Julien Hayneufve
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Julien Hayneufve, (né à Laval en 1588, mort à Paris le ), écrivain spirituel jésuite français.
Biographie
[modifier | modifier le code]Il appartenait sans doute à la même famille que Simon Hayneufve. Son père se faisait nommer Hayneufve de la Gevraisière[1]. On trouve chez les Jésuites, en 1589, un autre Hayneufve, sans doute son parent, peut-être son oncle[2].
Il est le père spirituel de Pierre Lambert de la Motte. Il est l'un des disciples du père jésuite Louis Lallemant, missionnaire au Canada[3].
Il est recteur du collège de Quimper, directeur du noviciat des jésuites de Rouen, puis de celui de Paris. Homme laborieux et mortifié, il se levait à 2 heures du matin et s'interdisait l'usage du feu, même au plus fort de l'hiver. Il avait composé un grand nombre de sermons qui sont perdus; il publia : De la conduite, de la vie et des mœurs qui minent au salut; La voie spacieuse et quelques autres opuscules. Après sa mort, un de ses confrères en religion a écrit son éloge funèbre[4].
Œuvres
[modifier | modifier le code]Ses sermons, et il parait en avoir composé un très grand nombre, sont tous perdus ; mais il a laissé plusieurs écrits qui, les uns et les autres, ont eu beaucoup de succès. Il publia d'abord: De la conduite de la vie et des mœurs qui mènent au salut. C'est le premier ouvrage d'Hayneufve, et il contient ceux qui doivent le suivre[5].
Son ouvrage principal est : Méditations sur la vie de Jésus-Christ, pour tous les Jours de l'année, qui parait en 1640 et dont il met au jour un abrégé en 1658. Ce livre est estimé de Boileau[6].
Il faut distinguer les Méditations sur la vie de Jésus-Christ d'un autre ouvrage du même auteur qui a pour titre : Méditations pour le temps des exercices qui se font dans la retraite de huit jours[7].
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Méditations pour le temps des exercices qui se font dans la retraite de huit jours. Paris, Sébastien Cramoisy, 1643. 1 vol. in-4.
- Méditations sur la vie de Jésus-Christ pour tous les jours de l’années et pour les festes des saints. Paris, Sébastien & Gabriel Cramoisy, 1645, 4 vol. (?) in-4.
- La voie spacieuse; Paris, 1645, in-4°[8].
- Veritates practicae ex vita Domini Iesu, sanctorumque gestis, in singulos anni dies...; Rouen, 1652-1654, 4 vol. in-4°. - Le deuxième volume de Veritates practicae...pars verna est daté de Rouen, 1652 ;
- Ephemeris ecclesiastica concionatorum hoc est considerationes methodicae seu veritates practicae ex vita domini Jesu, sanctorumque gestis in singulos anni dies mira facilitate & solertia distributae ... Pars prima, pars heymalis. Cologne, Busäus 1665 ; c'est une réimpression du précédent ;
- Recueil des Méditations des supérieurs; Rouen, 1655, 4 vol. in-12;
- Exercices spirituels; Paris, 1655, in-4°;
- Le grand chemin qui perd le monde, en trois parties; Paris, Séb. Cramoisy, 1663, in-12[9]
- Réponses aux demandes de la vie spirituelle, par les trois voies qu'on appelle Purgative, Illuminative et Unitive; Paris, Séb. Cramoisy, 1663-1665, 2 vol. in-4°. Le second volume, publié après la mort de l'auteur, et par les soins de quelques amis, contient son portrait gravé par Patigny, et son éloge en latin et en français.
- Le monde opposé à J.-C. et convaincu d'erreur par cette opposition; Paris, Séb. Mabre-Cramoisy, 1667, in-12[10] ;
- Abrégé des méditations sur la vie de Jésus-Christ pour tous les jours de l'année et pour les fêtes des saints. Paris, 1666. 4 vol. in-12[11].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Gilles Ménage, Remarques sur la vie de Guillaume Ménage, p. 469.
- Il habitait alors le collège de Nevers, d'où il écrivait à Paris à Eudes Pigenat une lettre qui fut interceptée et copiée pour être mise sous les yeux du roi. Cette copie est à la Bibliothèque nationale de France, anc. no 9,103 du fonds français, fol. 141.
- Françoise Fauconnet-Buzelin, Aux sources des Missions étrangères : Pierre Lambert de la Motte (1624-1679), France, Perrin, , 30/350 (ISBN 2-262-02528-2)
- Préface de la seconde partie des Réponses aux demandes de la vie spirituelle. C'est pour Hauréau un morceau plein d'emphase, qui contient peu de faits: nous y trouvons, du moins le témoignage de l'estime que Julien Hayneufve s'était conciliée par sa vertu constante, ses études, son mérite et son zèle à remplir tous ses devoirs.
- Pour Hauréau, laissant à d'autres théologiens l'étude et l'interprétation du dogme, il ne s'occupe que de morale. On ne l'a jamais accusé d'avoir pris à son compte quelques-unes de ces propositions équivoques, téméraires ou relâchées, qui ont tant compromis les livres des Jésuites. Ce n'est pas un casuiste; c'est un moraliste solennel, abondant, qui développe sur le ton le plus élevé les préceptes de l'éthique chrétienne, et fuit plutôt les distinctions qu'il ne les recherche. Son style est, d'ailleurs, noble et correct; mais nous reconnaissons qu'il manque à son style deux qualités bien importantes : il n'est ni sobre, ni simple, et, surtout dans un livre de morale, on ne supporte pas longtemps le verbiage et l'emphase.
- Celui-ci s'adressant dans sa Xe épître à quelques méchants livres, leur signifie en ces mots leur sentence: Vous irez à la fin, honteusement exclus trouver au magasin Priam et Regulus Et couvrir, chez Thierry, d'une feuille encor neuve Les méditations de Busé et d'Hayneufve.
- Pour Hauréau, 'cet ouvrage a toutes les qualités et tous les défauts des précédents. Hayneufve l'a aussi réduit à de plus modestes proportions, sous ce titre : Abrégé des Méditations pour le temps des exercices
- Il est cité par Desportes, et n'est pas connu d'Hauréau.
- Ce n'est pas la première édition. Le privilège étant du mois de décembre de l'année 1657, il est vraisemblable pour Hauréau que l'ouvrage fut publié pour la première fois dans le cours de l'année suivante: il avait obtenu l'approbation des docteurs dès l'année 1646. On l'a souvent réimprimé. Hauréau désigne la cinquième édition; Paris, Séb. Mabre-Cramoisy, 1670, in-12.
- Ce doit être pour Hauréau la première édition, le privilège étant du 20 juillet 1666.
- L'abbé Angot signale qu'il a trouvé un volume de ses Méditations avec des notes marginales et une longue dédicace de sa main à François de Vaumorin.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- « Julien Hayneufve », dans Alphonse-Victor Angot et Ferdinand Gaugain, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, Laval, A. Goupil, 1900-1910 [détail des éditions] (BNF 34106789, présentation en ligne)
- Jean-Barthélemy Hauréau, Histoire littéraire du Maine, tome VI, p. 97-102
- Étienne-Louis Couanier de Launay, Histoire de Laval (818-1855), Imp. Godbert, , 608 p. [détail des éditions] (lire en ligne)