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Jean-Thierry Mathurin

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Jean-Thierry Mathurin
Tueur en série
Image illustrative de l’article Jean-Thierry Mathurin
Information
Nom de naissance Jean-Thierry Mathurin
Naissance (58 ans)
à Saint Laurent du Maroni en Guyane française
Condamnation
Sentence Réclusion criminelle à perpétuité, relâché en
Actions criminelles Meurtres
Victimes 8
Période -
Pays Drapeau de la France France
Régions Île-de-France
Ville Paris
Arrestation

Jean-Thierry Mathurin est un tueur en série français, né le à Saint-Laurent-du-Maroni en Guyane française.

Il est le complice de Thierry Paulin, avec qui il commet plusieurs meurtres de personnes âgées entre octobre et , alors qu'il n'a pas encore 19 ans. Il est arrêté en , après les aveux de Thierry Paulin, le dénonçant sur la première série d'assassinats.

Paulin étant mort des suites du sida le , Mathurin est jugé seul en et condamné à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 18 ans.

Après 21 ans de détention, il obtient un régime de semi-liberté, en , avant de bénéficier d'une liberté totale, en .

Jean-Thierry Mathurin est né dans une famille très modeste. Il est analphabète. Envoyé en métropole chez sa sœur, il est maltraité par son beau-frère.

Jean-Thierry Mathurin devient toxicomane. Il travaille comme serveur à Paris au Paradis latin[1]. Thierry Paulin est engagé comme serveur lui aussi. C'est ainsi qu'ils se rencontrent et deviennent amants. Thierry Paulin fournit à Jean-Thierry Mathurin la drogue dont il a besoin. Thierry Paulin est toxicomane lui aussi, mais dans une moindre mesure. Ils emménagent ensemble.

Pour faire face à leur besoin d'argent, très supérieur à leurs revenus, ils ont l'idée de voler des proies faciles : les femmes seules et âgées.

Les faits et l'enquête

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Du au , Jean-Thierry Mathurin et Thierry Paulin commettent ainsi une série de meurtres. Leur mode opératoire est toujours le même. Ils repèrent une vieille dame dans la rue, au marché, la suivent jusqu'à son adresse. Quand elle entre chez elle, ils se précipitent pour s'introduire. Ils l'agressent, l'entravent, la brutalisent pour lui faire avouer où elle cache ses économies. Ils la torturent puis la tuent. Ils laissent pour morte leur première victime, qui survivra. Mais les séquelles de l'agression feront qu'elle ne pourra être d'aucune aide aux enquêteurs, car elle a perdu la mémoire.

Fin , ils décident de quitter Paris et partent chez le père de Thierry Paulin à Toulouse. Celui-ci ne supporte pas l'homosexualité de son fils et encore moins que son amant vive chez lui. Jean-Thierry Mathurin quitte donc Thierry Paulin et retourne à Paris.

Le et le , Jean-Thierry Mathurin est « play mec » (stripteaseur) dans l'émission C'est encore mieux l'après-midi présentée par Christophe Dechavanne sur Antenne 2[2],[3].

Arrestation et incarcération

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Thierry Paulin est arrêté, le , et finit par reconnaître 21 crimes — 19 assassinats et 2 tentatives. Lorsque l'inspecteur Bernard Laither lui demande qui a fait boire un produit servant à déboucher les éviers, contenant de la soude caustique, Thierry Paulin répond que ce n'est pas lui[4]. Acculé, il dénonce son complice.

Jean-Thierry Mathurin est arrêté le , dans la matinée. Il reconnaît les faits avec remords et regrette sa participation pour les huit premiers meurtres (il n'avait pas 19 ans au moment des faits).

Le , Paulin et Mathurin sont inculpés d'assassinats accompagnées d'actes de tortures et de barbarie, puis placés en détention provisoire. Paulin est âgé de 24 ans, Mathurin est à peine âgé de 22 ans[4].

Thierry Paulin meurt du SIDA à l'infirmerie de la Maison d'arrêt de Fresnes, le .

Procès et condamnation

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Le , le procès de Jean-Thierry Mathurin débute à la cour d'assises de Paris. La défense de Jean-Thierry Mathurin est assurée par Michèle Arnold. Philippe Bilger est l'avocat général. Olivia Cligman est l'avocate des parties civiles.

Lors de son arrivée dans le box, Mathurin aiguise un léger sourire pour plaire à la Cour. Soucieux de son image, il a pour but de faire valoir son influence dominée par Paulin. Pour afficher la mort d'absence du co-accusé, la Cour évoque le « fantôme de Paulin ». Cette déclaration hante à moitié la salle. À la fin du procès, Mathurin se recroqueville dans son box, prostré et gêné d'avoir pu être complice de Paulin. Il pleure à plusieurs reprises et présente ses excuses à sa mère[5].

Le , Mathurin est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une peine de sûreté de 18 ans, pour les assassinats de huit vieilles dames et la tentative d'assassinat sur une autre, décédée trois ans après l'agression[6].

À la suite de sa condamnation, Mathurin intègre la Maison centrale de Poissy, où il purge la majeure partie de sa détention[7].

En prison depuis , Jean-Thierry Mathurin est libérable à partir de .

En , Jean-Thierry Mathurin dépose une première demande de libération conditionnelle[7], qui lui est refusée en 2008. Cependant, le juge d'application des peines ne rend pas d'avis défavorable, mais affirme que la demande de liberté conditionnelle de Mathurin est légèrement prématurée, du fait d'avoir fait 20 ans de détention, bien qu'il ait été condamné avec 18 ans de peine de sûreté.

Le , après 21 ans de détention, Jean-Thierry Mathurin obtient un régime de semi-liberté, pour une durée de trois ans[8],[9].

Semi-liberté et libération

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Le , il quitte temporairement la prison de Poissy, avec l'obligation d'y retourner le soir, pour une durée de trois ans[8],[9]. Il recouvre totalement la liberté, le .

L'insertion sociale de Jean-Thierry Mathurin est difficile. Au vu de son passé criminel, il est facilement identifié lorsqu'il trouve un emploi et enchaîne les licenciements. Ne pouvant supporter d'être licencié, Mathurin peut avoir des réactions très hostiles à l'égard de ses employeurs, pouvant aller jusqu'à la violence physique.

Il fait partie des rares tueurs en série à avoir été libéré, à la suite d'une détention pour une série d'assassinats.

Liste des victimes connues

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Date de découverte Date des faits Identité[N 1] Nom d'épouse Âge Arrondissement Lieu
Germaine Petitot Michel 91 18e rue Lepic
Anna Ponthus Barbier 83 9e 10 rue Saulnier
Suzanne Foucault - 89 18e rue Nicolet
Ioana Seicaresco - 71 18e 60 boulevard de Clichy
Alice Partouche Benaïm 84 18e 15 rue Marc-Séguin
Marie Choy - 80 18e 7 rue Pajol
Maria Cifre-Valle Mico-Diaz 75 18e 27 rue des Trois-Frères
Jeanne Lorent Louis 82 18e rue Armand-Gauthier
Paule Victor - 77 17e rue Jacques-Kellner

Documentaires télévisés

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Émissions radiophoniques

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Notes et références

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  1. Si la case du nom de la victime est sur fond saumon, cela signifie que Paulin et Mathurin ont tué cette victime.

Références

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  1. Agnès Grossmann, L'Enfance des criminels, Place des éditeurs, , 201 p. (ISBN 9782258100848, lire en ligne).
  2. « Jean-Thierry Mathurin dans la séquence play mec », sur Ina.fr, (consulté le )
  3. Ces criminels se sont invités dans votre salon : tueurs en série ou pédophile, ils sont passés à la télé incognito
  4. a et b « Le meurtre des vieilles dames a paris-Thierry Paulin et son complice ont été inculpés et écroués », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. Par Carole Sterlé Le 26 mars 2005 à 00h00, « J'étais habitée par Paulin, il m'a fait peur », sur leparisien.fr, (consulté le )
  6. « Complice de Thierry Paulin Jean-Thierry Mathurin a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. a et b « Jean-Thierry Mathurin veut sortir de prison », article de Stéphane Sellami publié le 19 octobre 2007 dans Le Parisien.
  8. a et b Le complice du tueur des vieilles dames est libéré, moreas.blog.lemonde.fr.
  9. a et b « Le complice de Thierry Paulin en semi-liberté », article de Stéphane Joahny publié le 31 octobre 2009 dans Le Journal du dimanche.
  10. « « Cerno, l’anti-enquête » : investigation déambulatoire sur les traces de tueurs en série », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )

Articles connexes

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Liens externes

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