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Jeanne Ire (reine de Navarre)

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Jeanne Ire de Navarre
Illustration.
Portrait de Jeanne se trouvant à la Bibliothèque nationale de France.
Titre
Reine de France

(19 ans, 5 mois et 28 jours)
Couronnement
en la cathédrale Notre-Dame de Reims
Prédécesseur Marie de Brabant
Successeur Marguerite de Bourgogne
Reine de Navarre

(30 ans, 8 mois et 11 jours)
Avec Philippe Ier (1284-1305)
Prédécesseur Henri Ier
Successeur Louis Ier
Comtesse de Champagne

(30 ans, 8 mois et 11 jours)
Prédécesseur Henri III
Successeur Louis Ier
Biographie
Dynastie Maison de Blois-Champagne
Nom de naissance Jeanne de Champagne
Date de naissance
Lieu de naissance Bar-sur-Seine,
Champagne
Date de décès (à 32 ans)
Lieu de décès Vincennes,
Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Sépulture Église des Cordeliers de Paris
Père Henri Ier de Navarre
Mère Blanche d'Artois
Conjoint Philippe IV de France
Enfants Louis X Roi de France
Philippe V Roi de France
Charles IV Roi de France
Isabelle de France

Jeanne Ire (reine de Navarre)
Reines de France et de Navarre

Jeanne Ire de Navarre, née le à Bar-sur-Seine (Champagne) et morte le à Vincennes (France), princesse de la maison de Champagne, fut reine de Navarre et comtesse de Champagne de 1274 à 1305, et reine de France de 1285 à 1305 par son mariage avec Philippe IV le Bel.

Reine de Navarre

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Jeanne Ire était la fille du roi Henri Ier de Navarre et de Blanche d'Artois, de lignée capétienne. Encore au berceau à la mort de son père, elle est proclamée reine de Navarre à Pampelune sous la régence de sa mère. Aussitôt, deux factions navarraises apparaissent : — l'une loyale à Jeanne et à sa mère, — l'autre favorable à une régence castillane du roi Alphonse X. La tension augmentant, la régente demande des soutiens au roi de France, qui lui envoie au début 1276 une troupe commandée par Eustache de Beaumarchais, sénéchal de Toulouse. L'arrivée de cette troupe ne fait qu'aggraver la situation et Blanche quitte alors la Navarre avec sa fille pour la cour de France.

Le royaume de Navarre et la péninsule ibérique à l'époque de Jeanne Ire.

Pour faire respecter aux factions en présence les droits légitimes de la régente et de sa fille de trois ans, le roi Philippe III, son cousin, confia à Robert II d'Artois, le frère de Blanche, le soin de rétablir la paix. Robert ayant réuni une forte armée, il descendit en Navarre durant l'été 1276, assiégea la capitale Pampelune, prit et détruisit une partie de la ville et rétablit dès novembre 1276 l'autorité de la reine[1]. Le chroniqueur et poète occitan Guillaume Anelier relata ces événements en détail dans son poème Histoire de la guerre de Navarre. Blanche, remariée depuis au prince anglais Edmond de Lancastre, assura le gouvernement du comté de Champagne, tandis que le royaume de Navarre était confié à des gouverneurs d'origine française.

Jeanne est depuis lors élevée à la cour de France, qu'elle ne quitta plus. Le , à l'âge de 11 ans, elle épousa l'héritier de la couronne de France, Philippe, qui devint ainsi roi de Navarre sous le nom de Philippe Ier (1284-1305). En , son époux devint roi de France sous le nom de Philippe IV le Bel. Elle lui donna six enfants, dont une fille, Isabelle, qui devint reine consort d'Angleterre et trois fils, tous devenus rois de France.

Malgré son mariage, elle continua de régner seule sur ses domaines. En 1286, son mari se déplaça jusqu'à Bayonne pour rencontrer Sanche IV de Castille qui ne se présenta pas. Une nouvelle réunion entre les deux souverains eut lieu finalement à Bayonne en 1290. Dans les deux cas, Philippe évita d'intervenir sans son épouse en Navarre. Lors de la guerre de Guyenne entre la France et l'Angleterre (1294-1303), elle fit en sorte que la Navarre reste à l'écart du conflit, bien que celui-ci se déroulât près de ses frontières.

Elle est à l'origine de la création du collège de Navarre et de l'hôtel-Dieu de Château-Thierry. À la veille de sa mort en 1305, elle s'assura que son fils aîné Louis soit bien reconnu comme roi de Navarre par son époux, ce qui fut fait, Louis étant couronné en 1307 à Pampelune.

Acte de fondation du collège de Navarre à Paris, donné à Vincennes le par Jeanne, reine de France et de Navarre, épouse de Philippe le Bel. Une petite charte est jointe à l’acte de fondation. Archives nationales AE/II/308a et AE/II/308b.

Descendance

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De son mariage avec Philippe le Bel sont issus sept enfants[2], dont :

Trois ans après la mort de sa mère Blanche d'Artois, elle meurt subitement elle aussi. À l'époque, la mort de Jeanne et de sa mère parurent suspectes. En 1308, une enquête fut ouverte et on arrêta un homme, l'évêque Guichard de Troyes, dont Blanche avait délaissé les services. Lors de son procès, Guichard s'était vanté de les avoir fait mourir avec l'aide d'une sorcière et d'un moine jacobin[3]. Le Lombard Nossle fut arrêté, jugé et pendu en 1313 pour l'empoisonnement de la reine, Guichard fut absous.

Sceau de Jeanne Ire de Navarre.

Peu de temps avant sa mort, le jour de l'Annonciation 1305 (), elle fait rédiger son testament au château de Vincennes. Ce document comprend deux volets : le premier consacré à la création d'un collège au sein de son hôtel particulier parisien, l'hôtel de Navarre, le second fonde un hôtel-Dieu pour l'accueil et le soin des membres souffrants du Christ à Château-Thierry. Le collège conçu sur le modèle de celui fondé par Robert de Sorbon connaît la postérité en tant que collège de Navarre. L'hôtel-Dieu quant à lui voit le jour quelques années plus tard. Aujourd'hui transformé en musée, il est à l'origine de l'hôpital de la ville.

Domaines et propriétés

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À Paris, elle possédait l'hôtel de Navarre, sis aux no 47-49 rue Saint-André-des-Arts, dans l'actuel 6e arrondissement de Paris[4].

Notes et références

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  1. « Itinéraire de Robert II d'Artois », sur www.Cour de France.fr.
  2. Christian Bouyer, Dictionnaire des Reines de France, Librairie Académique Perrin, 1992 (ISBN 2-262-00789-6). [réf. incomplète]
  3. Katherine Quénot, Philtres et potion magique des sorcières p. 288.
  4. Marquis de Rochegude, Promenade dans toutes les rues de Paris, par arrondissement, Hachette & Cie, Paris, 1910. [réf. incomplète]

Références

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Bibliographie complémentaire

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  • Elizabeth A. R. Brown, « La mort, les testaments et les fondations de Jeanne de Navarre, reine de France (1273-1305) », dans Une histoire pour un royaume (XIIe – XVe siècles) : Actes du colloque Corpus Regni organisé en hommage à Colette Beaune, Perrin, (ISBN 9782262029463), p. 124-141.
  • Xavier Hélary, « Philippe III et la Navarre, 1274-1284 », dans Philippe Contamine (dir.), Hommes et terres du Sud : structures politiques et évolution des sociétés, XIe – XVIIIe siècles [actes du 126e Congrès des sociétés historiques et scientifiques, Toulouse, 2001], Paris, Éditions du Comité des travaux historiques et scientifiques (CTHS), coll. « Collection CTHS-histoire » (no 41), , 272 p. (ISBN 978-2-7355-0702-3, résumé), p. 195-215XIe – XVIIIe siècles [actes du 126e Congrès des sociétés historiques et scientifiques, Toulouse, 2001]&rft.aulast=Hélary&rft.aufirst=Xavier&rft.date=2009&rft.pages=195-215&rft.tpages=272&rft.isbn=978-2-7355-0702-3&rfr_id=info:sid/fr.wikipedia.org:Jeanne Ire (reine de Navarre)">.
  • Élisabeth Lalou, « Le gouvernement de la reine Jeanne (1285-1305) », Cahiers Haut-Marnais, no 167,‎ , p. 16-30.
  • Élisabeth Lalou, « Le souvenir du service de la reine : l'hôtel de la reine Jeanne de Navarre, reine de France, en juin 1294 », dans Jacques Paviot et Jacques Verger, éditeurs scientifiques, Guerre, pouvoir et noblesse au Moyen Âge : Mélanges en l'honneur de Philippe Contamine, Paris, Presses de l'Université de Paris-Sorbonne, (ISBN 2840501791 (édité erroné), 9782840501794 et 2840501791), p. 411-426.
  • Alain Provost, Domus diaboli : un évêque en procès au temps de Philippe le Bel, Paris, Belin, , 362 p. (ISBN 978-2-7011-4895-3 et 2701148952).
  • Nathalie Gorochov, Le Collège de Navarre de sa fondation (1305) au début du XVe siècle (1418), Paris, Honoré Champion, , 7532 p. (ISBN 2-85203-610-X).

Liens externes

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