Aller au contenu

Jean Grosjean

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Jean Grosjean
Biographie
Naissance
Décès
(à 93 ans)
Le Chesnay
Nom de naissance
Jean Tiburce Natalis Grosjean
Nationalité
Activités
Autres informations
Membre de
Distinctions

Jean Grosjean, né à Paris le et mort au Chesnay le [1], est un poète et écrivain français, traducteur et commentateur de textes bibliques.

Après une enfance dans le Doubs, l'exercice du métier d'ajusteur, il entre au séminaire Saint-Sulpice d'Issy-les-Moulineaux en 1933. Il effectue son service militaire au Liban puis, en 1936-1937, il voyage au Proche-Orient (Syrie, Palestine, Égypte et Irak). Il est ordonné prêtre en 1939, puis mobilisé. Prisonnier, il rencontre André Malraux au camp de Sens, puis Claude Gallimard et Roger Judrin pendant sa captivité en Poméranie et au Brandebourg, compagnons qui resteront des amis proches.

En 1946, c'est chez Gallimard, dans la collection « Métamorphoses » de Jean Paulhan, que paraît le premier livre de Jean Grosjean, une suite de notes poétiques, Terre du temps. Désormais, il restera fidèle à la maison d'édition, comme auteur et comme membre du comité de lecture. Il participera également très activement à la vie de la NRF auprès de Marcel Arland et de Dominique Aury, puis (à partir de 1977) de Georges Lambrichs.

En 1950, il quitte la prêtrise, se marie et achète une propriété à Avant-lès-Marcilly, dans l'Aube, où il résidera très fréquemment. Il se livre désormais à des travaux de traduction d'Eschyle et de Sophocle, de Shakespeare ou du Coran et de la Bible, notamment avec son « camarade » Michel Léturmy. Il est aussi essayiste. Poète hors des mondes, poète de l'intemporel, c'est un mystique toujours en questionnement.

Il publie, à partir de 1972, toujours chez Gallimard, une série de récits poétiques, qui, excepté Clausewitz, sont tous d'inspiration biblique. Kleist, publié en 1985, sera sa seule expérience d'écriture théâtrale.

En 1989, il crée avec Jean-Marie-Gustave Le Clézio, chez Gallimard, la collection « L'Aube des peuples ». Y sont publiés les grands textes fondateurs des civilisations. Il publie de nouveau des recueils de poèmes. Sa poésie est intemporelle, mystique et faite en même temps d'une grande humilité. Il interroge dans une méditation permanente les grands textes sans jamais perdre de vue le simple paysage de la campagne qui transparaît à sa fenêtre. Robert Sabatier dans son Histoire de la poésie française écrit : «… c'est comme si le monde se créait sous nos yeux, comme si les textes saints étaient de ce jour, comme si le chaos se déroulait sous nos yeux, sans jamais rien de redondant ou de posé, dans un climat où la gravité n'éloigne pas la sensualité, où l'amour est sans fadeur, où la tendresse de l'élégie n'est jamais pleurnicharde, où le poème s'inscrit dans la vie sans jamais quitter le voisinage du divin. »

Publications

[modifier | modifier le code]
  • Terre du temps, Gallimard, 1946
Prix de la Pléiade
  • Hypostases, Gallimard, 1950
  • Le Livre du Juste, Gallimard, 1952
  • Fils de l'Homme, Gallimard, 1954
Prix Max-Jacob
  • Majestés et Passants, Gallimard, 1956
  • La nuit de Saül, Albeuve, Castella, 1970 (NRF, 1958)
  • Austrasie, Gallimard, 1960
  • Apocalypse, Gallimard, 1962
  • Hiver, Gallimard, 1964
  • Élégies, Gallimard, 1967
Prix des Critiques[2]
  • La Gloire, précédé de Apocalypse, Hiver et Élégies, Poésie/Gallimard, 1969
  • La Lueur des jours, Gallimard, 1991
  • Nathanaël, Gallimard, 1996
  • Cantilènes, Gallimard, 1998
  • Les Vasistas, Gallimard, 2000
  • Si peu, Bayard, 2001
  • Les Parvis, Gallimard, 2003
  • La Rumeur des cortèges, Gallimard, , 128 p. (ISBN 978-2-0707-7516-3)
  • Arpèges et paraboles, Gallimard, 2007
  • Clausewitz, Gallimard, 1972
  • Le Messie, Gallimard, 1974/1987, 88 p. (ISBN 978-2-0707-0987-8)
  • Les Beaux Jours, Gallimard, 1980
  • Élie, Gallimard, 1982
  • Darius, Gallimard, 1983
  • Pilate, Gallimard, 1983
  • Jonas, Gallimard, 1985
  • La Reine de Saba, Gallimard, 1987
  • Samson, Gallimard, 1988
  • Samuel, Gallimard, 1994
  • Adam et Ève, Gallimard, 1997, 160 p. (ISBN 978-2-0707-4949-2)
  • Kleist, Gallimard, , 96 p. (ISBN 978-2-0707-0492-7)
    • Kleist et Wilhelmine, sa fiancée qui aimerait que la vie soit simple.

Traductions commentées

[modifier | modifier le code]
  • Les Prophètes, traduit de l'hébreu par Jean Grosjean, éditions Gallimard, 1955.
  • Tragiques grecs : Eschyle, Sophocle, traduits par Jean Grosjean, fragments traduits par Raphaël Dreyfus, introduction et notes par Raphaël Dreyfus, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, Paris, 1967.
  • La Bible. Le Nouveau Testament, éd. et trad. par Jean Grosjean, Michel Léturmy et Paul Gros, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, Paris, 1971.
  • Le Coran (Ph. Lebaud, 1979)
  • L’Ironie christique : commentaire de l’Évangile selon Jean (Gallimard, 1991, 280 p.) (ISBN 978-2-0707-2319-5) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Lecture de l’Apocalypse (Gallimard, 1994)
  • Les Versets de la sagesse (Ph. Lebaud, 1996)
  • La Première Épître de Jean (Fates, 1997)

Distinctions

[modifier | modifier le code]

À propos de

[modifier | modifier le code]
  • Araméennes, série d'entretiens accordés par Jean Grosjean à Roland Bouhéret, Dominique Bourg et Olivier Mongin, préface de S. Breton, avant-propos de Dominique Bourg (Cerf, 1988)
  • Elisabeth Doublet, L'Autre côté du langage : l'Humour et l'Ironie dans les poèmes et récits de Jean Grosjean, Presses universitaires de Franche-Comté, , 428 p. (ISBN 978-2-8462-7044-1)[4]
  • Jean Grosjean de Jean-Luc Maxence (Seghers, coll. Poètes d'aujourd'hui, 2005)
  • Nunc no 21, 2010, Dossier Jean Grosjean, sous la direction de Réginald Gaillard. Nunc / J. Grosjean
  • "Hommage à Jean Grosjean", in La Nouvelle Revue française, no 581, éditions Gallimard, .
  • Mon camarade de Michel Léturmy (éditions Calligrammes, 1992)
  • Lueurs, Bulletin édité par l'association "La Lueur des jours de Jean Grosjean", n° 1 (2016) ; n° 2 (2017) ; n° 3 (2018) ; n° 4 (2019) ; n° 5 (2021)

Notes et références

[modifier | modifier le code]

Les éléments biographiques sont repris notamment de l'ouvrage de Maxence, op. cit., p. 52-53, ainsi que de la notice de D. Alexandre parue dans l'Anthologie de la poésie française du XVIIIe au XXe siècle, Gallimard, coll. « Pléiade », 2000.

Liens externes

[modifier | modifier le code]