone est finalement inondée par une eau limoneuse et les Allemands sont obligés de se retirer sur la rive droite de l'Yser alors même que l'empereur Guillaume II était arrivé à Tielt pour assister à ce qui devait être le coup de grâce donné à l'armée belge, le triomphe de l'armée allemande, et l'ouverture à celle-ci de la route vers Calais.

Pour sa contribution à l'inondation, Karel Cogge est fait chevalier de l'Ordre de Léopold par le Roi Albert le .

Comme l'éclusier Hendrik Geeraert, il personnifie l'héroïsme de la résistance civile belge contre l'envahisseur allemand. En août 1914, à l'âge qu'il avait, il n'était ni mobilisé ni mobilisable. Mais au lieu d'évacuer le champ de bataille qu'étaient devenus sa ville et les alentours pour se mettre à l'abri, il a librement apporté à l'armée de son pays, tout son concours intellectuel, en lui livrant toute sa science sur les canaux et les écluses de la plaine de l'Yser, et toute sa bravoure, en prenant des risques physiques immenses lors de l'ouverture de l'écluse du Kattesas (nl).

Memorabilia

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Un buste le représentant fut inauguré à Furnes le .

Une rue porte son nom à Furnes, à Berchem et à Bruxelles (rue de l'éclusier Cogge).

Vie privée

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De ses prénoms officiels Carolus Ludovicus, Karel Cogge était né à Furnes le 31 janvier 1855. Fils de Franciscus Josephus Cogge, ouvrier, âgé de 32 ans, né et demeurant à Furnes, et de son épouse Blondina Justina Lancsweert[3], âgée de 25 ans, également née et demeurant à Furnes, Karel fut très tôt orphelin de père puisque ce dernier mourut à Furnes[4] le 26 juin 1857.

De la levée de 1875, et ayant tiré le n° 42, il fut incorporé le 9 juin 1875 au 2e régiment de Lanciers.

Karel Cogge avait épousé à Furnes[5] le 3 novembre 1880 Maria Theresia Mietje Libbrecht avec qui il eut douze enfants dont dix décédèrent en bas âge.

Leur fils Kamiel (ou Camille) était officier de carrière dans l'armée belge durant la première guerre mondiale et termina colonel. Leur fille Clémentine resta célibataire.

Front de l'Yser

Lien externe

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L'inondation de la plaine de l'Yser et le billet de banque de 1000fr

Références

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  1. Armand Collard, Cogge (Charles Louis), dans la Biographie nationale publiée par l'Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts, tome 35, supplément VII, Fascicule 1er, Bruxelles, 1969, p. 138 et suiv. Lire en ligne : [1].
  2. (nl) https://inventaris.onroerenderfgoed.be/dibe/relict/213316 Buste de Karel Cogge sur l'inventaire du patrimoine immobilier en région flamande
  3. Blondina Justina Lancsweert ou parfois Lansweert, née à Furnes le 18 mai 1829, était la fille de Patricius Amandus Lancsweert et d'Anna Theresia Ghyselen qui s'étaient mariés à Furnes le 6 mai 1829 (acte 36 v°). Veuve, elle convola à Furnes (acte n° 279) le 9 septembre 1863 avec Henricus Ludovicus Knockaert, qui mourut à Furnes en mars 1873 (acte n° 91).
  4. Franciscus Josephus Cogge était le fils de Franciscus Cogge et d'Isabella Debaere, tous deux déjà décédés à cette date, veuf de Sophia Cadey morte à Furnes, et époux de Blondina Justina Lancsweert, ouvrière.
  5. Voyez l'acte de mariage de Furnes n° 36 du 3 novembre 1880. Le futur est le fils de Franciscus Josephus Cogge (Furnes 1822 - Furnes 1857) et de Blondina Justina Lancsweert (° Furnes 1829) qui s'étaient mariés à Furnes le 24 mai 1854 (acte de mariage n° 164). La future, née à Nieuport le 12 juillet 1857 (acte de naissance n° 55 du 13 juillet 1857), est la fille de Carolus Libbrecht (° Vladslo 1826), ouvrier, et résidant à Nieuport en 1857, et de Barbara Vandevelde, (° Keyem 1829), ouvrière, et résidant également à Nieuport. Mietje Libbrecht est morte à Furnes le 13 décembre 1949 et fut enterrée avec son mari au cimetière de Furnes.